
& de faintïu ft, oii Charles V fe retira apfcs'àŸôir
abdiqué la couronne impériale 6c celle d Efpagne. Il
y a aufli en Efpagne des religieux Jeronymites, qui
furent fondés vers la fin du xv fiecle. Sixte IV . les
mit fous la jurifdiâion des Jèronymitcs, 6c leur donna
les conftitutions du monaftere de Sainte Marthe de
Cordoue, mais Léon X leur -ordonna de prendre
celle de l’ordre de faint Jérôme. Viye£ le Dictionnaire
de Trévoux.
Les hermites de faint Jérôme de l’Obfervance ,
ou de Lombardie, ont pour fondateur Loup d’Ol;- v j
medo, qui les établit en 1414 dans les montagnes de
Cazalla , au diocefe de Séville, & leur donna une
réglé compofée des fentimens de Saint Jérôme, approuvée
par le pape Martin V. qui difpenfa pour
lors les Jeronymites de garder celle de faint Auguftin.
Pierre Gambacorti fonda la troifieme congrégation
des Jeronymites vers l’an 1377. Ils ne firent que
des voeux {impies jufqu’en 1568, que Pie V . leur ordonna
d’en faire des folemnels ; ils ont des mai-
fons en Italie, dansleTirol &dans la Bavière.
La quatrième congrégation des Jeronymites, dite des
hermites de S. Jérôme de Fiejblit commença l’an 1360,
que Charles deMontegranelli,de la famille des comtes
de Montegranelli, fe retira dans la folitude, & s’établit
d’abord à Véronne. Elle fut approuvée par Innocent
V IL fous la réglé Sdes conftitutions de Saint
Jérôme ; mais Eugène IV. leur donna en 1441 la réglé
de faint Auguftin. Comme le fondateur étoit
du tiers-ordre de faint François, il en garda l’habit ;
mais en 1460, Pie II permit de le quitter à ceux qui
voudroient,cequioccafionnaune divifion parmi eux.
Clément IX. fupprima tout-à-fait cet ordre en 1668.
IEROPHORE, f. m. (Hift. ànc. ) celui qui porte
les chofes facrées. Ce titre s’étendoit chez les Grecs
à un grand nombre de fondions ; mais on appelloit
fur-tout ïérophores, ceux qui, dans les cérémonies,
portoient les ftatues des dieux.
IEROPHILAX,f. m. (Hift. ) garde des chofes
facrées ; titre qui défigne affèz la fonâion de celui
qui le portoit dans l’Eglife grecque : il revient à
notre facriftain.
IEROSCOPIE, f. f. ( Divinat. ) infpe&ion des
chofes facrées, 6c prédiftion par ce moyen. Voye{
A ruspices 6* A ruspicines.
JEROSLAW, ( Géogr. ) M. de l’Ifle écrit Yeros-
lawle , ville de l’empire Ruflien, capitale du duché
de même nom, fur le W olga. Long. 38.3 o . Lat. Sy.
■ ( D . J . )
JERSEY, ( Géog. ) île de la mer Britannique, fu-
jette aux Anglois, quoique fur les côtes de France, à
10 lieues des côtes de Bretagne, & à cinq de celles de
Normandie. Elle jouit d’un air fain 6c d’un terroir fertile;
elle eft très peuplée, défendue par deux châteaux
, & dépend du comté de Hant. On croit qu’elle
a fait autrefois partie du Cotentin, 6c qu’elle en a
été féparée par la mer qui a inondé le terrein, qui la
.joignoità la terre ferme. Voye^ Hadrien de Valois ,
Notit. Gai. p. 219. Son circuit eft de 21 milles; S.
Elle en eft le chef-lieu. Long. iS d. iS '. 26".Lat. 49^.
j 4' 2.oIJ. .
Saint Magloire natif du pays de Galles, établit
pendant fa vie un couvent dans cette î le , où il mourut
fort âgé en 575. Ses reliques furent transférés au
faubourgS. Jacques, dans un monafterede bénédictins,
qui a été cédé aux PP. de l’Oratoire; 6c c’e f t ,
aujourd’hui le féminaire de Saint Magloire.
‘W’a ic e ( Robert') Poëte, reçut le jour à Jerfey,
vers le milieu du xij fiecle. Il eft l’auteur du roman
de Rou 6c des Normands, écrit en vers françois; ce
livre fort rare, eft important pour ceux qui recherchent
la lignification de beaucoup d’anciens termes
de notre langue. ( D . J. )
JERTU, L qi. ( Hift. nat. ) nom qu’on donne en
Laponie' à une efpece de moufle qui y croit ainfî
que dans d’autres pays froids. On en prend la ra-
cine dont on fait une décoôion , que l’on fait avaler
aux malades dans du petit lait des rennes d’heure
en heure, pour les faire tranfpirer. Les principales
maladies de ce pays font les pleuréfies & la petite
vérole, & les malades s’en tirent très-bien au moyen
de ce feul remede. Au défaut de cette racine de
jerth, on fe fert de l’angélique. Voye{ Scheffer, Description
de la Laponie.
JERVENLAND , ( Géog. ) Jervia ; petit canton
de Livonie dans l’Eftonie , fujet à la Ruflie ; le château
de Wittentein, 6c le bourg d’Oberbalen , en
font les lieux principaux, f D . J .)
JÉRUSALEM , ( Géog. ) ancienne 6c fameufe
ville d’Afie , capitale du petit royaume d’Ifraël,
après que David Peut conquis fur les Jébuféens.
Depuis ce tems-là Jerufalem éprouva bien des évé-
nemens, 6c fon hiftoire devint celle de la nation des
Juifs ; voici les principales époques des viciflitudes
de cette ville , cent fois prife, détruite , & rebâtie.
David 6c Salomon l’embellirent ; Sefac roi d’Egypte,
Hazaël roi de Syrie, Amafias rOi d’Ifraël ,
enlevèrent confécutivemerit les tréfors du temple ;
mais Nabuchodonofor ayant pris la ville même pour
la quatrième fois , la rédüifit en cendre ,& emmena
les Juifs captifs à Babylone. Après cette captivité,
Jerufalem fut reconftruite 6c repeuplée de nouveau.
Antiochus le Grand, ayant conquis la Célé-Syrie
6c la Judée, alfiégea 6c ruina Jerufalem. Enfuite Simon
Machabée vainquit Nicanor, rétablit la ville
& les facrifices; elle jouit d’une allez grande paix
jufqu’aux démêlés d’Hircan & d’Ariftobule. Pompée
s’étant déclaré pour Hircan , s’empara de Jè-
rufalem 63 ans avant J. C . 6c démolit fes murailles,’
dont Jules Céfar permit le rétabliflement 20 ans
après.
A peine la Judée fut réduite en province fous l’o-
béiflance du gouverneur de S y r ie , que les Juifs fe
révoltèrent, 6c paflerent au fil de l’épée la>garnifon
romaine ; Alors l’empereur Titus vint en perfonne
dans le pa ys , afliégea Jérufalem, l’emporta, la brûla
, 6c la rédüifit en folitude , l’an 70 de l’ere chré-
tienne;maiscomme dit quelquepa rtM.deVoltaire,
Jérufalem conquife , & fes murs abattus,
N'ont.point éternifé le grand nom de Titus ;
I l fut aimé y voilà fa grandeur véritable.
Adrien fit bâtir une nouvelle ville de Jérufalem £
près des ruines de l’ancienne, & la fit appeller Ælia
Capitolina ; cependant elle reprit fon ancien nom
fous Conftantin, 6c fon évêque obtint le fécond
rang des évêques de la Paleftine , l’an 614 de J. C.'
La ville de Jérufalem fut brûlée par les Perfes, &
fon patriarche Zacharie fut emmené prifonnier avec
beaucoup d’autres.
Bientôt après, les Arabes foümirent l ’Afie mineure,
la Perfe, 6c la Syrie. Omar fucceffeur de Mahomet,
s’étant emparé de la contrée de la Paleftine,
entra viftorieux dans Jérufalem , l’an 638 de J. C .
Comme cette ville eft une ville feinte pour les Ma-
hométans, il l ’enrichit d’une magnifique mofquée de
marbre, couverte de plomb, ornee dans l’intérieur
d’un nombre prodigieux de lampes chargent, parmi
lefquelles il y en avoit beaucoup d’or pur. Quand
enfuite , dit M. de Voltaire, les Turcs déjà Maho-
métans , s’emparèrent du p a y s , vers l’an 1055,'
ils refpeâerent la mofquée, & la ville refta toujours
peuplée de huit mille âmes : c’étoit tout ce que fon
enceinte pouvoit contenir , 6c ce que le.terroir d’alentour
pouvoit nourrir. Elle n’avoit d’autres fonds
de liibfiftance , que le pélérinage des Chrétiens 6c
des Mufulmans ; les uns alloient vifiter la mofquée ,
les autres le faint-fépulçhre. Tous payoient un.léger
ger tribut à l’émir turc qui réfidoit dans la ville
& à quelques imans, qui vivoient de la curiofité des
pèlerins.
Dans ces conjonctures, on vit fe répandre en
Europe cette opinion religieufe ou fanatique, que
les lieux de la naiflance & de la mort de J. C. étant
prophanés par les infidèles, le feul moyen d’effacer
les péchés des chrétiens, étoit d’exterminer ces mi-
férables. L ’Europe fe trouvoit pleine de gens qui
aimoient la guerre, qui avoient beaucoup de crimes
à expier, 6c qu’on leur propofoit d’expier en
fuivant leur paflion dominante : ils prirent la croix
& les armes. Voye{ C roisades.
Les églifes 6c les cloîtres achetèrent à vil prix
plufieurs terres des feigneurs, qui crurent n’avoir
befoin que de leur courage, & d’un peu d’argent
pour aller conquérir des royaumes en Afie ; Godefroy
de Bouillon , par exemple, duc de Brabant,
vendit fa terre de Bouillon au chapitre de Liège,
& Stenay à l’évêque de Verdun. Les moindres feigneurs
châtelains partirent à leurs frais, les pauvres
gentils-hommes fervirent d’écuyers aux autres. Cette
foule de croifés fe donna rendez-vous à Conftan-
îinople : moines, femmes, marchands, vivandiers,
ouvriers partirent au fli, comptant ne trouver fur la
route que des chrétiens, qui .gagneroient des indulgences
en les nourriftant.
La première expédition fut d’égorger & de piller
les habitans d’une ville chrétienne en Hongrie. On
s’empara de Nicée en 1097, Jérufalem fut emportée
en 1099, & tout ce qui n’étoit pas chrétien-fut
maffacrë. Après ce carnage,.les croifés dégouttans
de fang , allèrent à l’endroit qu’on leur dit être le
fépulchre de J. C . & y fondirent en larmes. Godefroy
de Bouillon fut élu duc de Jérufalem ; mais,
comme un légat nommé d'Anberto , prétendit le
royaume pour lui-même, il fallut que le duc de Bouillon
cédât la ville à cet évêque, & fe contentât du
port de loppé.
En peu de tems , de nouveaux états divifés 6c
fubdivifés entre les mains des chrétiens, paflerent
en beaucoup de mains différentes. Il s’éleva de petits
feigneurs, des comtes de Joppé, des marquis de
Galilée, de Sidon , d’Ac re, de Céfarée. Cependant
la fituation des croifés étoit fi mal affermie, que
Baudoin premier roi de Jérufalem, après la mort de
Godefroy fon frere , fut pris prefque aux portes de
la ville par un prince turc.
Les conquêtes des chrétiens alloient chaque jour
en s’affoibliflant, tandis que Saladin s’élevoit pour
les leur ravir. En vain Guy de Lufignan couronné
roi de Jérufalem , marcha contre Saladin, il devint
fon captif, 6c fut traité comme aujourd’hui les pri-
fonniers de guerre le font par les généraux les plus
humains. Saladin étant entré; dans Jérufalem, fit laver
avec de l’eau rofe la mofquée qui avoit été changée
en églife, 6c fit graver fur la porte : » le roi Sa-
» làdin ferviteur de D ieu , xrjitcette inicription après
» que le tout-puiflant eut yersJérufalem par fes mains.»
Il fonda des écoles mufulmanes , & néanmoins rendit
aux chrétiens orientaux l’églife du feint-fépulchre.
,, . . .
Au bruit des vi&oires de Saladin toute l’Europe
fe troubla ; les rois fufpendirent leurs querelles pour
marcher au fecours de l’Afie, 6c cependant leur armée
faccagea Conftantinople, au lieu d’aller reprendre
Jérufalem. Saphadin frere du fameux Saladin
mort à Damas , démolit en 1218, le reftedes
murailles de ce trifte lieu.
En 1244, fon territoire n’appartenoit déjà plus
à perfonne. Les Chorafmins., tous idolâtres, égorgèrent
ce qu’ils trouvèrent dans ce bourg de mufulmans
, de chrétiens & de Juifs. De nouveaux turcs
vinrent après eux ravager les çôtçs de-Syrie, exter-
Tomt V III,
minèrent le reftedes chrétiens, & furent eux-mêmes
exterminés par les Tartares. Enfin Sélim empereur
des Tu rc s, ayant vaincu le foudan d’Egypte en
1 ç 1 7 , fe rendit maître du C a ire, ci e l ’Egypte, de la
Syrie, & par conféquent de Jérufaùÿi, qui eft demeurée
julqu’à ce jour a.vec tout le pays qui l’environne
, fous la domination du grand-feigné‘Vir*
Elkods eft fon nom moderne chez les Turc!$ >
Arabes, SciesMahométans.de ces quartiers-là.
eft à 45 lieues S. O. de Damas , 1$ de la mer Mé-
diterrannee, 100 N. O. du grand Caire. Long, fuivant
de la Hire 58 deg. 29 min. 30 fec. fuivant
Street, 55 deg. 11 min. 30 lec. Suivant C aflîni, 52
deg. 51 min. 30 fec. Lat. fuivant la Hire 31 deg,
38 min. 30 fec. Suivant Street 3 2.10, Suivant Calfi-
ni 31. 50. (D .J .
Jé r u s a l e m , temple de, (Hif.fac. & proph.) au-
tiement nomme temple de Salomon, parce que ce
prince le fonda, l’acheva 6c le dédia avec de grandes
folemnites, plus de mille ans avant J. C.
Sa defeription eft trop épineufe pour noiis y engager
, 6c les favans qui ont confumé leuraveilles à
nous en donner le plan , ont eu le malheur de ne
point s accorder enlèmble. Le Iefteur peut s’en convaincre
; s il a le loifirde. confulter , de confronter
Villalpand dans (es commentaires Jur E^échiel; Louis
Cappel ^dans fon abrégé de l'hifoire judaïque ; Conftantin
1 empereur, dans fon ouvrage fur Le traité du thalmud, intitulé Middotth ; Jean Lightfoot, dans
le recueil de fes ceuvres ; le P. Bernard Lami, prêtre
de 1 Oratoire ; dom Calmet 6c M. Prideaux; voilà
les plusilluftres d’entre les modernes, qui ont épui-
fé cette matière fans beaucoup de fuccès.. . . ,
Cependant le temple de Salomon, n’étoit qu’une
petite maflede bâtiment, qui n’avoit que cent cinquante
pies de long & autant de large, en prenant
tout le corps de l’édifice d’un bout ;à l’autre ; mais
1 embarras de fe defeription confifte principalement
dans fes décorations,. fes ornemens, fes portes, fes
portiques, fes galeries & fes cours , dont nous
pouvons d’autant moins nous faire d’idées juftes ,
que les détails de l’Ecriture-fainte , de Jofephe , 6c
du thalmud font également confus.
Perfonne n’ignore les triftes cataftrophes que ce
temple éprouva dans le cours des fiecles. Après avoir
fubfifté 424 ans, il fut ravagé & détruit par Nabu-
chodonofor. Zorobabel mit pendant vingt ans tous
fes foins à le rebâtir, lors du retour de la captivité ,
6c l’on en fit la dédicace fous le régné de Darius.
Mais ce nouveau temple fut pillé, fouillé, & pro-
phane par Antiochus Epiphane. Ce prince receuillit
un butin facrilege 171 ans avant J. C. qui montoit
à dix-huit cent talens d’or. Le talent d’or chez les
Hébreux valoit 16 fois le talent d’argent.
Judas Machabée ayant eu le bonheur d e tirer fa
patrie des mains d’Antiochus;, purifia le temple 165
ans avant J. C. 6c les richefles y coulèrent avec tant
d’abondance:en moins d’un fiecle, que le pillage»
qu’en fit Çraflus , pendant: qu’il fut gouverneur de
Syrie, lui. valut la fomme de.dix mille talens, c’eft-
à-dire, plus de.deux millions fterlings, ou plus d»
quarante-deux millions de.'OLotre monnoye.; cet événement
arriva 54 ans avant J. C . ..........
Hérode néanmoins ; rebâtifcde nouveau le temple
même avec une grande magnificence, dont la fplen-
deür fut de courte durée/Tout le monde fait qu’il*
fubit J.eTort de Jérufalem, lorfque Titus.afliégéa cette
ville , l’eçiporta, la brûla la rédüifit en cendre^
l’an 70 de l ’ere vulgaire, ( D . J. )
JÉSI , ( Géog. ) ancienne ville de l’état de l’églife;
dans la Marche d’Ancône ,: avec un évêché qui no,
releve que du feint fiege :• elle eft fur une. montagne
proche 1a riviere de Jeji, à 7 lieues S. O . d’Ancône
45 N.E. de Rqme, lo n g .^ q ^ ylAtx 4 o .0 c . I ly a aufli
T t ç