ployée à faire des taffes , des gobelets ; le bols de
l’arbre réfifte à la pourriture , & on le préféré à tout
autre pour des axes de moulins à lucre ; fon écorce
extérieure defféchée & pilée, fert pour calfeutrer des
vaiffeaux. (D . J.)
JACAPUYA, 1'. m. (Hifl. nat. 2?c>r:)-:grand arbre
du Bréfil, qui produit un fruit femblabié à un gobelet
garni d’un couvercle, & qui contient des efpeces
de châtaignes qui ont du rapport avec les mirobo-
lans. Dans la maturité le couvercle de ce fruit s’ouvre
de lui-même. On lui attribue la propriété fingu-
liere de faire tomber tous les poils du corps à ceux
qui en mangent avec excès, inconvénient qu’il n’a
point lorfqu’on le fait rôtir.
J AC AR AND A , f. m. (Bot. txot.') arbre des Indes,
dont Pifon a décrit deux efpeces ; l’une a le bois
blanc, & l’autre noir ; tous deux font marbrés, durs,
& employés dans la Marqueterie.
Le blanc eft fans odeur ; fes feuilles font petites,
pointues, luifantes en-deffus, blanches en-deffous,
oppofées direftement le long des branches ; chaque
rameau pouffe divers rejettons, qui portent pendant
plufieurs jours des boutons gros comme des noyaux
de cerifes, olivâtres, & dilpofés en grappes ; ces
boutons en s’ouvrant, fe divifent chacun en cinq
feuilles inclinées en bas , & foyeufes au toucher. Il
naît entre ces feuilles une fleur monopétale, préfque
ronde, jaune, d’une odeur fuave , s’épanouiffant
vers le cô té , & pouffant au milieu plufieurs étamines
blanches,, terminées par des fommets jaunes, en
maniéré de vergettes de foie. A ces fleurs fuccede
un fruit grand comme la paume de la main, mais
d’une figure que la nature a voulu finguliere ; car il
efl inégal, boflù, tortueux, inclinant toujours en
bas par fon poids , rempli d’u iair verte blanchâtre
, dont les habitansdes liei" fe fervent au lieu
de favon ; ils l’appellent manipoy.
Le jacaranda noir différé du blanc, en ce que fon
bois efl Uoir, dur, compaft comme celui de cam-
pêche, & odorant. (D . J.)
* JACARD , f. m. (Hifl. nat. Zoolog. ) l’animal
que les Portugais appellent adivt, & les Malabares
jacardy reffemble au chien en grandeur,& en figure,
mais il a la queue du renard &c le mufeau du loup.
Ces animaux ne fortent guere que la nuit ; ils vont
en troupes ; ils ont le cri plaintif ; à les entendre de
lo in , on diroit que ce font des enfans qui pleurent.
Ils font la guerre aux poules & à toutes fortes' de
volaille. II y a entre eux & les chiens grande antipathie.
Ils attaquent quelquefois les enfans ; mais un
homme armé d’un bâton peut toujours s’en défendre.
On les enfume dans leurs tanières, qui contien-
droient vingt perfonnes, où l’on trouve raffemblés
jufqu’à trente jacards.
JACCARE ou JACARET , f. m. (Zoolog. exot. )
animal du Bréfil peu différent du crocodile des autres
parties du monde. Il n’a point de langue, mais
feulement une efpece de membrane qui l’imite, &
qui efl mobile ; fes yeux font gros, ronds, brillans,
gris & bleux, avec une prunelle d’un beau noir ;
les jambes antérieures font foibles &C très-déliées,
les poftérieures font plus longues & plus fortes ; les
piés de devant ont chacun cinq orteils, trois au milieu
plus longs & armés d’ongles pointus , & les
deux autres en font dénués ; les piés de derrière ont
chacun quatre orteils, dont l’un d’eux n’a point d’ongles.
Il a , fur une moitié de fa queue, une forte nageoire
, à la faveur de laquelle il peut nager comme
les poiffons. Ray. Jytit. quadr. p. %6z. (D . J.')
JACARINI,f. m. ( Zool. exot.') forte de chardonneret
du Bréfil, pour la figure & la groffeur,
mais ayant d’autres Couleurs que ceux de l’Europe ;
.car celui du Bréfil efl d’un noir brillant comme l’acier
poli , & a le deffoüs des aîles tout blanc. Margrave
, hiß. Brafil. (D . J.)
JACAT1B A , f. m. (Hiß. hat.) arbre du Bréfil,'
qui porte un fruit femblable. au limon, dont le jus
efl très-acide. Ce jusfe trouvé auffi dans toute l’écorce
de l’arbre qui efl fort rare, & qui ne fe trouve
que dans la Capitainie de Saint-Vincent.
JACATET, f. m. (Hiß. mod.) fixieme mois de
l’année des Ethiopiens & des Coptes. II répond à
notre Février.^ On l’appelle auffi Jachathtih & Jaca-
trih, & non Lecatrik, comme on lit dans Kirker.
JACATRA , ( Gèog. ) ancienne ville d’Afie dans
l’ifle de la grande Java, détruite parlesHollandoisj
& dontils ont fait enfuite , fous le nom de Batavia ,
une des plus belles places des Indes, & la capitale
de tous les pays que poffede la compagnie au-delà du
Cap de Bonne-Efpérance. Voyt^ Ba ta v ia . (D . J . j
JA C C A , (Gèog.) ancienne ville d’Efpagne , au
royaume d’Arragon , avec un évêché fuffragant de
Sarragoffe, & une forteréffe ; elle efl fur la riviere
d’Arragon au pie des Pyrénées , à 8 lieues N. O .
d Hueica , io N. E. de Sarragoffe. Ptolomée en parle
, & elle a confervé foiinom fans aucun changement.
Long. 17. 16. lat. 42. 22. (D . J.) 0
JA C C A L , f. m. (Zoolog.) D.ellon écrit jacardy
efpece de loup jaune, nommé par les Latins lupus,
aureus, & par les Grecs modernes fqùilachi. Il efl:
plus petit que le loup , & a la queue du renard ; on
les voit prefque toujours en troupe jufqu’à des centaines
enfemblejils habitent dans des tanières, d’où
ils fortent pendant la: nu it, & volent tout ce qu’ils
attrapent jufqu’à des fouliers. C ’eft un animal d’ailleurs
timide , & très-commun en Cilicie; il a un cri
lugubre. C’eft félon toute apparence le même que
\tjacard. Voye^ DellonV-voyages , ou mieux encore
Bellon, ObJ'erv. liv. z.chap. 168. & R a y , Synopf.
quad. p. iyg. (D . J.)
IACCHAGOGUE, f. m. (Antiq.) on nommoit
de ce nom çeux quiportoient en proceflion'la ftatue
delacchus, c’eft-à-dire de Bacchus , à la célébration
dès fêtes:éleufiniennes ; ils avoient leurs têtes
couronnées de mirthe. (D . J.)
IACCHUS , f. m. (Littér.) ceft le nom, fous lequel
Bacchus étoit révéré à Eleufis. Des neuf jours
deftinés chaque année à la célébration des myfteres
de Cérès, le fixieme étoit entièrement confàcré à
Iacchus, c’eft-à-dire à Bacchus. Cejour-Ià on por-
toit fa ftatue en grande cérémonie d’Athènes à Eleufis
, & tous les initiés chantoient & danfoient autour
depuis le matin jufqu’au foir. Les Grecs ayant une
fois admis l’exiftence des dieux, ils en tirèrent parti
pour fatisfaire leurs goûts & leurs penchans. Ce'font
eux qui pouroient dire à Cérès, à Iacchus, à l’Amour
, vous nêtes dieux que pour nos plaifirs. (D . J. )
JACÉE, jacea^ f. {.(Hiß.'nat.Bot.) genre de plante
compofée de plufieurs fleurons découpés, portés fur
un embrion, & foutenus par un calice écailleux qui
n’a point d’épine ; l’embrion devient dans la fuite
une femence qui porte une aigrette. Tournefort,
Inß. rei herb, Voyt{ P la n te,
Quoiqu’on en compte au-delà de quarante efpeces
, la plus commune mérite feule d’être ici décrite;
les Botaniftes la nomment jacea nigra ; jacea vulgaris,
jacea nigra pratenfis , latifolia.
Sa racine eft affez épaiffe , ligneufe, vivace , fi-
breufe , d’une faveur aftringente , & qui caufe des
naufées. Les premières feuilles , qui fortent de la
racine, ont quelque chofe de commun avec celles de
la chicorée, car elles font longues, un peu découpées
, d’un verd foncé, garnies d’un duvet court.
Sa tige eft quelquefois unique, quelquefois il y en
a plufieurs qui fortent d’une même racine ; elle eft
haute d’une coudée ou d’une coudée & demie , velue,
cylindrique, çannellée, ferme ; roide, diffici»
le à rompre, & remplie de moelle. Les feuilles, placées
fur la tige, font nombreufes, fans ordre, fem-
blables à celles qui font vers la racine , mais plus
étroites , & dentelées à leur bafe. Des aiffelles de
ces feuilles s’élèvent de petits rameaux garnis de folioles
femblables, plus petites, portant à leur cime
une, deux, ou trois fleurs compofées de plufieurs
fleurons en tuyau, découpées profondément vers
leur fommet en cinq parties ; ces fleurons font purpurins
, fort ferrés, appuyés fur un embrion, & renfermés
dans un calice ; ce calice eft compofé d’é-
cailles noirâtres, difpofées en maniéré de tu ile , &
garnies de poils à leurs bords. Quand les fleurs
font feches, les embryons fe changent en des femen-
ces oblongues , petites , d’un noir-gris dans la maturité
, chargées d’une aigrette , & nichées dans un
duvet court & épais.
Cette plante eft commune dans les pâturages.
Elle contient beaucoup de fel a lkali, fixe ou volatil,
joint à une huile bitumineufe ; fes feuilles & fes
fleurs font rarement d’ufage , excepté pour déterger
& réfoudre les ulcérés. (D . J .)
JACHAL, voyei Ja c c a l .
JACHERE, f. f. (Agricult.) c’eft une terre labourable
, fur laquelle on ne feme rien pendant une année
, & que cependant on cultive pour la difpofer à
produire du blé.
Les fpéculateursen agriculture ont beaucoup rai-
fonné pour & contre ce repos périodique , qui de
trois années paroît en ,faire perdre une. L’ufage
confiant de cette méthode dans beaucoup de pays
eft une préfomption qu’elle eft appuyée fur des rai-
fons très-fortes ; & le fuccès d’une culture différente
dans d’autres lieux eft une preuve que cette année
de repos n’eft pas par-tout d’une indilpenlàble nécef-
fxté.
Il paroît difficile de fepaffer de l’année de jachere
dans toutes les terres que la nature n’a pas douées
d’une fertilité extraordinaire, ou dont on ne peut
pas compenfer la médiocrité par des engrais fort
abondans. En général les terres qu’on fait rapporter
fans interruption s’épuifent, à moins qu’on ne
répare continuellement ce que la fécondité prend fur
elles. L’année de repos,eft pour la plupart ude condition
effentielle à la récolté du blé.
Pendant cette année la culture a deux objets ; d’ameublir
la terre, & de détruire l’herbe. Ces deux
objets font remplis par les labours, lorfqu’ils font
distribués & faits avec intelligence. On donne aux
terres trois ou quatre labours pendant l’année fe ja chère
, mais il vaut toujours mieux en donner quatre,
excepté dans les glaifes, parce que la difficulté de
faifir le moment favorable pour les labourer, eft
beaucoup plus grande.
On dit lever la jachere, lorfqu’on donnele premier
labour. Il doit être peu profond, & fait, autant
qu’il eft poflible, pendant les mois de Novembre &
de Décembre. Les gelées quifurviennent ameublif-
fent & façonnent la terre , lorfqu’elle eft retournée.
Ce labour d’hiver a beaucoup plus d’influence qu’on
ne croit fur les récoltés.
Vers la fin d’A v ril, lorfque les femailles de Mars
font finies, on donne le fécond labour aux jachères ,
& les autres fucceffivement, à mefure que l’herbe
vient à croître. Foye{ Labour. Dans les interva-
les de chacun de ces labours, les troupeaux paiffent
fur les jachères qui leur font très-utiles depuis le prin-
tems jufqu’au moment où la récolté des foins leur
laiffe les prés libres.
La terre expolee ainfi pendant un an, dans prefque
toutes fes parties , aux influences de l’air, acquiert
une difpofitipn à la fécondité qui eft néceffaire pour
affurer une récolte abondante, de blé. Mais fi l’on
yeut rendre & le rep.qs & les labours auffi utiles
qu’ils peuvent l’être, il faut que ces labours foient
toujours faits par un tems fe c , & fuivis, quelques
jours après, d’unherfage. Sans ces deux conditions
la terre n ’eft point fuffifàmment ameublie ,& les herbes
ne font pas affez détruites. Dans les années plu-
vieufes, louvent quatre labours ne fuffifent pas ; il
faut les multiplier autant que les herbes qui renaifi-
fent en établiffent la néceffité.
A ces préparations on joint l’engrais. C ’eft pendant
1 annee f e jachere qu’on porte le fumier fur les
terres. Lorfque la cour en eft fuffifàmment fournie >
on fait bien de répandre ce fumier immédiatement
avant le fécond labour. Il fe deffeche moins alors ,
que lorfqu’il eft répandu pendant les grandes chaleurs
de l ’été, & il eft mieux mêlé avec la terre par
les labours qui fuivent le fécond.
Si une terre eft dans un état habituel de bonne culture
, & qu’elle ait été Iong-tems engraiffée, on peut,
fans crainte, ne pas la laiffer entièrement oifive pendant
1 annee f e jachere. Alors on retourne le chaume
de Mars au mois de Novembre , & on herfe bien ce
labour. Au mois de Mars fuivant on fume bien la
terre, on la laboure de nouveau, & on y ferne de
bonne heure des pois ou de la vefee. ’ Dès qu’ils font
recueillis , on laboure encore pour ferner le blé dont
on peut le promettre une bonne récolté. Mais il eft
fage de ne pas toujours demander à la terre cette fécondité
continue. On doit confeiller aux cultivateurs
de ne traiter ainfi chaque année que la moitié
de leurs jacheres, afin que leurs terres fe réparent
tous les fix ans par un plein repos. Il y a cependant
des méthodes qu’on peut tenter peut-être avec de
grands fuccès, quoique le repos n’y entre pour rien»
Telle eft celle qui a été pratiquée par Patulot. Voye£
YEJfai fur l'amelioration des terres.
JACHERER, v. aft. (Agricult.) c’eft donner à
un champ le premier labour.
JACI d ’Aq u il a , (Gèog.) petite ville maritime
de Sicile fur la côte orientale, entre le golphe do
fainte-Thecle & Ponta Sicca , à mi-chemin de Ca-
tane à Tavormina. Long. 33. 2. lat. 37.42. (D J . }
JACINTE, hyacinthus, f. f. (Bot.) genre de plante
à fleur liliacée, monopet ale & découpée en fix
parties ; elles a , en quelque façon , la forme d’une
cloche, & par le bas celle d’un tuyau. L é pifti'l fort
du fond de la fleur & devient dans la fuite un fruit
arrondi qui a trois côtes , qui eft divifé en trois lo ges
, & qui renferme des lemences quelquefois arrondies,
quelquefois plates. Tournefort ■, Inß. rei
herb. Voye^ Pla n t e .
JACINTHE, voye^ Hy a c in t h e .
JACKAASHAPUCK, f. m. (Hiß. nat, Botan. )
c’eft le nom que les fauvages de l ’Amérique fepten-
trionale donnent à une plante qui eft connue par les
Botaniftes fous le nom de bufferole, vitis idaa , uva
urß, myrtillus ruber minor humi ferpens. II y a quelques
années que cette plante étoit en vogue en Angleterre
; on la faifoit venir d’Amérique , & on en
mêloit les feuilles fechées avec le tabac à fumer.
Ces feuilles donnoient une odeur agréable à la fumée,
& comme elles font fort aftringentes , èlles empê-
choient la trop grande abondance de falive que la
fumée du tabac excite ordinairement. On n’a. pas
befoin de faire venir cette plante d’Amérique ; elle
fe trouve en très-grande quantité.fur nos montagnes ,
& fur-tout fur les Pyrénées ; on en trouve auSi fur
les Alpes & en Suède, f^oye^ les Mémoires de l ’Académie
de Suède , année 1743. On attribue à cette
plante des vertus beaucoup plus intéreffàrites , &
fur-tout celle d’être un puilfant Iitontriptique, & de
divifer la pierre très-promptement de la yèflîe.
J ACOBÉE, jacoboea, f. f. ( Bot. ) genre dé| plante
à fleur radiée ? dont le difque eft compqfc de lieu