
B A A B A B
B a a l a , ville de la Paleftine, dans la tribu de
Juda, félon le livre de Jofué. Elle fut enfuite com-
prife dans celle de Siméon.
Cette ville étoit voifme d’une chaîne -de montagnes
de même nom, qui étoit au nord & vers les
confins de cette tribu.
B a a l a , montagne de la Paleftine, dans la tribu
de Juda, félon le livre-de Jofué. Eufèbedit que
c ’étoit la borne de la tribu de Juda, du côté de l’o rient,
& qu’il y avoit un village du même nom.
B A A LA SO R , oz/Ba a l -Ha so r , lieu de la Judée,
dans la tribu d’Ephraïm.
Il eft dit au 2e des rois, ch. 13, que c’eft où Abfa-
lon faifoit tondre fes brebis, & où il invita fon frère
Amrnon à un feftin, après lequel il le fit tuer pouf
avoir abufé de fa foeur Thamar.
B A A L CHERMON, montagne de la Paleftine,
qui fervoit de borne à la tribu de Manaffé, du côté
du nord. Il eft fait mention de cette montagne au
premier livre des Paralipomènes.
B A A L -G A D , ville de la Paleftine. Elle étoit
fituéeau pied du mont Hermon, félon le livre de
Jofué. Selon Eufèbe, elle étoit dans la plaine du
Liban.
BAAL-MAON. C ’eft le nom d’une ville de la
terre promife, qui étoit fituée dans la tribu de Ruben
, félon le livre de Jofué.
Cette ville eft mife au rang des plus belles des
Moabites, parle prophète Ezechiel.
BAAL-PERATZIM, ou Baajl-Ph a r a z ïm , lieu
de la Paleftine, dans lequel David mit les Philiftins
en fuite. Ce lieu éroit dans la vallée de Raphai'm.
Il en eft fait mention dans le livre des Rois.
B A A L -TH AM A R , lieu de la Judée, dans la
tribu de Benjamin. C ’eft un des lieux où campèrent
les Ifraélires, lorfqu’ils pourfuivoient les Ben-
j imités, pour finfulte faite à la femme du Lévite.
J us*, ch. 20.
VBA AR AS V A L L IS, efpèce de torrent dans la
partie dé la Paleftine appelée Percée. Il couloit cfu
nord au fud, & fe jettoit dans le lac Afphaltite,
près de la fortereffe Macharoeus.
B a aras, ou Baaris, vallée de la terre promife
où couloit le torrent nommé précédemment.
On y trouvoit une racine merveilleufe de même
nom, qui étoit couleur de feu, & qui, fur le foir,
difoit-on, jettoit des rayons comme ceux du foleil.
Cette vallée étoit dans la tribu de Ruben. Jofeph,
/. 7 , ch. 23.
BAARSARES, fleuve de l’Afie dans la Babylo-
nie, félon Ptolemée.
BABANENSES, ou A labanenses* félon les
différentes éditions de Pline, nom d’un peuple de
1 Hifpanie.
BABANOMUS, lieu de l’A fie dans l’Amafée, &
n l u i 0ilina§e du fleuYe Halys, félon Strabon.
BA B AR D IL L A , maifon de campagne en Afrique
, dans le territoire de Sicca, dans la province
proconfulaire, félon l’Auteur de la vie de faint
b ulgence, cité par Ortélius.
BABEL ( Tour de ). L’époque & les circonftances
de la conftruéfion de cette tour ne font pas de l’objet
de ce dictionnaire. On croit qu’elle étoit dans
le heu où fut depuis la ville de Babylone.
B A B IA , lieu de 1 Italie. Pline en fait mention à
caufe de fes vins.
BAB ID A , nom d’une ville de la Libye intérieure,
félon Ptolemée.
BABIL A , ville de l’A f ie , dans la grande Arménie,
félon Ptolemée.
BABOR ANA, ville ou village de l’A fie , dans
la Paropamife, félon Ptolemée.
BA BR A S , bourgade de l’Eolide, près de Chio,
félon Etienne de Byfance.
B A BREMSIS EPISCOPUS, fiège épifcopal
d Afrique, dans la Numidie, félon un fragment de
Viétor d’Utique f cité par Ortélius.
BABULINA. Les aCtes du concile de Chalcé-
doine font mention d’une ville de ce nom, qui
devoit être vers l’Egypte.
B AB Y CE : Ariftote dit que l’on nommoit ainfi le
pont conftruit furie Gnacion, près de Sparte. Mais
d’après ce qu’en dit Plutarque dans la vie de Lycur-
gue, & dans celle ;de Pélopidas, je croirois plutôt
que c’étoit un lieu entre lequel & la rivière de
Gnacion , le peuple tenoit fes affemblées.
B A B Y L E , ville des Odrifiens, félon Etienne le
géographe.
BABYLON, .ville célèbre de l’A fie , & l’une
des.plus anciennes du monde.. Elle étoit fituée fur
l’Euphrate qui les partageoit exactement en deux
parties, en la traverfant du nord au fud. De ces
deux parties ; l’une étoit orientale, l’autre occidentale
(1). Cette ville étoit de forme quarrée :
chacun des côtés avoit cent vingt ftades de longueur;
ce qui faifoit, pour l’enceinte totale, quatre
cens quatre-vingts ftadés. D ’autres auteurs diffèrent
d’Hérodote. Cependant en comparant les mefures
qu’ils rapportent, M. d’Anville en conclut à 19840
tcifes, fi l’on admet le calcul d’Hérodote, ou 19560,
en adoptant celui de Diodore.
(1) Je vais placer ici la defcription donnée par Hérodote
, en m’aidant des favantes notes de M. Larcher
(Hérodote, 1. 1, § 178 & fu iv .) ; pour les notes, traduction
de M. Larcher, vol. I tp. 458 6* fuiv.
Selon Strabon l’enceinte de Babylone étoit beaucoup
plus étendue ; mais, dit M. Larcher, avoit-il
été à Babylone ? avoit-il écrit fur de bons mémoires ?
Selon cet ancien, Babylone avoit 385 ftades de circonférence
, l’épaiffeur des murailles étoit de 32
pieds, la hauteur de 30 coudées, & celle des tours
de dix.
«•Elle eft fi magnifique, dit Hérodote, que nous
» n’en connoiffons pas une qu’on puiffe lui compa-
» rer. Un foffé large, profond & plein d’eau, règne
v tout autour; on trouve enfuite un mur de cin-
>> quante coudées de roi d’épaiffeur, fur deux cens
» de hauteur (1) ».
Au haut & fur le bord de la muraille on avoit
élevé des tours d’un feul étage les unes vis-à-vis
des autres, entre lefquelles on avoit laiffé autant
d’efpace qu’il en falloit pour faire tourner un char
à quatre chevaux. Il y ayoit à cette muraille cent
portes d’airain mafiif.
Les deux côtés du fleuve, dans l’intérieur de la
v ille, étoient bordés d’un mur de briques cuites :
les maifons étoient à trois & quatre étages. Les rues
étoient droites & coupées par d’autres qui aboutif-
foient au fleuve (2). En face de ces dernières on
avoit pratiqué dans le mur conftruit le long du
fleuve, de petites portes pareillement d’airain, par
lefquelles on defcendoit jufqu’au bord de l’eau.
C ’étoit dans le mur extérieur que confiftoit la
principaledéfenfe de la ville : il en étoit la cuiraffe,
dit Hérodote. Le mur intérieur, quoiqu’aufli fort,
étoit plus étroit. Le centre de chacune des deux
parties de la ville étoit remarquable, l’un par le
palais du roi, dont l’enceinte étoit grande & bien,
fortifiée; l’autre parle temple de Jupiter Bélus (3),
dont les portes étoient d’airain. C ’étoit un quarré
régulier, qui avoit deux ftades en tout fens. On
vo yo it, au milieu, une four maflive ayant une
ftade tant en longueur qu’en largeur : fur cette tour
s’en élevoit une autre, & fur cette fécondé, une
troifième, & ainfi de fuite, jufqu’à huit. On y mon-
toit par dehors. Dans la tour la plus élevee étoit
(1) M. Larcher a rapproché, en les réduifant en pieds,
les fentimens des autres auteurs de l’antiquité ; il en ré-
fulte le calcul fuivant :
Hérodote.. . . . 200 coudées de roi ( * ) . . . . 337 pied-s 8 p.
Ctéfias.. . . . . . 50 orgyies....................... 300
Un Anonyme 7 > -
dans Strabon j 5° coudees................ 75
P lin e.. . . . . . . . 200 pieds.-............................. 200
Orofe...............200 coudées............................. 300
(2) Ceft d’après l'expofé de ce plan que l’on a tracé
celui de Philadelphie en Penfilvanie -, mais il n’y a ni
murailles, ni tours , encore moins des portes d’airain.
(3) Piétro délia Valle croit avoir retrouvé les murs
qui formoient-l’enceinte de ce temple, mefuré par lui à
1134 pas -, lefquels| évalués par M. d’Anville à 21 pouces
chacun, donnent, pour le tour du monument, 330 toifes
4 pieds. Il faul confulter le Diéfionnaire des antiquités
fur la diftribution des temples anciens.
(•>); Elle étoit, dit Hérodote , an même endroit , de trois doigts-
plus grande que la. moyenne.
une grande chapelle, mV y.iy&s ( 4 ) ; dans cette
chapelle étoit un grand lit magnifique, & près de ee
lit, une table d’or. On n’y voyoit pas de ftatues.
Dans ce temple il y avoit en bas une autre chapelle
où l’on voyoit une ftatue d’or, repréfentant
Jupiter aflis. Près de cette ftatue étoit une grande
table d’or. Le trône & ' le marche-pied étoient de
même métal. On voyoit hors de cette chapelle un
autel d’or outre cela, un autre autel très-grand,
fur lequel on immoloit des viéfimes. Les Chaldéens,
qui étoient les prêtres de Bélus, brûloient tous les
ans à fa fête mille talens pefans d’encens. 11 y avoit
aufli dans l’enceinte facrée, mais avant qu’Hérodote
allât à Babylone, une ftatue d’or mafiif, haute de
douze coudées. Elle fut dans la fuite enlevée par
Xerxès.
A cette première & fimple defcription d’Hérodote
, j’ajouterai quelques autres détails fur Babylone,
empruntés du favant ouvrage du do&eur
Prideauk (5).
Au centre de la ville étoit un pont qui établif-
foit la communication des deux parties entre elles.
A chaque bout de ce pont étoient deux palais ; l’ancien
du côté du levant ; le nouveau du côté du
couchant. Le premier étoit près du temple de Bélus.
Le vieux palais avoit plus, d’une lieue de circuit.
On en attribuoit la conftruéfion à Sémiramis ( Voye^
Diod. de Sicile'). Selon le même auteur, elle avoit
aufli fait conftruire le palais occidental. Mais le
do&eur Frideaux, avec bien de la vraisemblance ,
en place la fondation dans un temps bien poftérieur.
Selon lui ce fut un prince nommé Nabuchodonofor
qui, pour plaire à la reine fon époufe, fit conftruire
ce palais & y ajouta des jardins immenfes portés fur
de grandes terraffes difpofées en amphithéâtre. On
attribue a ce même prince d’autres ouvrages très-
confidérables, tels que de grandes digues pour retenir
le fleuve dans fon li t , & un varie lac deftiné à
recevoir fes eaux, lors des débordemens. Hérodote
attribue ces ouvrages à la reine Nitocris (6).
Babylone avoit long-temps fubfifté avec éclat
dans tout l’orient, lorfque Cyrus, qui fondoit par
fon génie & f a valeur l’empire des Perfes, fur les
ruines de celui des Mèdes, déclara la guerre à La-
bynète,roi d’Affyrie (7). I l marcha contre Babylone
& l’afliégea pendant long-temps inutilement.
« Enfin, dit H érod o tefoit que de lui-même il eut
connu ce qu’il falloit faire, jfoit que quelqu’un le
voyant embarraffé, lui eût donné un bon confeil,
(4I Je ne doute pas que l’on ne trouve dans Ife DidHon-
nair.e des antiquités la diftin&ion qu’il convient d’établir
entre ce que les Anciens nommoient to;' <fpor& le r«-oc
en ionien , y»ot, & j’y renvoie.
( 5-) Hiftoire des Juifs.
(6 ) Selon la chronologie démontrée par M . Larcher,
le règne de cette princefle a dû commencer à la mort
de fon mari Nabopolaffar I I ,. arrivée l’an ç8o avant l’ère-
vulgaire.
( 7 ) C’eft le nom que lui donne Hérodote : l’Ecriture;
fainte le nomme Baltafir. .