
G e r m a n i c o p o l i s . Cette v ille, la plus célèbre
de celles qui ont porté ce nom, fut d’abord appelée
Gangra, ou du moins elle fut bâtie au pied de la
montagne où êtoit une fortereffe appelée Gangra;
mais ces deux noms ont été communs à la même
ville. J’en ai parlé à l’article G a n g r a . *
Quoique comprife à une certaine époque dans
les limites de la Galatie, & fe trouvant dans les
limites de cette province fur la carte de M. d*An-
v ille , il eft fur qu’elle eft prefque chez tous les
anciens, traitée de ville de la Paphlagonie. C ’eft
que les limites changèrent. Cette v ille, qui, fous
le roi Déjotarus, étoit peu confidérable, reçut des ac*
croiffemens fous les Romains l’empereur Claude
lui donna le nom de Germanicus qu’il portoit. On a
quelques médailles de cette v ille , frappées _{ous le
règne de Septime Sévère, dont les époques de aoo
& a i 5 ans, remontent, félon M. l’abbé Bellay, à
l’an de Rome 747, époque à laquelle îe département
du Pont fut uni par Augufte à la province
de Bithynie.
On voit, par le témoignage de plufieurs auteurs
du Bas-Empire,que le nom de Gangra, non-feulement
s’étoit confervé, mais même qu’il avoit prévalu.
Sous les empereurs de Conftantinople, Gangra
étoit la capitale du Thème de Paphlagonie : elle
tomba fous la domination des Turcs Seldjoucides
d’Iconium, à la fin du onzième fiècle. Elle fubfifte
encore, & eft affez confidérable, fous le nom de
JCiankari.
GERMANICUM MARE. Les anciens appela
ien t ainfi la partie de l’Océan que nous appelons
mer du Nord, depuis la Viftule jufqu’au Texel.
GERMANIENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie, félon la notice d’Afrique.
GERMANII, nation d’Afie, dans la Perfe, félon
Hérodote, qui dit (Z . / , c. 12g), qu’ils étoient
tous laboureurs. M. Larcher penfe que ces peuples
font les mêmes que les Caramaniens. C ’eft bien à
tort qu’à caufe du rapport du nom, on a penfé
que de ces Germanii de la Perfe defcendoient les
Germant d’Europe.
GERMANOPOLIS, ville d’Afie, dans la Paphlagonie,
félon Ptolemée, Z. r , c, 4. C’eft la même
que Germanicopolis.
GERMANORUM CASTRA , lieu maritime
d’Afrique, dans la Mauritanie céfarienne, félon
Ptolemée, Z._/r, c. a.
GERME, ou G e r m æ , ville d’Afie, dans lTïel-
lefpoflt. Antonin, itinêr. la met entre Pergame &
Thyatire , à vingt-cinq mille pas de la première,
& à trente-trois de la feconçle.
GERMÏANA, ville de la Mauritanie céfarienne,
félon Ptolemée, Z. i v , c. 2.
GERMIIA, ville d’Afie, dans la Galatie falutaire,
félon la notice de Hiéroclès. Elle eft nommée dans
la notice de Léon-le-Sage Germo - Colonia, & marquée
entre les évêchés qui étoient indépendans,
félon une autre notice*
GERNIUM, ou G e r n u s , lieu de la Gaule aar*
bonnoife, en allant de la Vénus-Pyrénèe à Ta-
ralcon. Strabon , Z. i v , c. /7p.
GERNUHERA : ce nom fe trouve dans la table
de Peutinger, comme étant celui d’une ville de la
Dacie. M. d’Anville ( Mém. de lut. T. x x v m ,
P» 4S2 ) » conjecture qu’il faudroit lire comme dans
Ptolemée , Zermiçirga.
G ER O D A , lieu d’A fie , dans la Céléfyrié : A ntonin,
itinér, la met fur la route de Beaumaris à
Naploufe, entre la première & Damas, à quarante
mille pas de l’une & de l’autre.
G E R O N , rivière du Péloponnèfe ; elle couloit
près de Pylos, félon Strabon, Z. vuiyp. 340.
' GERONIUM, petite ville d’Italie, dans le Sam-
ntum : elle fe trouvoit à-peu-près au fud de Teanum-
Apulum.
GERONTEUS MONS, montagne de l’Arcadie,'
au nord d'Orchomenus & à l’eft de Pheneos.
Il fervoit de bornes aux terres des Phénéates &
à celles de Stymphale.
G ERO N TH A , île entre les Sporades, félon
Pline, Z. i v , c. 12.
GERONTHRÆ, ou G e r o n t h r é e s , ville de la
Laconie, un peu au„nord-eft de Crocea.
Elle étoit fort peuplée avant l’arrivée des Héra-
clides, qui la dévaluèrent, & la repeuplèrent enfuite
par une colonie qu’ils y établirent. Au temps de
Paufanias, elle appartenoit aux Eleuthero - Laçons.
On y voyoit entre autres monumens, un tempjë
de Mars §c un bois fa c ré , dans lequel il étoit défendu
aux femmes d’entrer pendant que l’on y facri-
fioit à ce dieu. Dans la place étoit une fontaine
d’eau douce7 & dans la citadelle un temple d’A pollon.
C ERONTIS, fiège épifcopal d’Egypte, félon
des notices grecques. On trouve dans le concile
de Chalcédoine, tenu l’an 451 , Stephanus Gerontis,
GERONTIUS MON$. ( Voye^ G e r o n t e u s
M o n s ) .
G ER R A , ville Ae l’île de Lotophagité, fur.là
côte d’Afrique, félon Ptolemée, Z. îv , c. 3,
G e r r a , lieu de l’Arabie , au fond d’un golfe,
à deux mille quatre cens ftades de l’embouchure de
l’Euphrate, félon Strabon, qui cite Androfthèrie ,
qui avoit accompagné Néarque. Les habitans dè
cette ville s’enrichiffoient par le commerce, félon
Ariftobule, cité par Strabon.
Diodore de Sicile dit que l’encens étoit porté de
l’Arabie henreufe à Gerra, & que de cette ville on
le portoit à Pétra, dans l’Arabie pétrée.
G e r r a , ville de Syrie : Ptolemée, Z. v, c. 1y , y
en met deux ; l’une qu’il nomme Gerrhe, & qu’il
donne à la Cyrrhefliqua^ vers l’Euphrate , &
l’autre, près du mont Alhadamus, chez les Arabes
trachonites.
GERRHÆ, habitans de Gerra, ville de l’Arabie
heureufe, fur la mer, félon Strabon, Z. x v i . Il
ajoute qu’ils s’étoient enrichis par le commerce#
Diodore de Sicile, Z, m , c. 42 x dit qu’eux & les
Minéens
Minéens portoièrt de l ’cnccns & d’autres parfums
de la haute Arabie.
GERRHÆ, ou G er rh i, peuple de la Scythic,
en Europe, au midi du Danube, félon Denys le
Périégète. Chez eux étoient les tombeaux des rois
fcythes, vers l'endroit jufqu’où l’on pouvoir remonter
en bateau le Bôryfthènes. |
Il y avoir un canton de même nom que le peuple.
( Voye^ Hérodote, Z. iv 3 c. 7).
GERRHI, peuple de la Sarmatie afiatique, félon
Ptolemée, Z. v, c. 9. Selon cet auteur, ils n’étoient
pas loin de la mer Cafpienne.
GERRHUNIUM, ou G e r r u n ï u m , château ou
place forte de Grèce, dans la Macédoine, à l’extrémité
du côté d’Antipatrie, félon T ite -L iv e ,
Z. x x x i , c. 27'.
GERRHUS, rivière de la Sarmatie, en Europe,
félon Ptolemée, Z. n i , c. y, qui met fon embouchure
'dans les Palus - Méotides, entre les villes
d’Acra & de Cremni ou Crème. Hérodote,Z. l u i ,
c. 36, dit qu’elle prend fon nom d’un lieu appelé
GlT, hus ; qu’elle fépare les Scythes nomades ou
vagabonds d’avec les Scythes royaux, & qu’elle
tombe dans l’Hypacaris.
G e r r h u s , fleuve d’A fie , dans l’Albanie, félon
Ptolemée Z. v , c. 12, qui met fon embouchure
entre les villes de Téléba & de Gelda.
GERTICOS, ville d’Efpagne, dans la Lufitanie,
ainfi appelée du temps des Goths.
GERTUNS, ville de Grèce , dans la Darétide,
contrée de la Macédoine r félon Polybe, Z. v.
G E RU A , ou T e r u a , ville de la Grande-Arménie
, près de l’Euphrate, félon Ptolemée, Z. v,
c . 13.
G E R U L A T A , lieu de la Pannoaie. Il en eft fait
mention dans la notice de l’empire, feÜ. $8, & elle
y eft nommée Gerolata. Antonin, itinér. la met à
quatorze mille pas de Cariiuntum.
GERUNDA ( Girone), ville de l’Hifpanie citê-
rieure, au fud-eft d'Emportée, mais moins confidérable
que cette dernière. On en attribue la fondation
aux Aufetani.
Un vers de Prudence lui donne l’épithète de
riche.
GERUNIUM, ville d’Italie, félon Etienne le
géographe, qui la nomme Gerenia. Polybe dit qu’elle
eft dans la Pouille, à dix ftades de l’Aufide, & à
deux cens de Lucérie. C ’eft la même que Géranium.
G ERUSA , ville de la Sarmatie afiatique, félon
Ptolemée, Z v , c. 9.
GESDAO , lieu de lTtalie, dans les Alpes, au
fud-eft de Segufio. M. d’Anville n’en parle dans fa
Gaule que parce que cette partie de lltalie en étoit
très-près, & que c’étoit la première pofition que
l ’on trouvoit après Brigantio,.
GESÆMA. Cédrène nomipe ainfi l’Arabie voi-
fine de l’Egypter Ortélius , tliefaur.
GESOCR1B A T E , lieu de la Gaule lyonnoife,
peu loin de la mer, félon la table de Peutinger,
Jegment. /.
Géographie ancienne» Tome /j
GESODUNUM, ville de la Norlqiie .fé lon Pto-
lemée, Z. 2/, c. 14.
G E SON IA, lieu de la Gaule. Quelques critiques
ont cru que ce nom étoit une faute dans le
texte de Florus, dans lequel on l i t , en parlant
d’Augufte, qui avoit fortifié la rive du Rhin de
plus de cinquante châteaux, Bonnam & Gefoniam
ponùhus junxit, clajjibufque firmavit. M. d’A nville,
qui place Gefonia fur le Rhin, à quelque diftancé au
nord de Colonia Agrippina, croit en retrouver la
pofition dans celle de Zons.
GESORIACUM (Boulogne), ville de la Gaule,
chez les Morini. On ne peut douter que ce fut de ce
port que partoient les flottes romaines pour fe
rendre dans les ports de la Grande-Bretagne. On
y voit encore des reftes d’une tour qui paroît être
celle que fit conftruire Caligula, que Charlemagne
avoit fait rétablir. Cette v ille , qui vers le temps de
Conftantin, prit le nom de Bononia, n’occupoit
certainement alors que la partie appelée ville haute.
Toute la ville baffe doit être un bienfait de la
mer (1).
N. B. Bononia a été oublié à fa place : il fe trouvera
avec d’autres articles qui ont eu le même
fort, & que je mettrai à la fin de ce di&ionnaire
en forme de fupplémenr.
GESORIAGIJS PAGUS : c’étoit le nom que
l’on donnoit au territoire de Geforiacum. Ce qui
paroîtra peut-être fe rapprocher de l’antiquité, c’eft:
que 4e Boulonnois forme encore un gouvernement
particulier, qui a fes privilèges particuliers.
GESSABONE. L’Anonyme de Ravenne, Z. ivÿ
c. 30, nomme ainfi une ville d’Italie auprès des
Alpes.
GESSATES. C ’eft ainfi que Polybe & Plutarque
appellent quelquefois les Allobroges, parce
que ce peuplé fe fervoit d’un dard nommé Geffa.
GESSENjGESSEM, ou G osem, canton d’Egypte
que Jofeph fit donner à fon père & à fes frères,
lorfqu’ils vinrent demeurer en Egypte. On croit Sie ce canton avoit pris fon nom de la ville de
eth, nommée autrement Abarina ou la ville de
Typhon.
GESSONÆ | peuple de l’Inde, vaincu par
Alexandre-le-Grand, félon Orofe & Juftin, Z. x u ,
c. 8 , cités par Ortélius, thefaur.
GESSORIENSES , peuple de l’Efpagne tarra-
gonnoife, auprès de Gironne, félon Ptolemée,
Z. I l y c. 6.
GESSUR, peuple au-delà du Jourdain, dans la
demi-tribu de Manaffé. Ces Geffuriens font joints
à ceux de Machatie, & il eft dit qu’ils demeurèrent
( i) Entre autres preuves de ce fentiment, je puis citer
quauprès du féminaire, dans la partie de la ville par où
l’on monte à la ville haute, on a trouvé dans les caves
d’une maifon , un anneau attaché à la roche , & duquel il
eft probable que l’on fe fervoit pour amarrer les bâti-
mens. Le terrein s’eft bien étendu depuis.
B b h b b