pour marquer que ces mots appartiennent au même
tems; c’eft ab par tout. , . .
Voila donc trois chofes que 1 etymologiite peut
fou vent remarquer avec fruit dans les mots, Impartie
radicale , l’inflexion 6c la terminaifon. hm partie radicale
eft le type de l’idée individuelle'de la lignification
du mot ; cette racine paffe enfuite par différentes
métamorphofes , au moyen des additions
qu’on y fait, 'pour ajoûter à l’idée propre du mot les
idées acceffoires communes à tous les mots de la
même efpece. Ces additions ne fe font point témérairement
, & de maniéré à faire croire que le fimple
hafard en ait fixé la loi ; on y reconnoît des traces
d’intelligence & de combinaifon, qui dépofent qu’une
raifon faine a dirigé l’ouvrage. L inflexion a fa
raifon ; la terminaifon mla fienne ; les changemens de
l’une 6c de l’autre ont aufli la leur ; 6c ces élemens
d’analogie entre des mains intelligentes, peuvent
répandre bien de la lumière fur les recherches étymologiques
, & fur la propriété des termes. On peut
voir article Temps , de quelle utilité eft cette obfer-
vation pour en fixer l’analogie & la nature, peu connue
jufqu’à préfent. (B. E. R. MJ) ^ Inflexion , f. f. en Optique, eft la même propriété
des rayons de lumière, qu’on appelle autrement
& plus communément dijfraclion. V. Diffraction.
Point d'inflexion d’une courbe, en terme de Géométrie
, eft le point où une courbe commence à fe
courber , ou à le replier dans un fcns contraire à
celui dans lequel elle fe eourboit d’abord ; c eft-a-
dire ou de concave qu’elle étoit vers fon axe elle
devient convexe, oxt réciproquement.
Si une ligne courbe telle que A F K (PL de Géom.
flg. 100.') eft en partie concave & en partie convexe
vers quelque ligne droite que ce fo it , comme
A B : le point F , qui fépare la partie concave de la
partie convexe, eft appellé le point d'inflexion, lorf-
que la courbe étant continuée au-delà de F , fuit la
même route ; mais lorfqu’elle revient vers l’endroit
d ’où elle eft partie, il eft appellé point de rebroufle-
ment. Voye1 Rebroussement.
Pour concevoir ce que l’on vient de dire, il faut
confidérer que toute quantité qui augmente ou qui
diminue continuellement, ne peut paffer d’une ex-
preflion pofitive à une négative, ou d’une négative
à une pofitive , qu’elle ne devienne auparavant
égale à l’infini ou à zéro. Elle devient égale à zéro
lorfqu’elle diminue continuellement, & égale à l’infini
lorfqu’elle augmente continuellement.
Maintenant fi l’on mene par le point F l’ordonnée
E F 6c la tangente F L , 6c d’un point M pris
fur la partie A F , l’ordonnée M P , & la tangente
M T , pour lors, dans les courbes qui ont un point
d'inflexion , l’abfciffe A P augmente continuellement
, de même que la partie A T du diamètre com-
prife entre le fommet de la courbe & la tangente
M T , jufqu’à ce que le point P tombe en E ; après
quoi elle commence à diminuer : d’où il fuit que la
ligne A T doit devenir un maximum A L , lorfque
le point P tombe fur le point E.
Dans les courbes qui ont un point de rebrouffe-
ment , la partie A T augmente continuellement,
de même que l’abfciffe , jufqu’à ce que le point
X tombe en Z, ; après quoi elle diminue de nouveau
: d’où il fuit que A P doit devenir un maximum
, lorfque le point T tombe en L.
Si A E = . x . E F = y , on aura A ------x ,
d y .
dont la différence, en fuppofant d x confiante, eft
-d d y .d x ; r . . - .,
e f t ----------- x y , qui étant taite = 0 , pour avoir
gllj -
le cas où A L eft un maximum (voyeç Maximum),
donnera d d y — o ■ formule générale pour trouver
le point d'inflexion ou de rebrouffement , dans les
courbes dont les ordonnées font parallèles entre
elles. Car la nature de la courbe A F K étant donnée
, on peut trouver la valeur d ey e n * , & celle
de dy en d x ; laquelle valeur de dy étant différenciée
en faifant d x confiante, on aura une équation
en x , qui étant réfolue donnera la valeur de AP=zx.
qui portera au point d'inflexion F.
Au refte il faut remarquer qu’il y a des cas où il
faut faire ddyz=. QO au lieu de 0.
M. l’abbé de G ua, dans fes ufages de l'analyfe de
JDejcartes, a fait des o’bférvations importantes fur
cette réglé, pour trouver les points d'inflexion, & y a
ajouté la perfeftion qui Iui.manquoit. Voye^ cet ouvrage
9p . i6 8 .
On peut voir au mot D ifférentiel , ce que
nous avons dit fur la réglé pour trouver les points
dy
dJinflexion , en faifant æ l ==r, elle confifte à trou-
J ■ d x ^ :y..........
ver le point où { eft un maximum ou un minimum :
ainfi toutes les difficultés qui peuvent fe rencontrer
dans l’application de la réglé pour les points d'inflexion
, font précifément les mêmes qui peuvent fe
rencontrer dans l’application de la réglé pour les
maxima & minima. Voyez donc l'artic. Ma x im u m ,
6c remarquez que pour trouver les points d'inflexion
de la courbe dont x 6c y font les co-ordonnées, il
fuffit de trouver les maxima & minima des ordonnées
de la courbe dont a; & 1 font les co-ordonnées.
O r puifqu’on a une équation entre x 6 t y , 6c une
autre entre x 9y & ç , il eft aifé d’en avoir une entre
x 6c en faifant évanouir^. Voye^ Equation 6*
Evanouir , &c. (O)
INFLUENCE, f. f. ( Métaphyflq.) terme dont on
s’eft fervi pour rendre raifon du commerce entreTaine
6c le corps, & qui fait la première des trois hy-
pothefes reçues fur cette matière. Voye^ l’examen
desfieux autres dans les articles C auses occasionnelles
, & Harmonie préétablie. On y prétend
que l’ame agit phyfiquement fur le corps, 6c le
corps fur l’ame, par une aftion réelle 6c une véritable
influence. C ’eft le fyftème le plus ancien 6c le plus
goûté du vulgaire ; cependant il ne réveille abfolu-
ment aucune idée : il ne préfente à l’efprit qu’une
qualité occulte: voici les principales raifons qui empêchent
de d’admettre. i° . On ne fera jamais comprendre
, même à ceux qui admettent l’attion d’une
fubftance créée fur l’autre, que deux fubftances auf-
fi différentes que l’ame 6c le corps , puiffent avoir
une communication réelle 6c phyfique, 6c fur-tout
que le corps puiffe agir fur l’ame & l’affefter par fon
aétion. Suppofer dans l’ame 6c dans le corps un pouvoir
à nous inconnu d’agir l’un fur l’autre , c’eft ne
rien expliquer ; on ne peut foutenir ce fyftême avec
quelqu’apparence, qu’en avouant que l’ame eft matérielle
, aveu auquel on ne fe laiffera pas aifément
aller crainte des conféquences. i° . On a aujourd’hui
une démonftration contre ce fyftême; car M. de
Leibnitz 6c d’autres grands hommes ont découvert
plufieurs lois de la nature qui y font entièrement contraires
, 6c que les plus grands mathématiciens ont c cependant
reconnues pour certaines ; telles font celles-
ci. i° . Qu’il n’y a point d’a&ion dans les corps fans réaction,
& que la réaftion eft toujours égale à l’a&ion ;
or^dans l’a&ion du corps fur l’ame,il ne fauroity avoir
de réaClion, l’ame n’étant pas matérielle. x°. Que
dans tout l’univers il fe conferve toujours la même
quantité de forces vives , ou de la force abfolue. 3*/
Qu’il s’y conferve aufli la même quantité de force directive
ou la même direction dans tous les corps en-
femble, qu’on fuppofe agir entre eux de quelque
maniéré qu’ils fe choquent. Or il eft aifé de voir que
la fécondé loi ne fauroit fubfiftçr, fi l’ame peut donfcér
du mouvement au corps, car en ce cas elîè augmentera
la quantité des forces viv es, ou de la force
abfolue ; & la troifieme ne fera pas moins renver-;
fée , fi l’ame a le pouvoir de changer la direction de
fon corps, & par fon moyen celle des autres. Voye£■
Vattel, Déffènfe du fyft. Leibn. S9 4 . 1 3 4 . Les Car-
théfiens ont déjà fènti ces difficultés qui leur ont fait
rejetter l'influence phyfique , quoiqu’ils fe foient
trompés en difant qu’il fe conferve toujours la même
quantité de mouvement.
La caufe occafionnelle n’eft que l’occafion feulement,&
non pas la caufe direCtede l’effet quis’enfuit.
L'influence rejettée a conduit les Philofophes à
deux autres fyftèmes fur l’union de l’ame 6c du corps.
L ’un eft celui des caufes occafionnelles du P. Malle-
branche , & l’autre celui de l’harmonie préétablie de
M. Leibnitz. Voye^fon article...
.C e u x qui admettent les caufes. occafionnelles,
conçoivent que Dieu eft lui-même l’auteur immédiat
de l’union que nous remarquons entre l’ame &
le corps. Mon ame veut mouvoir mon bras, 6c Dieu
le meut. Je veux jetter une boule, Dieu étend mon
bras, applique ma main fur la boule, me la fait empoigner,
&c. Tous.ces mouvemens fe font exactement
pendant que je le veu x, 6c c?eft pour cette
raifon que je me crois la caufe de ces différens mouvemens.
Les mouvemens de l’ame & du corps ne
font donc que l’occafion. de ce qui fe paffe dans l’un
6c dans l’autre. Pareillement lorfque des corps étrangers
a giflent fur nos nerfs,. Dieu eft l’auteur immédiat
des perceptions qui naiffent de leur aCtion : pendant
que ma main s’applique à la boule, je. ne fens
point la boule-, mais Dieu me donne la perception
de cet attouchement.
Ceux dont nous rapportons le fentiment, étendent
même cette aCtion immédiate de Dieu jufqu’à la
communication du mouvement, lbrfqu’un corps en
choque un autre.
Cette opinion eft fondée i ° . fur ce que pofé ce
commerce réciproque &occafionnel, on comprend
aifément que le corps & l’ame font une feule per-
fonne ; car, puifque l ’ame eft gouvernée à l’occafion.
du corps , & le corps à l’occafiqn de.l’ame, aucune
de ces deux fubftances n’eft totale & complette, aucune
pâr conféqüent n’eft perfonne., 20. En ce qu’il
eft vraiflemblable que Dieu eft la feule caufe effi-,
ciente fie ce commerce ; car l 'influence mutuelle, de
l’ame fur le corps, & du corps fur l’ame, ne fauroit
jamais fe comprendre.
Mais il y a des philofophes auxquels les conféquences
de ce fyftême paroiffent ridicules ; par exem- :
pie ce n’eft point un boulet dé canon qui tue un
homme, c’eft Dieu qui le fait. Le mouvement du canonnier,
dont le bras remué par la puiflance de Dieu
a porté du feu fur la poudre d’un canon, a détermi7
né Dieu à enflammer la poudre ; la poudre enflammée
a déterminé Dieu à pouffer le boulet, & l e .
boulet pouffé jufqu’à la fuperficie extérieure du corps
de l’homme, a déterminé Dieu à brifer les os de cet
homme. Un poltron qui s’enfuit, ne s’enfuit pas ;
mais le mouvement de fa glande pinéale agitée par
l ’impreflion d’un bataillon ennemi, qui vient à lui
hériffé de bayonnetës au bout du fufil, détermine
Dieu à remuer les jambes dè ce poltron, & à le
porter du côté oppofé à celui d’où vient.ce bataillon.
On a fouvent dit dans un fens moral que le monde
eft un théâtre où chacun joue fon rôle ,|mâis on
pôurroit dire ici dans un fens phyfique que l’univers;
eft un théâtre de marionettes, & que chaque homme,
eft un polichinelle, qui fait beaucoup d étruit fans’
parler, & qui s’agite beaucoup fans fe remuer.
Influence, {.î.fPhyf. ) on appelle ainfi l’effet
réel ou prétendu que les aftres prôduifent fur la terre;
8c furies corps.qu’elles renferment, ou. qui la cou-
JJome V lll%
vrenf. Nous difons rér/ oti prétendu ; car d’une part •
il ne paroît pas que les étoiles & les planètes fort
éloignées, puiffent produire fur nos corps & fur notre
tête aucun effet fenfible, eu égard à leur petiteffe ;,
de l’autre on ne peut douter de l'influence très-fenfi-,
ble du foleil, & même de la lune fur notre atmof-,
phere. L’aftionde ces deux aftres ; de l’aveu de tous
les philofophes, produit le flux & reflux de la mer ;
or cette aûion ne peut agiter la mer fans paffer auparavant
par l’atmofphere , & fans y produire par
conféqüent des effets très-fenfibles ; or on fait à quel •
point les changemens de l’atmofphere agiffent furies,
corps terreftres. L'influence du foleil & de la lune,
fur ees corps, eft donc très-réel & très-fenfible ; il
eft vrai pourtant que celle du foleil l’eft encore plus-
que celle de la lun e , à caufe de la chaleur de cet*
aftre. Poye{ So l eil, Lune:, & VENT,; vqye£ aufli
Ast rologie.
Influence ou Influx des Astres, f. m. (Mtd.
Phyfique générale, partit théraptutj) C e mot pris dans-
le fens le plus étendu, fignifie une adion quelconque
des aftres fur la terre & fur toutes fes produirions ;
la connoiffance des effets qui font cenfés réfulter de
cette adion , ne nous regarde qu’autant qu’elle peut,
être de quelqu’utilité en Medecine,. par le rapport.
de ces effets avec les plantes , les animaux, 8c fur-.
tout l’homme, objetnoble 6c précieux de cette feien-,
ce. Nous ne confidérons que fous ce point de vue,
cette partie de l’Aftronomie, qui eft appeliée plu$
particulièrement Aftrologie ; voye^ce mot. Nous ne
pouvons nous empêcher d’être un peu longs, 8t d’entrer
dans bien des détails fur une matière célébré chez
les anciens, regardée par eux comme très-importante
, 6c fort diferédirée chez la plupart des mede- -
cins modernes.
. L’influence des aftres étoit un dogme fameux dans
l’antiquité la plus reculée, dont on étoit perfuadé.
même avant qu’on pensât à en connoître ou à en déterminer
le cours. L’application de l’Aftrologie à l a ,
Medecine eft aufli très-ancienne ; elle-eut lieu dans
ces temps d’ignorance, où cette fcience encore dans
fon berceau, exercée par. des dieux, n’étoit qu’un
mélange indigefte 6c bifarre d’un aveugle émpy-
rifme 6c d’une obfcure fuperftition. On voit dans
quelques livres qui nous relient d'Hermès ou de Mercure
, que toute fa medecine étoit principalement/
fondée fur l’Aftrologie 6c fur la Magie. Quelques,
phénomènes trop évidens, 6c trop çonftamment a t-r
tachés à la marche du foleil, pour qu’on;pût en mé-;
connoître la fource, firent d’abord apperçevoir une
influence générale de cet aftre fur notre globe, & fes 1
phénomènes principaux & les plus apparens font la
lumière, la chaleur, 6c la féchereffe. On vit e n ,
même tems combien les hommes v les animaux,;
fur-tout les végétaux, étoient affeftés par ees qua-_
lités, effets immédiats du foleil, par les variations,
qui y arrivoient, par leur diminution, ou par une
privation fenfible; favoir l’obfcurité, 6c fur-tout,
le froid 6c l ’humidité. Cette influence affurément in-,
conteftable ne fixa pas beaucoup l’attention, peut->
être le peu de fenfation qu’elle f it , pouvoit être at-,
tribué à fon trop d’évidence ; on ne. tarda pas à la.
généralifer , on l’étendit d’abord à la lune, aux p lanètes
, 8c enfin à toutes les étoiles fixes. On tourna
bientôt en certitude les premiers foupçons que
nalogie, 8c peut-être quelques faits obfervés, firent
naître fur l’influx lunaire. On fut beaucoup plus frappé
de cette influence obfcure, mal-conftatée, peu fréquente
, que de celle du foleil qui tomboit tôùs.les.
jours fous les fens, 6c dont on reffentoit à tout moment
les effets ; fans doute parce qu’elle fourriiffoit à
l’efprit humain jaloux des découvertes , plus flatté de
celles qui font difficiles,.d’ailleurs avide de difpute,
des matières abondantes de reçjierche. & de .difcitf-7
. * Z Z z z i j