
matière que j’allois livrer à l’impreffion , & croyant, par cette économie de citations,
réduire le tout en un volume , j’ai commencé par en retrancher la plus grande partie. Je
ne les ai laiflfées qu’autant que j’en avois befoin pour appuyer une opinion nouvelle,
ou juftifier l’adoption du fentiment d’un auteur préférablement à celui de quelque
autre. Je me borne donc à dire que j’ai mis à contribution tous les auteurs claffiques
de l’antiquité , les petits géographes, les différons itinéraires anciens , & enfin ceux
des modernes qui fe font occupés de recherches fur la Géographie ancienne.
N , B. On ne fera paS furpris, fans doute, de trouver dans^ce diélionnaire toute la nomenclature en
langue latine ; il n’y a que les perfonnes auxquelles cette langue efl abfolument étrangère, qui euffent
pu defirer avoir la nomenclature en françois. Mais on fent bien que cet ouvrage étant particuliérement
defliné à la lefture des.auteurs grecs ou latins, il étoit indifpenfabie d’y écrire les noms tels qu’on les
trouve dans ces auteurs. Au lieu qu’ils perdent toujours confidérablement à être francifés.. Cependant, en
faveur de ceux qui prèféferoient trouver Gaule au lieu de G allia, ÔL Grèce au lieu de Gracia, &c. je fuis
déterminé à donner à la fin de L’ouvrage, une table alphabétique des noçts françois avec le noni
latin à 'c ô té , le nom moderne quand je le pourrai, & le numéro de la. page où ils fè trouvent ; mais
c’eft toujours en fuppofant que je ne ferai pas_ contrarié par l’abondance de la matière du corps de
l’ouvrage.
>
A B A A B A
A a R , (FA a r .) rivière donfidérable cher les
Helvétiens. Dom Martin la cite comme appartenante
à. la Gaule. M. d’Anville n’en fait aucune
mention. On ne peut douter que cette rivière ne
fut connue\ mais peu d auteurs 1 ont nommée.
AAR A SSUS , ancienne ville de l’A fie mineure,
dans la Pifidie ; Strabon , Hv. 12 , en en parlant ,
cite Artémidore. M. d’Anville ne lui a pas affigné
de place fur fa carte. . .
A B A , que l’on trouve aufli /écrit Ab a , ville
de la G rè ce , dans la Phocide. Cellarius, en la
plaçant près de BHélicon, la met enBéotie ; ce
qui n’efi pas conforme à l’antiquité. M. d’Anville
la place à l’eft' du Parnaffe, & même à Beft du
Cephiffus, qui, fur fa carte, coule entre cette
montagne & la ville.
Les habitans d’Aba prétendoient que leur ville
avoir été fondée par un certain Abas , originaire
d’Argos, & fils de Lyncée & d’Hypermneftre,
fille de Danaiis. . • > ' ,
Cette ville avoit été anciennement dédiée à
Apollon, & ce dieu y avoit un riche temple ,
qu’Etienne de Byfance cro-yôit plus ancien que
f celui de Delphes. Et comme chacun de ces anciens
. temples avoit prefque toujours fon oracle, celui
à’Aba étoit devenu célèbre de bonne heure. Hérodote
le met au nombre de ceux qui furent consultés
par Créfus, témoignage non équivoque de
fa célébrité,, qui ne pouvoir que s’accroître par cet
hommage d’un roi puiliant. Abcz ou Abes fut prife
dans la deuxième guerre facréc par les Phocéens ;
mais elle ne relia pas long-temps en leur pouvoir.
Ce temple fut d’abord brûlé par les Perfes à leur
arrivée dans la Grèce ; il le fut une fécondé fois
par les Thébains. Les Romains fe conduifirerit
avec bien plus d’égard pour le dieu proteéleur de
cette v ille , puifque en fon honneur ils rendirent
la liberté à fes habitans.
L’empereur Adrien dédia un nouveau temple à
Apollon allez près de l’ancien, mais moins vafle.
; Les habitans Bornèrent de-ftatues anciennes. Apol-
f Ion , Diane & Latone y étoient repréfentés en
bronze & debout. Le théâtre & la place publique
^à’Aba étoient, félon Paufanias , d’un goût
très-ancien. InPhoc. I. io 3 c. 3$.
A b A : félon Hérodien , cité par Etienne de B y fance
, il y avoit une 'ville de ce nom dans la
p Carie.-
A B À CÆ N A ou A bacænum , ville de la Sicile
, au fud de Tyndaris , dans la partie du nord-
| eft. Il paroît quec’eft la même ville que l’Anonyme
! de Ravenne nomme Abacagna. Il n’en .refie au-
r cuns veftiges.
A ba cæ n a , ville de l’A f ie , dans la Médie,
félon Ptolemée , qui la place au degré de
latitude, & auj^$e 30 minutes de longitude.
Géographie ancienne.
A b A C Æ n A , ville de l’Afie mineure , dans la
C arie , félon Pline..
A B Æ ou E b a . Ce dernier efl plus conforme
au grec; de Ptolemée. Voye{ ce nom. Cluvier dit
qu’il foupçonne que c’eft peut-être la même qu’Etienne
de Byfance nomme Abas. Je ne trouve
pas, dans cet auteur, de ville de ce nom appartenante
à l’ Italie.
A BÆR A , ville de l’Arabie déferte , félon Ptolemée
, qui la place au 71e degré de. longitude, &
au 30e 45 minutes de latitude. Cette orthographe
efl conforme à l’édition de Montanus, de 16 op
Le texte, inféré dans les petits géographes, porte
Oboera, & cette leçon a été préférée par d’habiles
auteurs.
A B A L A , ancienne ville de l’Ethiopie ; Pline
en parle, l. d , c. 2p._
A b a l a , ancien port de l’Italie, entre la Sicile
& le promontoire Coccinum. Selon Appien, Bel.
civil. l. s > ce promontoire doit être le même que
celui qui portoit le nom de Cocintum, au fud du
golfe Scylaceum. M. d’Anville n’affigne pas l’emplacement
.d’Abela fur fa carte.
AB ALLO , ( Avalon. ) il efl parlé de cette ville
dans l’itinéraise d’Antonin. Elle é toit, chez les
Eduens , au nord dans la Première Lyonnoife , fur
la voie qui conduifoit de Bibrable à AntïJJiodurum0
ABALUS , île de la mer germanique dont
parle Pline, /. ^7, c. 2. Elle étoit à une journée
au-delà du bras de mer , nommé Mentonomon, le
long duquel habitoient les Guttones. Selon Pline ,
la mer jettoit de l’ambre gris fur le rivage de cette
lie. O r , comme il s’en trouve encore fur les côtes
que baigné la mer Baltique, vers l’embouchure de la
V iflule, 011 ne peut guère douter que ce ne fût
dans ces parages que le trouvoit l’ile Abalus.
A B A N A , rivière d’A lie , dans la Syrie de Damas.
L’Anonyme de Ravenne la nomme Bana ;
& les Septante , Amana. Saint Jérôme , qui la
nomme Abana, dit qu’elle coule à Damas : elle
efl nommée , par Eufèbe , Abena. On ne retrouve
point à préfent ce nom ; & Damas , qui efl au bas
des montagnes, voit couler au pied de fes murs
quelque torrent, dont un peut avoir porté ce
nom. On en connoît un autre qui portoit le nom
de Chryforroas. D’ailleurs , ce mot d’Abana n’étoit,
en quelque forte , qu’une épithète, & fignifioit
pierreux. Les Rabbins lifent Amana. Il efl nommé»
dans le quatrième Livre des rois, p. 12 , par Na-
hamàn, officier du roi de Syrie. C ’étoit un des
torrens qui, tombant de BAnti-Liban , arrofoit les
environs de Damas, fe jettoit dans un petit lae
près de cette ville.
A BANHUS, A b a n a , A s t a p u s , ces diffé-
rens noms paroiffent avoir été donnés à une même
rivière que les anciens difoient contribuer t par