
A B ZO E S , ou àbzoas , peuple de la Scythîe.
P lin e , qui nous les fair connoître , les met à i ’orient
du détroit par lequel les anciens croyoient que la
mer Cafpienne communiquoit avec la mer Choraf-
mienne. Comme il dit que cette nation avoit plufieurs
noms, il eft probable qu’il veut faire entendre
qu’elle étoit fubdivifée en plufieurs autres
petites nations.
a c
A C A B A FONS, fontaine de l’Afrique propre,
q u i, félon Ptolemée, fortoit du mont Zuchabarus.
Au 45 e deg. 15 min. de longitude , & 2,6e deg.
10 min. de latitude.
A C A B A R U S , ville d’Afie dans l’Inde. Arrian ,
qui nous la fait connoître , dit qu’elle étoit au-deçà
du Gange ; il en parle comme d’une ville de commerce
, & la compte au nombre des sp.7réaiac. Petit.
Géogr. tome 1.
A C A B E , montagne d’Egypte, fur le bord de
la mer Rouge. C ’eft Ptolemée qui nous la fait
connoître3 il la place au 25e deg. 45 min. de latitude.
Dans la chaîne de montagnes qui bornent l’Egypte
de ce côté , il eft difficile d’affigner.-la place de celle
qu’indique l’auteur grec , vu l’inexaâitude des
mefures.
ACABENE (/’ ) , l’une des régions de la Mé-
fopotamie, que Ptolemée indique vers le Tigre.
Clavier remarque , avec raifon , que cette région
eft une dé celles dont on ignore la jufte fituation.
A C A B IS , ville de la Cirénaïque , au fud du
marais Paliure. Ptolemée e ft, je crois, le feul des
anciens qui nous la faife connoître. Il la place au
50e deg. 30 min. de longitude , & à 29 deg. 40 min.
de latitude.
A C A B IÜM , château fitué fur le lac d’Orta,
en Lombardie. (La Martinière.)
A CA C E S IUM , ville de l’Arcadie , au bas. du
mont Acacefius, & au fud-o.ueft de Megalopolis.
Elle a été fameufe par l’opinion des anciens ,
qui prétendoient que Mercure y avoit été élevé.
Mais au temps de Paufanias elle n’étoit plus qu’un
monceau de ruines. On y voyoit feulement une
ftatue de Mercure en marbre.
Le temple de la divinité favorite, dont parle
Paufanias, & que je foupçonne avoir été Proferpine,
étoit à une très-petite diftance. Il étoit orné d’un
beau portique, & d’un très-grand nombre de fta-
tues. Les Arcadiens y apportoient en préfent toutes
fortes de fruits, excepté des grenades.
Un peu au-delà* du temple j étoit un lieu que
l ’on appelloit le Mégaron; c’étoit un nom affez ordinaire
aux lieux où fe célébroient les myftères de
Cérès. Alfez près étoit un bois facré , entouré de
murailles, un hôtel de Neptune Hippius.
Mais le monument qui attiroit le plus l’attention
& le refpeft , après celui de la Maître(fe, étoit le
temple de Pan, regardé par les Arcadiens comme
la première de leurs divinités. On y brûloit ufî
feu perpétuel. Plufieurs dieux y avoient aufli leurs
ftatuès. Il paroit qu’à beaucoup d’égards ce canton
de l’Arcadie étoit un de ceux que la religion avoit
confacré plus particuliérement;
ACACESIUS (le Mont) , de l’A rcadie, au fud-
oueft de Megalopolis.
A C A C H IA , ville d’Afie dans la Médie, félon-
l’Anonyne de Jlavenne.
A C A D AMIS. Le périple de Scylâx nomme ce
lieu , après Phocoea onPhocce de Y Ionie , & avant
Mycole : mais c’eft une indication bien vague ; M.
d Ànville ne lui a pas donné de pofition fur fa carte.'
ACADEMIA. Selon Etienne de Byfancè, que
je traduis ici mot à mot, c’étoit une gymnafe
d’AthèneS, d’où les philofophes qui le fréquentoient
avoient pris le nom $ Académiciens. Il n’eft pas de
mon objet de parler ici , ni de l’origine de ce
nom , félon M. Gébelin (voyez le dift. d’antiquités') ,
ni de la do&rine des Académiciens. Voyez la phi«
lofophie ancienne.'
A C A D E R E , contrée d’A fte , dont il eft parlé
dans Quint-Curfe , fur le Choafpe.
A C A D IN E , fontaine ou petit lac de Sicile , &
que quelques auteurs ont fuppofée mal-à-propos
en Cilicie. ( La Martinière. ) *
A Ç A D R A , ou A c a d i r a , ville d’Afie , dans
la partie la plus reculée à l’eft que nous aient fait
connoître les anciens. Ptolemée la place dans le
pays des Leftes. Quelques auteurs croient devoir
lire Ackatàra. Longitude 178e deg. 20 min. ; latitude
21 deg. 15 min.
A CAD RÆ , les Acàdres, peuples de l’Inde
au-delà du Gange, & qui probablement ne font
autres que les habitans d'Acadra.
A C A L A N D R A , (Salandra.) ville de la Lucanie.’
A C A L AN D R U S , très-petit fleuve d’Italie dans
la Lucanie. ILcouloit de Toueft à l’éft ,.à quelque
diftance au fud d’Héraclée. Lors de l’expédition.
d’Alexandre , roi d’Epire, en Italie, ce prince,
pour punir Héraclée , révoltée contre Tarente fa
métropole, la priva de l’honneur d’être le lieu de
l’aflemblée générale des Grecs de la grande Grèce :
il tranfporta cette affemblée fur les bords de YAca~
landrus. Voye^ Strabon, l. 6. Quelques auteurs
croient que c’eft à préfent la petite rivière dè
Salandra.
A C ALE , ville de l’Arabie heureufe , dans l’intérieur
des terres, félon Ptolemée, qui la place
au 68e deg. 15- min. de longitude, & au 28e deg.
15 min. de latitude.
ACALISSUS , ville de l’A fie mineure , dans la
Lycie. Holftenius, qui, dans fes notes fur la géog.
facrée du Pere Charles de S. Paul ' page 239, n°. 1 ,
cite lès ‘notices des diocèfes, obferve qu’il ne faut
pas le confondre avec Acrajjus.
A C AM A N T IS , l’un des noms qu’on donnoit
à. l’île de Cypre.
A c a m a n t i s , étoit , félon "Etienne de By~
fance, le nom d’une tribu de rAttique*.
A CAM A N T IUM , ville de la grande Phrygie. :
On ne fera guère certain de fon origine , quand
on faura que les anciens l’attribuoient à Acamante,
fils de Théfée , que fon père avoit récompenfe
de fa valeur contre les Solymes , en lui accordant
la permiflion de bâtir une ville en fon nom. C eft
Etienne de Byfance qui nous apprend ce fait; il
eft le feul qui parle de cette v ille , que quelques
auteurs ont ferapçonnée. la même que Camamium.
[Voyez ce mot.
A C AM A S , (cap de S. Epiphane.) promontoire
de l’île de Chipre, au nord-oueft .de l’île , ayant
au fud-eft , fur un petit golfe, la ville à’Arjînoe.
Comme c’étoit la première partie de l’île qui s’offrit
aux Grecs , lorfqu’ils venoient vers l’île ^ le
nom en fut quelquefois donne a toute 1 île , defi-
gnée alors par le nom d'Acamantis. Ce cap etoit
à l’extrémité d'une petite peninfule , formée par
une chaîne ou prolongement du mont Acamanthus,
nommé dansHefichius. Etienne de Lufignan croyoit
qu’il y avoit eu aufli une ville de ce nom. M d’An-
ville n’a rien trouvé dans l’antiquité qui la lui fafle
admettre. La Martinière dit que c’étoit une ville
épifcopale. Mém. de litt.. tome X X X I 1^ p. 536. Ce
cap eft nommé vulgairement cap Pifano.
ACAMPSIS j fleuve de l’Afie. Il bornoit la
Cokhide à l’oueft, & tomboit dans le Pont-Euxm,
entre VApfarus & YAcinafis. On croit que c’eft
le même qui eft aufli appelle Bathys.
A C A T U C C I , que quelques manuferits portent
A c c a t u c c i , lieu de l’Hifpanie , dans la Bætique.
L’itinéraire d’Antonin l’indique entre Accï & Vï-
nioloe. 1 A C ANNÆ, port fur la mer rouge, félon Etienne
de Byfance , qui s’en tient à cette indication générale.
Ptolemée, en l’indiquant au 82e deg. de longitude',
& 7 de latitude , l’attribue aux Ethiopiens
, & le nomme aufli èp.crcp)ov. Le périple
d’Arian pn fait le nom d’un fleuve, dans la région
où croît l’encens. Ptolemée dit Acançz, 6c
le defigne comme un lieii de commerce.
A CANTHINA , ou A c a n t h i n e , île du golfe
Arabique , félon Ptolemée , qui la place à 68 deg.
30 min. de longitude, & à 15 deg. de latitude fep-
tentrionale.
ACANTHON. On trouve dans Pline ce nom
pour être celui d’une montagne de la Grèce dans
l’Etolie. On en ignore la pofition. Les conje&ures
du père Hardouin, fur le rapport de cette montagne
, avec l’Acanthus qui étoit en Tlirace, me
paroiflent très-foibles. 1
A CAN TH 0 N1T I S , région de l’Afie , dans la
Càrmanie, félon Ptolemée.
ACANTHUS. Plufieurs villes ont porté ce nom,
évidemment formé du mot axctj'ôut. Nonrffculement
il eft probable qu’il fut donné à des lieux entourés
de cet arbriffeau, mais les' auteurs le dîfent formellement.
Au mot PlkclvQoç , Etienne de Byfancè
ajoute; 7roKts AKcLv^ccte , ville entourée
d*épines. I l eft vrai qu’il ajoute que peut-être aufli
ce nom vient d’un certain Acantus, ainfi que le
rapporte Mnafèas ; mais on fait le peu de fond
qu’il faut faire fur ces étymologies , tirées de quelques
noms d’hommes , qui,la plupart n’ont jamais
exifté.'
A c a n t h u s . Cette, v ille , qu’Etienne de Byfance
dit avoir été en Tlirace', fur, ou plutôt comme
l’obfervent fes commentateurs, vers le mont Athos,
eft connue d’une manière plus précife pour fa pofùi
tion , par Pline & Pomponius Mêla. Cette ville
étoit au nord du mont A thos , fur l’ifthme qui
joint cette montagne au continent. Elle avoit à
l’eft le golfe de Strymon. Scymnus de C h io , en
lui donnant l’épithète de ttc/^çLxioç , dit qu’elle étoit
une colonie d’Andriens ( l ) . Selon le même auteur
j on voyoit près de cette ville les traces d’un
foffé de fept ftades , que Xercès avoit fait creufer,.
pour y faire paffer fa flotte, & préferver fes vaif-
feaux du danger de doubler le promontoire Acro-
Athos. Cette opération devenoitd’autant plus aifée,
que la mer forme en cet endroit une petite anfe, qui
rétrécit l’ifthme , & qu’au - delà de fept ftades 9
lès vaiffeaux entroient dans le golfe Singitique.
A c a n t h u s , ville d’Egypte, éloignée de Mem--
phis de 320 ftades. Si l’on adopte la mefure de
ftade égyptien , donnée par M. d’Anville , à
51 toifes j , cela fera un peu plus d e , 7 lieues.
Diodore ,, litt. tome p j, ne donne à cette, diftance
que 120 ftades / ce qui la rend beaucoup plus pe-^
tite, quand on admettroit que Diodore fe fert du
ftade olympique de 94 toifes 7. Je fuis furpris que
M. d’Anville n’ait pas obfervé cette différence
dans fon ouvrage fur l’Egypte. Strabon dit qu’elle
étoit un peu éloignée du N i l , ce qui. eft conforme
à Ptolemée, qui la place , fous le nom de vroxis
kccScov , au 61e deg. 40 min. de longitude , & au
29e deg. 40 min. de. latitude. Ce qui eft à-peu-près
la latitude de Mimet-Rahimé , que le père Sicard
croyoit occuper le même emplacement. M. d’Anville
penfe que c’eft le lieu nommé Dashur, qui
fê. trouve un peu au fud de Sacara..
A c a n t h u s , é toit, félon Etienne dè Byfance,
la fécondé ville d’Egypte qui portât ce. nom. Il y
avoit.auprès, félon ce même auteur, un bois facré,
d’une grande étendue. Les auteurs ji’en. parlent pas-
Qn en retiroit de. la. rétine..
A c a n t h u s , ville d’Atie , félon Etienne de B yfance,.
& placée dans là Carie , fur la prefqu’île
où fe trouvoit la ville dèCnidê. Pline, qui en parle,
dit qü’elle portoit aufli le nom de Dulapolis.
N.B. Je remarquerai queles-anciens ont dit A xeti'-
%a)ç T6Tli% , cïgaL acantfùenne, pour exprimer, à ce
que l’on c roit, une efpècè de cigale qui ne chantoit
pas,. & de-là pour indiquer un muet..
. (1) Dans l’é ition d Etienne de Byfance de Berkellus ;
1694, p. 72 • un c te ces vers de Scymnus-, mais on le?
donne po'tr être di' Marcian -, c’eft une double mcprife
car cet auteur n’a écrit qu’en profe.