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JAGERNDORFF, ( Gèog. ) ville & château de
Siléfie, fur l’Oppa, à 6 lieues O. de Tropaw, 26
S. E. de Breflaw. Long. 3 6 .z z , lat. 5o\ 4.
C ’eft la patrie de Georges Frantzkius, favant
jurifconfulte d’Allemagne ; il devint par ion mérite
chancelierd’Erneft, duc de Gotha, futannobli, &
gratifié du titre de comte Palatin par l’empereur ,
perdit dans un incendie fa bibliothèque & fes ma-
nufcrits, & mourut en 1659, âgé de 65 ans. La
plûpart de fes ouvrages, entr’autres fes Commentant
in pandeclas juris civilis , & fes Exercitationes juridi-
.ca y ont été réimprimés plufieurs fois, ( D . J . )
JAGGORI, f. m.{H iß . nat.) nom donné par les
habitans *de Ceylan à une efpece de fucre , qui fe
-tire d’un arbre appellé ketulc. Foye{ ce mot.
JAGIR ou JAQUIR, f. m. ^ Hiß. mod. ) c’eft
ainfi que l’on nomme dans l’empire du mogol un domaine
ou diftrift affigné par le gouvernement, foit
pour l’entretien d’un corps de troupes, foit pour les
réparations où l’entretien d’une fortereffe, foit pour
ü r v ir de penfion à quelque officier favorifé.
IAGO de los CAVALLÉROS, Sa n t , (Géog.).
ville de l’Amérique, une dés principales de l’île ef-
pagnole, & dont les habitans font de la derniere
pauvreté ; elle eft fur le bord oriental de la riviere
.cTYague, dans une terre fertile & un air pur, à 10
lieues de la Conception de la Véga. Long. 3 oy. 3 o.
Jat. iq. 40. ( D . J. )
Iago de C uba , Sant, (Gèog.) ville de l’Amérique
feptentrionale, fur la côte méridionale de l’île
xle Cuba, avec un port au fond d’une baie, & fur
la riviere de même nom ; elle fut bâtie par les Ef-
pagnols en 15 14 , mais la Havane a pris le deflùs,
Kl tout le commerce de cette v ille y a été transféré.
( " • ' • ) B v , . . IAGO del Es t e r o , Sant, (Geog.) ville de l ’Amérique
méridionale , fans murs, ians folfés , &
fans habitans, car on y trouveroit à peine une centaine
de maifons ; c’eft néanmoins la réfidence de
l ’inquifiteur ordinaire de la province. Elle eft fituée
fur une riviere poiffouneufe, dans un pays p la t,
fertile en froment, en feigle, en orge , en fruits,
&L en tigres carnafliers ; fa diftance du Potoli eft à
environ 70 lieues. Long, 316. 3 5. lat. mérid. z8.
a i . ( D . J . )
Iago de las Vallès , Sant, (Géog.) petite ville
prefque deferte de l’Amérique feptentrionale > dans
l’audience de Mexico ; elle eft fur la riviere de Pa-
nuco , à 30 lieues de Panuco. Long. zy6 . 40. lat. h h h , Ia g o de la Veg a , Sant y (Geog.) belle ville de
l ’Amérique, capitale de la Jamaïque, bâtie par les
Efpagnols, à qui les Anglois l’ont enlevée ; c’eft la
ïéfidence du gouverneur de la Jamaïque : elle eft à
préfent fort peuplée, life à 2 lieues de la mer, dans
une plaine, fur une riviere, à 5 lieues de Port-
Royal. Long. 300. i o . lat. 18. ( D . J. )
Iago , Sant, ( Géog. ) confidérable ville de l’A mérique
méridionale, capitale du C h ili, avec un
beau port, un évêché fuffragant de Lima, & une
audience royale ; c’eft la réfidence du gouverneur
du C h ili, & du tribunal de l’inquifition. Elle fut bâtie
par Pierre de Valdivia en 15 4 1 , dans une belle
& vafte plaine , abondante en tout ce qui eft né-
ceffaire à la v i e , au pié de la Cordillera de los An-
d è s , fur la petite riviere de Mapécho, qui la traverse
de l’E. à l’O. Il y a différens canaux, par le
moyen defquels on arrofe les jardins, & on rafraîchit
les rues.
Elle a éprouvé de fréquens tremblemens de terre
, & quelques-uns qui l’ont fort endommagé , entr’autres
ceux de 1647 & 1657- Le premier renver-
fa cette ville de fond en comble , & répandit dans
l ’air des vapeurs fi vénéneufes, que tous les habitans,
qui font Efpagnols & Indiens, en moururent "
à trois ou quatre cens perfonnes près.
Cependant les chaleurs de ce climat, qui gît fous
le 33e degré de lat. Sud , font extrêmement modifiées
par le voifinage des montagnes de la Corde-
liere, dont les cimes élevées julqu’aux d e u x ,, &
couvertes d’une neige éternelle , entretiennent à
Sant-Iago, au plus fort de l’é té , une heureufe température
; la terre y eft d’une fertilité finguliere, &
procure toutes fortes d’arbres fruitiers ; le pâturage
eft excellent, & on y engraiffe une grande quantité
de bétail ; le boeuf & le mouton s’y vendent pour
rien, & font d’un goût délicieux. Long. 308. lat.
mérid. 3 3 . 40. ( D . J. )
JAGOARUM , f. m. ( Hiß. nat. Zoolog. ) animal
affez mal décrit. Ce qu’on nous en d it , c’eft qu’il
aboie comme le chien ; qu’il fe trouve au Brefil *
qu’il eft comme le chien de cette contrée ; qu’il eft
fort vorace ; qu’il vit de fruit & de proie ; qu’il eft
marqueté de brun & de blanc, & qu’il a la queue
fort touffue.
JAGODNA , ( Géog. ) ville de la Turquie européenne',
dans la Servie, près de la Moravie, à 25
lieues N. O. de Niffa, 38 S. E. de Belgrade. Long..
39d 50'. lat. 44. ( D .J . )
JAGOS, f. m. ( Géog. ) nom d’un peuple d’Afrique
, dont il eft parlé dans Maty & de la Croix :
ce font des Arabes errans, adorateurs de la lune &
du foleil, hommes âgiles & robuftes, & voleurs de
profeffion. Ils font armés d’une hache, d’arc & de
fléchés, & paffent pour anthropophages ; ils habitent
la baffe Ethiopie , & fur-tout le royaume
d’Anzico.
JAGRE, f. m. ( Hiß. natur. ) efpece de fucre ^
qu’on fait avec le tari ou vin de palmier & de cocotier.
Si lorfque le tari eft récemment tiré de l’arbre ,
on le met bouillir dans un chaudron avec un peu de
chaux v iv e , il s’épaiffit, & devient en confiftance
de miel; en le laiffant bouillir plus long-tems, il
acquiert la folidité du fucre, moins délicat à la v érité
que celui qu’on prépare avec le jus de cannes ,
mais cependant prefqu’auffi blanc ; c’eft avec ce fu-
cre que le menu peuple des Indes orientales fait
toutes fes confitures, au rapport de Dellon ; les
Malabares appellent ce fucre jagara, & les Portugais
jagre. Dicl. de Trévoux. ( D . J. )
JAGRENATE ou JAGANAT, ( Géog. J lieu des
Indes, fituée à 45 milles de Ganjam, fur l’une des
embouchures du Gange ; c’eft-là où le grand bra-
mine , c ’eft-à-dire le grand-prêtre des Indiens, fait
fa réfidence , à eau fe du pagode qu’on y a b âti, &
dont nous allons parler. Long. io3d 45' 30". lat.
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L’édifice de ce temple indien, le plus célébré
d’A fie , eft extrêmement é le v é , & renferme une
vafte enceinte. Il donne fon nom à la ville qui l’environne
, & à toute la province ; mais la grande
idole qui eft fur l’autel, en fait la gloire .& la ri-
cheffe : cette idole, nommée Kéfora , a deux dia-
mans à la place des yeux ; un troifieme diamant ,
attaché à fon cou , lui defeend fur l’eftomac; le
moindre de ces diamans eft d’environ 40 karats,
au rapport de Tavernier; les bras de l’idole étendus
& tronçonnés un peu plus bas que le coude,
font entourés de bracelets, tantôt de perles, tantôt
de rubis ; elle eft couverte, depuis les épaules ju£
qu’aux piés, d’un grand manteau de brocard d’or
ou d’argent, félon les occafions; fes mains font
faites de petites’ perles, appellées perles à l'once •
fa tête & ion corps font de bois de fantal.
Ce dieu, car c’en eft un dans l’efprit des Indiens 1
quoiqu’il foit affez femblable à un finge, eft continuellement
frotté avec des huiles odoriférantes qüi l’ont entièrement noirci ; ft a fia feepr à fa mm
«droite ; & fon frère à fa gauche, tous deux vêtus
& debout ; devant lui paroît fa femme, qui eft d’or
maffif: ces quatre idoles font fur une efpece d’autel,
entouré de grilles, ôl perfonne ne peut les toucher
que certains bramines deftinés à cet honneur. Autour
dii dôme qui eft fort élev é, & fous lequel cette
famille eft p lacée, ce ne font, depuis le bas jufqu’au j
haut, que des niches remplies d’autres idoles, dont
la plupart représentent des monftrcs hideux faits
de pierres de différentes couleurs ; derrière la
déeffe Kéfora , eft le tombeau d’un des prophètes indiens
, à qui l’on rend auffi des adorations.
Il y a dans le même temple une foule d’autres
idoles, où les pèlerins vont faire leurs moindres offrandes
; & ceux qui dans leurs maladies, ou dans
de grands evenemens, fe font voués à.quelque dieu,
en apportent la reffemblance dans ce lieu-là, pour
reconnortre le fecours qu’ils croient en avoir reçu.
Le temple de Jagrenate qui poffede toutes ces
idoles , eft le plus fréquenté de l’Afie , à quoi contribue
beaucoup fa fituation fur le Gange, dont les
eaux lavent de toutes fouillures ; on y aborde de
toutes parts, & le revenu en eft fi confidérable, j
par les taxes & les aumônes, qu’il pourrait fuffire
à nourrir dix milles perfonnes chaque jour : l’argent
que produit le culte que l’on y vient rendre aux idoles
, eft un des plus grands revenus du raja de Jagrenate
, qui eft prince fouverain, quoiqu’en apparence
tributaire du grand-mogol.
^ En entrant dans la v ille , il faut payer trois rou-
c eft pour le raja ; avant même que de mettre
le pié dans le temple, il faut payer une roupie pour
les bramines, & c’eft la taxe des plus pauvres pèlerins
, car les riches donnent magnifiquement. Le
grand-prêtre , qui difpofe feul des revenus du temple
, a foin, avant que d’accorder la permiffion aux
pèlerins de fe rafer, de fe laver dans le Gange, &
de faire les autres chofes néceffaires pour s’acquitter
de leurs voe u x , de taxer chacun félon fes moyens,
dont il s’eft exactement informé ; le tout eft appliqué
à l’entretien du pagode, à celui des dieux du.
temple, à la nourriture des pauvres, & à celle des
prêtres qui doivent v ivre de l’autel.
Mais on a beau payer cher l’entrée du temple ,
& les dévotions aux idoles, le concours de monde
qui y aborde de toutes les parties de l’Inde, foit en-
d e ça , foit en-delà du Gange, n’en eft que plus
grand & plus fréquent.
Il y a des pèlerins qui pour être dignes d’entrer
dans le temple font des deux cens lieues, en fe prof-
ternant fans ceffe fur la route, jufqu’à la fin de leur
pèlerinage, gui dure quelquefois plufieurs années.
D autres traînent par mortification de longues &
pefantes chaînes attachées à leur ceinture ; quelques
uns marchent jour & nuit les épaules chargées
d’une cage de fe r , dans laquelle leur tête eft enfermée
: on a vu des Indiens fe précipiter fous les roues
du char qui portoit l’idole de Jagrenate, & fe faire
brifer les os par piété.
Enfin, U fuperftition réunifiant tous les contraires
, on a vû d’un côté les prêtres de la grande idole
amener tous les ans une fille à leur dieu, pour être
honorée du titre de fon époufe, comme on en pré-
fentoit une quelquefois en Egypte au dieu Anubis •
& d ! un autre côté , on conduifoit au bûcher de jeunes
veuves, qui fe jettoient gaiement dans les flammes
fur les corps de leurs maris. ( D . J. )
; JAGST ou J A X T , ( Géog. ) riviere de Franco-
nte, qui prend fa fource dans le comté d’OEttingen,
& qui fe jette dans le Neckar , près de Wimpfen.
JAGUACATI - G U A CU , f. m. ( Ornith. exot. )
efpece de martin-pêcheur du Brefil, nommé par
les Portugais papapééxe ; fon bec eft noir, long, &
jjowtu ; fes jambes fçnt fort çourtes, U un des orteils
efl placé derrière fon dos ; fa tê te , fa queue ■
& fes ailes, font couleur de fer ; fon col eft entouré
d un collier de plumes d’un grand hlanc ; le gofier,
la poitrine, & le ventre, font d’un Blanc uniforme
: d eft marqueté fur chaque oeil d’une tache
blanche ; fa queue & fes ailes ont auffi des mouchè-
tures blanches, qui paroiflent à découvert quand
cet oifeau vole. Margrave, Hiß. Braß. ( D . J. Y
1 B B B ’ I D 1 ^ 9 | H Zbolog.) anima!
du Brefil de la groffeur & de la couleur du renard ; -
I vit de crabe, d’écréviffe & de la canne de fucre ;
il fait quelquefois un grand dégât dans ces plantations
; du refte il eft innocent, il dort beaucoup' &
on le prend fans peine. Dicl. de Trév.
JA GU AN A , (Géog.) les Efpagnols la nomment
oanta-Mana del Puerto, fanum fancla-Marice ad
Portum; petite ville de l’Amérique, dans l’île Hif-
paniola, à foixante lieues de Saint-Domingue. Elle
fut furprife par les Anglois en 15 9 1 , mais ils l’ont
(D d/ C)aUX Efpagn° 1S‘ L°nS' 3° 6* I5 ‘ lat, l 9‘ M-
0 ^ G U A R A , f. m. (Zoolog.) nom d'un animal du
Brefil, que Margrave regarde comme une efpece de
tigre ; mais il en différé en plufieurs chofes, & approcherait
davantage du léopard par fes mouchetures
rondes. Les Portugais appellent cet animal
onça, l once, & il paroît en effet qu’on peut affez
bien le mettre dans la claffe des onces ou lynx pro-
prement ainfi nommes. Sa tête, fes oreilles, fes
pies, & toutes fes autres parties, quadrent à cette
efpece de chat ; fes griffes font crochues en demi-
lune , & tres-pointues ; fes yeux font bleus , & brillent
dans l’obfcurité ; fa queue eft de la longueur de
celle du ch at, en quoi elle diffère de celle du linx
ordinaire. Le jaguar a eft jaune fur tout le corps,
avec de belles tachetures noires différemment difpo-
; fées. C ’eft une bête fauvage, courageufe & aufli
friande de chair humaine, que de celle des autres
animaux. (D . ƒ.)
JAGUARACA, f. m. ( Ichthyol. exot. ) poiffora:
du Brefil, femblable en plufieurs chofes au fcoipioti
de la méditerranée. Il eft de la groffeur d’une perche
d’eau douce, & préfente une grande gueule édentée.'
II n’a qu’une nageoire fur le dos ; fa queue eft fourchue
, fes ouies font armées de pointes qui bleffent
ceux qui le prennent ; tout fon corps eft revêtu de
petites écaillés d un brillant argentin , excepté fur «
le ventre qui eft d’un blanc mate ; fa tête eft rouge
couverte d’une efpece de croûte chevelue. On prend
ce poiffon parmi les roches, & il eft excellent à manger.
Margrave, Hiß. Brafil. (D .J .)
JAGUARETE, f. m. (Hifi. nat. Zoolog.) efpece
de bête féroce du Bréfil que Margrave regarde comme
un tigre, & que d’autres prennent pour un lynx
ou un léopard. Sa peau eft jaunâtre, remplie de
grandes taches noires & brunes, qui font rondes ou
d’une figure indéterminée. Il reffemble au jaguara ,
mais il eft plus grand que lui. Foye^ Jag u a ra . Ce t
animal eft très-cruel & avide de chair humaine. Ra y,1
Synopf. quadruped.
IAHOUA-KATTO ou AIOUA, f. m. (Hifi. n a t.f
poiffon des mers du Bréfil, dont la face reffemble,
dit-on, à la tête d’un boeuf ; c’eft un poiffon de la famille
des orbes ; il a la queue fourchue.
JAICK le , (Géog.) grande riviere de la Tartarie
à fon extrémité orientale. Elle la fépare du Tur-
queftan, prend fa fource au Caucafe , dans la partie
que .lesTartares nomment Aral-tag, à 53 dégrés
de latit. & à 8 5 de longit. après un cours d’environ
80 lieues d’Allemagne; elle fe jette dans la mer Caf-
pienne ,à 43 lieues à l’Eft de l’embouchure du Wolga
; il y aune quantité prodigieufe de poiffon, dont
ontranfporte les oeufs lalés par toute l’Europe, fous,
le nom de caviar. Foye{ C a y u r . (D . J.)