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Ptolemée place suffi un lieu qu’il nomme Camane,
& qui doit être le même.
CAMMU NII, peuple que Cluvier place au nord
de l’Italie, entre les Euganei.
CAMOENARUM LUCUS, nom d’un bois | dans
le voifinage de Rome, à la porte Capène. La fontaine
d’Egérie étoit au milieu de ce bois, félon
Tite-Live & Ovide. Ortélius penfe que c’eft le
même que Egeria Lucus, que Servius place auprès
d'Aricia. Tite-Live ( L. i , c. 21 ) , dit qu’il fut con-
facré par Numa, parce que c’étoit en ce lieu qu’il
recevoir les confeils de la nymphe Egérie.
CA M O N , lieu de la Paleffine, dans la demi-
tribu de Manaffé, au-delà du Jourdain.
C ’eft dans ce lieu que mourut & où fut enterré
Jaïr de Galaad, l’un des juges d’ifraël.
Jofeph parle de ce lieu, qu’il met dans le pays de
X^alaad.
C ’eft vraifemblablement le même lieu dont parle
Polybe, & qui fut pris par le roi Antiochus.
GAMPÆ, ville de la Cappadoce, dans le département
de la Cilicie, félon Ptolemée.
C AM P AN I, peuple de la Grande - G rèce, en
Italie, habitant la Campania. ( Voye£ ce mot. )
CAMPANI A , la Campanie. Cette province a ,
de tout temps, été regardée comme la plus agréable
6c la plus fertile de toute l’Italie : elle eft fouvent
défignée dans les écrits des anciens par les noms
de Regio Félix. Strabon, L. v , en en parlant, difoit :
ireflov ivS'cup.oVëÇTo.Tov rav ctTcivreav , c ’eft-à-dire,
pays qu'aucun autre n égale pour la fertilité. Et-Cicéron,
pénétré de la même idée, difoit : Campanus Ager,
orbis terrapulcherrimus. Florus, en s’étendant un peu
davantage fur les avantages de la Campanie ( L. 1 ,
c. x v i ), dit : omnium non modo Itaïïa fed toto orbe ter-
rarum pulcherrima Campania plaga eft, nihil mollius
calo : denique bis floribus vernat nihil uberius folo : ideo
liberi Cererifque certameri dicitur. Les modernes qui
ont parcouru ce beau pays en font encore la même
peinture. Il faut obferver que les anciens que
je viens de citer n’y connoifloient pas l’aâion
du feu dans les entrailles du Véfuve. On n’en con-
fervoit aucun fouvenir. Si l’infpeâion du local
pouvoit en donner quelques indices,ils ne faifoient
qu’attefter des événemens anciens que l’on ne
croyoit pas devoir fe renouveller jamais. On verra
ce que Strabon difoit du V é fu ve , au mot V e-
su v iü s Mons.
La Campanie formoit donc la plus belle partie
de la Grande-Grèce. Elle s’étendoit du nord-oueft
au fud-eft, le long de la Méditerranée. Elle avoit
au nord-oueft, le Latium; au fud-eft, la Lucanie;
& , dans le fens parallèle à la Méditerranée, une
chaîne de montagnes, qui la féparoit du Samnium.
On prétend que ce fut d’après la beauté de fes
campagnes, qu’on lui donna le nom de Campania.
C ’étoit en Campanie que fe trouvoit, au mont
Mafficus, le territoire de Falerne, fi renommé par
fon excellent vin. Les environs de Baia & de
Puteoli étoient célèbres par la beauté des fîtes, la
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commodité des bains, & par les ftiperbes maîfons
de campagne que les Romains, devenus très-voluptueux
fur la fin de la république, y avoient
fait bâtir à grands frais.
Les principales montagnes de la Campanie étoient
les monts MaJJîcus, le Gaurus & le Vejuvius, dont
je parlerai à leurs articles. Les lacs principaux
étoient Y Av émus & le Lucrinus; les fleuves le Savus,
le Fulturnus, le Clams (1) & le Silarus, qui la féparoit
de la Lucanie.
Outre Capua, qui en étoit alors regardée comme
la capitale, on y trouvoit, comme villes aflez con-
fidérables , Cajinum, Venafrum , Sueffa Aurunca ,
Teanum Sidicinum, Cajilinum , Atella, Neapolis ,
Acerra, Nuceria , Surrentum, Salernum, Picentia.
Les autres fe trouveront à leur article.
Le périple de Scylax n’y place que deux villes
grecques, Cyme & Neapolis.
CAMPESTRES CIR CÂ JERUSALEM. C ’eft
par ce nom que Nehemias défigne les campagnes
des environs de Jérufalem , & dans lefquelles les
chantres du temple s’étoient bâti des habitations.
(Nehem. c. x u p v . 28.)
CAMPESTRIS MO A B , lieu du pays des
Amorrhéens, où campèrent les Ifraélites avant de
palier le Jourdain.
CAMPI CANINI. Ces champs appartenant à la
Rhétie, s’étendoient de chaque côté de la partie
feptentrionale du lac Verbanus. C ’étoit un des paf-
fages par lefquels plufieurs des peuples fepten-
trionaux fe jettèrent fur l’Italie.
C am p i D am a s c e n i , les campagnes de Damas.
Ces champs, félon le livre de Judith (c. 1 1 , v. 27),
furent ravagés, ainfi que beaucoup d’autres, par
l’armée des Aflyriens, que commandoit Holo-
pherne.
C am p i D iOMEDIS, ou les champs de Diomèdes.
Les anciens avoient donné ce nom à une petite
contrée de l’A pulie, fituée entre YAufidus & le
Cerbalus. Les villes de Canujium & à\Herdonea
étoient, la première vers l ’e ft, la fécondé vers
l’oueft, à l’extrémité de ces champs , dont les
bornes d’ailleurs n’étoient pas bien déterminées.
Cette dénomination étoit une fuite du préjugé où
l’on étoit, que Diomède, au retour de la guerre
de T r o y e , étoit venu s’établir dans ce pays.
C a m p i I d u m æ . On trouve cette expreffion dans
le premier livre des Macchabées, v. i f , pour indiquer
un des lieux où Judas, l’un des capitaines
de cette famille, pourfuivit les ennemis après les
avoir battus. Les critiques croient qu’il faudroit
lire Campi Judea, leçon confirmée par le manuf-
crit grec alexandrin.
C a m p i Jé r ic h o . Ces campagnes, qui appar-
tenoient à la Paleftine, étoient de l’autre côte du
Jourdain, en face de celles de Moab. Ce fut les
(1) Qu’il ne faut pas confoadre avec le fleuve de même
nom en Etrurie.
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premières terres dont les Ifraélites fe mirent en
poffeffion ; peu après ils prirent la ville de Je*-
richo.
C ampi L apidei. Strabon nomme ainfi une campagne
de la Gaule, vers l’embouchure du Rho-
danus, à environ cent ftades de la mer. Il ajoute
qu’elle étoit pleine de cailloux, au*defloiis def-
quels l’herbe croît allez abondamment pour nourrir
le bétail, & qu’au milieu, il y a de l’eau des falines
& du fel. Pline, &c. en font auffi mention. C ’eft
aujourd’hui la Crau.
C am pi Ma c r i , lieu de la Gaule cifpadane.
Strabon & Tite-Live en font mention.
C ampi Magni , nom d’un lieu de l’Afrique «
dans les environs de Carthage. Selon Tite-Live,
Afdrçibal & Syphax y furent battus par Scipion ,
qui commandoit les Romains.
C am pi Ma sph a . On nommoit ainfi ( Jofué,
c. x i ,v . 3 & 8 ) une vafte plaine fttuée à l’orient
du Jourdain, au pied du mont Hermon.
C am pi Me d a b a , cette-campagne étoit fituée
à l’eft du Jourdain : elle s’étendoit depuis Medaba
jufqu’à Dibon, dans le partage de Ruben.
C am pi Mo a b , campagnes de la Paleftine, fituées
en-deçà du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho. Ce fut
le lieu de la dernière ftation des Ifraélites dans
leur route de l’Egypte à la Terre promife. Elles
avoient pris leur nom des Moabites , auxquels
elles avoient appartenu & fur lefquels elles avoient
été prifes par Sehon, roi des Amorrhéens. Les
Ifraélites les enlevèrent à ce dernier. Ce fut
dans ces vaftes campagnes, que Moïfe parla pour
la dernière fois aux Ifraélites ; & c’eft de-là que
les Ifraélites partirent pour paffer le Jourdain &
entrer dans la terre ,de Chanaan.
C ampi Ph a r am , ces campagnes étoient fur les
confins de l’Arabie Pétrée.
C am pi R a u d i i , champs de l’Italie, chez les
ïnfubriens, vers le nord-oueft de Milan. Vel. Pa-
terculus eft le plus ancien des auteurs qui en aient
parlé. On lit dans Aurélius Viâor, que Marius défit
les Teutons dans la Gaule, près d'Aqua Sextia
( Aix ) , & les Cimbres, en Italie, dans les champs
raudiens.
C am pi Sennàar , pays fitué entre l’Euphrate
& le T igre, dans le lieu où fut bâtie la ville de
Babylone.
C ampi Sy l væ , les champs de la Forêt. David
fe fert de cette expreffion dans le verfet 6 du
pfeaume 131. Il dit que c’eft dans ce lieu que Dieu
vouloit avoir un temple. Les traduâeurs ( bible
Avignon ) , ajoutent la forêt du mont de Moria. O r ,
comme le montde Moria étoit auprès de Jérufalem,
on défigne donc par cette forêt, l’emplacement qui
fut depuis occupé par le temple.
C am pi T an eo s , les champs de Tanis. Il en eft
parlé au pfeaume 7 7 , v. 12 & 43. David y rappelle
les merveilles que Dieu a opérées pour les Ifraélites
dans la Baffe-Egypte.
C amp* T iberi^ni , champs entre Tibur & le
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Tigre. Ils furent mefurés par Tibère Céfar. Frontia
en parle dans fon livre des colonies. -
C ampi V epteres , ancien nom d’un lieu de
l’Italie, dans la Lucanie.
C AM P O N I , nom d’un ancien peuple de la
Gaule aquitanique, félon Pline. Cet auteur le met
au nombre de ceux qui étoient fubordonnés à un
peuple plus confidérablé. Ils. étoient vers les P y rénées
, & vraifemblablement dans la vallée de
Campan.
CAMP SA, ville de la Macédoine, près le golfe*
Thermaïque. Hérooote en parle.
CAMP SAS, ville de l’Italie. Elle fut prife par
les Goths, félon Agathias.
C am p s a s , village de l’Afie mineure, dans la
Phrygie, auprès d’Apamée, félon Métaphrafte.
CAMPSIANI, les Campfiens, peuple de la Germanie
, qui habitoit vers FOcéan, félon Strabon.
CAMPUS. Ce nom, qui fignifïe champ, a été
donné à plufieurs lieux, en y joignant le nom particulier
qui fervoit à le diftinguer de tout autre
champ.
C ampus A lienigenorum. On trouve cette
expreffion dans le verfet 2,2 du chapitre iv du
livre 1 des Macchabées. On croit que par la campagne
ou la terre des étrangers, l’auteur défigne
le pays des Philiftins. L’armée de Gorgias fuyoit
devant celle de Judas.
. C ampus A rio ch , ou Er io ch . Cet Arioch eft
qualifié dans le livre de Judith, c. 1 , v. 6 , du titre
de roi des Elyméens. ( Voyeç ce mot ). Ces peuples'
fe réuniffoient àNabuchodonofor,roides Aflyriens,
pour faire la guerre à Arphaxad.
C ampus A sor. I l eft parlé de ce champ dans
le livre 1 des Macchabées, c. x n , v. 67. Cette plaine
ne devoit pas être éloignée du lac de Généfareth ,
puifque l’armée de Jonathas s’y rendit peu après
fon arrivée fur les bords de ce lac.
C ampus C a pharsabe , champ qui fe trouvoit
dans la Paleftine, entre des montagnes & la mer.
Il avoit pris fon nom de la ville de Capharfabe ,
appelée auffi Antipatris, & il s’étendoit depuis cette
ville & les montagnes, jufqu’à la ville à'Apollonius9
fur le bord de la mer.
C ampus D u ra . Ce fut dans cette campagne,
félon le livre de Daniel, c. m , v. 1, que Nabucho-
donofor fit élever fa ftatue, haute de foixante
coudées.
C ampus I d o l i , le champ de l’Idole. Cette expreffion
, qu’emploie le prophète Amos, c. l , v. / ,
paroît défigner les terres des environs de Damas.
Au refte, on voit bien qu’elle ne peut appartenir
à un lieu particulier; c’eft une expreffion générique
dont fe fert le prophète pour indiquer un
lieu où l’on s’abandonne à l’idolâtrie.
C ampus Jo r d a n is , plaine de la Paleftine,
fituée le long du fleuve dont elle portoit le nom,
entre Sochoth & Sarthan, dans la tribu d’Iffachar.
Il s’y trouvoit une terre argilleufe, dont Salomon
. fe fervit pour faire fondre les vafes d’airain dçC-,
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