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non le Rhodlen, qne Darius, le dernier roi de Perfe,
avoit nommé amiral de fa flotte.
BELYTES, les Belytes. Qulnte-Curfe nomme ce
peuple dans l’énumération de ceux qui compo-
loient l’armée de Darius. On ne fait au jufle quel
pays ils habitoient.
BEMBINÀ, village du Péloponnèfe, dans l’Arcadie,
au canton appelé Nêmée.
BEMB1NÀDIA, contrée du Péloponnèfe, dans
l’Arcadie, félon Pline. C’eft la même chofe que
le canton de Némée.
BEMBINÆI, les Bembinéens, peuple nommé
dans Théocri te. C’eft tout ce que l’on err fait.
BEMMARIS, lieu ou ville de la Syrie^ vers
la Comagène, à huit milles de Sains, félon Fiïfè
a.éraire d’Antonin.
BEN-HINNON, 0« Ben-Hennon , vallée de la
Paleftine, à l’orient & au midi de Jérufalem. On
dit que c’étoit la voirie de cette ville. Il eft fait
mention de cette vallée dans le livre de Jofué.
B EN A , nom d’une ville de l’ile de Crète, félon
Suidas, cité par Ortélius.
BENACUS {Lac ) , (lac de Garde), lac de
l’Italie, dans le territoire de Véronne. Il faut ob-
ferver qu’il étoit compris tout entier dans, l’Italie
ancienne; à la différence des lacs Verbanus (lac
majeur) & Larius ( lac de Cofme ), qui étoient
en grande partie hors de cette région par le nord.
Le fleuve Mincius fortoit du lac Benacus par fon
extrémité méridionale.
BENAGURUM, ville de l’Inde, en-deçà du
Gange. Elle étoit dans le pays des Salacènes , près
des monts Aruroù, félon Ptolemée.
BEN DA, nom d’une rivière dont Ptolemée fait
mention. 11 la place dans l’Inde, en - deçà du
Gange.
BENDENA, ville de l’Afrique propre, Ptolemée
la place entre la ville de Tabraca 8c le fleuve
Bagradas.
BENDTDIUM, temple de la Thrace , dont
parlent Tite-Live, Strabon & Lucien.
BENE-BARAH, ville de la Paleftine , dans la
tribu de Dan, félon le livre de Jofué.
BENEBENDOS, ou Venebendos, ville d’Italie,
dans la Campanie', félon Etienne de Byfance.
BENEHARNUM, BENEARNÜM , ou Be-
ne\rnensium Civitas, ville des Gaules, dans
la Novempopulanie, félon l’itinéraire d’Antonin.
Oihenart oc M. Marcar croyoient retrouver la pofi-
tion de cette ville, qui a donné fon nom au Béarn,
dans la pofition de la ville de Lefcar, & Scaliger
croyoit que c’étoit à Orthez ; mais M. d’Anville
a démontré que cette ancienne pofition devoit fe
trouver, non pas à Orthez, mais un peu plus près
d’Orthez que de Lefcar. Cette ville, long-temps
eoniidérable, fubfifloit encore au commencement
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du feptième flècle. On en attribue la ruine au*
Sarrafins : mais ce n’eft qu’une conjecture, que
leurs invafions rendent, il eft vrai, très-vraifem»
blable.
BENEPOTENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Mauritanie Cèfarienfe, félon la conférence
de Carthage.
BENEVENTENSIS, fiège épifcopal d’Afrique ,
dans la province proconfulaire, félon la conférence
de Carthage.
BENEVENTUM {Benevent'), ville de l’Italie,
capitale du Samnium. Elle avoit d’abord porté le
nom de Maleventum; nom finiftre par lequel, félon
Procope, on avoit voulu défigner la violence des
vents auxquels on y étoit expofé. On voit fur
une médaille de la famille Scribonia, que cettô
ville prit enfuite le nom .de Boneventum, changé
peu après en celui .de Beneventmn. On peut croire
que ce changement de nom eut lieu lorfque les
Romains y envoyèrent une colonie fous le con*
fulat de Sempronius Sophus & d’Appius Claudius,
l’an 48 5 de Rome. Mais elle paffoit pour avoir
été fondée par Diomède, l’an de Rome 473.
Pyrrhus fut défait près de Beneventum, par Curius
Dentatus. On voit dans l’hiftoire, plufieurs preuves
de fon attachement aux Romains, qu’elle fervit
bien lors du féjour des Carthaginois dans la Campanie.
Au temps d’Augufte, une nouvelle colonie
lui fit donner le nom de Colonia Augufa,
On voit encore, dans la ville moderne, plufieurs
reftes d’antiquités, telles que les ruines d’un théâtre,
celles des thermes & beaucoup d’inferiptions, mais
fur-tout un bel arc de triomphe en l’honneur de
Trajan, à l’occafion du travail immenfe qu’il fit
faire à fes dépens pour conduire la voie appienne
depuis Benevent jufqu’à Brundufium; ce qui eft
exprimé dans une infeription très-bien conlervée.
Totila, roi des Goths, l’avoit attaquée, prife 6c
ruinée ; ce furent les Lombards qui la rétablirent
& en firent un duché. Elle eut enfuite des ducs
particuliers, 8c paffa aux empereurs jufqu’à Henri III,
qui commença à régner en 1039, &. la donna à
Féglifé.
BENJAMIN {la tribu de) : elle étoit entre la
tribu de Juda, au midi, la tribu d’Ephraïm, au
feptentrion; à l’occident, elle avoit une partie de
celle de Dan, qui s’avançoit jufqu’à la mer. Elle
étoit féparée de la tribu de Ruben à l’eft, par le
Jourdain, & de la tribu de Juda par le torrent de
Cédron & les monts Ephon & Jarim. Et elle avoit
cinquante - cinq milles depuis Mafphat, où fe
tenoient quelquefois les affemblées générales des
Ifraélites jufqu’au Jourdain, & environ fept à huit
lieues dans fa plus grande largeur.
Toutes les villes 8c tous les villages de la tribu
de Benjamin furent confùmés par le feu, dans la
guerre que les autres tribus lui firent pour venger
la femme du Lévite, qui avoit été outragée dans
la ville de Gabaa, félon le livre des juges, ch. i$9
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Les principales villes étoient Jéricho 8c Bethel.
BENJAMITES, les Benjamites, peuples qui
formoient l’une des tribus des Ifraélites. Ils defeen-
doient de Benjamin, le dernier des fils de Jacob,
dont le même nom fignifie enfant de ma droite. Cette
tribu étoit à l’oueft du Jourdain, au nord de celle
de Juda.
, BENLAUDI, les Benlaudês, peuple que Ptolemée
attribue à la Vindélicie. Les auteurs varient
beaucoup fur l'emplacement qu’il convient
de leur attribuer:
BENNA, nom d’une ville de Thrace, félon,
Etienne de Byfance.
BENNAVENNA , . BENNA V E N T A . 6* _ BEN-
NAVENTO, félon les différens exemplaires de
.l’itinéraire d’Antonin, nom d’une ftation romaine,
dans l’ile d’Albion , fur la route de Blatum-Bulgium,
ail port Ritupce, ou Kitup'uz.
BENNEFENSIS, ou Benefensis , fiège épifcopal
d’Afrique, dans la Byzacène, félon la notice
épifcopale d’Afrique.
BEODIZUM, petit lieu de la Thracé, au nord
de Perinfhe, appelée aullj Hèraclée, peu éloignée
au nord de la Propontide, à l’oueft de Machron-
Tichps. (Voye^ ce mot.)
BOEOTIA, la Béotie. C’étoit uiîe portion trèsr
confidérable de la Grèce propre. Elle avoit au nord
une partie de la Phocide & lesLocriens Qpontiens ;
au nord-eft, une portion de mer qui la féparoit de
l’île d’Eubée ; au fud, une partie de l’Attique &
la Mégoride ; à l’oueft, la partie la plus orientale
du golfe de Corinthe, appelée Alcyonum Mare, 8c
une partie de la Phocide. .
« La Béotie, dit M. Freret ( mém. de littér.
wm. X XXIII, m. pag. 141 ) , eft un véritable baftin,
5» enfermé de tous les côtés par des montagnes,
» dont les eaux fe raffemblent au fond de la plaine :
» elle eft comme coupée en deux par une chaîne
tj de montagnes, qui joint le Cithéron au mont
» Ptoon ( à l’eft) dans la partie méridionale, qui eft
« la moins grande, 8c où la ville de Thèbes eft
» bâtie. C’eft dans cette plaine que fe trouve le,
» lac appelé autrefois Hylica, qui a peu d’étendue,
» & fe décharge dans la mer par un canal que l’on
*> a perfeélionne j j .
La plaine qui eft au nord eft beaucoup plus
étendue.. C’eft celle où coule le Cephijfüs, rivière
affe2greffe qui tombe du mont ParnafTe, 8c dont
le^eaux ramaffées au fond de la plaine, ont formé
8c entretiennent le lac Copaïs. Comme la plaine
n a aucune communication apparente avec la mer,
& qu*w temps de la fonte des neiges, il s’y précipite
tne très-grande quantité d’eau, la plaine
feroit b^ôt inondée, fi la natiire n’avoit pas
ménagé tq écoulement aux eaux par des conduits
fouterrein^m traverfentle montProoi(i). Strabon,
I1) 1 Nageur anglois, affure qu’il a vu l’entrée
& la tome ae ««Smaux, 6c que les gens du pays Font
BEO jt 1
qui parle de ces décharges fourerreines du lac Copaïs,
nous apprend qu’au temps d’Alexandre, un homme
de Chalcis, par l’ordre de ce prince, entreprit de
nettoyer ces canaux, dont plufieurs s étoient encombrés.
Ces canaux devenus libres, une grande
quantité d’eau s’écoula, & l’on découvrit les ruines
de plufieurs villes. Selon Diodore, Hercule avoit
détourné les eaux du lac Copaïs pour en inonder
le pays des Orchoméniens. Ce n’eft pas ce qu’il
eût fallu qu’Hercule fît, en fuppofant fon exif-
tence aufti réelle qu’elle eft fabuleufe, mais qu’il
bouchât les canaux, pour empêcher les eaux de
fortir : cette opération eût fuffit pour faire déborder
le lac. Cet événement en effet a eu lieu, mais ce
fut bien depuis le temps où l’on place Hercule.
On conçoit bien que quand la Béotie n’étoit
encore habitée que par les peuples fauvages, que
nous connoiffons fous les noms d’Hyantes, Aoniens
& Lélèges, les débotdemens du lac dévoient être
8c plus fréquens 8c plus confidérables. C’eft fans
doute un événement de cette nature qui donna
lieu au déluge appelé (YOgygès.
Je fais bien que quelques auteurs l’ont placé
dans FAttique. Mais l’Attique n’a pas d’eau, 8c.
n’offre aucune trace d’un événement de cette nature;
au lieu que le phyfique de la Béotie en offre
une caufe toute vraifemblable. De plus, comme
le remarque très-bien M. Freret, une des portes
de Thèbes avoit le nom d'0gygia,8c Yarron difoit
que la ville même avoit été fondée par Ogygès :
il eft donc naturel de placer en Béotie le déluge
qui porte fon nom.
L’air aquatique de ce pays étoit propre aux pâtu.
rages : on y nourriffoit beaucoup de beftiaux. Mais
les Grecs prétendoient que l’efprit des habifans
s’en reffentoit : la Béotie a cependant produit
plufieurs des plus grands hommes de la Grèce.
( Voye1 T hèbes. )
Les principales montagnes étoient : le mont
Achonthiusau nord; le Thurion au nord-oueft ; le
Labethrius 8c l’Hclicon à i’ou eft ; le Cythéron -8c le
Par nés au fud. Ce dernier ' féparoit la Béotie de
l’Attique ; enfin le P toos ou P tous à l’eft le long
de la mer.
Au Cephijfüs, que j’ai déjà nommé, & qui couloit
du nord-oueft au fud-eft pour fe rendre dans le
lac Copaïs, il faut joindre YAfopus, qui prenoit
fa fource auprès de Platée, couloit à l’eft, & fe
rendoit dans la mer près de Tanagra 8c en face
d’Eretrie en Eubée. Les autres rivières n’étoient
affuré qu’il y en a environ cinquante. On voit encore,
en plufieurs endroits de la montagne, des puits ou regards
de quinze pieds à chaque face, taillés dans le roc pour
pouvoir defeendre dans ces conduits et les nettoyer. It
y a un canal de près de deux mille pas, taillé dans le
roc, qui établit une communication entre le lac Copaïs
& le lac Hylica,