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Offic. Dapper appelle cette plahte banquets. Les An-
glois laAomment «« indigo plans, 8c les Françots <*-
* i Scs'carafons. Cette plante.eft de courte durée ;
fes feuilles font range s par paires
g — —
eTiftd , qui OH enfui,e- HH ■ P contenait une graine cyljndnque dans chaque cellu-
exa&ement fermee.
Siscfptccs. 11 y a trois efpeces; connues d indigo- “‘V Jm lî H indigo amcncdna Jdiqms -m focal»
nwdùvi ponmtis. Marchand, Mon, iclncnd, royale
ilS£ ° ‘ nÀ n i l,'f r t indigo , americana, frmeofa, argentin
,'foriho 1 vindipurpurcis HSyUgffi|l| W S m fiutkojh , ,Jkrihus fpicam, è g I— .fliquisfilcatis , Sloan, SS HS I
■ jw * , P 1 H W P I aliquantulum
incurves, Emcrus , Indiens Jdiqua aliquantulum incurva
, ex H indig®, B.reyn. .
Dcfcription de la première efpcce. Comme la pre
miere efpece eftla principale ; qu on lui a vu porter
«1 Europe des fleurs & des graines t e s fa perfec-
rion U8c uu’elie procure le meilleur indigoH en vats
donner ici la defcrjption de M. Marchandfaite d ap
'Sonaporrt'repréfente une maniéré de fous-arbrif-
feati de figure pyramidale, garni de branches depuis
îe bas jufque vers fon extrémité I revêtues de
plufieurs côtes feuillées plus ou H O B B ^
feuilles, fuivaut que ces cotes font fimees fur la
M i eft greffe de trois à quatre lignes dé diamètre
, longue de plus d’un pie , dure, coriace;,
cordée , ondoyante, garnie de plufieurs greffes fibres
étendues ,çà & là 8c un peu chevelues , couverte
d’une écorce blanchâtre, charnue, qu on peut
facilement dépouiller de deffusla partie interne dans
toute fa longueur. Cette fubliance charnue a une
faveur âcre â amere ; le corps folide a moins de fav
e u r , 8t toute la racine a une legere odeur, tirant
fur celle du perfil. H H H H H
D e cette racine s’élève immédiatement une feule
tige . haute d’environ deux piés ou davantage , de
la eroffeur de la racine, droite , un peu ondoyante
de noeud en noeudI dure 8c prefque ligneufe, couverte,
quinze fleurs, alternativement rangées autour
l’épi. Chaque fleur eft cpmpofée de cinq pétales,
difpofés en maniéré de fleurs en rofe , plus Ou moins
foiblement teintes de couleur de pourpre, fur url
fond verd blanchâtre ; le milieu de la fleur eft garni
d’un piftil verd. . ^ mi j i
d’une écorce légèrement gercee 8c rayue de fibres
, de couleur gris-cendre vers le bas , verte dans
le milieu, rougeâtre à l’extrémite , & fans apparence
de moelle én-dedans. , ,,
Les branches 8c les épis de fleurs fortent de B 3
Celle du côté feuille, 8c chaque côté félon la longueur
eft garni depuis cinq jufque à onze feuilles
tancées par paires, à la réferve de celle qui termine
la c°ôte , laquelle feuille eft unique. Les plus grandes
'de ces feuilles ont près d’un pouce de long , fur demi
La fleur n’a point d’odeur, mais les feuilles de la
plante étant froiffées ou mâchées ont une odeur &
une faveur légumineufe. Lorfque les pétales font
tombés , le piftil s’allonge peu-à-peu, & devient
une filique cartilagineufe , courbée, longue de plus
d’un pouce, articulée dans toute fa longueur ; cette
filique étant mûre eft de. couleur brune, lifte ,
luifante en-dehors , blanchâtre en-dedans, & contient
pouce de large ; elles font toutes de figure ovale
liffes ,douces au toucher 6c charnues ; leur cou-
leur eft verd foncé en deffous , fillonnées en-deflus,,
8c attachées par une queue fort courte.
Depifis environ le tiers de la tige jufque vers
. l ’extrémité, il fort de l ’aiffelle des côtés des épis de
fleurs longs de trois pouces , charges de douze a
fix à huit graines, renfermées dans des cellules
féparées par de petites cloifons membraneufes. Les
graines font cylindriques , fort dures, 8c d un goût
légumineux. , . .
La fécondé efpece s’élève à la hauteur de cincj
ou fix p iés, & peut fubfifter deux ou trois ans , mile
en hiver dans une bonne ferre. On poùrroit la cultiver
par-tout, où la première manqueroit.
La troifieme efpece fe cultive comme la premièr
e , 8c eft employée indifféremment avec elle danâ
les Indes à la préparation de 1 "indigo.
Culture, de /’indigotier en Europe par les curieux.
Cette plante eft annuelle en Europe. On dit qu elle
dure deux années dans les Indes occidentales, dans
le Bréfil 8c au Mexique, où on la cultive en abon-
dance, ainfi qu’on fait depuis long-tems dans 1E-
gypte, au Mogol, &c.
On feme ici cette plante fut couche au printems,
& quand elle a pouffé des rejettons à la hauteur de
deux où trois pouces , on les tranfporte dans de petites
caiffes remplies de bonne terre, 8c on plonge
ces caiffes dans un lit chaud de tan. Quand ces plantes
ont acquis quelque force, on leur donne beaucoup
d’air, en ouvrant les vitrages des caiffes, 8e
au mois de Juin elles produifent des fleurs, qui font
bientôt fuccédées par des filiqües. .
Son utilité pour Us ans. Quelles que foient les prétendues
vertus médicinales qu’on lui attribue, félon
Commelin, auxIndes, nous ne les reconnoiffons point
en Europe, 8c nous nous contentons d’admirer les
ufages réels qu’on a fu tirer de tems immémorial de
la fécule de cette plante. r ,
On appelle fes feuilles préparées inde 8c indigo ,
drogue qui eft fi utile aux Peintres 8c aux Teinturiers
, qu’ils ne fauroient s’ en paffer pour leur bleu.
U inde donne cette couleur en peinture étant broyé
& mêlé avec du blanc, & il donne une couleur verte
étant broyé avec du jaune ; les Blanchifleufes en
emploient pour donner une couleur bleuâtre à leur
linge, & les Teinturiers s’en fervent avec le voiiede
pour faire leur beau bleu. .
Les anciens n’ont point connu 1 origine de 1 indigo.
Pline croit que c’eft une écume de rofeaux, qüi
s’attache à une efpece de limon qui eft noir quand
on le b roie, 8c qui fait un beau brun mêlé de pour-
pre quand on le délaye. Diofcoride penle que c eft
une pierre, mais aujourd’hui nous favons non-leu-
ment que Yindigo eft une fécule, ou un fuc epaiflï
qu’on tire aux Indes pat artifice de la tige & des
feuilles de Vindigotier ; nous fommes encore tres-,
‘inftruits de la manoeuvre de l’opération. M
Comme le détail en eft fort curieux, 8c qu il inté-
reffe le commerce, les A rts, la Phyfique & la Chimie,
j’ai tâché d’en puifer quelques lumières dans
les meilleures fources.
Culture de /’indigotier aux Indes pour le commerce.
Pour éviter toute équivoque, je nommerai anilou
I indieotier la plante ; & inde ou indigo la fécule qu’on
en tire, & dont on fait tant d’ufage. Les Efpagnols
nomment cette fécule anillo.
..Nous -connoiffons deux plantes qui donnent le
bleu après une préparation préliminaire : l’une eft
Ÿifatis ou glajlum, qu’on nomme .pajltl en Languedoc
, & voïieae en Normandie, où on le cultive &
où on le prépare. L’autre eft Vanil qui croît dans les
Indes, orientales & occidentales, duquel on tire Une
préparation fur les lieux, fous lé nom d’inde ou d’indigo
, & que l’on envoie ert Europe.
Uanil ou indigotier demande une bonné terre,
graffe, unie, qui ne foit point trop feche ; il veut
être planté feul, mangeant 8c dégraiffant beaucoup j
le terrein où on le cultive ; auffi ne peut-on prendre
trop de précautions pour arracher les herbes qui
croiffent autour, lorfqu’il commence à pouffer, 8c
jufqu’à ce qu’il foit en parfaite maturité.
On farcie 8c on nettoie plufieurs fois le terrein
où l’on veut planter la graine d'anil. Il me femble
qu’on devroit dire femer ; mais le terme de planter
eft confacré dans les îles. On pouffe quelquefois la
propreté fi lo in , qu’on balaie le terrein comme on
balayeroit une chambre. Après cela on fait les trous
où l’on doit mettre les graines: pour cet effet, les •
efclaves ou autres qui doivent y travailler , fe rangent
fur une même ligne à la tête du terrein, 8c
marchant à reculons, ils font de petites foffes de la
largeur de leur houe, de la profondeur de de.ulx à '
trois pouces, éloignées en tous fens les unes des
autres d’environ un pié, 8c en ligne droite le plus
qu’il eft poflible.
Quand le terrein a été bien préparé, & les mau-
vaifes herbes bien extirpées, on plante ,1a graine de
Yanil dans les trpus dont on vient de parler, qui
font tirés au cordeau, 8c éloignés les uns des autres
d’un pié en tous fens ; ils mettent onze ou treize
graines dans chaque trou; une efpece de fuperftition
ayanç établi de le femer ainfi en nombre impair: la
fuperftition fe mêle par-tout.
Ce travail eft le plus pénible qu’il y ait dans la
manufacture de l’indigo ; car il faut par l’ufage que
.ceux qui plantent foient prefque toujours courbés
fans fe redreffer, jufqu’à ce que la plantation de
toute la longueur de la piece foit achevée. Lorfqu’ils
font arrivés au haut de la piece, ils reviennent fur
leurs pas , 8c recouvrent les foffes oii ils ont mis la
graine, en y pouffant avec le pié la terre qu’ils en
ont tirée ; & ainfi la graine fe trouve couverte d’environ
deux pouces de terre.
Toute failon eft bonne pour femer la graine d'a-
n il; il faut cependant obferver que ce ne foit pas
par un tems trop fec. On choifit donc pour l’ordinaire
un tems humide 8c qui promette de la pluie ;
& alors on eft sûr de voir la plante levée au bout
de trois ou quatre jours.
Quelque précaution qu’on ait prifi?pour nettoyer
le terrein où les graines ont été plantées, il ne faut
pas s’endormir quand Yanil eft hors de terre, parce
que la bonté du terrein jointe à l’humidité, à la chaleur
du climat, 8c aux abondantes rofées qui tombent
toutes les nuits, fait naître une quantité pro-
digieufe de mauvaifes herbes qui étoufferoiènt 8c
gâteroient abfolument Yindigotitr, fi on n’avoit pas
un foin extrême de farder dès qu’il en paroît, 8c
d’entretenir la plante dans une propreté extraordinaire
j'.fouvent même les herbes font en partie caufe
qu’il s’engendre une efpece de chenilles qui dévorent
en moins de rien toutes les feuilles d!indigotiers.
Depuis que la plante eft fortië de terre, il ne
faut que deux mois pour la mûrir entièrement, 8c
la mettre en état d’être coupée ; autrement elle fleu-
riroit, 8c fes feuilles devenant trop dures 8r^ trop
feches , donneroient moins d’indigo. Après cette première
coupe la plante repo.uffe, 8c l’on peut, continuer
de la couper de fix en fix femaines, fuppofé
.que le tems foit pluvieux ; car lorfqu’on coupe eh
tems de féchereffe , on perd les chôuques ; c’eft à-
dire les piés de la plante qui étant bien ménagée
peut durér deux années , après quoi il faut l’arracher.
Quant à la manière cl’en tirer la fécule colorante >
voyei Varticle INDIGO.
* INDIQUER. v„.a£l. ( Gram. Ôn indique uri
tems, un lieu, une perfonne 8c une chofe ; c’eft la
faire connoître 8c ladéfigner: un tems 8c un lieu,
c’eft le donner 8c Je fixer.
On m’a indiqué un ouvrier capable d’exécuter
cette machine. Les tables de l’ouvrage vous indiqueront
le fait que vous cherchez. Il indiqua l’affem- '
blée au troifieme jour des, ides de Mars. La placé
publique fut le lieu qu’il n\ indiqua.
INDIRE, ( Jurifprud, ) ou DROIT D ’INDIRÉ
AUX QUATRE CAS , eft un privilège qui appartient
à certains feigneurs/de doubler leurs rentes
8c le revenu de leurs terres en quatre cas différeus,
lefquels, fuivant la coutume de Bourgogne, font lé
vôyâgé d’outremer, le cas de la nouvelle chevalerie,
fi le feigneur eft prifonnier de guerre, 8c le mariage
d’une fille du feigneur.
Ce terme paroît venir du latin indicere, qui figni-
fie ajjigner, impofer ; on difoit indicere vecligalia.
M. le Prince fit lever .en 1695 , pour l’année fui-
vante, le droit d’indire, dans ion comté de Çharo-
lo is, pouf le mariage de Madame la ducheffe du
Maine.
Ce droit étoit autrefois affez commun-, mais pré-
fentement il y a peu de feigneurs qui en jouiffent :
il reçoit différens noms, lélon les pays. Voye^ le
titre des fiefs de M. G u yo t, tom. VI. tit. de la taille
au quatre cas , chap. j . (A )
* INDIRECT, adj. ( Cram. ) c’eft I’oppofé dê
direct. Voye{ D ir e c t . Il fe prend au phyfique 8c
au moral. On dit au phyfique une chofe indirecte ;
un mouvement indirect ; au moral, un moyen indirect,
des voies indirectes. Il ne faut pas confondre indirect
avec oblique. Oblique fe prend toujours en mauvaife
part. Indirect ne fe prend ni en bonne ni en mauvaife
part. Entrer dans un bénéfice par des voles
indirectes, n’eft pas y entrer par des voies obliques
8c illicites. Il faut que la louange foit indirecte. On
peut donner un avi^indirect.
On diftingue en Logique des modes indirects de
| fyllogifmè. Voy'e^ Sy l lo g ism e .
Oblique, indirect, 8c une infinité d’autres termes
femblables , font empruntés’ du mouvement. Un
corps pouffé vers un point, ou fuit la ligrfe droite
8c la plus courte, ou s’en approche par des détours ,
8c le. va frapper ou perpendiculairement ou fous
un autre angle. Voilà ce qui a donné l’idée de direction
,&£ c’eÛ de-Ià.qu’on a formé les mots directs ,
inc ürects, 8tc.
INDISCIPLINABLE , adj. (Gram. ) qui n’eft pas
fufceptible de difeipline. Voye^ D iscipline.
INDISCIPLINÉ, adj. ( Gram. ) qui n’a point été
fournis à la difeipline, ou qui n’en a pas profité. Un
foldat indifeipliné perd fon officier par la défobéif-
fance , la débauche, les querelles 8c la défertion;
Il faut qù’un officier fe faffe aimer 8c craindre.
* INDISCRET, adj. 8c fubft. ( Grammaire. ) ,qui
révélé une chofe confiée. L’homme qui fait penfer,
parler 8c prévoir les fuites de fes paroles, n’eft pas
indifcrct. Par un excès de confiance ôn ouvre fon
coeur à des indifférens ; on répand fon arae devant
eux ; c’éft une foibleffe à laquelle on eft entraîné
par l’inexpérience 8c par la peine. La peine cherche
à.fe foulager; l’inexpérience nous dérobe le danger
de" notre frànchife. Les malheureux 8c lés enfans
font prefque tous indiferèts. L’indifcrètion peut devenir
un crime. Un gefte, un regard, un mot, le
filence mfmë eft indifcrct. Fuyez les indiferèts, Vttabo