
blâmer, c’eft toujours des Atlantes qu’il emprunte
Ion emblème, & toujours flir les Athéniens qu’il
fixe fês regards & ceux de les le&eurs. Du moins
voilà ce que j’en crois.
M. Bartoly, très - lavant antiquaire, va plus
loin ( i ) , car il n’admet pas même l’exiftence d une
île Atlantique, & croit que tout ce qui eft dit du
pays & des hommes n’a rapport qu’à la puiffance
d’Athènes. Ce font eux qui font cenfés détruire
l’armée des Atlandes, en battant les troupes des
Perfes ; ce font eux qui, lorfque les Atlandes font
châtiés par Jupiter, font affoiblis par les défaites
de leurs troupes en Sicile. Enfin ce font toujours
& ce ne font que les Athéniens fous le voile de
l’allégorie. Au refie, fon ouvrage préfente un
avantage précieux ; c’eft d’offrir le texte d’un des
deux dialogues de Platon , favoir le Timée, avec
plufieurs traduéfionsfrançoifes, latines & italiennes.
ATMANISPKE, village de l’Arabie heureùfe,
dans le pays des Homérites, félon Ptolemée.
A T R A , ville capitale des Arabes de la Singa-
rène. C’étoit une tribu Arabe qui formoit un état
indépendant dans la Méfopotamie.
Trajan mit lefiège devant cetta ville pour les fou-
mettre ; mais la réfiftance des afiiégés, l’excès de la
chaleur & la féchereffe des environs, le forcèrent
d’abandonner l’entreprife en 117.-
Cette ville étoit fituée fur le fonamet d’une montagne
élevée, défendue d’une bonne muraille, &
dans un pays dèfert & aride.
Atra a été très-célèbre fous le règne de l’erape^
reur Sévère; mais elle étoit ruinée fous Je règne
de l’empereur Jovien.
A TR A C E S , les Atraces, peuple d’Europe dans
la partie de la Grèce que l’on nommoit Etolie. On
croit qu’ils tiroient leur nom de la rivière ôl Atrax
qui arrofbit leur pays.
A TRÆ , ville de l’A fie , entre l’Euphrate & le
T igre, félon Etienne le géographe.
Hérodien en fait une ville d’Arabie, & dit qu’elle
fut afliégée par les troupes de l’empereur Sévère.
Elle étoit fituée fur une haute montagne & défendue
par des fortifications fi eonfidérables, que le
général Romain fut obligé de lever le fiège. Dion,
qui rapporte ce fait, ajoute que l ’empereur, pour
l ’en punir, le fit mettre à mort.
A T R AM ïTÆ , les Arramites. Etienne les indique
dans l’Arabie heureufe, & Pline dit qu’ils fai-
foient partie des Saléens, que leur pays étoit bordé
d’dès où croiffoient toutes fortes de plantes odoriférantes.
CTetoit chez eux, dans le milieu de leur
p a y s , que croiffoit l’encens, félon le même auteur.
Il eff très-probable que le nom des Atramires s’eft
confervé dans celui de I’Hadhramut, que porte
encore aujourd’hui un canton de l’Arabie. Arte-
( 1) Réflexions impartiales fur îe progrès réel ou apparent
des fciences & des arts dans le dix- huitième
fiéek-p. 39,, ,
midoï', au Beu d'A tramitoe, dit Atra;. ^,'toe. Ce nom
eft encore plus défiguré par d’au tre s i Jeurs.
A TR AN I , peuple qui avoit autrefois exifté dans
la Pouilie, félon Pline.
ATRAPUM, lieu de là Grèce, près des Tlicr-
mopyles. C ?eft par cet endroit que Xerxès attaqua
les Lacédémoniens, félon Appien.
A T R A X rivière de Grèce, dans l’Etoüe,ou plutôt
dans le pays des Locriens-Ozoles,qu’elle traverfe
prefque entièrement, en coulant du nord au fud ,<
& feperd dans le .golfe de Corinthe, à l’orient de
Naupaéie. Pline en met l’embouchure dans la mer
Ionienne : ce qui ne s’accorde pas avec la pofition
de Naupaéie.
A t r a x , autre rivière de même nom en Theffalie..
A t r a x , ou A t r a c i a ,- ville de Grèce, en la
Theffalie, dans la Pélafgiotide, félon Etienne le
géographe & Ptolemée. Le premier dit qu’elle pre-
noit ce nom d’A trax, fils de Pénée & de Bura, par
qui elle avoit été bâtie. M. df AnviÜe, d’après Stra-
bon, l’a placée fur le Pénée, à l’embouchure de la
rivière de fon nom, qui tomboit dans le fleuve,
à quelque diftance à l’oueft de Lariffe. On obferve
que Tite-Live, décrivant une marche des troupes-
de Macédoine dans ce pays, nomme cette, ville:
Athacusau lieu d'Atrax.
ATRE BATE S, les Atrebates, peuple d’Europe,,
dans la partie feptentrîônale de la Gaule. Ils furent
compris dans la Belgique fécondé. Les Atrebates
avoient- au nord les Morim, au nord-eft les Nervii^
au fud-efi les Verontandüi, au fud-oueft les Ambiant*
Leur ville principale étoit Nemetacum*
Il eft parlé de ce peuple dans Céfar au fttjet de
la confédération des Belges contre les Romains*
C ’eft à tort que Ptolemée les place vers la Seine..
Leur emplacement répond au territoire de la cité:
d’Arras. Je ne fais quelle efpèce de phénomène a
pu donner lieu à S. Jérôme,puis.à Orofe, de dire
qu’en 3.67 de l’ère vulgaire, il tomba citez les Atré-
bâtes une pluie mêlée de vraie laine. On y a.longtemps
ajouté foi.
Atrebates,,les. Atrebates”, peuple, de la Grande-
Bretagne, un peu au nord des Belgoe & des Regn'u
On peut préfumer que ce fécond peuple tiroifc
fon origine du premier. Us s’étendoient au nord jusqu’au
Tamefis.
A TR IA ou H a d r ia ( A d r ï a ville de l’Italie,',
dans la Vénétie ; elle étoit au fud affez près de l’embouchure
du Tartarus qui coule en cet endroit,
entre Y Athées au nord, & le Padus au fud. Cette,
ville partage avec une autre Adrïa l’honneur d’avoir
donné fon nom au golfe. Quelques auteurs, tels, que:
Juftin, en attribuent la fondation à des Grecs, &
même à Diomède jetté fur ces parages. II eft vrai,
que ce que dit Juftin peut três-aifément s’entendre
de l’autre Adrïa. Tite-Live dit qu’elle fut fondée
parlesTurfques ou Etrufques, & Varron eft du
même fentiment. On voit par FEpitome du livre XL
de Tite-Live, qu’elle devint colonie romaine ou
croit que çe fut vers l’an 463,*
À t r ïA où H a d r ia { A tri), autre ville d’Italie,
chez les Prètutiens. Cette ville étoit fur une colline,
au bord de la mer. Selon quelques écrivains
elle avoit été fondée parDenys le Tyran. Ce qui
vient à l’appui de ce fentiment, c’eft que Diodore
attribue à ce prince l’établiffement de quelques
places fur la côte. Son deffein étoit de fe fervir de
ces places pour favorifer fes projets fur l’Epire.
Cluvier croit que cette ville remontoit à une origine
bien plus ancienne, & en attribue les com-
mencemens aux Etrufques. Atrïa devint colonie
romaine au temps d’Annibql.
ATRIANORUM PALUDES, marais de l’Italie,
à l’embouchure de l’Adria. Cafliodore en fait une
defcription détaillée. Comme cette rivière fe nommoit
quelquefois Tartarus, Tite-Live nomme ces
marais Tartan Paludes.
A T R I B I S , ville d’Egypte, dans la contrée
appellée Auguftamnica Prima.
A TRO PA TEN E , contrée de l ’A fie , occupant
la partie du nord-oueft He la Médie. Ga^oe ou G ‘a\a
en étoit la capitale, & le fleuve Araxe au nord, la
féparoit de l’Arménie. Cette contrée eft nommée
Atropatie par Pline.
A T T Â , ville de l’Arabie heureufe,félon Ptolemée.
A t t a , ou A t t a b a , rivière de la Cherfonnèfe
d’o r , félon le même.
A T T A C A N A , ville de l’A fle, dans la grande
Arménie, félon Ptolemée.
A T T A C E N I , les Atacènes , peuple d’A f ie ,
dans l’Inde, félon Arrien. On croit que ce font les
mêmes que les AJlaceni.
A T T A C O RÆ , les Attacores, peuple d’A fie,
dans la Sérique.
A T T A C O T T I , les Attacotes, peuple d’Europe
qu’Ammian Marcellin nomme entre ceux qui ve-
noient du nord de la Grande-Bretagne harceler les
Bretons. On n’eft pas lur du lieu qu’ils habitoient.
A T T A C U M , ville de l’Hifpanie, à l’oueftde
Bilbilis , & au fud-oueft de Numance.
A T TÆ A , étang de la Phrygie , près de la
ville de Botéion , félon Etienne de Byfance.
A TTA LENSE S , les Attalenfes. Pline met ce
peuple dans la Galatie. Le P. Hardouin penfe qu’il
faut lire Adadenfes,
A T T A L I LATRONES, les Attales voleurs.
Pline parle de ce peuple comme d’Arabes qui habitoient
les bords du T ig re , & qui faifoient des
courfes fur les terres de leurs voifins. Delà l’épithète
qu’il leur donne.
A T T A L IA , voyq; A t a l i a .
A t t a l ia , ancienne ville d’A fie , dans la Pam-
philie, fur le bord de la mer qui y forme un golfe.
Strabon dit que Attale Philadelphe bâtit la ville
d’Attalie, & qu’entourant de murs le village de
Çorique, qui en étoit voifin, il en fit une petite
ville. En grec le-nom étoit A.r'ldkeict; ce qui a fait
écrire quelquefois en latin Attalea.
A t t a l ia , ancienne ville d’A fie , dans la L yd ie ,
félon Etienne le géographe. Ce doit être la même
ville crue Pline met affez avant dans les terres, dans
l’Æolide.
A T T A L IS , nom d’une tribu de l’Attique.
A T T A L Y D A , ville de l’Afie, dans la Lyd ie,
félon Etienne le géographe : félon cet auteur elle
avoit été fondée par Attyus & par Lydus, fils
de ce‘prince, qui en continua les travaux après la
mort dé fon père ; lui feul en parle.
A T T A S I I , les Atrafes, peuple d’Afie que Strabon
place entre les Maffagètes & les Saces. Quelques
auteurs ont cru que ce nom étoit fufceptibie
de changement.
A T TE IA S OPPIDUM, lieu dont il eft fait
mention dans le livre des Limites. Ortélius croit
que c’eft un lieu de lTtalie.
ATTELEBUSSA, île de la mer Méditerranée,
fur la*côte de la Lycie, félon Pline.
Ptolemée écrit Atelcbufa, & la met fur la côte
de la Pamphylie.
A T T EN A , ville de l’Ethiopie, fous l’Egypte,
félon Pline.
A T T E N E , contrée de l’Arabie heureufe,,/ à
cinquante mille pas du rivage, vers le golfe de
Gerra, félon Pline.
A T T IA , ancienne ville qui étoit fimée vers le
milieu de l’Arabie heureufe, félon Ptolemée.
A t t ia , village de l’A fie , qui étoit fitué fur le
golfe d’Adramytte, félon Strabon. M. d’Anvillele
place fur la prefqu’île qui forme l’entrée de ce golfe
au fud.
A T T I C A , l’Attique, contrée célèbre de la
Grèce, formant une grande prefqu’île qui s’avan-
çoit au fud-eft, & fe terminoitau promontoire du
Sunium. Ce pays avoit été, fuivant les temps, défi-
gné par différens noms. Strabon rapporte qu’on
l’avoit appel’é AElica d’après A â é o n , Atthis &
Attica, d’après Atthis, fils de Cranaus ; Mopfopia,
d’après Mopfopus (1) ; Ionia, d’après Ion, fils de
Xuthus j Pojidonia, d’après Pofeidon ( nom grec
de Neptune ) , & Athéna, d’après le nom grec de
Minerve ( Voye^ A th e næ ). Cependant le nom
d’Attica ou d’Attique avoit prévalu. Mais les meil-
' leurs critiques, au lieu de le faire venir du nom d’un
héros peut-être imaginaire, s’accordent à le dériver
du mot grec dx.Tti quifignifie rivage,parce qu’en effet
ce pays en préfentoit une très-grande étendue, &
n’offroit prefque que cela dans fa partie du fud-eft.
L’Attique s’étendit d’abord & pendant longtemps
juiqu’au montParnes, & à la petite chaîne
de montagnes , qui de ce mcmt s’étend j fqu’à
l’Ifthme de Corinthe. Les peuples renfermés dans le
* triangle que forme ce côté avec les deux côtes qui
fe terminent au promontoire Sunium, étoient des
Ioniens réputés tous Athéniens. Ç ’avoit été pour
conftater la différence qui exiftoit entre eux & les
(1) On trouve aufil que les Athéniens eux-mêmes furent
quelquefois défignés , par les P oètes, par le nom de
Mopfopii. V oyez dans l’Anthologie, l. 4 . ch. i j , ipig. j j ,
Mo-Jott/o.js défigne les Athéniens.