prefque que des ruiffeaux. Il faut en Excepter, à
çaufe de fa célébrité, la fontaine Hypocrène.
Les premiers habitans de l’Eubée ne furent que
des Sauvages jufqu’à l’arrivée des Orientaux venus
avec Cadinus, l’an 1 5 ^9,avant l’ère vulgairç. Mais,
en quelques fiècles, ce pays s’éleva à un très-haut
degré de puiffance. Homère, qui probablement
s ’attachoit a décrire les pays tels qu’ils étolent lors
du fiège de Troie, vers l’an 12.40 avant Fere vulgaire,
nous repréfente la Béotie renfermant un affez
grand nombre de villes çonfidérables. Voici corner
nient il en parle dans le fécond chant de l’Iliade.
« Pénélée, Leitus, Arcéfilas, Prothenor & Clo-
v nius commandent les Béotiens, dont les cités font
» nombreufes. Lés uns habitent Hyfie & l’Aulide
» pierreufe, çonfacrée aux dieux Schoenos, Scolos,
*> Etéone, environnée de montagnes, Thefpie,
*» G rai g , Mycaleffe, D ’autres, qui bordent le fleuve
V Harma, habitent Ilefium & Erythrées, Eléon ,
v H y lé , Péteong, Ocalée, la belle ville de Mè-
» deone, Copas, Eutrefis & Thisbé, abondante
v en colombes ; d’autres, Coronée & Haliarte,
» fertile en pâturages, Platée, Giiffa, la fuperbç
» ville d’Hipothèbes. L à , font les peuples qui
*> habitent Onchefte, célèbre par fa forêt eonfa-
t» crée à Neptune : ici les nations qui peuplent
>» Arné, fertile en raifins, Midée, la divine NifTa 5
» enfin, à l’extrémité du territoire, Anthédone»....
Après avoir parlé du nombre de vaiffeaux qui
portoient ces peuples, le poëte ajoute: « les habi-
» tans d’Afplédon & d?Orchomène de M inye ( 1) »».
Enforte que l’on pourroit croire que ces deux villes
formoient des états féparés du refie des Béotiens :
& cette diftin&ion ne peut être fondée que fur leur
puiffance. Pkifieurs de ces lieux ne font connus que
par Homère. Mais dans la fuite, il s’éleva d’autres
villes qui les remplacèrent. On les trouvera à leurs
articles.
La Bèçtie félon Ptolemèef
La defcription que Ptolemèe donne de la Béotie,
Sue paroît fort incomplète. Il ne nomme fur les
çôtes que Aulis , Ifrnenf Fluml : OJlia , Saganeus
,Anthedon, Phocce, (Ætoei Sinus intima. Dans l’inté?
neur des terres, il place This.be, Thefpice, Orcho-
menus, Coronia , Hyampolis , Cheeronia , Lebadia,
Çopee, Aliartus, Plauzoe, Acriphia, Tqnqgra, Tfieboe
£ ce où ce & Delium.
BCEOTII, les Béotiens, peuple grec, habitant
la Béotiç. Qn ne fait pas plus l’originç de ce peuple
que de ceux qui peuplèrent infenfiblemept toutes
les contrées de la Grèce. Selon Paufanias,ils avoient
pris leur nom d’un certain Béotus, fils de la nymphe
Ménaiippe. J’ai déjà parlé du cas que l’on doit
faire de femblables étymologies. En rapprochant
ouelques paffages d’auteurs ançjçns, on voit qu’ils
(?) Traduction d’Homère par Rf. Gin,
dérivoierit l’origine du nom de Béotie du mot gfë é
qui fignifie un boeuf ; mais une petite hifloriette
accompagne toujours cette étymologie. ( Voye^
Etienne de Byfance, Euripide, &c.) J’en infère??:?
feulement l’identité qu’ils admettoient. Mais de cette
origine, qu’ils rendoient fabuleufe, il n’y a qu’un
pas à celle qui paVoît être la véritable. Bo«a., en
ancien grec ayant défigné des lieux arrofês, des
pâturages, il étoit affez naturel de donner un nom
qui participât de cette lignification, à un pays qui
le méritoit à un aufli jufte titre que la Béotie. C’étoit
suffi, d’après le fens de ce mot & de l’air du pays,
moins feç que celui de l’Afrique, que l’on par«
loit avec une forte de mépris de l’efprit épais des
Béotiens.
Ces peuples fe formèrent d’abord de la réuniorf
de quelques autres , tels que les Àonçs, les Tem-
nices, les Lièges, les Hyantes, puis des Phénk
ciens. On dit que pendant quelque temps ils furent
chaffés de leur pays par les Thraces & {es.Pelages;
mais qu’ils y revinrent en-fuite. Cependant, tous
les habitans de la contrée. ne pprtoient pas le nom
de Béotiens, puifque Strabo.n diftingue les Orcho-
ménrens, quoique la ville d’Orchomène fut corn»
prife dans le pays qui porta le npm de Béotie. ( Voyez
Bé o t ia . ' *
On peut croire que les rois de Thèbes régnoient
au moins fur une grande partie de tous les Béo*
tiens. Après Pexp.ulfion des rois, ils établirent un
gouvernement républicain dont lçs principaux ma*
giftrats étoient le Stratèges, les Béotarques> & les
Polémarquès.
Le ftrategos, pu préteur, étoit toujours, choifl
entre les beptarques, & ion autorité ne çluroiç
qu’un an.
Les béptarques dévoient affifter le préteur de
leurs avis, & commandoien.t fous lui. Ils formoient
la cour füprême de la nation pour les affaires ipi-*
litaires ; le préteur ne pouvoir rien faire contre feu»
fentiment. On n’eft pas d’accord fur leur nombre
Ils avoient auffi part au gouvernement civil, de®
là leur venoit le nom de béotarquss ou gouverneur,
de la Béotie. Ils étoient élus tous les. ans,
Les polémarquès étoient, ainfi que lçur nom le
défxgne , chargés des affaires militaires.
Outré ces magiftrat?, il y avoit quatre confeib *
dans lefquels réfidoit toute l’autorité de l’état. Ces
confeils étoient corn pofés des députés de toutes
les villes de la Béotie, & 'leur approbation hoit
néceffaire pour déclarer la guerre, faire la paix ,
conclure des alliances, &c. Paufanias nous a|prend-
que l’affemblée générale des Béotiens fe dans
un temple de Minerve Itonienne (a). Al »
fa) Ce temple, fitué entre Alacpmen & /?rouée ,
marqué fur Fexce'.lente çarte de M. d’Àvl*'e* Je l’aï
indiqué auffi fur celle de la ^rè ce‘, mo_U atlas,
Paufanias prétend que ce furnom de la ‘M* venoit
dltonuS, fils d’Apiphiélyoft, - ^/7ft
T«» E 1 hiitoxr«
rhiftoire des Béotiens fe trouve n’êtrë réellement
que celle des Thèbains & des habitans dés prinr
eipàles villes de la Béotie.
BEPARA, petite ville de Thrace, du nombre
des fortereffes élevées par Jufiinien, félon Pro-
cope.
BEPYRRHUS, nom d’une montagne confidé- ;
rable de l’Inde, à l’oriônt du Gange, felôri Pto- .
lemée.
BER : ce mot hébreu n’appartient à la géographie
que parce qu’il entre dans la compofxrion d’un
affez grand nombre de noms de ville hébreux. Il
.fignifie puits. Et comme dans certaine partie de la
Méfopotamie & de la partie orientale de la Palestine,
fàifant.partie de l’Arabie, un puitSj eff un
avantage précieux, les premiers habitans de ces
pays avoient creufé ces puits & y avoient fixé
leur établiffement, devenus, avec le temps, des
villes qui furent défxgnées par des noms réunifiant
le mot puits (Ber) à celui du propriétaire, ou à
,un nom pris de quelque cirçonftance.
Le mot Beruth, qui fe rencontre auffi dans celui
de plufieurs villes, a la même origine ; c’eft , en
hébreu, lé plurier de Ber,
BER A, nom d’une ville qu’Eufèbc place à huit
milles vers 1* nord d’Eleutheropolis.v
BERABÆ, nom d’une ville dë FInde, au-delà
du Gange, félon Ptolemèe.
BERABONA ( Barabon), Ptolemèe fait mention
d’nne ville de ce nom ; il la place dans FInde,
au rdelà du Gahge* Elle étoit fituée au, fiid de (
Sada.
BERACUM, lieu dont on ne fait que le nom; il |
en eft parlé dans le code, l. 7, lit. 19.
BERAMBE,ville deTAfie, dans la Babylonxè,
félon Ptolemèe. .
BERANENSIUM CÏVITAS, ville de la Gaule
Aquitanique, dans là Pôpulaxiie, félon le livre des ;
dignités de l’empire, cité par Ortélius. Mais il !
paroît que ç’eff une faute de copifte, & que ce
mot eft'pour Benehartium Civitas.
BERBIANI, nom d’un peuple .qui faifoit partie !
des Sclavons feptentrionaux. Ils étoient tributaires
des Ruffes, félon Gonftantin Porphyrogénète.
BERBIS, c’eft, félon Ptolemèe, le nom d’une
ville de la baffe Pannonie.
BERCETESIUS, nom d’uiie montagne 'de -la
Grèce, dans la'Màcédôirie, félon Ptolemèe.
ÉERCETUM (Bercetoy^ ville d’îtalie', dans le |
pays occupé originairement, par les Boïens. Mais
cette ville paroît n’appartenir qu’au înoyen âge.,
Voye1 Cluvier.
BER CORATES , ou -BERCOCÀTESy cai* le fe- i
cônd; .nom fe'.lit dans le Pline 'dpiR. Hardouin , :
& le premier, dans l’édition de Dalechamp. Ce!
. peuple eft un de ceux que nomme Pline. Voici!
Géographie ancienne
c-e que dit ?à de fojet M. d’Anville : « il faut être
»> prévenu que Pline nomme, dans l’Aquitanxe,
» plufieurs peuples qui paroiffent avoir été de peu
>» de çonfîdéfàtion, & dont il eft difficile de trouver
»» l’emplacement. M. de Valois remarque que le
» nom de Bifcaroejfe, qui eft un bourg dans le
». diftrift de Boni, fur la frontière du petit pays
» de. Bueh (au midi du pays de Médoc), répond
» affez à celuude Bercorcates, & il y eft plus con-
n forme en lifànt Ber corates ou Ber cor rates ». ( Notice
de la Gaule. )
I BERDIGUM F L A V IUM , nom d’une ville de
l’Hifpanie, dans l’Afturie, félon Ptolemèe.
B ERDR IG E I, les Berdrigéens, peuple d’Afie
que Pline place dans la Margianë.
BERE, ville de l’Arabie déferte, félon Ptolemèe.
Be r e , lé même géographe met une ville de cp
nom dans l’Indç, en-deçà du Gange.
BERECYNTES, les Berecyntes, peuple d’Afie
que Strabon place dans la Phrygiè ; il avoit pour
capitale Berccyntia. •
BERÈCYNTIA , nom d’une ville de l’Afie
minêurë, dans la Phfygie, félon Etienne de B y fance.
B e r e c y n t ia r e g io , contrée de FAfié , vers
le fleuve Sangar , félon le même géographe;
BERECYNTHIUS TR A C TUS , canton del’Afie
mineure, dans la Çarie, félon Pline. ,
BERECYNTIUM CASTE L LUM , place forte
de l’Afie mineure, dans laPhrygie. Vibius Sequefter
la place fur le fleuve Sangaris.,,.
BERECYNTUS Wu B e r e c y n t iü s m o n s , montagne
de FAfxe mineure, dans la Phrygie. Elle
étoit confaerée à la mère des dieux, félon Servius.
B ER EG AB A , nom d’un défilé de la Bulgarie ,
fèîoft' Cêdrène , cité par Ortélius.
BEREGRA, ville d’Italie, dans le Picenum, à
peu de diftance au nord $ Interamna.
B EREGRANI , peuple dé Fîtalie, dans le Pi-
céntin, félon Pline. C ’étoiènt les habitans de la
ville précédentè. .
BERENICE, ville de la Thrace, dont fait mention
Etienne de Byzance.
B érénic e , ville de l’Afie mineure, dans la Ci-
licie, félon'le même géographe.
BERENICE, vu Pe l l a , ville de l’Afie, dans la
Céléfyrie ; félon Etienne dè Byfance.
BERENICE , ville, maritime d’Arabie. Elle étoit
. fitijèe. au rond de la mer Rouge, entre le promontoire
d’Héroopolis, & celui de Strobile, félon
Pomponius Mêla. Jofeph parle de cette ville à
l’occafion de la flotte de Salomon, & dit que cette
ville 11’étoit pas-loin.ff’Æ/.m<z. Il a paru à M. d’An-
, ville que «’étoit la même qu'Afiongaber.
• B é r é n ic e , y ille d’Egypte fur la mer Rouge.
-Elle: fut fous les. Ptolemées un port très-fréquenté a
R r