me d’arcade, dont la portion poftérieure, qui eft la
plus épaiffe, eft appellée tubirojîté ; on diftingue
dans /on épaiffeur deux levres & deux interftices.
Le bord antérieur a deux interftices, appellées
l’une épine antérieure fupérieure, & l’autre épine antérieure
inférieure. Ces deux éminences font féparées
par une échancrure ; on en remarque de même deux
au bord poftérieur, mais elles font plus près l’une
de l’autre.
La bafe ou partie inférieure eft la plus épaiffe de
toutes ; elle forme antérieurement la portion fupérieure
de la cavité cotyloïde, & poftérieurement
prefque toute la grande échancrure fciatique.
La face latérale externe eft convexe antérieurement
& concave poftérieurement.
La face latérale interne eft inégalement concave ;
elle a en-arriere plufieurs inégalités, parmi lefquel-
les il y a une grande facette cartilagineufe de la
figure d’une S qui fert à la fymphife cartilagineufe
de cet os avec l’os facrum.
ILEUSUGAGUEN, ( Géog. ) ville forte d’Afrique
au royaume de Maroc, dans la province d’Héa,
fur une montagne â trois lieues de Hadequis. Long.
8 .28 . lat. 30.40. {D . J . }
ILHEOS, ( Géog. ) ville maritime de l’Amérique
méridionale, capitale de la capitainerie de Rio dos
Jlhéos au Bréfil. Elle appartient aux Portugais, &
eft dans un pays fertile. Long. 340. 10. lut. mérid.
tS. 40. (Z>. / . )
ILIADE, f. m. ( Littéral.) nom d’un poëme épique,
le premier & le plus parfait de tous ceux qu’Homere
a compofés. Voye^ Epiq u e.
Ce mot vient du grec /X/«ç, d’/X/ov, ilium, nom de
cette fameufe ville que les Grecs tinrent aflîégée pendant
dix ans , & qu’ils ruinèrent à la fin, à caufe de
l ’enlèvement d’Helene, & qu i fait l’occafion de l’ouvrage
dont le véritable fujet eft la colere d’Achille.
Le deffein d’Homere dans Yiliade a été de faire
concevoir aux Grecs divifés en plufieurs petits états,
combien il leur importoit d’être unis & de conferver
entre eux une bonne intelligence. Pour cet effet, il
leur remet devant les yeux les maux que caufa à
leurs ancêtres la colere d’Achille , & fa mefintelli-
gence avec Agamemnon ; & les avantages qu’ils retirèrent
de leur union. Voye^ Fa b l e , Ac t io n .
Viliade eft divifée en vingt-quatre livres, que l’on
défigne par les lettres de l’ alphabet. Pline parle d’une
iliadc écrite fur une membrane fi petite & fi déliée,
qu’elle pouvoit tenir dans une coque de noix.
Pour la conduite de Yiliade, voye^ le P. le Boffu,
Madame Dacier & M. de la Motte.
Les critiques foutiennent que Yiliade eft le premier
& le meilleur poëme qui ait paru au monde.
Ariftote en a prefque entièrement tiré les réglés de
fa poétique ; & il n’a eu autre chofe à faire que d’établir
des réglés fur la pratique d’Homere. Quelques
auteurs difent qu’Homere a non-feulement inventé
la Poéfie , mais encore les Arts & les Sciences , &
qu’il donne dans fon poëme des marques vifibles
qu’il les poffédoit toutes à un degré éminent. Voye^
Po é sie.
M. Barus de Cambridge va mettre un ouvrage
fous preffe , dans lequel il prouve que Salomon eft
l’auteur de Yiliade.
\Jiliade, dit M. de Voltaire dans fon effai fur la
poéfie épique, eft pleine de dieux & de combats. Ces
fujets plailent naturellement aux hommes ; ils aiment
ce qui leur paroît terrible. Ils font comme les enfâns
qui écoutent avidement ces contes de forciers qui
les effraient. Il y a des fables pour tout âg e, & il n’y
a point eu de nation qui n’ait eu les fiennes.
De ces deux fujets qui rempliffent Yiliade, naif-
fes deux grands reproches que l’on fait à Homere.
<Qn lui impute l’extravagance de fes dieux & la groffiéreté
de fes héros. C ’eft reprocher à un peintre d’avoir
donné à fes figures les habillemens de leur
tems. Homere a peint les dieux tels qu’on les croyoit,
& les hommes tels qu’ils étoient. Ce n’eft pas un
grand mérite de trouver de l’abfurdité dans la théologie
payenne , mais il faudroit être bien dépourvu
de goût, pour ne pas aimer certaines fables d’Homere.
Si l’idée des trois grâces qui doivent toujours
accompagner la déeffe de la Beauté, fi la ceinture
de Venus font de fon invention, quelles louanges ne
lui doit-on pas pour avoir ainfi orné cette religion
que nous lui reprochons? & fi ces fables étoient déjà
reçues avant lui, peut-on méprifer un fiecle qui avoit
trouvé des allégories fi juftes & fi charmantes ?
Quant à ce qu’on appelle groffiereté des héros
d’Homere, on peut rire tant qu’on voudra de voir
Patrocle au neuvième livre de Yiliade, mettre trois
gigots de mouton dans une marmite, allumer & fouf-
fler le feu , & préparer le dîner avec Achille. Achille
& Patrocle n’en font pas moins éclatans. Charles XII.
roi de Suede, a fait fix mois fa cuifine à Demir-Tocca,
fans rien perdre de fon héroïfme ; & la plupart de
nos généraux qui portent dans un camp tout le luxe
d ’une cour efféminée, auront bien de la peine à égaler
ces héros.
Que fi on reproche à Homere d’avoir tant loué la.
force de fes héros, 'c’eft qu’avant l’invention de la
poudre, la force du corps décidoit de tout dans les
batailles. Les anciens fe faifoient une gloire d’être
robuftes, leurs plaifirs étoient des exercices violens.
Ils ne paffoient point leurs jours à fe faire traîner
dans des chars à couvert des influences de l’air, pour
aller porter languiffamment d’une maifon à l’autre,
leur ennui & leur inutilité. En un m o t, Homere
avoit à repréfenter un Ajax & un Heélor, & non un
courtifan de Verfailles ou de Saint-James. EJJai fur,
la poéfie épique.
On peut également excufer les défauts de ftyle ou
de détail qui fe trouvent dans Yiliade ; fes cenfeurs
n’y trouvent nulle beauté , fes adorateurs n’y
avouent nulle imperfection. Le critique impartial
convient de bonne foi qu’on y rencontre des endroits
foibles, défectueux ,traînans, quelques harangues
trop longues, des defcriptions quelquefois trop
détaillées, des répétitions qui rebutent, des épithètes
trop communes , des comparaifons qui reviennent
tropfouvent, & ne paroiffent pas toujours affez
nobles. Mais aufii ces défauts font couverts par une
foule infinie de grâces & de beautés inimitables, qui
frappent, qui enlevent, qui raviffent, & qui folli-
citent pour les taches légères dont nous venons de
parler, l’indulgence de tout leCteur équitable & non
prévenu.
Madame Dacier a traduit Yiliade en profe, M. de
la Mothe l’a imitée en vers. L’une de ces traductions
n’atteint pas la force de l’original, l’autre affeCte en
quelque forte de le défigurer.
ILIAQUE, adj. en Anatomie, fe dit des parties relatives
à l’ileon. Voye{ Iléon.
L’artere iliaque eft une des branches de la divifion
de l’aorte inférieure. Voye^ Aor t e.
L’artere iliaque fe porte obliquement vers la partie
latérale & fupérieure de l’os facrum , là ellefedivife
en deux branches, l’une qu’on appelle arttre iliaque
interne , ou arttre hypogaftriqut, qui fe jette dans le
bafiin ; & l’autre artere iliaque externe, qui rampe le
long des parties latérales & fupérieures du baffin ,
fans jetter de branches confidérables, & vient paffer
fous le ligament de Fallope, où elle fournit plufieurs
branches, & prend le nom.d.'arttre crurale. Voye{
Hypogastrique & Crurale.
Le mufcle iliaque vient de la face interne de l’os des îles de la crête, de fes épines leur intervalle y en defçendant fur la paanrttéirei ienufréerise,u dree,
de ce même os -, fe joint au grand pfoas, & s’infefe
avec lui au petit trochanter.
llAKQiJE pafjion 9 (Médecine.) iléus9u\toç; ce nom
eft dérivé du mot grec uMmai, qui fignifie être te-
plié, contourné; citcumvolvi, contorqueri , auxquels répondent
les noms latins qu’on donne à cette maladie
, de volvulus , paffio volvulofa ; elle eft décrite
dans Caelius Aurelianus fous le nom de tormentum ;
quelques auteurs grecs l’appellent aufli xopS'ct-loç,
penfantque les inteftins font alors tenduscommedes
cordes ; fon nom vulgaire francifé eft miferere > nom
tiré fans doute de la compaflion qu’arrache l’état affreux
des perfonnes qui en font attaquées. Le fymp-
tome qui caraCtérife cette maladie eft un vomiffe-
ment prefque continuel avec conftipatiori ; on vomit
d’abord les matières contenues dans l’eftomac, peu
après on rejette la bile, des matières chileufes, même
des excrémcns ; quelquefois aufii les malades ont
rendu par la bouche les lavemens, les fuppofitoires.
S’il en faut croire quelques médecins obfervateurs ,
en même tems ils reffentent des douleurs aiguës dans
le bas-ventre ; la foif eft immodérée, la chaleur ex-
ceflive, la foibleffe extrême, le pouls eft dur, vibratil,
fe r ré , v îte , la refpiration eft difficile ; à ces acci-
dens furviennent quelquefois, lorfque la maladie eft
à fon dernier période, le hoquet, convulfion, délire,
fueurs froides, défaillances , refroidiffement des extrémités
, &c. Cette maladie eft quelquefois conta-
gieufe , comme l’a obfervé Schenkhius , lib. I I I .
obferv. Amatus Lufitanus ( Obferv. cap. viij. ) affure
l ’avoir vûe épidémique ; les malades qui en étoient
attaqués rendoient beaucoup de vers par la bouche.
Cette maladie eft au rapport de Bartholin (Epijlol.
cap.iv.pag. 6 2 t).) endémique dans la Jamaïque, île
d’Amérique. On lit dans Foreftus une obfervation
finguliere de Dodonée, touchant une pafjion iliaque
périodique, dont les paroxyfmes revenoient tous les
trois jours. Lib. X X I . obferv. /£.
Les caufes de cette maladie font extérieures ou
internes ; on ne peutconnoître celles-ci que par l’ouverture
du cadavre , l’obfervation nous découvre
les autres ; c’eft par elle que nous favons que la p a f
Jion iliaque eft fouvent excitée par les poifons, les
champignons , les émétiques, les violens purgatifs.
Un nommé Guilandius, au rapport de Profper Alpin
( Method. medend. ) , fut attaqué d’une pafjion iliaque
mortelle, pour avoir pris des pilules & demi-once
Chiera picra ; un accès de colere, un exercice violent
ont quelquefois produit le même effet ; Zacutus
Lufitanus a obfervé une pafjion iliaque déterminée
par un arrêt fubit de la fueur & de la tranfpiration
dans un jeune feigneur qui venoit de jouer à la paume
; l’abus & l’ufage déplacé des aftringens , a quelquefois
occafionné cette maladie. Fernel raconte
qu’une fille en fut atteinte pour avoir mangé trop
abondamment des coings, & qu’on les trouva ra-
maffés dans le cæcum, qui en avoit été reflerré &
•rétréci. On en a vu furvenir à la fuite d’une bleffure
dans le bas-ventre ; mais les caufes les plus fréquentes
font les hernies. L’ouverture des cadavres nous
fait fouvent appercevoir les caufes internes, c’eft-à-
dire les v ice s , les dérangemens qui produisent plus
immédiatement cette maladie. Dans tous les cadavres
de perfonnes mortes de pafjion iliaque, on voit
le conduit inteftinal fermé dans quelques endroits ,
tantôt par des excrémens durs, des v e r s , des tumeurs
, des ulcérés, par des concrétions pierreufes,
.crétacées , plâtreufes, &c. tantôt par des inflammations
confidérables, très-fouvent par l’étranglement
des inteftins defeendus dans le ferotum dans les hernies
; quelquefois par des entrelacemens, des noeuds,
des replis, des déplacemens dequelaue portion d’in-
teftin. Quelques auteurs ont refufe de croire que
cette caufe eût lieu, par la finguliere & cependant
Tome Jfjlly **
tres-Ôrdinàîfé raifôn * qu’ils ne comprenôient pas
comment les inteftins attachés au méfentere 9 pou-*
voient ainfi fe déranger ; mais ce raifonnement,
quelque plaüfible qu’il puiffe être $ doit céder à und
foule d’obfervations qui conftatent ce fait : ces replis
font même quelquefois très-multipliçs. Riviere en a
obfervé trois dans l’inteftin iléon ; Henri de Keers
en a trouve cinq, & Barbette dit en avoir vû jufqu’à
fept. On peut ajouter à cela les obfervations de Pla-
te r , de Penarole , d’Hyppolitus Bofcus 9 & de plufieurs
autres. Le vice le plus fréquent qu’on apper-
çoit dans les inteftins des perfonnes qui font mortes
de cette maladie , eft l’intuflùfeeption ou invagination
d’une portion d’inteftin dans une autre ; on a vû
quelquefois tout le cæcum rentré & caché dans l’i-*
leum. Cette caufe eft atteftée par beaucoup d’obfervations
de Columbus, de Silvius de le Boë , de
Plempius, de Frédéric Ruifch ; c’eft celle qui produit
le plus ordinairement l’ileus endémique de la
Jamaïque. Voye^ Barthol. Peyer a obfervé jufqu’à
trois femblables invaginations dans le même fujet 5
Patin traite aufii ce redoublement de chimérique ,
parce qu’il ne l’a jamais vû. Quelquefois ces duplw
catures fe rencontrent fans qu’il y ait pafjion iliaque 9
comme je l’ai obfervé dans un homme qui mourut
fubitement après avoir pris l’émétique , au premier
effort qu’il fit pour vomir. Il n’eft pas rare de trou^
ver aufli dans les cadavres les inteftins rétrécis
étranglés dans certains endroits * comme s’ils fuffent-
ferrés par une corde. Le skirrhe du méfentere ou des
parties environnantes eft une des caufes découvertes
par les infpçûions anatomiques. Le pancréas grofli
& obftrué en comprimant l’inteftin, en a occafionné
l’inflammation, l’ulcere èc la pafjion iliaque. Ker-»
kringius, obferv. anatom. 42. On trouve fouvent
l’épiploon &. les inteftins gangrenés & fphacelés ; 1*
corruption eft quelquefois fi grande, qu’elle empêche
d’enlever les vifceres& de pouvoir examiner la
caufe du mal. Baillou, liv. I I . épidém. Hildan, de
gangren. cap. iv. Il paroît pourtant par toutes ces
obfervations, qu’il ne fuffit pas que le conduit inteftinal
foit bouché, il faut encore qu’il y ait une irritation
qui faffe fur les inteftins le même effet que les
émétiques font fur l’eftomac. Ces caufes peuvent
agir dans les inteftins greles ou dans les gros, ce qui
produit quelque léger changement dans les fymp-
tomes ; lorfque les greles font affeûés , les douleurs
font plus vives, les vomiflemens plus fréquens ; les
matières qu’on rend par le vomiffement font chi-
meufes ou chyleufes. Lorfque les gros inteftins font
attaqués , les vomiflemens font plus lents, les douleurs
moins aiguës ; elles fe font fentir principalement
aux hyppocondres Ôc aux reins, le malade vomit
les excrémens, 6’c.
Le diagnoftic de cette maladie n’eft pas difficile /
elle eft très-bien caraftérifée par le vomiffement,
joint à la conftipation totale ; mais il eft très-important
d’en bien diftinguer les caufes, fur-tout de re-
connoître l’inflammation lorfqu’elle eft préfente ;
alors les douleurs font v iv e s , la fievre eft plus violente
, l’altération & l’agitation du corps plus grandes
, le pouls eft dur & fréquent. La eonnoiffanee
de ce qui a précédé peut aufli fournir des éclaircif-
femèns ; on peut s’appercevoir facilement en examinant
le malade fi la maladie doit être attribuée à
quelque hernie ; les autres caufes font trop cachées
pour qu’on puiffe même les foup^onner, on eft obligé
d’agir en aveugle, & ce n’eft pas le feul cas où l’on
foit réduit au tâtonnement & à la divination fouvent
funeftes, mais indifpenfables.
Prognojlic. La pafjion iliaque eft une maladie très-
dangereufe , fort aiguë , qui eft bientôt terminée
plûtôt en mal qu’en bien ; lorfqu’elle dépend de l’inflammation
, ou qu’elle en eft accompagnée, il eft
A A a a i j