
Eusèbe, dont le zèle a quelquefois de l’emportement
& peu de lumières, dit que c’étoit un bois &
un temple confacrés en l’honneur d’un infâme démon
, fous le nom de Vénus, non-dans une place
publique, non pour fervir d’ornement'à une grande
•ville, mais à Aphaca, dans un endroit fort défert
du mont Liban. On y tènoitajoute-t-il, une école
ouverte d’impudicité. Il y avoir des hommes qui,
renonçant à la dignité de leur fèxe,s’y proftituoient
comme des femmes, & croyoient fe rendre la divinité
propice par cette infamie. C’étoit un lieu privilégié
pour commettre impunément Fadultère &
d’autres abominations; Conftantin détruifit ce culte
infâme, fit démolir le temple & brifer les flatues.
L’auteur de l’Eïymologicum Magnum ,dit quyAphaca
eft fyrien , & lignifie un baifer. M. de Villoifon,
dans une lettre que M. Larcher a fait imprimer en
note, à la page 14 de foh favant Mémoire fur Vénus,
.confirme ce fentiment, en prouvant que dans la
verfion fyriaque de l’écriturè, il fe trouve en diffé-
rens endroits avec cette lignification : je ne nie
pas, à beaucoup près, cette interprétation ;-mais je
ne penfe pas, avec l’auteur de VEtymologicon, que
le nom d’Aphaca ait été donné-à ce lieu, parce que
ce fut en ce lieu que Vçnus donna à Adonis le
- premier & le dernier embrafïement. Il fuffifoit, pour
• lui élever un temple, avec ce nom ,- de la çonfidé-
- rendors comme Déejfe des embrajfemens ,.c’eft-à-dire,
de la pafîion qui les infpire, & des fuites qu’ils ont
dans l’ordre phyfique dès reprodu&ions. "
Quant aux feux que l’on y appercevoit,puifqu’il
y avoit un lac, les nouvelles decouvertes fur l’air
inflammable des marais nous donnent une explication
bien naturelle de ce phénomène, qui fe répète
tous les jours en Italie. C ’étoit de l’air inflammable
qui s’enflammoit en s’élevant. Je ne dirai rien des
proftitutions dont parle Eusèbe : on ne peut nier
que les hommes n’aient en Grèce & en A fie , ainfi
qu’ailleurs,, porté la diffolutron au plus haut degré
& qu’ils n’aient quelquefois tâché de donnera leurs
vices l’extérieur des vertus..
APHÆREMA, félon dom Calmer, l’une des trois
Toparehies ajoutées à. la Judée par les rois de
Syrie.
APHANNÆ', contrée de là Sicile, félon Etienne
de-Byfance.
A p h a n n æ , Keu municipal de la tribu Damar-
tideyfelon Hefychius.
A PH AQ U E S , ville de l’A f ie , près du mont
Xàban.
N. B. Je laide ce nom écrit ainfr, parce qu’il fe
trouve défigné dans quelques dictionnaires modernes.
Voyez l’article A p h a c a .
( APHAR , métropole de l’Arabie heureufe, placée
fur le bord de la mer, vers une baie. Elle étoit
limée dans la partie méridionale, fe trouvant à-pett-
près au nord du Promontorïum Aromaium.. Selon
quelques auteurs>Aphar étoit la capitale des Homé-
rkes, &. le roi y tenoit fa cour. La notice de l’empire
fait déAphar une rivière. Ou c’eft une erreur',
ou il y avoit au même lieu une petite rivière du
nom de la ville. On retrouve encore à-peu-près,*
à cette même pofition, dans l’Hadramliut, au fond
d’un petit golfe où fé rend la feule rivière un peu
grande de cette contrée, un lieu nommé Lafua, qui.
pourvoit bien s’être formé déAphar.
A PH A R A , que l’on a aufïi nommée ApKera,
félon la méthode que l’on adopte pour lire l’hébreu,
étoit une ville de la Palefline, dans la tribu.de Benr.
jamin.
APHAR ANTE S, nation de la Libye. On préfume
que ce mot efl corrompu de celui dé Allantes, parce
que l'on a dit des uns & des autres qu’ils dilcient
des injures au foleil, & qu’on ne leur donne qu’une
habitation bien vague.
A PH AR SATHACHE I, les Apharfathachéens*
C ’étoit l’un, des peuples qui , transférés dans le pays
de Samarie par Affaradon, r-oi-des Aflyriens, voulurent
empêcher les Juifs de Teconftruire le temple.
Il en efl parlé dans Efdras, /. 4, c. 9.
APHARSEI, les Apharféens-Ce. peuple, qu’il ne
faut pas confondre avec les Apharfathachéens, fut
auffi tranfporté dans le pays de Samarie, par Affa-
radon, & s’oppofa comme eux au rétabliffement du
temple.
APHAS, rivière de l’Europe, dans l’Epire. Il ne
fautpas confondre cette rivière avec VÆas, appellée
aufîi 1’Aous, qui , coulant de l’efl à L’oueft, fe jettoit
dans la mer Ionienne. U^pfias,. que-nous fait con-
noîrre Pline y& que M. d’Anville a nommée Avas,
couloir du nord au fu d d a n s la partie; orientale de
l’Epire., & fe jettoit dans le golfe. d’Àmbracia , à
quelque diftance à l’eft de VAra&hus*
APHASIUS MON S , montagne à dix flades de?
Chalcédoine.
APHEC , ville royale de la Judée, dans la tribu:
.d’Iffachar y félon le livre de Jofué.
Le roi de cette ville efl compté dans le nombre
des trente-un qur furent vaincus & tués par Jofué.
Au temps de Saül, les Philiftins y campèrent en
quittant Sunam.
Long-temps après, cette ville fervit de retraite
aine troupes de Bénadab, roi de Syrie.
Il efl dit, au quatrième livre des Rois y qu’elle.fut
défignée à Joas, roi. d’Ifraël * comme îè lieu où il,
tailleroit en pièces les Syriens qui y étoient refiés.
A phec. Il efl aufïi parlé, dans le troifième livre
des Rois, d’une ville dé Aphec en Syrie, où Bénadad
vint pour attaquer les Ifraélites , & dans laquelle il
fe retira après le combat. C ’eft aufïi là qu’Eliféë
parla à Joas, roi d?Ifraël. On penfë que. çe. peut être
l’Aphec, attribuée,.dans un autre-temps, à la tribu
d’Afer.
Aphec, ou Apheq, ville royale des Chana-
néens, dont il efl parlé dans Jofué, ch. 12 , v. iâ.
A phec. Il efl dit, dans le livre I dès R ois, c. 4,
que les-Philiflins, au temps du pontife Héli, vinrent
camper près de cette ville* Comme ce nom ne.
îe trouve pas ailleurs, on conjeélure que c’efl: le
même qié Apheca, que Jofué indique entre les villes
de la tribu de Juda.
A p h e c . Cette ville, qui était de la tribu d’A fe r ,
a tant de rapport avec Apheca, que l’on croit que
c’eft la même.
APHECA, ville fituéc fur les frontières du pays
de Chanaan. On croit que c’eft la même qu’Aphec,
de la tribu d’Afer.
A p h e c a , ville de là tribu de Juda. On penfe que
ce peut être la même que la ville dé Aphec, où vinrent
camper les Philiftins, au temps d’Héli.
A PH ER A , ville de la Judée, dans la tribu de
Benjamin, félon le livre de Jofué, ch. 18, v. 20.
APHEREMA. Ce nom efl celui de la ville que-
la Vulgate nehomme pas ( Marc , 11,34 ) , en annonçant
trois villes & n’en faifant connoître que
deux ; mais on le retrouve dans le texte grec. Ces'
trois villes font donc Lyda, Ramatha & Aphererna ;
celle-ci eft nommée la première dans le texte grec :
c’étoient trois cantons de la Samarie. A(pcupepcc pa-
roït venir d’Ephraïm.
APHES DOMIN , ou D om m in , lieu de la
Palefline, dans-la tribu de Juda, entre. Socno &
Àzecha. Les Philiftins y étoient venus camper,
lorfque Goliath infùlta les Ifraélites. Ce lieu eft aufïi
nommé Phes Dommim, & , dans un endroit, la Vulgate
feulement Dommim.
A PH ETÆ , ( Fetio ) nom qui a donné lieu à
plufieurs opinions en géographie. Hérodote , Stra-
bon, Diodore , Plutarque, &c. en parlent; mais on
contefte qu’ils en aient parlé comme d’une ville :
félon plufieurs critiques & Vofïius en particulier,
Aphetoe étoit le nom du rivage où fe trouvoit Pe-
gafa. O r , cette ville étoit au fond du golfe Malia-
que. Quelle qu’ait été la véritable étymologie du
mot Aphetoe , comme il a rapport au mot grec faire
partir, on prétendoit que c’étoit de ce lieu que les
Argonautes téoient partis pour leur expédition en
Çolchide.
Ainfi donc ce lieu, félon Hérodote & Strabon,
étoit fur le golfe de Magnéfie ; & c’eft Phéréeide,
à ce -qu’il paroît, qui rapporta le premier qu’Her-
cule y fut abandonné.
Mais Apollonius de Rhodes, ainfi qu’Apollo-
dore , en difant qu’Hercule fut abandonné en My-
fîe , feroient adopter une autre opinion fur la po-,
fition des Aphêtes ; ce qui prouve, félon moi ,
qu’il eft dangereux -, en géographie, de trop s’appuyer
du témoignage des mythologues , c’eft-à-
dire, de conclure des faits certains , de'récits fabuleux.
APHETERION, lieu maritime des Indes, en-
deçà du Gange, félon Ptolemée.
. APHÏDNA. Voyez A ph id n e s .
APHIDNES. Plutarque en parle dans la vie de
Théfée ; Paufanias dit Aphidna. Çe devoir être un
bourg de l’Attique ; mais on n’eft pas sur de fa pofition
, non plus que de la tribu à laquelle il apparte-
noit : il fut d’abord delà tribu Æantide;mais comme
on l’attribué aufïi à plufieurs autres tribus, oh penfe
qifil peut avoir pafié de l’une dans l’autre en diffé-
rens temps. Théfée ayant enlevé Hélène, la cacha
en cet endroit ; mais ayant accompagné,. en Thef-
protie, fon ami Piritoüs, & ayant été fait prifon-
nier, les Lacédémoniens vinrent, fous la conduite
de Càftor & dé Pollux, frères d’Hélène, reprendre
cette princeffe , & s’emparèrent dé Aphidna , fans
qu’on leur opposât une forte réfiftance.
APHLE, ville de l’Afie -, dans la Chaldée. Elle
étoit fituée fur le bord du Tigre , vers les 30 deg.
15 min. de latit., dans la partie de ce fleuve qui
avoifinoit le golfe Perfique.
APHNEII. On nommoit ainfi, félon Strabon ;
ceux des Lyciens qui habitoient auprès du lac
Aphnhis. ' -
APHNEUM, ville de la Phrygie, près de Cyzî-,
que , félon Etienne de Byfance.
A phneum , ville de la L y d ie , félon le même
auteur.
APHNI, écrit plus ordinairement Ophni, lieu dé
laftribu de Benjamin.
APHNITIS, nom d’un lac de Phrygie. Il avoit
au nord la ville de-Zeleia , & fe trouvoit1 à quelque
diftance au fud de Cyzique. Etienne de Byfance dit
qu’il avoit d’abord porte le nom dé Artynia.
APHORIDOS, bourg de la Pifidie ou delà Phry-
gie, mais, aflez près du Sagal'ejfus.
APHORMION, lieu de la Béotie ^ dans ;la dépendance
de Thefpïce. ou Thefpies., Etienne de B y fance
dit que ce lieu avoit donné ,1a naiflance à
Typhus, qui avoit préfidé à la conftruélion du navire
Argo.
APHPHADANA , ville de l’Afie , dans la Mé-
fopotamie, fur le bord de l’Euphrate, félon Ptolemée.
ÀPHRA, appeflé auffi A ph à r a , Eph r o n , & c .
ville de la Palefline, dans l’Acrabatène, au nord-efl
de Silo, & vers le fud-oueft d’Archeloiis. Les notices
la mettent entre les évêchés fuffragans de
Pétra.
APHRAIM , village de la Palefline , félon Eusèbe
: on lit aufïi Ephraem. Ce lieu doit avoir appartenu
à la tribu d’Iffachar ; mais on fuppofe que
c’eft le même au Hapharaïm, nommé dans la Vul-
Sate‘- . .. . .
APHRICERAUNES, peuple que Pline indique
en Afrique, vers l’équateur.
APHRODISIA , félon Porphirogenète , &
Aphrodifias félon Ptolemée, ville de Thrace, au
nord de la prefqu’île qui joint la Cherfonèfe de
Thrace au continent, entre Cardia à l’oueft, &
Héraclea à l’eft. C ’eft à tort que quelques auteurs
la placent fur le Mêlas ; elle en étoit à quelque
diftance, fur la gauche de ce fleuve.
A phrodisia,ou A phro b is ia s ,ville qu’Etieiine
de Byfance place en Scythie, fur les bords du Pont-
Euxin. On croit qu’elle ne devoit pas être, loin de
DionyfiopoVis.
APHRODISIAS, ville de la Cilicie, félon Pto-
X t