
• Scymnus de C h io , v. 472 , dit qu'Àmbracïe èft
une colonie des Corinthiens , & que Gorgus, fils
rde Cypsèle , eh fut le premier habitant. Strabon,
Liv. 7 , dit que la ville d Ambracie eft l’ouvrage
■ de Tolgus , ms de Cypsèle. Antonius Liberalis,
'Mêtant, l. 4 , nomme Torgus celui que Scymnus
de Chio appelle Gorgus, & Tolgus par Strabon ,
-& le fait frère de Cypsèle.-Cet auteur fait entendre
qu'Ambracie fubfiftoit déjà lorfqu’on y envoya une
nouvelle colonie de Corinthe. Cypsèle, tyran de
-Corinthe, vivoit environ 620 ans avanrl’ère chrétienne.
Les Ambracîens gémiffoient fous la tyrannie de
Phàl'æcuJ, lorfque la colonie de Corinthiens arriva
en Epire, conduite par Cypsèele, qui les délivra de
la tyrannie de Phalæcus, & , vraisemblablement,
les fournit à la fienne , puifque Périandre, fils de
Cypsèle, eft appellé tyran des Ambracîens par Arif-
tote & par Maxime de T y r ; & Ariftote dit que
le peuple ayant chaffé Périandre, recouvra io n
ancienne liberté.
Les Ambracîens eurent aufli des démêlés avec les
Moloffes, qui, à la fin, les fournirent.
Les rois d’Epire affujettirent les Ambracîens ; ils
furent aufli taillés en pièces par les Athéniens,
commandés par Démofthène, félon Thucydide,
L. 3 ; & Diodore de Sicile dit que la ville dAm-
bracie demeura prefque détruite de la fuite de la
guerre contre les Athéniens. Démofthène rapporte
que Philippe, père d’Alexandre, roi de Macédoine,
les attaqua enfuite : enfin , félon Polybe, Marcus
Fulvius les fournit aux Romains3 & Paul Emile les
dépouilla de leurs privilèges & de leurs biens ,
comme le refte des Epirotes, félon Plutarque, m
Æmilio.
Paufanias , Liv. 10, ch. 18 , dit que l’on voyoit
à Delphes un âne de bronze, que les Ambracîens
y avoient offert, eh reconnoiffance d’un avantage
qu’ils remportèrent fur les Moloffes.
AMBR A CIO TARUM INSULÆ : c’eft par ce
nom générique que Denys le Périégète défigne quelques
îles, qui ne dévoient pas être éloignées du
golfe d’Ambracie.
AMBRACIUS SINUS, ( Golfe de Larta ) , ou
golfe d’Ambracie. L’état a&nel dés lieux nous
donne l’étendue & la forme de ce golfe, fur lequel
les témoignages des anciens diffèrent affez con-
fidérablement. C e golfe avoit au nord le pays des
Moloffes, qui appartenoit à l’Epire, & au fud l’A-
‘ carnaniè : ces deux contrées réunies le terminaient
à l’eft. Il c'ohimuniquoit avec la hier Ioiiïehhe par
un détroit que l’on peut appel 1er dAElïüm ; puis
par un fécond, plus à l’ôüeft,fur le bord duquel
du côté de l’Acarnanie, étoit la ville d'Anfi&ojnüm.
On trouvoit fur fes bords, :au nord, Ni'cbpàlis &
Ambracia; au fud-eft, Argos Amphilochicum ; au fud-
oueft , AEliüm.
AMBRACUS ? efpèce de for'tereffe élevée dans
-des marais, à l’oueft ji’Ambfâcie. P olybe, qui en
parle, dit qu’elle étoit fortifiée de murs d’avantnuirs,
& que l’on n’y abordoit que par une chauffée
de terres rapportées. *
AM B R A T IA , ville de la Lufitanie, mais qui
h eft pas nommée dans les auteurs de l’antiquité.
On cite la vie de faint Epitace.
AMBRI. Ce peuple, félon le rapport de Juftin
habitoit dans l’Inde, fur les bords de YAcefines ,
qui fe rendoit dans le Sindus ou Indus (1 ). Selon
cet hiftorien, Alexandre, devenu maître de la partie
de l ’Inde qui eft plus feptentrionale, fe rendit
•J- ,f ^or<^f de Y Acefines, defcendit cette rivière
jufqu à l’Océan, & reçut fous fon obéiffance plu*
heurs de ces peuples , habitans de ces bords : entre
eux etoient les Ambri ou Ambres; mais, réunis
aux Sugambri, ils fe trouvoient forts de 80 mille
hommes de pied & 60 mille chevaux; & avec
ces troupes, ils osèrent livrer bataille aux héros
Grecs : l’iffue ne leur fut pas favorable ; ils furent
défaits ; Alexandre marcha droit à leur capitale.
Ce fut à cette v ille , félon Juftin , qu’il lui arriva
de fauter dans la place de deffus les murailles. On
fait que les autres hiftoriens rapportent cet événe-
ment k ville des Oxydraques. M. d’Anville
regardoit probablement les Ambri nommés par
Juftin, comme un même peuple avec les Oxydraques
; car il ne les a pas placés fur fa carte des
conquêtes d’Alexandre.
N. B. Ori trouve aufli le nom d!Ambri donné
aux Ombri.
AM BR ITÆ , ou A b r i tæ , peuple que Diodore
place dans l’Inde, er.-deçà du fleuve Judas. On
croit que ce nom eft pour celui dArahitati V o y e z
ce mot. J
AMBRO CH O S , contrée d’Afrique dans la
Marmarique, félon Ptolemée.
AM B R O D A X , ville ou bourg que Ptolemée
indique dans la Parthie.
AMBRONES, peuple Gaulois , connu dans la
guerre cimbrique, vérs le milieu du fixième fîècle
de Rome. On ignoré la province de Gaule qu’ils
occupoient. M. d’Anville n’en fait aucune mention;
cependant Cluvier, le P. Briet & Cellarius,
d apres un paffage de Strabon , prétendent que iés
Ambrons formoient un des quatre cantons que
Céfar donne aux Helvétiens ; mais Ce fentihient
n?eft que bien foiblement appuyé : je ne me permettrai
donc pas de l’adopter; je remarquerai feulement,
avec Dom Martin , i° . que les Liguriens
fe difoient Ambrons d’origine ; 2°. que l’empereiir
Julien appelle ( dans fes Gêfars) les Helvétiens
Elbëtiens, Ou, félon un manüfcrit, Elbefliëns, &
qu’Etiehne de Byfànce, indiquant un peuple de
ce nom dans la Lygie ( c’eft àinfi que le lit Vof-
cins.) , on peut admettre qné les Ambrons étoient
les Helvétiens dont les Lygùriens tiroient leur
origine. Le récit de Plutarque prouve en effet
qu’il y aVoit du rapport èhtfe les Ambrons & les
( l) On verra à l’article de YAcefines, qùe e’eft à tOïC
que Juftin le fait tomber dans l ’Océan.
Liguriens : cet hiftorien, entre les alliés des Cÿm- |
bes & des Teutons , ne nomme que les Ambrons.
Selon lu i, ils étoient au nombre de plus de 30 mille ,
hommes. ; ils avoient le corps chargé, & appefanti
par la bonnç chère ; mais ils n’en avoient que plus
de réfolution & de fierté. Rendus plus gais par le
vin qu’ils avoient b u, ils s’avançoient, non point
en défordre , ni en courant comme des furieux,
ni en jettant des cris confus & inarticulés, mais
en frappant en mefure fur leurs armes, & en répétant
à tout moment leur nom Afubrons, Ambrons
, foir pour s’encourager réciproquement, foit
pour apprendre à.leurs ennemis à quelle efpèce de
gens ils alloient avoir affaire. Les Liguriens , qui
étoient dans l’armée de Marius, & qui alloient
commencer la charge, ayant entendu ce cri, y
répondirent par un cri femblable ; ils dirent de
même Ambrons, Ambrons; car, ajoute-t-il, c’eft
le nom générique que les Liguriens donnent à leur
nation. Cluvier croit que ce nom d'Ambroni venoit
de la rivière dEmme, au canton de Berne : on
n’auroit que changé la fécondé m en b ; & il y
a plufieurs exemples d’un femblable changement.
' Des Gaulois, ' fous le nom d Ambri ou d’Ambrones
, avoient autrefois des poffeflions au nord
& au fud du Po. Les Lygures étoient des Ambrones.
AMBRONICUS PA G U S , territoir des Am-
branes. Cluvier y place les deux villes Salodurum
& Vindohijfa.
AM B R U S SU M j Ok A m b r o s iu m & A m b r o s -
SUM, ou A m bu s su s , ( Pont Ambotx. ) Il eft parlé
de ce lieu, de la première Narbonnoife, province,
de la Gaule, dans l’Itinéraire d’Antonin , & dans
celui de Bordeaux à Jerufalem. M. d’Anville le
place chez les Arecomici, entre Séxtantio à l’oueft,
& Nemanfus au nord-eft. Dom Martin lui donne
même pofition fur 4e Vifiurlus. Les Romains y
avoient conftruit un pont fur la Virdonte. La Marti-
nière dit que.c’eftle pont de Lunel.
De cinq arches que paroît avoir eu ce pont, il
en fubfifte encore quatre aujourd’hui. Celle qui eft
du côté du fud eft abattue.
AM8RYDUS. Voye^ A m ph r y su s .
AMBRYSUS, ou A m b r y s su s , ville de Grèce
dans la Phocide. M. d’Anville la place entre deux
chaînes de montagnes, à l’oueft de Lebadota, &
au nord-eft d’ Anticyra. Paufanias la nomme Am-
phryflus' J’ai fuivi Polybe, Tite-Live & M. d’A nville.
Je ne fais pourquoi la Marfmière a penfé que
cette ville eft nommée par Etienne de Byfance
Cyparijfus. On trouve, dans ce Géographe, l’article
Ap.q>v<Tos, Amphryfus ; i l , cite Lycophron , &
ne dit rien de Cypariffe en cet endroit.
Ambryjfus étoit léparée de Delphes par le mont
Parnaffe. Cette ville fut fortifiée par les Thé-
bains , lorsqu’ils firent la guerre à Philippe de Macédoine.
La place publique n’étoit pas grande , & la plupart
des ftatués qui l’ornoient) étoient de marbre
& brifées. Paufanias, Liv. 10, P hoc. ch. 3 6 , dit
que fur la droite du chemin qui va à Anticyre, il
y avoit un temple de Diane Di&ynnée, à laquelle
les habitans d’AmbryffuS' avoient line grande dévotion.
La ftatue ae la déeffe étoit ae marbre
noir.
AMBULEIUS AGER. Jornandes, dans fon
Hijloire des Goths, nomme ainfi le lieu où le pape
Leon alla trouver A tilla , afin de le détourner
d’aller à Rome. Cluvier après lui, d’autres géographes
, penfent que ce champ fe trouvoit à un
paffage du Minçîus, dans les environs dArtelica,
aujourd’hui Pefchiera. On peut voir dans fon ouvrage
( Jtalia Anùq. 1. 1 , c. 2 6 , ) comment il répond
à l’objeâion qu’Attila s’étant avancé jufqu’à
Tïcinum ou Popea- ( Pavie ) , n’auroit pas dû I®
rencontrer avec le pape, fur les bords du Min-
dus.
AME LA S . j, ville que Pline place dans îâ
Lycie.
AMELES. Je ne placerois pas ici le nom de
ce fleuve imaginaire , s’il n’en étoit queftion dans
les Mythologues. La fcience de l’antiquité n’eft pas
feulement de favoir ce qui a exifté, mais encore
ce que l’on a c ru , ce que l’on a écrit. J’ajouterai
donc que l’on difoit de ce fleuve que fon eau ne
pouvoit être retenue dans aucun vafe. Platon en
parle ; mais ce fleuve eft un être imaginaire, &
c’eft perdre fon temps que de le rechercher entre
les. fleuves connus.
AME LE TUS, lieu du Pont, fur la côte du
Pont-Euxin. Il fe trouvoit entre, le fleuve Phyga-
mus & le promontoire Phadifana , félon la def-
criplion anonyme du Pont-Euxin.
AMEN AN US , fleuve qui paffoit à Catana. Strabon
dit qu’il arriva qu’après avoir manqué d’eau, il
recommença à couler de nouveau.
AMENDU S, ville de la Carie. La Martinièr«
penfe qu’il faut lire Myndus.
Il en apporte pour raifon que ce dernier nom
fe trouve dans Ptolemée & dans les notices de
l’Empire. Ortelius, qui en parle, ne cite que le
concile de Nicée, & il peut s’y être gliffé une
faute de copifte.
AMENIA , ville Grecque de l’Afie mineure,
que Scylax indique chez les Chalybes, peuples ,
compris, par M. d’A nville, dans la partie orientale
du Pont.
AMERIA, gros bourg du royaume de Pont, fitué
dans le voifinage de la ville de Cabires. Il y avoit
dans ce bourg un temple du mois de Pharnace ou de
la lune, félon Strabon , Liv. 12 ,p. 557. Cet auteur
ajoute qu’il y avoit dans Améria un grand nombre
de Hiérodules, ou de miniftres du temple,
& un ^domaine facré, dont le pontife percevoit
les revenus. Le temple du mois de Pharnace ^
qui eft le dieu Lunus des anciens , étoit fi ref-
pe&é des rois même dans le Pont, que le ferment
royal étoit, par la fortune du roi, 6* par le mois
de Pharnace. Strabon , L. 12 , p. $$7.
A m er i A ( Amelia ) , ville de l’Iralie, dans TOn\*