420 H Y S Plante aromatique d’une odeur forte ; elle a une faveur
vive 6c un peu âcre.
On s’en fert dans quelques provinces à titre d’af-
faifônnement, dans quelques ragoûts & dans les fa-
l»des, mais fon goût & ion odeur ne plaiient qu’à
peu de perfonnes.
Elle eft deftinée principalement dans l’ufage médicinal
, à divifer les glaires épaiffes retenues dans
les véficules du poumon, & à en faciliter l ’expeâo-
rationjou bien, ce qui eft la même chofe,on l’emploie
comme un béchique incifif très-puiffant. C ’eft
à ce titre qu’elle paffe pour fpécifique dans l’afthme
humide, prife en infulion dans de l’eau ou dans du
vin : on l’a employée auffi quelquefois avec fuccès
dans l’aphonie ; dans ce dernier cas on mêle ordinairement
fon infufion avec du lait ; dans l’un & dans
l’autre on peut employer le fyrop fimple &C la con-
ferve à'hyjjope. L’eau diftillée de cette plante paffe
encore pour utile dans les mêmes maladies ; on peut
affurer au moins que cette eau eft du nombre de
celles qui ne font pas fans vertu. Voyc{ Eaux d is -
T iL l ÉES.
L’infufion d'hyffope prife habituellement le matin
à jeun, eft encore un bon remede pour fortifier l’ef-
tomac, & pour donner de l’appétit. Elle eft analogue
en ceci aux feuilles de méliffe & à celles de petite
fauge, qui font plus en ufage que celles-ci.
Les teuilles 6c les fommités à'hyjjope entrent dans
plufieurs compofitions pharmaceutiques. ([b) •
HYSTERAPETRA , (Hiß. nat. ) c’eft la même
chofe que la pierre nommée hyfiérolite.. Voyez cet article.
HYSTERALGIE, f. f. (Med.) ce mot grec com-
pofé d’oç-epa , utérus , 6c à'ctXyog, dolor , lignifie douleur
de la matrice. Voyeç D ouleur , Ma t r ic e .
HYSTÉRIES , f. f. pi. ( Antiq. ) fêtes confacrées
à Vénus, dans lefquelles on lui immoloit des cochons
: Sç, gén. voç- en grec,lignifie un cochon. (Z?./.)
HYSTÉRIQUE, adj. vç-tpmcç, uterinus, ( Med. )
çft une épithete qui s’applique en général à tout ce
qui a rapport à la matrice: ainfi on appellehyfiérique
la plupart des maladies de cette partie ; on dit colique
hyfiérique, flux hyfièrique, fureur hyfiérique , &c.
On donne le nom d’hyftériqucs aux perfonnes mêmes
qui font affeûées de ces maladies , & aux remedes
qui font employés fpécialement pour leur traitement.
Foye[ Ma t r ic e .
H y s t é r iq u e , ( pajfion ou affection.') c’eft ainfi
que l’on défigne affez communément parmi les Médecins,
une des maladies des plus compliquées qu’il
y ait par rapport à fes cailles 6c à fes fymptomes ,
dans laquelle la plupart de ceux qui en ont éc rit,
fur-tout parmi les anciens, ont penfé que la matrice eft le fiege de la caufe principale du mal, ce qui lui
a fait donner le nom de pajfion hyßerique.
Mais comme la plus faine partie des auteurs modernes
ne diftingue la pajfion hyfiérique de la paffion
hypochondriaque , que parce que la caufe occafion-
ijelle de celle-là dépend lou vent desléfions de fone-
tions.particulieres au fexe féminin, quoique la caufe
prochaine foit la même, puifqu’ils conviennent que
dans l’une & dans l’autre de ces maladies, c’eft le
genre nerveux qui eft principalement affefté ; ce qui
esft démontré par les fymptomes auffi multipliés que
variés, qui les accompagnent, qui ont tous rapport
à la nature des mouvemens convulfifs ou fpafmodi-
ques ; il s’enfuit que l’on doit auffi rapporter l’efpece
de maladie dont il s’agit ic i, à la mélancholie qui en
«ft comme le genre : ainfi voye{ Me l a n c h o l ie .
. Et comme un des fymptomes des plus ordinaires
dans la pajfion hyfiérique comme dans l’affeâion hy-
pochondriaque, eft l’embarras dans la tête, fi connu
fous le nom de vapeurs, c’eft celui fous lequel il en
&ra traité, qui fournira en fon lieu matière à un ar-
H Y S ticle’dans lequel fera circonftancié ce qui eft particulier
à chaque fexe , dans ces deux elpeces de mé-
lancholie. Voyeç Va peu r s.
H y st é r iq u e pierre, (Hift. nat. Lythol.) c’eft Une
pierre noire, arrondie, qui prend affez bien le poli •
elle eft fort pefante, 6c fe trouve en Amérique dans
la nouvelle Efpagne ; on lui attribue des vertus fin-
gulieres dans les maladies de l’uterus ,«qu’elle guérit
lorfqu’on l’applique extérieurement fur le nombril.
V?yeç Boëce de Boot, de gemmis & lapidibus.
D e La& parle d’une pierre d’Amérique qu’il pof-
fedoit ; elle étoit taillée en un plateau ovale, & d’un
très-beau noir ; on y voyoit deux taches d’un blanc
brillant comme de l'argent ; il croit que c’étoit la
pierre connue fous le nom de lapis uterinus, ou hyf.
tericus.
Il ne faut point confondre la pierre dont il s’agit
ic i , avec celle qu’on nomme hyfiérolite. Voyez cet
article.
HYSTÉROCELE, f. f. ttrmtde Chirurgie, tumeur
formée par le déplacement de la matrice , qui forme
une hernie dans le pli de l’aine. V?ye^ H ernie.
La fituationde la matrice dans le milieu du baffin,
6c la ftruélure de ce vifcerA, n’en paroiffent guere
favorifer le déplacement ; il fembleroit même que
dans l ’extenfion confidérable que cette partie acquiert
dans la groffeffe , fon volume devroit être un
obftacle à l’hernie : mais il y a des phénomènes
dans la nature, que la théorie ne préverroit jamais;
des obfervations bien conftatées mettent l’hernie
de matrice hors de tout doute. Sennert rapporte un
fait bien fingulier fur un cas de cette nature. La femme
d’un tonnelier aidant à fon mari à courber une
perche pour en faire un cerceau , fut frappée dans
l’aine gauche par l’extrémité de cette perche. Quelque
tems après, il parut une hernie qui augmenta au
point qu’elle ne put être réduite : la femme étoit enceinte
; la tumeur devenoit groffe de jour en jour.
On voyoit fous les tégumens tous les mouvemens de
l’enfant, qu’on fut obligé de tirer à la fin du neuvième
mois par une ouverture à la poche, dans laquelle
il étoit renfermé.
Ruifch rapporte qu’une femme eut une hernie de
la matrice à la fuite d’une fuppuration à l'aine. Dans
Le tems d’une groffeffe , cette hernie pendoit jusqu’aux
genoux ; mais dans les douleurs de l’accouchement,
la fage-femme fit rentrer la matrice avec
le foetus, qui fortit naturellement par les voies ordinaires.
L’hernie de la matrice exige le fecours d’une com-
preffion modérée , & d’une fituation propre à en favorifer
l’effet. Par ces m oyens, lorfque cette incommodité
eft commençante, on pourroit parvenir à remettre
peu-à-peu la matrice à fa place ; on pre vien-
droit les adhérences qu’elle pourroit contrarier, lesquelles
dans le cas de groffeffe', peuvent devenir
des caufes déterminantes de l’opération céfarienne.
L’obfer vation de Ruifch prouve qu’une matrice formant
une hernie confidérable, peut rentrer dans le
baffin , fe contrarier, permettre & favorifer un accouchement
par les voies naturelles. Ce fait eft bien
extraordinaire. (T )
HYSTÉROLITE , f. f. (Hift. nat. Lithol.) en latin
, hyflerolithus, hyfiera petra , cunnolithus , pierre
ainfi nommée, parce qu’elle représente d’une maniéré
diftinfle l’extérieur des parties de la génération
du Sexe Séminin. Elle eft Sort dure, d’un gris ou d’un
brun noirâtre , de la grandeur de la moitié d’une
noix , à qui elle reffemble auffi , parce qu’elle eft
convexe & peu liffe d’un côté ; par l’autre côté elle
a un enSoncement duquel il Sort comme en relief un
corps oblong , partagé en longueur par le milieu ,
6c reffemblant aux labia pudenda.
Langius diftingue deux efpeces d'hyfiérolites, l’uno
eft à peu près de la grandeur d'une noix, telle eft
celle qui vient d’être décrite ; l’autre eft plus petite,
& n’eft que de la grandeur d'une noiSette ; elle différé
de là précédente en ce que la Sente qu’on y remarque
eft garnie de petits filions tranSverSaux &
^parallèles ; cette derniere eSpece Se trouve en Suiffe.
vVoy£{ Langius , hijloria lapidum figuratorum , p. 48.
Wallerius diftingue auffi deux elpeces d’hyfiéroli-
tes ; il appelle l’uneJimple, & l’autre ailée ; peut être
entend-il par-là la même diftinôion que Langius.
Wormius parle d’une hyjlérolite qu’il décrit de même
que nous avons Sait, avec cette différence que
l ’on voyoit de l’autre côté les parties naturelles de
l ’homme , représentées très-diftinéfemenr , d’où il
conclut que l’on devroit nommer cette pierre di-
phyis, plutôt cpY hyfiérolite , à caille que les parties
naturelles des deux Sexes s’y trouvoient réunies.
Voye^Mufoeum Wormianum, pag. 83 6c 84.
Les hyfiérolites ne paroiffent redevables de leur
figure qu’à l’empreinte d’une coquille bivalve , dans
l’intérieur delaquelle elles ont été moulées, ou à qui
elles ont Servi de noyau. Les aureurs Sont partagés
fur la coquille qui a pu donner cette empreinte. Kiein
prétend qu’elle eft entièrement inconnue. Baier croit
que l'hyfiérolite eft la même chofe que la bucardire ,
ou le coeur de boeuf. Langius erpit que c ’eft la même
chofe que Yurtica marina, à qbi il trouve qu’elle reS-
femble beaucoup. Wallerius dit que Yhyfiéroîite eft
le noyau d’une coquille bivalve , qu’il appelle of-
treopeclinites vcntricofa. Le mujaum Richttnanum ia
regarde comme formçe pàr l’empreinte du coucha
veneris.
Les hyfiérolites ne fe trouvent nulle part en fi grande
abondance que prèfc du chlteai} de Braubach fur
le Rhin, fur les confins du landgraviat de Heffe. On
en trouve auffi , fuivant Gefner, dans la montagne
nommée Ehrenbreitftein”, vis-à-vis de Coblentz, à
l’endroit 011 la Moielle fe jette tjans le Rhin. On en
rencontre, quoique affez rarement dans le duché de
BrunSwick, près de la ville de Woifçmbutel ; ces
dernieres ne Sont point fort dures, elles ir’ont que la
confiftence de la terre ou de l’argilie Séchée! Les
hyfiérolites de la petite efpece , dont parle Langius,
fe trouvent en Suiffe.
Il ne faut point confondre les hyfiérolites dont il
eft queftion dans cet article, avec d’autres pierres
plus grandes , qui repréfentent affez bien la partie
naturelle de la femme , & qu’on nomme communément
bijoux de Cafires, parce qu’elles Se trouvent en
Languedoc dans le voifinage de cette ville : ces dernieres
doivent être regardées comme une efpece de
madrépore , elles font formées par plufieurs couches
concentriques.
M. Falconet croit que Y hyfiérolite eft la même
pierre que celle que les anciens appelloient pierre de la mert des dieux, 8c qu’ils croyoient tombée du ciel ;
elle étoit d’une grandeur médiocre, d’une couleur
noire, & l’on y voyoit une apparence de bouche.
C e favant académicien ajoute , que « peut-être par
» rapport à une reffcmblance qui n’eft guere éloi-
»> gnée de celle de la bouche, le culte de cette pierre
» fut imaginé ; & on ne crut point trouver de fym-
» bole plus convenable, que cette pierre ainfi figu-
» ree, pour repréfenter une déeffe , qui félon les
» Poètes, étoit la mere des dieux & des hommes, &
» qui félon les Philofophes, étoit la nature même ,
» fource féconde de tout ce qui paroît dans l’Uni-
*> vers. » V o y e les mémoires de l’académie royale
des^Infcriptions 6c Belles-Lettres, tom. VI. p. 6x8.
^ H YSTÊROLOGIE, f. f. (Rhét.) figure de penfée
ou l ordre^ naturel des chofes eft renverfé, comme
indique l’etymologiedu mot ; les Grecs l’appellent
-autrement, CfTtpoy mrpmtpsv, qui veut dire, mettre U
JimUr avant Upraniçt. Quintiiîert ne nomme nulle
pa>t cetre figure, & cependant il la condamne tacitement
dans fon X I , liy, chap, ij. quand il dit : quâ-
dam., . turpiter çonvertuntur\ ut fi peperiffe narrés ,
déinde , concepiffe.. . . in quibus ,fi id quodpofieri'us
efi dixeris , de priore taccre optimum eft.
Cette figure que nous appelions renverfemeftt de
penlee, eft rare en profe, parce ciu’on s’en apper-
çpit ai fernem ën relilant Ses prodi.aionsà tête repo^
lee_ Mais elle eft frequente chez les Poètes, à qui la
mefure des vers , la néceffité de la rime, le feu de
I enthoufiafme , & peut-êtfe encore la parelTe la
peine du changement, la difficulté d’y remédier,
tont dire lou vent une chofe, avant celle qui la doit
précéder; la Seconde avant la première, la plus foi*
me avant Ja plus Sorte ; 6c ce défaut plus ou moins
grand , eft toujoMrs condamnable. D ’habiles critiques
n’exceptent pas même de cette cenfure ces trois
vers fi connus & fi goûtés.
Mais aü moindre revers funefte ,
Le mafque tombe, l'homme refie ,
E t le héros s'évanouit.
, ajoutent ces critiques, s’y joint à
lh.yflerolog,e, ou rjnver/èment de penfée. Quand oit
a dit qu’il ne relie plus que l’homme , il eft inutile de
, e héros s’évanouit, parce qu’il eft de toute
neceffite que le héros ait difparu, pour qu’on ne voye
p*us que l’homme ; de même qu’il faut avoir conçft
pour énfanter. Mais fi le poète avoit pu dire , le mafque
tombe , le héros s’évanouit, & l’homme refte
il àuroit peint la chofe telle qu’elle e f t, & nous au-
roit offert une image exaâç.
Quelque condamnables cependant que Soient les
renverfemens de penlées, on ne dira rien qui s’écarte
de la dottrine de Longin, fi l’on avance qu’ils pour-
roient etre très bons dans la bouéhe d’un perfonnage
troublé par le premier mouvement d’une paffion im*.
pétueufe, parce qu’alors ils Serviroient à peindre de
mieux en vieux le caraâere même de cette paffion*
II eft vrai que ce qu’on propofe ici n’eft pas d’une
execution facile, néanmoins un beau génie , qui
connoîtroit bien la nature , ne manqueruit pas de
luc cès, en cherchant à imiter fon langage. Vovet H y pe r b a t è . (D . J.) J 1
HYSTÉROMOTOCIE,™ HYSTÉROTOMIE,
f. f. terme de Chirurgie, opération qu’on appelle autrement
& plus ordinairem ent, opération céfarietmé»
Voye^ C ésa r ien n e . C ’eft un mot grec qui vient de
v<rTtpa , utérus, m atrice, & de teu» .feclio. feâion .
incifion. (T )
^ HYSTÉROPOTME, f. m. ( 4 ntiq,)oii nomtnôit
ainfichez les Grecs les perfonnes qui revenoient chez
leurs parens , après un fi long voyage dans les pays
étrangers, qu’on les avoit cru morts. On ne leur per-
mettoit d’affifter à la célébration d’aucune cérémonie
religieufe , qu’après leur purification , qui Con-
fiftoit dans une forte d’enveloppement de robe de
femme, afin que de cette maniéré ils paruffent comme
de nouveaux nés. (D . J.)
HYSTÉROTOMIE, f. f. terme d'Anatomie, direction
anatomique de la matrice. Voyei Ma t r ic e .
Ce mot eft formé du grec u m p a , matrice, 6c h /ayo ,
je coupe , je diffeque.
HYSTRIC1T Ë , f. f. (Hift. nat.) nom donné par
quelques auteurs à une pierre ou bézoard,qui le forme
quelquefois dans le corps des porc-épics de la
péninfule de Malacque ; c’eft le même que l’on nomme
bézoard de p orc, ou en efpagnol, piedra de puer-
co, be^oard de Goa , pierre de Malaque , &c Cette
pierre s’eft vendue fouvent un prix très-confidéra-
ble à caufe des grandes vertus qu’on lui attribue. Le
cardinal de Sintzendorf, évêque de Breflau, en avoit
payé une mille florins d’Hollande, ou deux mille li