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 dans  les  langues  où  les  adjeéhfs  ont  clés  inflexions  
 relatives  au  fujet ;  tout  cela  vient d etre  prouve :  
 or eft-il  raifonnable de dire qu’un nom  ait un fujet?  
 C ’eft une  choie inoùie  en Grammaire,  &   contraire  
 à la plus laine Logique.  ^  . 
 Il n’eft pas moins  contraire à l’analogie de la lan-  •  
 gue latine, de  dire  que  le fujet  d’un  verbe  doit  le  
 mettre  à l’accufatif :  la  fyntaxe  latine  exige  que le  
 fujet d’un verbe perfonnel  foit au nominatif ;  pourquoi  
 n’affigneroit-on  pas le même  cas au  fujet d’un  
 inode  imperfonnel,  fi on  le  croit  appliquable  à un  
 fujet ?  Deux  principes  fi  oppofés  n’auront  qu’à  
 concourir,  6c  il  en  réfultera  infailliblement  quelque  
 contradiction.  Effayons  de  vérifier  cette  conjecture. 
 Le  fens  formé  par un nom  avec un  infinitif e f t ,  
 dit-on,  quelquefois  le fujet d’une  propofition logique  
 ; &   en  voici  un  exemple  :  magna  ars  eft non  
 a p  P a r e  re   a r t  em  ,  ce  que  l’on  prétend  rendre  
 littéralement  en  cette  maniéré  :  a r t e m   non  a p -  
 p a r e r e   ejt  magna  ars  ( l’art ne  point  paroître  eft  
 un grand art).  Mais fi artem  non  apparere eft  le  fujet  
 total  ou  logique  de  ejt  magna  ars ;  il  s’enfuit  
 qu’artem,  fujet immédiat  de  non apparere,  eft le fujet  
 grammatical  de  ejt magna  ars  :  c’eft  ainfi que  fi  
 l’on  difoit  ars  non  apparens  ejt  magna  ars ,   le  fujet  
 logique de  eft magna  ars  feroit ars non apparens,   Sc  
 cet  ars,  fujet immédiat  de  non  apparens,  feroit  le  
 fujet  grammatical  de  eft  magna  ars.  Mais  fi  l’on  
 peut regarder artem comme fujet grammatical  de ejt  
 magna  ars,   il  ne faut plus  regarder artem  ejt  magna  
 comme  une  expreflion vicieufe ,  quelque  éloignée  
 qu’elle  foit  6c de  l’analogie  &  du principe  invariable  
 de  la  concordance  fondée  fur  l’identité.  Ceci  
 prouve  d’une maniéré  bien palpable, que  c’eft  introduire  
 dans  le  fyftème  de  la  langue  latine  deux  
 principes  incompatibles  6c  deftruûifs  l’un  de  l’autre  
 , que de  foutenir que  le fujet de l'infinitif te met  
 à  l’accufatif,  6c  le  fujet  d’un  mode  perfonnel  au  
 nominatif. 
 Mais  ce n’eft  pas  affez  d’avoir montré  l’inconfé-  
 quence  6c  la  faufleté  de  la  doctrine  commune' fur  
 l ’accufatif,  prétendu fujet de l'infinitif :  il faut  y  en  
 fubftituer une  autre, qui  foit conforme  aux principes  
 immuables de  la  Grammaire  générale ,   &   qui  
 ne contredife point l’analogie de  la langue latine. 
 L’accufatif a deux  principaux  ufages  également  
 avoués  par  cette  analogie,  quoique  fondés  diver-  
 fement.  Le  premier,  eft  de caraftérifer le  complément  
 d’un verbe aftif relatif, dont le fens, indéfini  
 par foi-même,  exige l’expreflion du terme auquel il  
 a  rapport :  amo  ( j ’aime),  eh quoi ?  car l’amour eft  
 une paffion relative à quelque objet ;  amoCiceronem  
 ( j’ aime Cicéron). Le fécond ufage de l’accufatif eft  
 de  caraétérifer  le  complément de certaines propofi-  
 tions ;  per mentem  ( par  l’efprit ) ,  contra opinioneni  
 (  contre l’opinion ) , &c.  C’eft  donc néceflairement  
 à l’une de ces  deux fondions qu’il  faut ramener cet  
 accufatif que  l’on a  pris  fauffement  pour  fujet  de  
 l’infinitif, puifqu’on  vient de prouver la faufleté de  
 cette opinion : & il nie femble que l’analyfe la mieux  
 entendue  peut  en  faire  aifément  le  complément  
 d’une prépofition  foiiféntendue,   foit  que la phrafe  
 qui  comprend Y infinitif 6c l’accufatif tienne  lieu de  
 fujet dans  la propofition totale,  foit qu’elle y  ferve  
 de  complément. 
 Reprenons  la  propofition magna ars  ejt non dppa-  
 rert artem.  Selon la maxime  que  je  viens de propo-  
 fer, en voici la conftrutiion analytique : circd artem,  
 non  apparere  ejt ars  magna  ( en fait  d’a r t , ne  point  
 paroître  eft  le  grand  art  :  l’accufatif artem  rentre  
 par-là dans  l’analogie  de  la  langue  ;  6c la  phrafe,  
 circà artem ,   eft  un  fupplément  circonftanciel  très-  
 conforme aux vues de  l’analyfe  logique  de  la pro- 
 I NF pofitiort en général,  &   eh particulier  de celle dont  
 il s’agit.  #  , 
 Cicéron, dans fa feptieme lettre à Brutus, lui dit :  
 mihi femper plaçait non  rege folum ,  fed regno  liberari  
 rempublicam ; c’eft-à-dire, conformément à mon  principe  
 ,   circà  rempublicam,  liberari  non folum  4, rege.  
 fed à  regno placuit femper mihi  ( à  l’égard  de  la  république  
 ,  être  délivré non feulement  du  ro i, mais  
 encore de  la  royauté, m’a toujours p lû , a toujours  
 été de mon goût). 
 Homines  ejfe amicos D ei  quanta  eft dignitàs /  ( D.  
 Greg. magn.) Ergà homines ,  effe amicos Dei ejt digni-  
 tas  quanta !   (  A  l’égard des hommes,  être  amis  de  
 Dieu eft un honneur combien grand ! )  C ’eft encore  
 la même  méthode  ;  mais  je  fupplée  la  prépofition  
 ergà  pour  indiquer qu’il  n’y   a  pas néceffité  de  s’en  
 tenir toujours  à la même ;  c ’eft le  goût ou le befoin  
 qui  doit  en décider.  Mais remarquez  que  l'infinitif  
 effe  eft  le  fujet grammatical  de  eft  dignitàs  quanta ;  
 &  le fujet logique,  c’eft effe amicos Dei. Amicos s’accorde  
 avec  homines y  parce  qu’il  s’y   rapporte  par  
 attribution, ou, fi l’on veut, par attraction. C ’eft par  
 la même raifon que Martial a dit,  nobis non licet effe  
 tam difeiùs , quoique la conftruCtion  foit  ejfe tam di-  
 fertis  non  licet  nobis : c’eft  que  la  vue  de  l’efprit  fe  
 porte fur toute la propofition, dès  qu’on  en  entame  
 le premier mot ;  Sc par-là même  il  y   a  une  raifon  
 fuffifante d’attraCtion pour mettre dijtrtis en concordance  
 avec nobis,   qui  au  fond eft  le  vrai  fujet  de  
 la qualification exprimée par  difertis. 
 Cupio me  effe  clementem :  (Çic.  I. Catil. )   c’eft- à-  
 dire,  cupio  ergà me  ejfe  clementem.  Le  complément  
 objeCtif grammatical de  cupio y  c’eft ejfe ; le complément  
 objeCtif logique,  c’eft  ergà me  ejfe  clementem,  
 ( l ’exiftence  pour moi  fous  l’attribut de  la  clémence  
 ) ;  c’eft-là  l’objet  de  cupio. 
 En un mot, il n’y  a point de cas où l’on ne puifle,’  
 au moyen de l’ellipfe,  ramener la  phrafe  à  l’ordre  
 analytique le plus fimple, pourvû que l’on ne perde  
 jamais de vûe la véritable deftination de chaque cas,  
 ni l’analogie  réelle de la langue. On me demandera  
 peut-être  s’il  eft  bien  conforme  à  cette  analogie  
 d’imaginer  une  prépofition  avant  l’accufatif,  qui  
 accompagne  l'infinitif.  Je  réponds,  i° .  ce que  j ’ai  
 déjà d it,  qu’il  faut  bien  regarder cet  accufatif,  ou  
 comme  complément  de  la  prépofition,  ou  comme  
 complément  d’un  verbe  aCtif relatif,  puifqu’il  eft  
 contraire  à  la  nature de  l'infinitif de  Ravoir  pour  
 fujet  :  z°.  que  le  parti  le  plus  raifonnable  eft  de  
 fuppléer la prépofition,  parce que c ’eft le moyen le  
 plus univerfel,  &   le  feul  qui  puifle rendre  raifon  
 de la phrafe, quand l’énonciation qui comprend l'infinitif  
 6c  l’ accufatif eft fujet de  la propofition  :  30.  
 enfin  que  le moyen eft  fi  raifonnable  qu’on  pour-  
 roit même en faire ufage avant des verbes du mode  
 lubjoriCtif :  fuppofons qu’il  s’agifle,  par  exemple,  
 de dire en latin, fierez-vous fatisfait y f i  à l'arrivée de  
 votre pere,  non  content  de  l'empêcher  d'entrer,   je   le  
 force même à fuir ;  feroit-ce mal parler que de  dire,  
 fdtin  habes  , f i  advenientem  patrem faciam  tuum  non  
 modo  ne  introeat,   verîtm ut fugiat?  J’entends  la  ré-  
 pOnfe dès faifeurs  de  rudimens  6c  des  fabricateurs  
 de méthodes :  cette locution eft vicieufe, félon eux,  
 parce  que  patrtm  tuum advenientem  à l’accufatif ne  
 peut pas être le fujet, o u ,  pour parler leur langage,  
 le  nominatif des verbes  introeat &  j fugiat » comme il  
 doit  l’êtrè. ;  Sc que fi  on alloit  le  prendre  pour  régime  
 de faciam,  cela opéreroit un contre-fens. Rai-  
 lonnement admirable,  mais dont  toute  la  folidité  
 va  s’évanouir  par  un  mot :  c’eft Plaute  qui  parle  
 ainfi( Mofiell.fi Voulez-vous  favoir  comme il  l’entend  
 ?  le  voici :  fatin  habes y f i   ergà  advenientem  
 patrem  tuum  fie faciam  ut  non modo ne introeat,  ve-  
 rum  ut fugiat ;  ôt il  en  eft de faciam ergà patrem fie. 
 î N F Üt y &c. comme  de  agêre  curh pâtre, fie  ut :  or ce  
 dernier tour  eft d’ufage ,  &  on  lit dans Nepos  (Ci-  
 mon. /.)  cgit  cum Cimone ut eamfibi - uxorem  daret. 
 Il réfulte donc dé tout ce qui précédé, que l'infinitif  
 eft  un  mode  du verbe qui  exprime l’exiftence  
 fous  un  attribut d’une maniéré abftraite, & comme  
 l ’idée  d’une  nature  commune  à  tous  les  individus  
 auxquels elle  peut  convenir ;  d’où  il  fuit  que  Vinfinitif  
 eft  tout-à-la-fois  verbe  &   nom :  6c  ceci  eft  
 encore  un paradoxe. 
 On  convient  affez  communément  que  l'infinitif  
 fait  quelquefois  l’office  du  nom,  qu’il  eft  nom  fi  
 l’on v eu t, mais fans être verbe ; Sc l’on penfe qu’en  
 d’autres occurrences  il eft verbe  fans  être nom.  On  
 cite  ce  vers  de Perfe ( fa t. I .  2.5. ) S cire  tuum nikil  
 ejt  nifi te feire  hoc feiat alter,  où l’on prétend que le  
 premier feire  eft nom  fans  être  verbe,  parce  qu’il  
 eft accompagné de  l’adjeCtif tuum, 6c que  le  fécond  
 feire  eft  verbe  fans  être  nom ,   parce qu’il eft précédé  
 de  l’accufatif tey qui  en  e ft , d it-on , le fujet.  
 Mais il n’y  a que le préjugé qui  fonde cette diftinc-  
 tion.  Soyez  çonféquent,  6c vous  verrez  que  c’eft  
 çomme fi le poète  à voit dit,  nifi hoc feire  tuum feiat  
 alter ,  ou  comme  le dit le P. Jouvency dans fon interprétation, 
   nifi  ab  aliis  cognofcatur;  enforte  que  
 la  nature  de  l ’injmitify  telle qu’elle  réfulte  des  ob-  
 fervarions précédentes,  indique  qu’il  faut  recourir^  
 à  l’ellipfe  pour  rendre  raifon  de  l’accufatif te ,   6c  
 qu’il  faut  dire,  par exemple ,  nifi alter feiat hoc feire  
 pertinens  ad  te,   ce qui  eft  la  même  chofe  que  hoc  
 feire  tuum. 
 N’admettez  fur  chaque  objet  qu’un  principe  :  
 évitez  les  exceptions  que vous  ne pouvez  juftifier  
 par  les  principes  néceflairement  reçus  ;  ramenez  
 tout  à  l’ordre  analytique par  une  feule  analogie :  
 vous voilà fur la bonne v o ie ,  la feule voie qui convienne  
 à  la raifon, dont la parole  eft le miniftre &  
 l’image.  (B. E . R. Af.) 
 INFIRMER,  ,v.  aCt.  (  Jurifprud. ) lignifie  cajfer,  
 annuller  une  fentence  ou  un  contrat  ou  un  tefta-  
 ment. 
 Ce terme eft fur-tout ufité  pour les fentences qui  
 font  corrigées par le juge  d’appel.  Le  juge qui  infirme  
 y  fi c’eft un  juge  inférieur ,  dit qu’il  a, été mal  
 jugé  par  la  fentence,  bien  appellé ;  émendant,  il  
 ordonne ce qui lui paroît convenable.  Lorfque c’eft  
 une  cour  fouveraine  qui  infirme  la  fentence,  elle  
 met l ’appellation &  fentence dont  a  été  appellé au  
 néant,  émendant :  &  néanmoins dans  les matières  
 de grand criminel,  les  cours prononcent fur Fappel  
 par  bien ou mal jugé,  &  non par  l’appellation  au  
 néant, ou l’appellation &  fentence au néant. (A  ) 
 INFIRMERIE,  f.  f.  (  Architecl. )  c’eft  dans  les  
 communautés un  lieu ,  un  appartement,  un  bâtiment  
 particulier  deftiné  pour  les  malades. In firm er ie,  (Jardin.)  eft  un  beu  deftiné  aux  
 arbres en caifles qui font languiflans, ainfi que ceux  
 qui font nouvellement plantés, &  aux fleurs  empotées  
 du jour ;  ce n’eft autre chofe  qu’un  abri  qu’on  
 leur choifit à l’ombre,  comme une allée ou un bois,  
 où  ils foient  préfervés des vents &  du gros foleil. 
 INFIRMIER,  f. m.  (Medec.  Çhirurg. ) eft un  employé  
 fubalterne  dans  les  hôpitaux,  prépofé  à  la  
 garde  &   au  foulagement  des malades ; il  eft  dans  
 les hôpitaux & maifons de charité  ce que  parmi. le  
 peuple  on nomme  trivialement  garde-malade.  Çet  
 emploi  eft  aufli  important  pour  l’humanité ,  que  
 l’exercice  en eft  bas &  répugnant ;  tous  fujets  n’y   
 font  pas  également  propres,  &  les adminiftrateurs  
 des hôpitaux doivent,  autant  par zèle que par mon  
 t if  de  charité.,  fe  rendre  difficiles  fur  le  choix  de  
 ceux  qui  s’y   deftinent,  puifque  de  leurs  foins  dépend  
 fouvent la vie  des malades  :  un  infirmier doit  
 être  patient, modéré,   compatiflant j  il doit  ççnfo- 
 I N F   707 
 1er les malades,  prévenir leurs befoins  & fupporter  
 leurs  impatiences. 
 Les devoirs  domeftiques des infirmiers  font, d’allumer  
 le matin les  feux dans  les  faites  &  de  les  entretenir  
 pendant le jour ;  de  porter &  diftribuer les  
 portions  de v ivres,  la  tifanne &  les  bouillons  aux  
 malades ;  d’atcompagner  les  médecins  &   chirurgiens  
 pendant  les  panfemens ;  d’enlever  après,  les  
 bandes,  compreffes  &   autres  faletés  ;  de  balayer  
 les  falles  6c d’entretenir la  propreté dans l’hôpital,  
 parmi les malades,  dans les choies qu’ils leur diftri-  
 buent  &  fur  leurs propres perfonnes ;  de vuider les  
 pots-de-chambre  &   chaifes-perçées,  de  fécher  &   
 changer  le linge des malades ; d’empêcher le bruit,  
 les  querelles  &  tout  ce  qui  pourroit  troubler  leur  
 repos ;  d’avertir  l’aumônier  de  ceux qu’ils  apper-  
 çoivent  en danger ;  de  tranfporter  les morts  6c  de  
 les enfevelir ;  d’allumer les lampes  le  foir,  de vifi-  
 ter  les  malades  pendant  la  nuit ;  enfin  de  veiller  
 continuellement  fur  eu x ,  de  leur  donner  tous  les  
 fecours que leur état  exige ,  6c de  les  traiter  avec  
 douceur  &   charité.  Voilà  en général  leurs  obligations  
 ; les officiers des hôpitaux doivent donner leur  
 attention, à ce qu’ils les  rempliflent  exactement,  6c  
 les punir  s’ils  s’en  écartent. 
 Voici quelques difpofitions qui les regardent dans  
 la direction  6c  la difeipline d’un hôpital militaire. 
 Ils  y  font aux ordres du  commiflaire des guerres  
 chargé  de la  police de l’hôpital,  aux gages de  l’entrepreneur  
 , &  nourris aux fiais du Ro i, à  la même  
 portion que  les  foldats  malades. 
 Le  nombre en eft fixé  à  un  pour vingt  malades ,  
 ou  douze  blefles,  ou dix  vénériens, ou  deux  officiers  
 :  en  cas de maladie ils  font  traités  dans  l’hôpital  
 fur le même  pié que les  foldats malades ,  mais  
 aux frais de l’entrepreneur, qui ne peut les renvoyer  
 qu’après  leur guérifon  6c du  confentement du-commiflaire  
 des guerres  :  le  directeur ne doit  dans  aucun  
 cas fe fervir de  foldats  pour  infirmier. 
 Tout infirmier qui fort de l’hôpital fans permiffion ,  
 ou qui y  rentre iv re ,  qui eft convaincu d’avoir vendu  
 des alimens  aux malades,  ou  retranché quelque  
 chofe de  leur portion  pour en augmenter  la fienne ;  
 eft puni d’amende pour  la première fois,  6c chafle de  
 l’hôpital en cas de  récidive. 
 Celui qui eft  convaincu, de v o l ,   friponnerie  ou  
 malverfation ,  eft  châtié  févérement  pour  l’exemple  
 , 6c même livré à la juftice, fi  le  cas le requiert. 
 Les  infirmiers  font  refponfables  des  effets gardés  
 par les défunts, qui fe trouveroient avoir été détournés 
 .C 
 elui qui étant de garde pendant la nuit,   eft fur-  
 pris  endormi, doit être puni d’amende, Ôc chaffé s’il  
 a abandonné  la  falle. 
 Celui qui eft, convaincu  d’avoir traité  les malades  
 avec négligence, dureté ou mépris,  d’avoir négligé  
 de  les changer de  linge après  des  fueurs,  ou de leur  
 avoir  refufé d’autres  fecours.  néceflaires,  doit être  
 chafle &  puni fuivant l’exigence du cas. 
 Ces difpofitions  font tirées pour la plûpart des ré-  
 glemens  concernant les hôpitaux militaires t du premier  
 Janvier  1747,  époque  du  rétabliflement de la  
 réglé  6ç du bon ordre dans  l’adminiftration de  cette  
 partie difficile &  intéreflante du fervice. 
 Dans les hôpitaux bourgeois ôç maifons de charité  
 ,  ce font  des  femmes  ou  des -foeurs hofpitalieres  
 qui  y   font  chargées des  fondions  des  infirmiers,  St  
 l’on eft généralement content de la maniéré dont elles  
 s’en  acquittent. On ne peut nier que les femmes ne  
 foient plus propres,à ces fondions, que les hommes ;  
 en  effet, par  la fenfibilité SC la  douceur naturelle à  
 leur  fexe *  elles  font plus Capables , qu’eux  de  ces  
 foins touchans, de ces attentions délicates ,.fi confo-  
 lantes pour  les  malades,  6c  fi  propres à  hâter  leur