*i» ï N T
commerce âvèc la Hollande , ^Angleterre, 1 Ecoffe
'& l’Irlande, la Suède, le Dannemarck, Dantzik ,
la R uffie, 6c autres pays du nord dans la mer balti-
que. Il a auffi l’intendance de la pêche du harang ,
de celle de la morue 6c de Celle de la baleine. (A )
IN TEND ANS DES FIN A N C ES , ( Finance. ) ce font
eux qui en ont la direction , chacun dans fon departement.
Ils ont été établis par François I. Leurs
fondions fe faifoient auparavant par les tréforiers
de France. Ils. travaillent lous le contrôleur général.
INTENDANS DES batimens , ( Hifloire mod. ) eft
-l’ordonnateur général des bâtimens du roi, des arts
6c manufaâures.
INTENDANS ET CONTROLEURS DE l’ aRGENTErie
e t dés revenus , ( Hiß. mod. ) ces officiers
l'ont conftitués pour toutes les dépenfes de la chamb
re, de la garde-robe , & autres employés fur les
états de l’argenterie & des revenus.
Il y a auffi un intendant 6c contrôleur des meubles
de la couronne, un intendant des de vifes des édifices
royaux. . .
Intendant dans une armée, c’eft ordinairement
en France un maitre des requêtes qui remplit Vin-
tendance de la province voifine du lieu où lé fait la
guerre > que lé roi nomme pour veiller à l’obler-
vation de la police de l’armée ; c’eft-à-dire , au
payement des troupes, à la fourniture des vivres &
des fourrages, au réglement des contributions, au
fervice des hôpitaux, à l’exécution des ordonnances
du r o i, &c.
L’intendant doit avoir le fecret de la cour comme
le vénérai. Il a fous lui un nombre de commiffaires
des guerres qu’il emploie aux détails particuliers. Il
arrête toutes les dépenfes ordinaires 6c extraordinaires
de l’armée. Il a fon logement de droit au
quartier général. L’infanterie lui fournit une garde
de dix hommes, commandés par un fergent. Lorf-
qu’un intendant a toute la capacité que demande fon
emploi, il eft d’un grand feeours au général, qui fe
trouve débarraffé d’une infinité de foins qui ne peuvent
que le diftraire des projets qu’il peut former
contre l’ennemi.
Intendant de Ma r in e , {Hiß. mod.') c’eft un
officier inftruit de tout ce qui concerne la Marine,
qui réfide dans un port, 6c qui a foin de faire exécuter
les réglemens concernant la Marine, pourvoir
à la fourniture des magafins, veiller aux armemens
& defarmemens des vaiffeaux, faire la revue des
équipages, &c. l’ordonnance de la Marine de 1689,
Uv. X I I . tit.j. regle les fondions de Y intendant. .
Intendant des Armées navales , ( Hiß.
mod. ) officier commis pour la juftice, police 6c finance
d’une armée navale. Ses fondions font réglées
par l’ordonnance de 1689, Av. !• tit.jv.
Intendant de l a Fo n t e , (Monnoie.) officier
chargé de l’alliage des matières à monnoyer, 6c de
voir àce qu’elles ne foient point altérées, après qu’on
les a livrées au fondeur. V Jyeç Monnoie 6* C o in .
Intendant de Maison , {Hiß. mod.) c’eft un
officier qui a foin, dans la maifon d’un homme riche
& puiffant, de fon revenu, qui fuit les procès , qui
fait les beaux, en un mot qui veille à toutes les
affaires.
INTENDIT, f. m. ( Jurifprud.) terme qui vient
du latin intendit, quifignifie tendre à quelque chofe,
fe difoit dans la pratique du palais pour exprimer
certaines écritures tendantes à faire preuve de quelques
faits ; c’étoit proprement l’intention des part
ies , le fait précis dont il s’agiffoit de faire preuve.
D e ces intendits, on droit les articles fur lefquels
l’enquête devoit être faite ; il en eft parlé dans une
ordonnance de Charles V . du 16 Décembre 1364,
qui porte que l’on confommoit beaucoup de teins à
débattre ces intendits,
I N T
LWdonftailce de 1667, titre x x ij. art. 1. porte que
dans les matières où il écherra de faire des enquêtes y
le même jugement qui les ordonnera , contiendra
les faits des parties dont elles informeront refpeûi-
vement, fi bon leur femble, fens autres intendits 6c
réponfes, jugement ni commiffion.
Cependant les intendits font encore en ufage au
confeil provincial d’Artois. (A )
INTENSITÉ, f. f. ( Phyfiq. ) eft un terme fort
ufité en Phyfique 6c en Méchanique pour défigner
la force d’une aélion comparée avec la force d’une
autre aâion dans des circonftancesfemblables. Ainfi
on dit, la lumière du foleil a plus d’intenfité que
celle de la lune à la même diftanee ; la lumière d’un
flambeau a plus (Yintenßte que la lumière d’une fim-
ple bougie, à diftances égales ; la réfiftanee d’un
fluide a d’autant plus d'intenfité , toutes chofes d’ailleurs
égales, que ce milieu eft plus denfe, &c. (O )
INTENTER, v. a£t. (GrammY) il ne fe dit guere
qu’au palais ; faire ou intenter un procès à quel-,
qu’un.
* INTENTION, fi f. ( Grdrhm'.) c’eft la fin qu’un
homme fe propofe en agiffant. Elle peut être bonne
ou mauvaile ; exprimée ou fecrette. Il n’eft permis
qu’à Dieu de connoître des intentions fecrettes. Souvent
c’eft Yintentien qui exeufe ou qui aggrave l’action.
La loi des hommes, néeeffairement imparfaite
, néglige fouvent Y intention, & préfume que celui
qui a voulu l’aôion, en a voulu auffi toutes les fuites.
Nous devons de la reconnoiffance à celui qui
étoit bien intentionné, fans aucun égard au fuccès.
Il ne faut pas perdre de vue la fable de l’ours 6c de
l’homme qui dort. Un fot de la meilleure intention
nous caffe la tête, pour nous délivrer de l’importunité
d’une mouche. Il y a des cafuiftes qui ont imaginé
une certaine direction d’intention , à l’aide de
laquelle ils peuvent mentir, médire, calomnier, en
fureté de confcience.
Les Logiciens de l’école diftinguent une intention
objeûive 6c une intention formelle. Celle-ci eft
la connoiffance de l’objet; la première eft l’objet
cônnu.
Ils diftribuent l’une & l’autre en intention première
, 6c en intention fécondé. L ’intention premier©
eft des attributs effentiels ; Yintention fécondé eft
des attributs accidentels. Il eft inutile de s’étendre
fur ce ramage vuide de fens.
INTENTIONNEL, adj. ( Métaph. ) iln’a lieu que
dans cette phrafe ; efpeces intentionnelles, où il s’op-
pofe à efpeces exprejfes. Ce font de prétendus îi-
mulacres qui fe détachent des objets, 6c viennent
frapper nos fens.
INTER-ARTICULAIRE, adj. eh Anatomie, fe
dit d’un cartillage du rayon dans ^articulation dû.
cafpe avec l’avant-bras. Wirfilow.
INTERCADANT, adj. (Gramm.) qui tombe
entre-deux ; que ferez-vous pendant les joüfs inter*
cadans ? Il fe dit auffi d’un pouls qui fe fait fentir 6c
qui difparoît alternativement, un pouls intercadant ;
des pulfätions intercadentes. Les mouvemens interca*
dans de l’humeur ; l’éçoulement intercadant d’un
fluide.
INTERCALAIRE, adj. (Chronol. & Hifl. ) jour
intercalaire, eft celui qu’on ajoute au mois de Février
dans les années biffextiles, ce qui rend ce mois
de 19 jours. Voye^ Bissextile. Ce mot vient du
latin intercalaris, formé de calo y calare, qui figni-
fioit anciennement appcller en hauffant la voix. Un
jour intercalaire étoit chez les Romains un jour qu’on
inféroit entre deux autres ; ce que les prêtres pub
l i e n t â haute v o ix , le devoir de leurs charges les
obligeant à faire de tems en tems ces fortes d’inter^
calations ou additions de jours , à caufe du peu d’acj
I N T ÇÔrdde l’année romaine avec l’année folaire. La négligence
qii’ils apportèrent à ces intercalations, obligea
Céfar d e ‘ reformer le calendrier. Voye^ An £
C alendrier.
On appelle auffi intercalaires, par une raifonfem-
blable, les mois embolifmiques dans les années lunaires.
Voyei Embo lism iqu e. ( O )
INTERCEDER, v. neutre ; c’eft protéger une
perfönne auprès d’une autre; c’eft fupplier pour
elle, l’excufer, demander grâce.
INTERCEPTER, v. aft. (Gramm.) c’eft furpren-
dre une chofe en allant à fa deftination. On intercepte
fine lettre, un Courier, une nouvelle, un ouvrage.
* INTERCESSEUR, f. m. (Gramm. ) celui qui
prie pour un autre. Les feints font nos intereeßeurs
auprès de Dieu. Voyè^ In tercession.
' In t ercesseur ou I n t e r v e n t e u r , f.m.
( Hiß. ecclef. ) nom qu’on donnoit anciennement
par honneur clans l’églife d’Afrique à quelques évêques,
auxquels on confioit le foin de quelque évêché
vacant jufqu’à ce que le fiege fût rempli. C ’étoit
le primat qui nommoit ces intereeßeurs y tant pour
gouverner le diocefe, que pour procurer l’éleélion
d’un nouvel évêque. Cette précaution néanmoins-
ayant donné lieu à deux abus, le premier que ces
intereeßeurs profitoient de leur commiffion pour gagner
la faveur du peuple, l’autre de paffer à l’évêché
vacant s’il étoit plus riche ou plus honorable
; le cinquième concile de Carthage y remédia,
én ftatuant i°. que l’office d’interceffeur ne pourroit
être confié plus d’un an de fuite à la même perfonne,
6ç qu’on en nommeroit un autre , fi dans l’année il
n’avoit pourvu à l’éleéHon d’un nouvel évêque. z°.
Que nul inierceß'eur, quand même il auroit pour lui
les voeux du peuple, ne pourroit être élevé au fiége
épifcopal, dont on lui a voit confié l’adminiftration
pendant la vacance. Bingham, Orïg. eccléfiafi. tom.
I . liv. II. chap. xv. § 1. 2. & 3.
- IN TERCE SSIO, ( Hiß. rom. ) ce terme latin
mérite ici d’être expliqué , non - feulement parce
qu’on le trouve fouvent dans les Hiftoriens de Rome,
mais encore parce qu’il défigne précifément le contraire
de notre mot françois imereeßion.
: Interceßio chez les Romains fignifioit Yoppofition
que tout magiftrat avoit droit de faire, pour arrêter
s’il étoit poffible lespropofitions de fes collègues
ou de fes inférieurs ; mais les tribuns du peuple jouif-
fôient feuls du privilège d’empêcher réellement par
leur oppofition, l’effet des propofitions de tout magiftrat
quelconque, fans qu’aucun d’eux, excepté un
membre de leur corps, pût mettre oppofition à tout
ce qu’ils jugeroient à propos de propofer à la république.
1 Le pouvoir 6c la prérogative des tribuns du peuple
, & même d’un feul tribun, confiftoit en ce feul
mot, veto, je l’empêche, qu’ils mettoient au bas
des decrets du fénat, toutes 6c quantes fois qu’il
leur plaifoit. Ce veto étoit fi puiffant dans la bouche
de ces magiftrats plébéiens , que fans être obligés
de motiver les railonsde leur*oppofition, intereeßio-
nis , il fuffifoit pour arrêter également les réiolu-
tions du fénat, 6c les propofitions des autres tribuns.
Voye^ Midleton , o f roman fenate.
- INTERCESSION, f. f. (Morale.) en latin inter-
ceffus , c’eft-à-dire médiation, entremife. L’inter-
ceßion eft une demande , une priere faite en faveur
de quelqu’un avec inftance 6c avec empreffement,
pour lui obtenir quelque grâce , quelque avantage,
& plus communément encore, le pardon ou l’adou-
ciflèment de quelque peine. C’eft le caraélere d’une
belle ame d'intercéder fortement 6c généreufement
pour les fautes de l’humanité.
L’hiftoire eccléfiaftique eft remplie d’interceßions
$es évêques auprès des magiftrats pour les çhrétiens
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acçufés de crimes, ou accablés de dettes. On fait à ce
fujet,l’effet qu’eurentcelles deFla vien auprèsdeThéo-
dofe, lorfque les habitans d’Antioche fe révoltèrent,
6c abattirent les ftafues de l’empereur & de l’impératrice
Placilie. Théodofe extrêmement irrité alloit
détruire Antioche, fansJes intercejjions du prélat qui,
par fon difeours & par fes larmes, obtint le falut de
fa ville 6c celui de fon troupeau. La harangue de
Flavien à Théodofe mérite les plus grands éloges ;
elle eft de la main de faint Chryfoftome q ui, dans
le meme tems, voyant le troupeau de fon ami jufte-
ment allarmé, tâcha de le confoler par des homélies
que l’on ne peut lire fans en être fenfiblement touché;
La lettre que faint Auguftin écrivit à Macédonius,
eft non-feulement une piece inftru&ive de l’ancien
ufage de Yinterceffipn des évêques, en faveur de ceux
qui étoient expofésà la rigueur de la juftice , mais
c ’eft un des meilleurs morceaux qu’il ait fait. Macédonius
lui ayant témoigné que c’étoit approuver le
crime que de s’oppoier à la punition. Saint Auguftin
lui répondit entre autres chofes : « Je mets une
» grande différence entre celui qui défend & celui
» qui intercédé ; l’un ne travaille qu’à cacher la faute*
» 1 autre demande grâce ou une modération de la
» peine ; c’eft un devoir du chriftianifme.Iefus-Chrift
» lui-meme a intercédé auprès des hommes, pour
«empêcher qu’on ne lapidât la femme adultéré*
»Nous fommes bien éloignés d’approuver les pé-
» cheurs, puifque nous exigeons qu’ils fe corrigent
» pour evirer leur condamnation à venir ; mais en
» deteftant le crime, nous devons avoir pitié des
» criminels. La charité veut que nous aimions les
» impies, que,nous leur faffions du bien, que nous
» prions Dieu pour eux y 6c que nous tâchions de
»les ramener à leur d evoir, non par des fupplices;
» mais par nos exemples, par nosconfeils, par nos
» exhortations, &c. » Jen’examineraipoint fila conduite
de faint Auguftin a toujours répondu à cette
morale chrétienne, il me fuffit de dire que rien n’en
peut détruire l’excellence 6c lafolidité. (D . J .)
INTERCIDONE,f. f. (Mytkol.) déeffe des champs,
qui préfidoit à la confervation des femmes groffes.
Elle veilloit fur elles avec Pilumnus 6c Dévetra , 6c
leur foin commun étoit de les garantir de tout péril,
6c fur-tout des infultes des fylvains.
INTERCOSTAL, àdj. en anatomie, fe dit des
nerfs , des mufcles 6c des autres vaiffeaux qui font
fitués entre les côtes. Voye[ C ôtes.
Les deux nerfs intercojlaux y ou les grands nerfs
fympathiques commencent chacun par un filet de la
fixieme paire de la moelle allongée, & par deux filets
de la cinquième. Ils accompagnent la carotide
dans le canal offeux de l’apophyfe pierreufe de l’os
des tempes..
Ces nerfs font fitués tout le long des parties latérales
du corps de toutes les vertebres, à la racine dé
leurs apophyfes tranverfes. Dès qu’ils font fortis du
crâne , ils forment un ganglion , qui eft fitué tout le
long des parties latérales des trois premières vertébrés
; il eft fort adhérent au tronc de la huitième
. paire par plufieurs filets de communication. Ils communiquent
auffi avec la neuvième 6c la dixième
paire de la moelle allongée’! avec la première, la
fécondé & la troifieme des paires cervicales, 6c
même avec la branche que la huitième paire envoie
au larinx. Ce gangjion fe termine par un cordon
fort menu, qui defeend fur les mufcles fléchiffeurs
du col, & il eft enveloppé dans une efpece de gaine
commune avec la jugulaire, enferme l’artere carotide
& la" huitième paire de nerfs. Dans ce trajet ce
cordon communique avec la troifieme, la quatrième,
la cinquième 6c la fixieme paire cervicale.
Le cordon étant vis-à vis la derniere vertebre du
co l, forme un ganglion ? nçnuné U dernier ganglion