
ques relues de Scythie, qui ont commandé des armées.
Suppofons donc que, dans quelques-unes de
ces incurfions que firent les Scythes dans l’Afie mineure
, & dont Strabon convient, il y ait eu des
■ femmes célébrés par leur valeur, la mémoire aura
~ dû s’en tranfmettre à la poftérité,&l’on aura bientôt
'oublié qu’avec elles combattoient des hommes,
parce que le merveilleux , uni dans une narration
' à ce qui eft dans l’ordre commun, l’efface & le
fait difparoître.
On a débité plufieurs contes fur les Amazones,
entr’autres que dans leur fociété , elles n’admet-
toient des hommes qu’autant qu’elles en avoient
befoin pour devenir mères, & qu’elles les ren-
voyoient aufii-tôt après ; qu’elles brûloient ou def-
féchoient la mamelle droite àjeurs filles, & tuoient
les enfirns mâles, &c. Mais avant de croire à ces
faits, il faut admettre l’exiftence des Amazones ;
& l’on vient de voir ce qu’en penfoient deux fages
&. fa vans écrivains ».
■ N. B. Au furplus, voye^ les Mèm. de Littérature,
■ tom.XXI. Mèm. p. 106 ; tom. VJ, p. 95 ; le Traité
hïfl.fur les Amazones , de Pierre Petit. ( A Leyde ,
1708.) '
AM A ZO N IA , ville d’Italie , dans la Meffapie,
félon Suidas.
AMAZONIS , ville de la Carie , citée comme
épifcopale. Ortelius croit qu’il faut lire Amyçon.
AMAZONIUM , lieu de la Grèce dans l’Atti-
que. On prétendoit que fon nom lui venoit de
ç e que Théfée y avoit défait les Amazones.
A m a z o n iu m , ou A m a zo n e iu m , le même
que Cymè, lieu habité, difoit-on, par les Amazones.
A m a z o n iu m , lieu de la Grèce en Béotie.
A m a z o n iu m , lieu de la Bithinie, félon Etienne
ffe Byfance.
A m a z o n iu m , ville du Pont. Pline en parle
comme d’une ville détruite au temps où il écri-
voit. Il paroît, par ce que dit Pomponius Mêla,
que ce lieu étoit regardé comme ayant été autrefois
le camp des Amazones : il étoit près de
"Thémifcyre.
AMAZON1US-MONS, ou M o n t des A m a z
o n e s . C’ètoit une montagne du Pont, dans l’Afie
mineure, au pied de laquelle couloit le Thermodon.
• • A m a z o n iu s . Plutarque dit que le Tanaïs avoit
autrefois porté ce nom, parce que les Amazones
venoient s’y baigner. Voyc^ les Petits Géographes,
tome 2 , Plut, de fluv. p. 27.
AM BA CIA , ( Amboife ) lieu de la Gaule, o ù ,
félon Sulpice Sévère, les Gaulois, lors du Paga-
nifme, avoient élevé un temple. Grégoire de Tours
parle d’un pont de bateaux fur lequel on paffoit
la Loire en cet endroit. -
. AM B A R R I , peuple de la Gaule, dont il eft
parlé dans le premier & dans le feptième livres
des Commentaires de Céfar. On v o it , par cet auteur,
qu’ils s’étoient établis, du moins en partie, fur la
rive gauche de YArar,
On trptive le nom de ce peuple entfê cetnfc
Oaulois q u i, félon Tite-Live, fous Tarquii* l’ancien
, pafsèrent les Alpes pour s’établir en Italie.
M. d’Ànville les place de chaque côté de YArar,
au nord de Lugdunum ou Lyon. Dom Martin, qui
les met fur fa carte à la même latitude, les place
abfolument à la droite de la rivière , entre YArar &
le Liger. Il n’en fait pas mention dans fon ouvrage.
AM BA STUS , nom d’une rivière que Ptolemée
place dans le pays des Sinee. ou Sines.
AMBASUM,ville métropolitaine de la Phrygie *
félon Etienne de Byfance : elle n’eft connue que
par cet auteur.
AM B A TÆ , que quelques auteurs croient devoir
lire Ambancz, peuple de l’Inde en*deçà du
Gange, félon Ptolemée.
AMBATIASIS V ICUS ,le même qu’AMBACiA.'
AMBAUTÆ , peuple d’A fie , dans la partie
nommée Paropania. Ptolemée les place à l’eft.
Dans Cellarius, on lit Abanatoe.
AM B E , ville que Ptolemée place dans l’Arabie
heureufe.
AMBENUS MONS, montagne appelée, felort
quelques leçons, Ambolus & Embolas. Valerius
Flaccus la place' vers les embouchures du Danube.
AM B IA , ville d’Afrique dans la Maurétanie ;
elle devint épifcopale.
AM B IAN I , peuple de la Gaule , dans la fécondé
Belgique. Il en eft parlé dans Céfar, Strabon
, Pline, Ptolemée. Ils avoient au nord les
Morini ; à l’eft, lçs Atrèbates & les Veromandui;
au fud, les Bellovaci ; à l’oueft, les Caleli ; au
nord-oueft, la mer. Leur principale rivière étoit
la Samar'a, & leur capitale Samarobriva, qui prit
enfuite le nom du peuple : on voit que leur pays
étoit un peu plus étendu que l’Âmiénois actuel.
Ce peuple tenoit un rang diftingué entre ceux
de la Belgique. On v o it , dans C éfar, qu’ils lui
fournirent cinq mille hommes pour faire lever le
liège à'Ale/ia. On parloit avec éloge de leur car
Valérie.
A MBIANITUS V ICUS , ou plutôt A m b it ià -
NÜS. Voyeç ce mot.'
AMB1A N UM , ( Amiens. ) ville de la Gaule ;
dans la fécondé Belgique : elle étoit la capitale des
Ambiant.
AM B IBAR E TI, A m b iv a r e t i , A m b i v a r i t i ;
A m b r u a r e t i & A m b u a r e t i . Je rapproche ic i ,
fous un même coup-d’oeif, les différentes manières
dont ce nom fe trouve écrit dans différens exemplaires
de Céfar. Il faut croire que M. d’Anville
avoit trouvé ces leçons défe&ueufes, puifqu’il n’en
parle pas dans la Gaule. Samfon les place aux
environs de Noviodunum.
Le nom d’Ambivareti, que l’on retrouve défi-
gnant un peuple au-delà de la Mozelle, eft regardé
par Cluvier‘& Samfon, comme une corruption d«
celui <X Atnatici.
'AMBTBARI. eu A mbibarii ; pettple Se ta
■ Gaule, que Céftr donne pour être des Armonques.
Samfon croit qu’ils font les mêmes que les Abrm-
.total Dom Martin, qui adepte cette opinion,
dit que l’on peut préfumer, avec quelque fondement,
que depuis Céfar jufqii a Pline, & aut!*ef
écrivains postérieurs , le nom d'Ambibari a été
converti en celui à? Abrincatui. M. d Anville convient
qu’il ne fait où les placer.
AMBICAS , lieu de la Sicile , qui n’eft pas autrement
indiqué par Diodore.
AMB IDRANI, peuple que Ptolemée place dans
la Norique. • • ' . . '
AMBILATRI. Ce nom fe trouvoit dans Pline ;
le P. Hardouin a cru qu’il ^ falloir lire Ambiliates ;
mais ce nom même d’Ambiliates avoit paru a Samfon
une corruption au lieu <Y Ambirarii. M. d An-
Ville , fans difeuter fur le nom ^ convient qu en le
çonfervant, il ne fait où placer ceux qui le por-
toient* « Tl y a des pofitions , dit-il, fur lesquelles
» les lumières nous manquent ; & les Ambiliates,
» de quelque manière qu’ils foient écrits, me pa-
» roiffent être de ce nombre ». Dom Martin , plus
hardi à cet égard que M. d’Anville , que Samfon
& que le P. Hardouin , admet la leçon & les place
dans l’Aquitaine , au fud des PiElones, & au nord
des Santones ; mgis la critique de ce pere eft fou- ,
vent en défaut : il n’expliquoit les auteurs & les
itinéraires que par eux-mêmes, fans chercher la
poflibilité ou la preuve de leurs affertions dans
l’état du local & dans les connoiffances que donne
la géographie moderne. v
Ces peuples furent appellés par les Venetes pour
les fecourir contre Céfar. Dom Martin penfe que
ce font les mêmes que les Ambialites, qui font
nommés par Orofe Ambivarites. Samfon les plaçoit
en Bretagne, vers Lamballe.
AMBILIATES. Voye£ A m b i l a t r i .
AM B IL ICI, peuple que Ptolemée place dans la
-Norique. f
AMBISNA, ville d’Hifpanie, félon Ptolemee,
chez les Murgobi, au 1 1 e degré 10 miii. de long.,
& au 43e 6 min. de lat.
AMB ISON TII, Voyei A m b is su n t e s .
AMBISSUNTES, peuple que nomme Pline ,
& que Ptolemée place dans la Norique , en les
nommant Ambiforttii.
' AMBITARINUS : on lit ce mot dans quelques
auteurs, à la place d'Ambittanus. V o y e z ce mot.
AMBITIANUS-VICUS. C e fut dans ce lieu
que naquit Caligula, & , au rapport de Pline , on
y voyoit des autels dreffés en l’honneur de ce
prince. Cluvier croit que le village de Capellé,
au-deffus de Coblents, répond à ce lieu ; M. d’Anville
eft prefque d’avis qu’il faut remonter un peu
plus haut, & que YAmbilianus-Vicus eft remplace
par Konigfluhl, ancien lieu d’affemblée des princes
(de l’empire Germanique. Cet auteur place donc
'Ambitianus-Vitus fur le Rhin , entre Confluentes au
pprd-oueft, & Baudebrica au fuc)«
ÀMËITNI , peuple de Galatie j originaire des.
Gaules, félon dom Martin.
AMB IVARE TI , ou A m b iv a r it i , ancieit
peuple de la Gaule Belgique, que Céfar place au-
delà de la Meufe. ,M. d’Anville n’en fait pas mention
; mais dom Martin les place entre le Scaldh
à l’oueft, & la Mo fa à l’eft , au fud des Menapii*'
c’eft à-peu-près bù eft le Brabant a&uel. Voye1 ÀM-
BILATRI.
AM B L A D A , ville de l’Afie mineure dans la
Pifidie, félon Etienne de Byfance, ou de la Carie-,
félon Strabon. Ce dernier rapporte que le vin
tYAmblada étoit utile en médecine.
AMBLETOLIENSIS PO R TÜ S , ( Ambleteufe. )
a On croit que c’eft le port ultérieur dont parle
» Céfar, & où il fit embarquer fa cavalerie pour
j j paffer en Angleterre j j . Dom Martin.
AM B LO G AN N A , ville de la Britannia ou
Grande-Bretagne , félon les Notices.
AM B R A , fleuve de l’Etrurie , félon Cluvier.
AM B R A C IA , A m b r a c ie , ville d’Europe, en
Epire, dans le territoire des Moloffes, à quelque
diftance au nord du golfe de fon nom, & fur la
gauche du fleuve nommé Arachthus par Ptolemée ;
& Arethon par d’auti;es géographes. Cette ville fut
la capitale des Etats de Pyrrhus , roi d’Epire ; il y
avoit une citadelle’ fur un terrein élevé. Voici cd
qu’en dit Tite-Live, L. x x s ç v iu ,-ç. 4.
Ambracia, ou Ambracie , eft art bas d’une colline
affez roide : la citadelle, qui eft fur la colline, eft
à l’orient ( M. d’Anville a très-bien indiqué ces
pofitions fur fa carte de Grèce);le fleuve Arethon,
qui commence dans YAthamania , paffe par cette
ville , Sl va fe jetter dans le golfe nommé Am-
bracien, d’après la ville $ Ambracie qui en eft peu
éloignée. On ne doute pas qu’elle n’ait été autrefois
une ville libre : depuis elle paffa au pouvoir
des Æacides ; Pyrrhus , ce courageux & a&if ennemi
des Romains, y tenoit fa Cour. Cette v ille ,
ainfi que le refte de la Grèce, paffa au pouvoir des
Romains ; ils y trouvèrent une grande quantité de
tableaux & de ftatues reftés de la Cour magnifique
de Pyrrhus. Selon Florus, il auroit été un temps où,
les Etoliens avoient commandé dans, cette ville ; il
n’en fubfifte aujourd’hui que de foibles veftiges.
AM B R A C I I , les A m b r a c ie n s , peuple de
l’Epire, qui tenoit fon nom ou d’Ambracie, fille
d’Augéas, ou d’Ambrax, fils de Thefprote, félon
Euftathe.
Ambrax, , félon P olyb e, Liv. 4 , fixa fon féjour
fur le bord d’un golfe qui féparoit l’Epire de l’A-
carnanie, & il y bâtit la v ille , qui, de fon nom ,
fut appellée Ambracie, & le golfe fut nommé golfe
Ambracien.
Ambrax ne choifit cette demeure q u e , vrai-
femblablement, lorfque les Etats de fon père eurent
été ravagés par les Dryopes, & enfuite par
Hercule : ainfi l’origine des Ambraciens ne peut être
que d’environ cinquante ans avant la dernière
guerre de Tr°ye* .