
Delà le grand crédit que s’acquirent leurs Mages.
Torique Alexandre entra dans Babylone, il trouva
des obfervations dont l’époque fe rapporte à l’an
1000 avant J. C. Les leçons, & en général toute
ei'pèce d’enfeignemens paffoit chez eux des pérès
aux enfans. Comme ils réulîifToient très-bien dans
la fabrication des étoffes, & dans les ouvrages faits
à la main, leurs manufa&ures étoient eftimées.
11 y avoit parmi les Babyloniens trois tribus qui
ne vivoient que de poiffons. Quand ils les avoient
■ pêchés, ils les faifoient fècher au foleil, les
broy oient dans un mortier, & les paffoient enfuite
à travers un linge. Ceux qui vouloient en manger
en faifoient des gâteaux, ou les faifoient cuire
comme du pain.
Révolutions hijloriques. Je ne dirai rien ici de la
partie de l’hiftoire de ce royaume que l’on appelle
premier empire de Babylone. En fuppofant vrais les
règnes des premiers defcendans de Nimbrod, & des
princes Arabes qui leur fuccèdèrent, comme on n’en
connoît aucun détail, il eft inutile d’en'parler. Le
royaume des Babyloniens, éteint par Ninus ( Voy.
B article A s s y r i i ) , étoit demeuré fous la puiffance
des rois d’A fiyrie, jufqu’à la révolte d’Arbacès &
de Bélefis, qui travaillèrent conjointement à détrôner
leur fouverain. Diodore (/.//) dirqu’à la
mort de ce prince la puifTance de Bélefis s’accrut
confidérablement, parce que, fous prétexte d’un
voeu, il obtint d’Arbacès, maître de Ninive, la per-
miffion d’emporter les cendres du palais deSarda-
napal ( r ) , dans lefquelles il y avoit une grande
quantité d’or. Le refte de l’hiftoire de ce prince ,
rapportée par Nicolas de Damas, tient un peu de
la fable.
L ’hifioire des Babyloniens eft fort obfcure jusqu’au
temps de Nabonaffar, dont le règne commencé
en 747 av. J. C. fait une époque lumineufe
en chronologie par les foins qu’il donna à l’aftrono-
mie & par l’ère qui porte Ton nom.
Nabopolaftar (6 26 ) étant monté fur le trône,
entra en alliance avec Cyaxare, roi des Mèdes,
& concourut à FafFoibliflement du royaume de
Ninive.
Nabuchodoflofor-le-Grand (605) acheva la ruine
de ce royaume. Il ravagea enfuite la Galilée, la Pa-
leftine, affiégea& prit Jérufalem; & enfin, après
un très-long fiège, prit la ville d eT y r , abandonnée
par Tes habitans qui s’embarquèrent. De retour à
Babylone , il s’occupa des embelliffemens de cette
grande ville.
Nabonid ou Labynit (555), le 3e de Tes fuccef-
feurs, eft appelé dans l’écriture Baltafàr. Il eut guerre
contre les Perfes & les Mèdes. Leur armée, conduite
par Cyrus, ayant trouvé moyen d’entrer dans
Babylone, s’empara de cette ville. Le roi fut tué
(1) V o y ez , pour la mort de ce prince, les articles
T arse & Ak chiade.
en fe défendant. Ainfi finit le royaume des Babyloniens
l’an 536 av. J. C. C ’eft de cette époque que
l’on commence à compter l’empire des Perfes
( Voye{ ce nom ).
BABYLONIA, la Babylonie. La contrée d’Afiè
qui portoit ce nom, qu’elle avoit reçu de l’ancienne
ville de Babylone, s’étendoit fur le Tigre
&• l’Euphrate, entre la Méfopotamie au nord, &
le golfe Perfique au fud. Elle avoit à l’oueft une
portion de l’Arabie déferte, & à l’eft la partie de la
Perfe appelée Sufiane. On l’a quelquefois défignée
par le nom de Chaldcea, ou Chaldée, quoiqua la
rigueur ce nom ne dût être donné qu’à la partie la
plus près du golfe.
Je bornerai donc à l’eft la Babylonie parle Tigris
ou Tigre, jufqu’à la mer, en l’étendant à l’oueft un
peu au-delà de l’Euphrate. Au nord, ou plutôt au
nord-oueft, il y avoit eu autrefois un retranchement
que l’on nonimoit Murus Semiramidis, ou mur
de Sémiramis, parce que l ’on en attribuoit là conf-
truélion à cette reine. C ’étoit dans cette étendue
de terreinque fe trou voient les divifions fuivantes ;
favoir, celles de Mejfene, de Satacene, Ancobaritis ,
Babylonia & Chaldcea : les deux premières fe fuccé-
doient du nord au fud dans la partie orientale.
Les fleuves de ce phys étoient donc le Tigris à
l’eft & l’Euphrates à l’oueft.
Le Tigre ne comménçoit à arrofer les terres
de la Babylonie qu’eri touchant au mur de Sémiramis,
où fe trouvoit la ville d’Opw,.appelée aufli
Antiochia, defcendoit par le fud-eft, retevoit à fa
droite le canal fur lequel étoit Sitace, recevoît peu
après à fa gauche le fleuve Delas, & paffoit entre
les villes de Ctéjîphon à l’eft & de Seleucia à l’oueft,
& à Coche qui étoit au même lieu. En continuant
fon cours il fe rendoit -à Akula, à Aracca, à Apa-
mia , à Charax, & enfin à la mer, fous le nom de
Pajiùgris. On retrouvoit encore dans cette partie
des terres nommées Mejfene.
L’Euphrate comménçoit à arrofer la Babylonie,
vers la ville d'Is & Cunaxa, lieu célèbre par la bataille
de ce nom. Il remontait vers le nord-oueft
jufqu’à Macepratta, d’où il alloit par le fud-eft prendre
un cours à-peu-près parallèle à celui du Tigre.
Il arrofoit fur fa route Befechana, Sippara, Perifa~
boras, Neapolis, MaJJîce, enfin Babylone qu’il cou-*
poit en deux parties,, puis Nilus, Borjippa, Sur a ,
Orchoe, & Teredon.
On fait que dans l’antiquité les bouches de l’Euphrate
& du Tigre étoient très-diftinéfes : actuellement
l’Euphrate fe joint au Tigre à Rorna, répondant
à l’ancienne Apamia.On fait aufli que ce furent
les Orcheni ou habitans d’Orchoe,qui donnèrent lieu à
ce dépériffement dé l’Euphrate en le dérivant fur
leurs terres pour y porter l’arrofemefit.
Mais comme ce pays eft fort uni ,;on avoit pratiqué
plufieurs canaux pour la facilité des arrofemens
& des communications. Le plus feptentrional eft
nommé par Pline Narraga; il établifloit la gommufcîeation
de l’Euphrate & du Tigre, à partir de la
Ville de Sipara. Un autre s’ètendoit depuis Péri S arboras,
jufqu’au Tigre parallèlement au précédent.
Un autre partant de Neapolis étoit nommé Nar
Sures, Enfin le plus confidéralffe de tous &. qui eft
cléfigné par le nom de Fojfa regain. , FLuvius reguin,
ou fleuve royal, s’ètendoit-depuis MaJJice fur l’Euphrate,
iufqu’à Seleucia fur le Tigre (1).
Les pluies* félon Hérodote, n’ètoient pas fréquentes
dans la Babylonie. L’eau du fleuve, dit
cet auteur, y. nourrit la racine du grain & fait croître
les moiffons, non point pour le Nil, en fe répandant
fur les campagnes, mais à force de bras & par
le moyen de machines propres à élever l’eau : car
ce pays, comme l’E gypte, eft entièrement coupé de
canaux, dont le plus grand porte des navires. Il
regarde le lever d’hiver, & communique de l’Euphrate
au Tigre. De tous les pays que nous con-
noiffons, c’eft, fans contredit, le meilleur & le plus
fertile en bled. Il n’y vient pas de figuiers, de vigne,
ni d’oliviers ; mais en récompenfe la terre y eft fi propre
à toutes fortes de grains, qu’elle rapporte toujours
deux cens fois autant qu’on y a femé, & que dans
les années où elle fe furpaffe elle-même, elle rend
trois cens fois autant qu’elle a reçu. Les feuilles
du froment & celles de l’orge y ont bien' quatre
doigts de large. Le fefame & le millet' y viennent
auffi bien mieux qu’ailleurs. Les Babyloniens ne
fe fervent que d’huile de fefame. La plaine eft cou-
verte.de palmiers.La plupart portent du fruit; on
en mange une partie, & de l’autre on en tire
du vin & du miel. Ils les cultivent de la même manière
que les Grecs cultivent les figuiers.
Ce pays, après'avoir été long-temps le centre du
vafte empire de Babylone, conferva encore longtemps
de la célèbriré à caufe de Babylone fa capitale.
Cette ville même avoit perdu fa gloire depuis
la fondation de Séleucie, que le pays continuoit
encore à être très-fréquente. On fait que la ville de
Ctéfipiipn, bâtie par les Parthes,. fur le bord du
Tigre oppofé à celui où étoit Séleucie, caufal’àf-
foibliffement de cette dernière (2 ), qui eft aétuel-
lement oubliée dans le pays, la feule ville de Bagdad
y occupant un rang confidérable.
V illes de l a Babylonie , selon Ptolemée.
Bilbe.
Didigua.
Gunda.
Batracharta.
Thalatha.
Altha.
Teredon.
(1) On retrouve encore les traces de ces canaux. Voye\
le mémoire de M. d’Anville, tom. 2.8 ,p. 246 des mémoires
de littérature.
(2) Ce font les reftes de ces deux villes que les Arabes
nomment actuellement al moddin, ou les deux villes Bagdad
eft un peu plus au nord.
Idicara, .
Duraba,
Thaccona».
ThelbencanCi
Babylon.
Vol ge fia,
Barfita.
Beana.
Chuduca.
Phumana.
Ciafa.
Berambe*
Orchoe.
Beththana.
Theame..
Sorthida.
Iamba.
Rhagia.
Chiriphi.
Rhatta.
B A B YR SA , place forte de l’Arménie majeure;
dans les montagnes, auprès d’Artaxate, & ’ où l’on
gardoit les tréfors de Tigrane & d’Artabaze. Il eft
fait mention de cette place par Strabon.
BABYSENGA, ancienne ville de l’Inde, au-delà
du Gange, félon Ptolemée.
B AB Y T A C E , ville de l’Afie qui étoit fituée fur
le bord-feptentrional du Tigre, lelon Pline. C^re
ville eft mife dans la Perfe par Etienne de Byfamrè.
On a dit que les habitans de cette ville avoient
pris l’or en horreur, & que, dans là crainte d’être
corrompus par fon ufage ou même par fa vu e , iis
enfouifîbieat en terre celui qui leur tomboit entre
les mains. , - '
B A C A , nom d’un village de la Paleftine, qui
fervoit de bornes entre les Tyriens & la Galilée,
félon Jofeph. Il eft nommé Bàtatha par Egéfippe.
B a c a , nom d’une place forte qui fut enlevée
aux Perfarméniens par Emmanuel Comnène, félon
Nicétas, ou le continuateur de Glycas. Ortèlius.
B A CA L IT IS , nom d’une contrée de l’Ethiopie
fous l’Egypte, félon Ptolemée.
B A CAN AR IA , fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Mauritanie Céfarienfe, lelon la notice épifcopale
d’Afrique.
B A C A R E , ville de l ’Inde, fituée fur le bord du
Gange, félon Ptolemée. Les interprètes de ce
géographe lifentBARACE.
BÂCASCAMI, petite ville ou bourg de l’Arabie
heureufe, qui appartenoit aux Zamaréniens, félon
Pline.
BACASIS, ville ou bourg de l’Hifpanie Tarra-
gonnoife. Il appartenoit aux Lacétains, félon Pto r
lemée.
B A C A TÆ , les Bacates, nation d’Afrique que
Ptolçinée place da^s la Marmariquc.
Du côté du T ig re ,
relevant d’Apamée.
B A C
?>
D u côté de l’Euphrate.
} Vers le Baarfares.
Vers les marais St
l’Arabie déferte.