On croit que c’eft la langue en ufage parmi les Juifs
Grecs, & celle dans laquelle la verfion des Septante
a été faite, 8c les livres du nouveau Teftament ont
été écrits par les apôtres. M. Simon l ’appelle langue
de fynagogue. Ainfi il y avoit autrefois un grec
de fynagogue, comme de nos jours il y a en Espagne
un efpagnol de fynagogue. V helléniflique étoit
un compolé d’hébraïlhie ëc de fyriacifme ; Saumaife
n’eft pas de ce fentiment, mais on ne fait trop fur
quoi fondé : il ne difpute le plus fouvent que des
mots dans les deux 'volumes qu’il a publiés fur cette
matière.
HELLENODICES, fub. ni. ( Antiq.) préfident,
ju g e , & direûeurs des jeux agoniftiques.
Les héllènodices, ou hcllènodiques, étoient desma-
giftrats diftingués , qui préfidoient aux jeux de la
Grece, 8c qui furent inftitués lors du rétabliffement
des jeux olympiques par Iphytus, 408 ans après la
prife de T ro ie , & 13 ans après la fondation de
Rome.
Au commencement il n’y eut qu’un feul helleno-
dlce , enfuite deux, bien-tôt après on en créa trois ;
enfin on en augmenta le nombre jufqu’à neuf, fa-
voir trois pour les courfes des chars & des chevaux
,- trois pour les autres exercices, 8c trois pour
la diftribution des prix.
Ils prirent Ienom de hellénodices , du lieu de leur
affemblée, qu’on appelloit hellénodicée ; c’étoit originairement
un certain efpace de terrain de la grande
place des Eléens.
Leur fonâion principale étoit de préfider aux
jeux facrés , d’y maintenir l’ordre , la difeipline ,
d’adjuger 8c de diftribuer les prix : pour prévenir
toute injuftice , autant qu’il étoit poflible, ils pré-
toient ferment de ne fe point laitier gagner par aucun
intérêt, ni dire&ement, ni indire&ement, de
juger avec impartialité, 8c de ne pas découvrir la
raifon, pour laquelle ils admettoient, ou refufoient
tel ou tel combattant. Ils lénodéictoéiee,n at voabnlitg élas dceé lréébfirdaetiro dni xd ems ojiesu dxa,n sa fli’nh edle-
sV’ienifllterur iràe càê qfouned c deuesx fqtuatiu ftes pargoopnoiffotiiqenute sp, ou8cr ldees
Combats, fiffent exaûement leurs exercices prépalra’atgooirneisft
i,q 8uce f,u fpfeanr t liensf tnruoimts odpahnysl atocuetse, s cle’esf tl-oài-xd idree
les gardiens de ces loix.
Le jour de la célébration des jeux étant arrivé,
les hellénodices écrivoient fur un regiftre le nom 8c
le pays de ceux qui s’enrôlôient pour entrer en
lice ; enfuite, après leur avoir expofé les conditions
auxquelles ils les admettoient, ils ordonnoient à un
héraut de les proclamer à haute v o ix , 8c de les faire
paffer comme en revûe dans le ftade, pour favoir
s’il y .avoit dans l’aflemblée quelqu’un qui eût contre
les uns ou les autres athlètes dés reproches à faire,
qui puffent être à leur charge un fujet d’exclufion ,
comme la qualité d’efclave, une aftion criminelle,
un v o l, &c. Enfin, quand il n ’y avoit aucune dépo-
fition valable, les athlètes prétoient entre les mains
des hellénodices le ferment folemnel par lequel ils
s’engageoient d’obferver les lois preferites dans chaque
forte de combats.
Ce même jour les hellénodices fe rendoient dans
la place avant le lever du foleil pour apparier les
courfes, & pour que toutes Chofes fuffent en ordre,
au moment de l’ouverture des jeux. Pendant leur folemnité, ils étoient aflis la tête
nue, à l’une dès extrémités du ftade ou de l’hippodvreorms
ceo ,m 8cb adtasn. s l’endroit où fe terminoient ces diIls
avoient devant eux, fur une efpece de gradin
é le v é , les palmes, les couronnes, 8c les prix defti-
iiés aux vainqueurs ; quelquefois les athlètes vi£torieux
les récevoient d’un héraut, qui les leur pôf*
toit dans le lieu du ftade où ils avoient triomphe;
mais c’étoit ordinairement l’hellénodice qui diftri*
buoit de fa propre main les couronnes à ceux auxquels
il les adjugeoit.
Alexandre ayant gagné le prix de la courfe des
chevaux aux jeux olympiques, alla vi&orieux fe
préfenter devant l’un des hellénodices, qui en le couronnant
lui dit ces paroles remarquables : « Fiez-
» vous à moi, Alexandre ; de la maniéré dont vous
» avez gagné la victoire à la courfe, vous en rem-
» porterez bien d’autres à la guerre ». Paroles dont
le jeune héros tira un augure capable de lui élever
l’ame , jufques à former les grandes entreprifes qui
depuis étonnèrent l’univers.
Comme on érigeoit fouvent des ftatues en l’honneur
des athlètes v i&orieux, fur-tout dans lesolym-
pioniques, 8c communément dans le lieu même où
ils avoient été couronnés, la loi défendoit formellement
que ces ftatues fuffent plus grandes que nature
; 8c c’eft à quoi les hellénodices prenoient garde
de fi près, au rapport de Lucien, qu’ils n’y appor-
toient pas moins d’attention qu’à l’examen fevere
des athlètes 8c à toute autre partie de leur diftriCL
En effet, s’il fe trouvoit quelqu’une de ces ftatues
qui furpafsât la grandeur naturelle, ils la faifoient
aulli-tôt jetter par terre. Sans doute qu’ils en agif-
foient ainfi , de crainte que le peuple, qui n’étoit
que trop difpofé à rendre aux athlètes des honneurs
divins , ne s’avisât en voyant leurs ftatues d’une
taille plus; qu’humaine , de les mettre à la place de
celles des dieux.
La jurifdiftion des hellénodices ne réuniffoit pas
les avantages de la duréee à ceux de fon importance
, car elle finiffoit le jour même avec les jeux ;
mais ils avoient la gloire d’emporter l’opinion favorable
de la juftice 8c de l’impartialité. Aufli, pour
n’être point tentés d’enfreindre leur ferment, ils re-
mettoient toujours la lefture des lettres de recommandation
qu’on leur faifoit en faveur de certains
athlètes , jufqu’après leurs combats ou leurs v ictoires.
Cependant , quelque déférence queuflent les
Grecs pour le jugement des hellénodices, quelques-
uns d’eux furent accufés de défaut d’experience ,
8c d’autres d’acception de perfonnes ; d’ailleurs, il
arrivoit quelquefois dans les jeux tel incident délicat
ou imprévu, qui obligeoit les athlètes d en ap-
peller au fénat d’Olympie, lequel alors decidoit en
dernier reffort ces fortes d’affaires agoniftiques. Enfin
, aux jeux Pithiens on appelloit de leur jugement
à celui de l’empereur; je crains bien que l’équité de
ce dernier tribunal ne valût pas celle du premier.
Je fais du-moins, pour en citer un exemple, que le
jugement de Panis roi de Chalcide, a paffé èn proverbe
, pour çaraâérifer un jugement d’ignorance
8c de faveur. {D . / . ) . . _
HELLENOTAMIENS, f. m. pl.{Antiq. ) officiers
établis à Athènes pour recevoir les taxes des
villes tributaires. { D . J . ) . :
HELLENTHAL, ( Géog.) petite ville d Allemagne
, dans l’éleftorat de Trêves.
HELLEQUIN§ § m. {Gram.) Vieux terme François
du xiij. 8c du xiv. fiecle ; nous ne l’expliquons
i c i , que parce qu’il eft peu connu.
On entendoit par tullequins, des chevaliers armés
qui apparoiffoient de nuit, 8c qui combattoierit
enfemMe dans les airs : c’eft un des moindres traits
de la fuperftition 8c de la barbarie de ces tems ténébreux.
Raoul de Prefles, dans fa traduction du livre
de S. Auguftin de la Cité de Dieu , parle « de
» hellequ'ms, de dame Abonde , des eipéris nom-
» ruées Fées , qui apparent ès étables 8c es arbres,
» ,& aufli de diables épicaltes ». Dame Abonde étoit,
félon la croyance générale, la principale des fées
bienfaifantes , qui venoient la nuit dans les maifons,
8c y apportoient toutes fortes de biens. Les diables
épicaltes font manifeftement les incubes, que les
Grecs appelloient épialtes, imaXToi. Voyer Incube.
( D . J . )
HELLER, f. m. ( Commerce, ) nom ufité en Allemagne
pour défignerune monnoie imaginaire, qui
eft la plus petite de toutes, 8c répond au denier ou
à l’obole de France : il y a dés pièces de trois hellers
en Siléfie 8t* en Saxe ; deux de ces pièces y valent
un kreutqer. Voye£ KREUTZER,
. HELLESPONT, f. m. ( Géog. ) fameux canal ou
détroit qui fépare l’Europe 8c l’Afie, 8c qui eft indifféremment
nommé par les modernes, le bras de
S. Georges , les bouches de Conjlantinople , le détroit
de Gallipoli , ou le détroit des Dardanelles. Voye[ D ardanelles.
Les anciens l’appelloient Hellefponty du nom de
H e l l é fille d’Athamas, qui en le traverfant, pour,
s’enfuir dans la Colchide, avec fon frere Phryxus ,
chargés tous deux de la toifon d’o r, tomba malheu-
reufement dans cette mer, où elle périt. On y arrive
par diverfes routes, après avoir laiffé derrière foi,
à droite ou à gauche, les ifles Cyclades 8c Sporade,
qui compôfent dans la mer Egée, ce qu’on appelle
Y Archipel.
Ce détroit eft.fitué au 3 5 d 41 ' de latitude, 8c environ
au 5 5 de long. Toute fa longueur eft de 10 à
12 lieues; il n’en a guere plus d’une de largeur à
fon entrée, & dans toute la fuite, il n’a qu’une
demi-lieue tout au plus. A fon couchant, que l’on
a fur la gauche en y entrant, on voit la Thrace, qui
eft une partie de l’Europe que ce détroit fépare
d’avec la Troade, Province d’Afie, qui eft à ton
orient. Il a la Propontide au nord , avec tout l’Archipel
au fud. A l’entrée de ce paffage à main droi-, te , on trouve le promontoire Sigée, qu’on appelle
aujourd’hui cap Giani^an ; quand on a paffé les châ-
teaux neufs bâtis par Mahomet IV , on entre, dans
VHellefpont dont ils font les portes ; & de-là jufqu’aux
Dardanelles, il n’y a aucun veftige d’antiquités con-
fidérables.
Comme cette mer a divers noms chez les modernes
, elle en a eu aufli plufieurs chez les Poètes,
auxquels celui de Helltfpontus, ne convenoit pas
toûjours ; Virgile, Æneid. liv. I. v. $85. l’appelle la
mer de Phrygie, Fhrygium aquor, parce qu’en effet
ce détroit refferre la Phrygie à l’orient. Lucain,
liv. VI. v. 55. 8c Valerius Flaccus, liv. II. v. 586.
l’appellent l’un, Phryxoeurn pontum , l’autre, Phry-
xea cequora, la mer de Phryxus, nommant le frere
pour la, foeür, parce que, feton la fabie, elle étoit
avec fon frere Phryxus, lorfqu’elle donna fon nom
a cette mer. Leur pere étoit Athamas , 8c de-là lui
..Vint la dénomination de mer Athamantide.
Enfin , Aulone, in Mofell. v. 2.8y. & 28S , employé
trois expreffions de fuite, pour peindre YHel-
Jefpont y tant la poéfie latine a de richeffes pour s’exprimer.
. x . ..
Quis modb Sefiiacum pelagus, Nepheleidofque Utiles
Æquôr, Abydoni fréta quis miretur Ephebi.
Il l’appelle en premier lieu la mer de Seflos ’ 8c
cette ville étoit liir le rivage du détroit du côté de
l’Europe. Secondement, la mer d"Hellé, fille de
Nephélé 8c d’Athamas ; 8c enfin le détroit du jeune
homme d'Abydos : Abydos étoit au midi de Seftos 8c
le poète fait allufion à l’hiftoir.e touchante de Héro
& d e Léandre. {D . J .)
r HELLOPES, f. m. pl. ( Géog. anc. ) peuple qui
faifoit partie des Perthebes Epirotes , 8c dont on
tiroit les miniftres de Jupiter à Dodone ; ce font les 1
pleines que les Selles 8c le$ Helles, quoique Pline I
J e jn e V I U y ' ^ a . . . a -
en fâffe autant de gens différens. On appelloit hella
oujicge , le lieu de l’oracle de Jupiter à Dodone*
de forte qu’il eft vraiffemblable que le fertile canton
qu Héfiode nomme Htllopie, n’étoit autre chofô
que les terres des environs de l’oracle, ou de la dépendance
de fon fiége. ( D .J . )
HELLOTIES, fub. f. pl. ( Antiq. ) il y a eu ert
Grece deux fêtes de ce nom, dont l’une étoit célébrée
dans l ’ifle de Cretè en l’honneur d’Europe 1
voyei Elloties ; l’autre étoit célébrée par les Corinthiens,
qui y joignirent des jeux foiemnels &
des courfes célébrés, où de jeunes gens difputoient
le prix, en courant avec des torches allumées dans
. ^ main> v°yel Ellotides ; 8c fi vous voulez un
plus grand détail de ces deux fêtes, voye^ Athénée *
Deipnofophifi. lib, X V . 8c Potter Archceol. grae. lib.
II. cap. x x . tom. I. p. $c>$. { D . J . )
HELMINTOLITES, fub. fém. {Hifii nat. Lithol. )
noms donnés par quelques auteurs à des pierres
qu’ils ont prifes pour des vers pétrifiés ; mais ce ns
font réellement que des loges ou tuyaux, dans léf-
quels des petits animaux ou vers marins étoient
logés , 8c que l’on trouve quelquefois dans le fein
de la terre, comme beaucoup d’autres corps marins
qui y ont été enfevelis. ( — )
HELMET, ( Géog. ) petite ville de Livonie, dans
la province d’Efthonie.
* HELMINTIQUES ou VERMIFUGES, voyer Vermifuges. v
HELMGNT , ( Géog. ) petite ville des Pays-Bas
dans le Brabant Hollandois, au quartier du Peelland,
: avec un château fur l’A a , à 7 lieues E. de Bois-le-
d u c , 6 S. O. de G ra v e , 28 N. E. de Bruxelles»
Long. 2 3 .12 . lat. 5 i. $ i. {D . J .)
HELMSTADT , ( Géog. ) ville d’Allemagne ait
duché de Brunfwick, bâtie par Charlemagne en
782, avec une univerfité fondée par le düc Jules
de Brunfwig en 1576. Les Profeffeurs font de la con-
feflion d’Augsbourg. Helmfiadt eft à 3 milles N. Ê/
de Brunfwick, 4 N. E. de'Wolfenbutel. Long. 28*
45. lat, 52. 20. '•
Cette ville a fourni quelques gens de lettres nés
dans ton fein , comme Frédéric Ulric Ca lixte, théo-'
logien, mort en 170 1 , âgé de 79 ans; Chrift-Henrï
Rittmeyer, qui cultiva les langues orientales, mort
en 1719 ; Valentin Henri Vogler médecin, qui a
donné l’hiftoire phyfiologique de la Pafîion de J.C*
mort en 1677 age de 55 ans; Herman Conringius*•
littérateur, hiftorien 8c médecin , connu par un
grand nombre d’ouvrages : un des plus curieux, eft
celui de Antiquitatibus acadenncis , à Gottingile, ert
1739. in-40. Il mourut en 1681. à 75. ans. (Z>.V.)
Helmstadt , ( Géog. ) ville forte 8c maritime det
Suede, capitale de la province de Hailand; elle appartient
à la Suede depuis 1645. Elle eft près de la
mer Baltique, à 22 de nos lieues N. O . de Lunden ,
22 N. E. de Copenhague, 24 S. E.de Gothenbourg*
Long. JO . 3 o. lat. 56. '42. {D . J. )
HELORUS , ( Géog. ) riviere de Sicile fur la côté
orientale de l’île , dans fa partie méridionale. A
l’embouchure d eVHelorus, étoit un canton délicieux*
que l’on nommoit Heloria Tempe , Virgile, Æneid*
liv. I II. v. 6c)8. On vante la bonté de ce canton
qu’arrofoit VHelorus, prspingiu folum jlagnantis He-
lori : le nom moderne de cette riviere que Virgile
dit couler lentement, eftl’ Atellari. { D . J . )
HÉLOS, ( Géog. ) il y avoit trois Hélos au Pélo-*
ponnefe ; l’une dans la Laconie, l’autre dans la Mef-
f'énie , & la troifieme dans l’Elée auprès de l’Alphée;
La première feule étoit une v ille , la fécondé étoit
un fimple lieu fans aucune qualification ; 8t la troifieme
pouvoit avoir été une v ille , mais elle ne fub-
fiftoit plus du tems de Pline. On ne voyoit même
du tems de Paufanias, que les ruines 6 Hélos en La