
uns aux autres les germes peftilentiels de leurs infirmités
; & le fpeélaclede la douleur & de 1 agonie de
tous côtés offert & reçû. Voilà 1 hôtel-Dieu.
Aufiï de ces miférables les uns fortent avec des
maux qu’ils n’avoient point apportés dans cet hôpital
& que fouvent ils vont communiquer au-dehors
à ceux avec lefquels ils vivent. D ’autres guéris imparfaitement
, paffent le relie de leurs jours dans une
convaleicence aufïi cruelle que la maladie ; & le
relie périt, à l’exception d’un petit nombre qu un
tempérament robufte foutient. , , ,
L’hôtd-Ditu ellfort ancien. Il ell fitue dans lamai-
fon même d’Ercembalus, préfet ou gouverneur de
Paris fous Clotaire III. en 665. Il s ell fucceffive-
ment accru & enrichi. On a propqfe en differens
tems des projets de réforme qui 11’ont jamais pus exécuter
, & il ell relié comme un goufre toujours ouv
e r t, où les vies des hommes avec les aumônes des
particuliers vont fe perdre. t
HOTFIT FRIE f. f. (Grammaire. ) bâtiment com-
pofé dllogemens /chambres, écuries, cours & autres
lieux néceffaires pour loger & nourrir les voyageurs
, ou les perlonnes qui font quelque fejour dans
une ville.
Hôtellerie de Turquie, ( Hifi. mod.) edmee public
où l’on reçoit les voyageurs & les paflans, pour
les loger gratuitement. Il y en a quantité de fondations
lur les grands chemins & dans les villes d Ane.
Les hôtelleries qu’on trouve fur les’ grands chemins
, dit M. Tournefort, font de vailes édifices
longs ou quarrés, qui ont l’apparence d une grange.
On ne voit en dedans qu’une banquette attachée aux
murailles, & relevée d’environ trois piés, fur fix de
large ; le refie de la place efl defliné pour les mulets
& pour les chameaux ; la banquette fert de lit , de table
& de cuifine aux hommes. On y trouve de petites
cheminées à fept ou huit piés les unes des autres
, ou chacun fait bouillir fa marmite. Quand la
foupe efl prête, on met la nape, & l’on fe place autour
de la banquette les piés croifés comme les tailleurs.
Le lit efl bien-tôt drefle après le fouper, il n’y
a qu’à étendre fon tapis à cote de la cheminee , &
ranger fes hardes tout-au-tour ; la felle du cheval
tient lieu d’oreiller, & le capot fupplée aux draps &
à la couverture.
On trouve à acheter à la porte de ces hôtelleries ,
du pain, de la volaille, des oeufs, des fruits , &
quelquefois du vin , le tout à fort bon compte. On
va fe pourvoir au village prochain, fi l’on manque
de quelque chofe. On ne paye rien pour le gîte : ces
retraites publiques ont confervé en quelque maniéré
le droit d’hofpitalité ,fi recommandable chez les anciens.
Voye[ Ho s p it a l it é .
Les hôtelleries des villes font plus propres & mieux
bâties ; elles reffemblent à des monafteres, car il y
en a beaucoup avec de petites mofquées ; la fontaine
efl ordinairement au milieu de la cour, les cabinets
pour les néceffités font aux environs ; les chambres
font difpofées le long d’une grande galerie, ou dans
des dortoirs bien éclairés.
Dans les hôtelleries de fondation, on ne donne
pour tout payement qu’une petite étrenne au concierge
, & l’on vit à très-vil prix dans les autres. Si
pon veut y être à fon aife, il fuffit d’y avoir une
chambre fervant de cuifine ; l’on vend à la porte de
l’hôtellerie viande , poiffon, pain , fruits^, beurre ,
huile , pipes, tabac , caffé , chandelle, jufqu’à du
bois. Il faut s’adreffer à des Juifs ou à des Chrétiens
pour du v in, & pour peu de chofes ils vous en four-
niffent en cachette.
Il y a de ces hôtelleries fi bien rentees, que l’on
vous donne aux dépens du fondateur, la paille, l'orge
j le pain & le ris. Voilà les fruits de la charité qui
fait un point effentiel de la religion mahométane ; 8c
cet efprit de charité efl fi généralement répandu parmi
les T urcs, qu’on voit de bons Mufulmans qui fe
logent dans des efpeces de hutes fur les grands chemins
, où ris ne s’occupent pendant les chaleurs qu’à
faire repofer & rafraichir les paffans qui font fati<-,
gués. Nous louons ces fortes de fentimens d’humanité
, mais nous ne les avons pas beaucoup .dans,le
coeur; nous fommes très-polis & très-durs. (Z )./ .)
H O T T E , f. f. ÇGramrn, & arts médian.) panier
d’ofier , ou même de bois , étroit par en bas , large
par en haut, qu’on fixe fur les épaules avec des bretelles
où les bras font paffés, & qui fert à porter différentes
chofes. Le côté qui touche aux épaules eft
plat ; l’autre eft arrondi. Cet inftrument fert aux jardiniers
, aux fruitiers, aux vendangeurs. Il y en a de
ferrées qu’on appelle batais ; il y en a d’ardoifées ,
de gauderonnées, de poiffées, félon les différens ufa-
ges auxquels elles, font deftinées.
C ’eft un ouvrage de^ mandrerie ou du vannier. II
eft compofé d’un fond de bois, oval fur le derrière
de la hotte, & droit fur le devant, dans lequel on
plante trois maques ,deux à chaque coin du devant,
qu’on appelle maques fimplement ; 6t l ’autre au milieu
du derrière pour foutenir l’ouvrage, & qui fe
nomme maque plate. Voye^ Maqu es & Maqu e
pl a t e . On fait des hottes pleines ou à jour, mais les
unes 8t les autres ont des maques, des cotonailles,
des torches, des faiffes 6c un collet. Voyc{ ces mots
d leur article.
H o t t e de cheminée, (Architecture. ) c’eft le haut
ou le manteau d’une cheminée de cuifine, fait en
forme pyramidale.
HOTTENTOTS les , ( Géog.) peuple d’Afrique
dans la Caffrerie , près du cap de Bonne-Efpérance ;
ils font fort connus parce qu’ils touchent l’habitation
des Hollandois , 6c parce que tous les voyageurs
en ont parlé , Junigo de Bervillas , Courlai,
Dampier, Robert Lade, François L é g a t, La Lou-
bere, Jean Owin gton,Spilberg,leP.Tachard ,Ta-
vernier, 6c finalement M. Kolbe dans fa defeription
du cap.
Les Hottentots ne font pas des Nègres, dit avec rai-
fon l’auteur de l’Hiftoire naturelle de l’homme ; ce
font des Caffres , qui ne feroient que bafanés , s’ils
ne fe noirciffoient pas la peau avec de la graiffe 6c
du fu i f , qu’ils mêlent pour fe barbouiller. Ils font
couleur d’olive 6c jamais noirs, quelque peine qu’ils
fe donnent pour le devenir ; leurs cheveux collés
enfemble par leur affreufe malpropreté , reffemblent
à la toifon d’un mouton noir remplie de crotte. Ces
peuples fonterrans, indépendans, 6c jaloux de leur
liberté ; ils font d’une taille médiocre ôc fort, légers
à la courfe ; leur langage eft étrange, ils glouflent
comme des coqs d’Inde ; les femmes font beaucoup
plus petites que les hommes, 6c ont la plupart une
efpece d’excroiffance, ou de peau dure 6ç large qui
leur croît au-deffus de l’os pubis, & qui defeend jufi
qu’au milieu des cuiffes en forme de tablier. Tachard
6c Kolbe difent que les femmes naturelles du Cap
fontfujettes à cette monftrueufe difformité, qu’elles
décou vrent à ceux qui ont aflez de curiofité, ou d’intrépidité
pour demander à la voir ou à la toucher.
Les hommes de leur côté, font tous, à ce qu’affurent
les mêmes voyageurs , à demi-eunuques, non qu’ils
naiffent tels, mais parce qu’on leur ôte un teftieule
ordinairement à l’âge de huit ans, & quelquefois
plus tard. .^r
Les Hottentots ont le nez fort plat 8c fort large ;
ils ne l’auroient cependant pas tel, fi les meres ne fe
faifoïent un devoir de le leur applatir peu de tems
après leur naiffance, parce qu’elles regardent un
nez proéminent comme une difformité. Ils ont une
levre fort groffe, fur-tout la fupérieure, les dents
très-blanches , les fourcils épais, la tête.groffe, le
corps
.fcorps maigre, les membres menus ; ils riè vivent
guéres pafle quarante ans ; la faleté dans laquelle iis
iè pîaifent, 6c les viandes infe&ées dont ils font leur
principale nourriture, font au nombre des caufes qui
contribuent le plu&aupeu de durée de leur vie. Tous
les particuliers du bourg du Cap onit de ces fauva-
çges qui s’emploient volontiers au fervice le plus bas
6c le plus fale de la maifon.
Ils vont prefque nuds, la tête tou jours découverte,
.&ies,cheyeuxornés de coquilles; leurs cabanes portent
neuf à dix piés dè hauteur , fur dix à .douze d,e
largeur; ce font des pieux,fichés qui fe,rejoignent
par le haut ; les cotes 6c le faîte font des branches
gfoffierement entrelacées avec les pieux ; le bout eft
couvert de jonc ou de peaux. A un des coins de la
caba'ne, eft une ouverture de la hauteur de quatre
piés pour entrer 8ç fortir ; ils font le feu au milieu ,
& couchent à terre.
Ils n’ont ni temple, ni idoles, ni culte, fi ce n’eft
qu’on veuille earaétérifer àinfi leurs danfes noéiur-
hes, à la nouvelle 6c à la pleine lune. Le nom de
Hottentot a été donné par les Européens à G.es peuples
fauvages, parce que ç’eft un mot qu’ils fe ré- 1
petent fans ceffe les uns aux autres lorl'qu’iîs dan-
fent. (Z?./.)
HOT TON IA , f. f. ( Botaniq. moderrie. ) plante
aquatique , ainfi nommée à f ’honneur de M. Hotton,
profeffeur en Botanique à Leydè. Voici fes caractères
d ’après Boerhaave.
La fleur eft en ro fe , compofée d’un feul pétale
divifé en cinq fegmens. Les divifions pénètrent juf-
qu’au fond de la fleur; il part de fon centre unpiftil
qui dégénéré en un fruit cylindrique, dans lequel
font contenues plufieurs fèmences fphériques. Lin-
noeus ajoute que les étamines font cinq filamens
droits , courts, coniques, placés fur les découpures
de la fleur.
On trouve cette plante dans les foffés- 6c dans les
eaux profondes 6c croüpiffantes. Ses feuilles pâroif-
fent fur la furface de l’eau en Avril 8c en Mai ; fes
fleurs en épi croiffent fur des tiges affez longues 8c
unies ; elles font couleur de rôfe , d’une découpure
très-fine , 6c font un bel ornement fur la furface des
eaux. ( D . J . )
H O U , H OU, HOU, APRÈS L ’AMI * ( Vénerie. ) J
cri dont le valet de limier doit ufer quand il laiffe
courre un loup 6c un fanglier.
HOU ( le cap de la') Géog. cap d’Afrique dans la
haute Guinée, habité par les negres Quaqua. Ce
ca p , où commence la côte des Bonnes-Gens, avance
affez peu vers la mer. Il eft par les çd io 7 de lat.
Jeptentionale, à environ moitié de la diftance qu’il y
( £>1ƒ *) C3^ ^a*meS ^ c^ u* ^es Trois-Pointes.
HOUACHE, OUAICHE, f. m. ( Marine. ) c’eft
la trace que fait un vaiffeau fur les eaux en fillant.
HOUAL, ( Géog. ) royaume d’Afrique dans la î
Nigritie, au bord du Sénégal. Il a environ 46 lieues
de l’e.ft à l’oueft, mais il eflbeaucoup plus étendu au
fud dé la riviere. Il eft gouverné par un Prince qui
fe fait appeller brak , c’eft-à-dire roi : auffi Mi de
Lille écrit le royaume de B tak , ou Oualle 6c le P
Labat Hoval. ( D . J. )
* HOUAME, ou HOU AINE, f. m. (Hijfl. mod. )
fefte Mahométane. Les Houames courent l’Arabie ;
ils n’ont de logeniens que leurs tentes. Ils fe font fait
une loi particulière ; ils n’entrent point dans les mofi-
quees ; ils font leurs prières 6c leurs cérémonies fous
leurs pavillons, 6c finifiènt leurs exercices pieux par
s occuper de la propagation de l’efpece qu’ils regardent
comme le premier devoir de l’homme ; en con-
lequencel objet leur eft indifférent. Ils fe précipitent
fur le premier qui fe préfenté. Il ne s’agit pas de fe
procurer un plarfr recherché , ou de iatis&re une
Tome V III.
paffion qui tourmente, mais de remplir iiiiaSe religieux
: ljelle ou laide, jeune ou vieille, fille ou fem-
|per, lin ferme les yeux & accomplir fa loi,
11 y a quelque? houames à, Alexandrie , oii ce culte
n’eft pas toléré ; on y brûie tous ceux qu’on y dé-
couvre. J
HQUAT ,{Géog.) petite ifle deFrance furj’Océan,
M i cotes de Bretagne, à trois lieues.de Belle-
-Ifte, Elle a quatre lieues de tour. Long J lA . » s • Ut 4 J ( D . J . ) . J
" t hW b l 6 n , lupulus , i m. ( Sol. S génrh de
filante à fleur, compofée de plufleurs élimines >
rtutCTues fur un calice. Cette fleur eft ftérile com-
jne.);,a,obfervé Cefalpin. Les embryons naiffent fur
.tlps Plantes qui ne portent,point de fleurs, & devien-
nentdpjfruitsécajlleux, compofésde plufieurs feuil-
|es qui, lont attachées^ un poinçon, & qiiicouvrent
Aes lemences, enveloppées chacune d’une coëffe.
iqurnetort, In fi.tù Urb..yoyt{ Plante, CI. ) ■
. Les racines du houblon font menues & entrelacées
les unes dans les autres ; il en fort des ri<-es foi-
blqs, tres-longues, tortillées, rudes , anmilenfes ,
velues„,creufes „purpurines,fans vrilles , lefquelles
crnbraflçnt étroitepient les perches & les plantes fur
lelquefles elles grimpent. ,Se? feuilles fortent des
noeuds, deux à deux,, oppofées , portées iur des
queues,longues dune palme , rudes, de quelque
fois rougeâtres ; quelquefois elles imitent les feuilles
de mûrier, & font entières, terminées jiar une
pointe ; le plus fouvent elles font découpées; en trois
' ° u Sn çmq parties qui ont autant de pointes; dente-
; leJ s .if e p h o rd , tantôt d’.un côté, tantôt de [’autre
L’efpece qui porte les fleurs n’a point de »raine ’
■ çeile.qui porte, les graines n’a point d’étamines ’
Les fleurs naiffent dans le houblon male de l’aif
feflè des feuilles; elles font en grappes,-comme celles
du chanvre , de couleur d’herbe, pâle, fans pétales,
compofées de plufieurs étamines' & d-’un ca,
lice à cinq feuilles ; elles font ftériles. ! -
L’efpece femelle,porte des fruits qui font comme
des pommes de pin , compofées de plufieurs écailles
membraneufes, peu ferrées, de couleur pâle,ou d’un
verd jaune, attachées fur un pivot commun à l’aif
felle defquels naiffent de petites graines, applaties
rouffes , de l’odeur , de l’a i l , ameres, & P en v^
loppées dans une çoeffe mpmbraneufe. Cette plante
eft très-commune dans les haies & les prés des na v .
foit froids , fdit chauds. r y ,
Mais en Angleterre, en Hollande, en Flandres &
en Allemagne , on feme & on cultive avec grand
foin, & avec beaucoup de dépenfe, le houbloni dans
dps houblonnieres, où l’on plante de grandes perches
, fur lefquelles les tiges de houblon montent Sc
les furpatfent même. Il fe plaît dans un terrein humide
, gras & bien fumé : toute; Cette plante devient
beaucoup plus belle par la culture ; fes épies chargés
de fleurs, fes écailles & fa griine font plus grandes
que dans fon état fauvage. Ses épis, qui font les
pommes de pin , & que l’on appelle fouvent, mais
improprement,fleurs, fe recueillent au mois d’Août
& de Septembre. On les feche dans un four préparé
pour cela ; on les renferme enfuite dans des
facs;, & on les garde pour faire la biere. On mange
les jeunes pouffes de houblon qui paroiffent au
commencement du printems.
Les feuilles font ameres ; leur fuc ne change point
la couleur du papier bleu ; les fruits, . ou les pommes
de pin fraiches, ont une odeur agréable &
contiennent une graiffe ou réfine aromatique , un
peu vifqueufe, qui paroît être le principe de^eur
Odeur & de leur amertume. Ils renferment un fel
ammoniacal un peu nitreux, uni à une grande quantité
d’huile , foit fubtile, foit épaiffe , aromatique
6c un peu amere ; c’eft par cette raifon.qu’on n*en
S s