
point ici : la Dacie trajane fit une province particulière.
D a c i a A u r e l i a n i , étendue de pays fitué au
jfud du Danube, auquel l’empereur Aurélien donna
le nom de Dacie, lorfque les Barbares feptentrio-
naux lui eurent enlevé la Dacie trajane.
D a c i a T r a j a n i : cette province, d’une très-
grande étendue, étoit fituée au nord du Danube,
ayant au nord-eft & au nord les monts nommés
Alpes Baflarnicce, que l’on nomme a&uellement
Karpak. . . Le Tyras ou Danajler, coulant du nord-
oueft au fud-eft, de ce côté, y fervoit de bornes :
à l’eft étoit le Pont-Euxin. Le côté occidental étoit
défendu par un retranchement? M. d’Ânville eftime
que cette province devoit avoir treize cens milles
de circuit, & Eutrope n’en comptoit que mille.
Au centre du pays étoit ' le mont Concajon,
regardé comme facré par les Gètes.
Les principaux fleuves étoient :
Le Danube, qui le bornoit au fud, allant de
l ’oueft à l ’eft.
Le Tibifcus (laTèmes) ( i) , qui, commençant dans
l ’intérieur du pays , arrofoit les villes d’Acmonia,
de Tibifcus, & fe rendoit dans l’autre Tibifcus, aflëz
près de fon embouchure dans le Danube.
L'Aluta qui, coulant du nord au fud fe jetoit dans
le Danube, en face de Nicopolis3 fituée fur la droite
du fleuve.
UOrdeffus, ou Ardeifcus, qui couloit dans le même
lens, mais un peu plus à l’eft.
UArarus, comme plus à l’eft.
Le P or ata ou P retus, qui doitêtre le Hieraffus de
Ptolemée, qui couloit aflez droit du nord au fud, &
dont l’embouchure étoit peu loin à l’eft de celle de
YArarus.
Le Tyras ou Danajler, qui formoit au nord-eft les
bornes de cette province.
Les principales villes de la Dacie étoient, en commençant
par le nord-oueft : Napoca , Prçetoria Au-
gujla, Apulurn, au fud de Napoca. . . . Tibifcus, à
l’oueft. Zarmigethufa, qui prit enfuite le nom d’£7/-
pia Trajana.
Le long du Danube, de l’oueft à l’eft : Lederata,
en face de Vominacium, qui appartenoit a la Moefie ;
Ternes, tout près de l’endroit où fut le Pont de
Trajan. 11 y avoit peu de lieux fur la gauche du
Danube : ils étoient fur la droite dans les deux
Moefies.
Dacie, félon Ptolemée.
Les bornes font à-peu-près celles que j’ai indiquées.
Il y place ^es peuples fuivans, en commençant
parles parties feptentrionales, les Ancerti, les Teu-
rifci9\es Cijloboci;le sPrendavefii9 les Rhatacenfii, &
(i) Ce n’eft pas la Teiffe , groffe rivière qui, coulant
du nord au fud pour fe rendre dans le Danube, portoit
alorslenora .de T ib i f c u s , mais une autre rivière, qui s’y
rendoit après avoir arrofé la ville de Tibifcus.. (Te -
raefvar ).
les Cacoenfi (a ); les Biephi, les Burideenfù & les
Cotenfii; les Albocenfii, les Potulatenfii & les Senfii;
eq/in, tout-à-fait au fud, les Saldenfii, les Ciagiji
& les Picphigi. Il eft probable que ces peuples diffé-
rens n’étoient que des hordes, comme font encore
les Tartares.
Les principales villes étoient :
Rhucconium.
Docirava.
PoŸoliffum (3 ).
Arcobara (4).
Tiphulum.
Patridava.
Carjidava.
Petrodava.
Ulpianum.
Napuca.
Patruiffa.
Salines.
Preztoria Augujla.
Sandava.
Augujlia.
Utidava.
Marcodava•
JZiridava.
Singidava.
Apulum.
Zermifirga.
Comidava.
Rhamidavet.
Pirum.
Zufidava.
Palcda.
Zurobata.
Argidava.
Tirifcum.
Zarmigethufa•
Hydata.
Nentidava.
Tiafum.
Zeugma.
Tibifcum.
Diema.
Acmonia.
Druphegis.
Phrateria.
Arcina.
Pinum.
Amutrium.
Sornum.
Quant aux moeurs & à la religion des Daci oti
Daces, comme ifs font fou vent confondus avec les
Gètes , je n’en ferai point deux articles ; voye^
G e t æ . Mais je vais donner une idée de l’hifto-
rique du pays.
Les hiftoriens ne parlent guère de la contrée
traitée ici fous le nom de Dacie, avant le temps
où Darius entreprit de porter fes armes contre
eux y l ’an 508 avant l’ère vulgaire. Après avoir
traverfé le bofphore de Thrace, il s’engagea dans
le pays des Gètes, entre l’Ifter & Y Aluta, & fon
armée fut fur le point d’y périr.
Lyfimaque, qui, à la mort d’Alexandre, avoit
eu la Thrace en partage, attaqua les Daces, mais
n’eut pas contre eux plus de fùccès. Il s’engagea
trop avant dans le pays & fut fait prifonnier par
les Gètes, que commandoit alofs Domicaïtes.
On les vit au temps de Céfar & d’Augufle
prendre les armes contre les Romains. On .en fit
un certain nombre prifonniers : ils parurent dans
les jeux que donna Augufte lors dé la dédicace
du temple de Minerve, l’ail de Rome 722.
Les Daces & les Gètes furent à-peu-près toujours
'contenus par Augufte & fes premiers fuc-
cèflèurs, dans les pays au-delà du Danube. Cépen-
(2) La tradudfion Igtine porte C au-.o en fie ..
(3) Selon la traduction, P a r o li jfum .
(4) Qui manque dans le texte de cette édition.
dant, dès que le fleuve étoit gelé, ils fe jetoîent
fur les terres.de l’empire pour y exercer le pillage.
Augufte, pour les contenir, joignit la politique à
la force : car il fit avec eux plufieurs traités, &
montra à leur égard beaucoup de modération. ,
Sous les empereurs fuivans, les Daces fe montrèrent
plus fouvent en armes; & véritablement les
Romains eurent beaucoup à fouffrir de leur pat^
Sous le règne de Domitien, Décébale, roi des Daces,
entra dans la Moefie & défit Oppius Sabinus. La
fuite, malgré quelques fuccès, ne fut pas moins
funefte aux armes romaines : & Domitien conclut
une paix honteufè. Ce qu’il y eut de bien extravagant
& de bien digne d’un tyran comme Domitien,
c’eft qu’il trompa le fénat par des lettres
fuppofées, & qu’il entra dans Rome en triomphe.
Trajan obtint les fuccès que méritoient fon courage
& fes vertus militaires. En vain les Daces lui
envoyèrent demander la paix (1). L’empereur la
refufa, combattit & remporta une viCloire complète.
En continuant de s’avancer dans le pays,
Trajan, toujours vainqueur par lui-même & par
fes généraux , força Décébale à demander la paix
avec les démonftrations les plus humiliantes. Ce
prince l’obtint & y fut peu fidèle. »
Il alla même jufqu’à tenter dé faire aflafliner
Trajan, mais fes émiflaires furent découverts &
mis à la torture. Je ne puis omettre ici un trait
qui rappelle les vertus des beaux jours de Rome.
Décébale avoit fait prifonnier Longin , l’un des-
lieutenans de Trajan : il envoya menacer d’ôter
la vie à cet officier, fi l’on refufoit les conditions
qu’il propofoit. Pendant que Trajan traînoit cette
négociation en longueur, Longin, craignant que
l’amitié de fon prince ne fût retenue par le defir
de lui conferver la vie, trouva le moyen de s’em-
poifonner. L’empereur en conçut une vive douleur
, il conftruifit un pont fur le Danube. ( Voye^
P o n s T r a j a n i ) . Il pénétra dans le pays avec
toutes fes forces ; & Décébale, fans efpérances de
réfifter aux Romains, fe donna la mort.
Trajan réduifit ce pays en province romaine.
Sarmigethufa, capitale, conferva cet avantage , &
prit, d’après le vainqueur, le nom d'Ulpia Trajana.
Adrien, fuccefîeur de Trajan, fe conduifit d’une
manière tout-à-fait différente. Car d’abord il vou-
loit abandonner la Dacie ; mais s’étant rendu aux
follicitations du fénat, qui la demandoit comme
une barrière importante à la fureté de l’empire ,
il fit rompre le beau pont par lequel paffoient les
troupes romaines.
(1) Je remarquerai ic i , d’après M. de Kéralio , que
le mot grec /uuxv que l’on trouve dans D ion , ne doit
pas être rendu par champignon, comme fi les Daces
avoient envoyé à Trajan un champignon, fur lequel
ils avoient écrit le confeil de ne pas leur faire la guerre •,
mais qu’il faut traduire : une garde d’épée * ce qui indique
qu’il doit fe contenter d’être fur la défenfive.
Les Daces furent tranquilles fous fon règne *
& fur-tout fous, celui du vertueux Antonin. Les
chofes changèrent fous les empereurs vicieux qui
fuccédèrent. Ni eu x , ni les Barbares ne tinrent
les conventions réciproques qui dévoient être le
lien de la paix. Sous le règne de Philippe, ils fe
jettèrent dans la Moefie. Les détails de ces incur-
fions ne font pas de mon objet.
Aurélien, affez bon guerrier pour délivrer l’empire
des incurfions des Barbares, ne fe fentit pas
affez bien fécondé par les forces de l’empire pour
conferver les provinces trop expofées. 11 ravagea
l’Illyrie & la Moefie le long du Danube , afin
d’ôter aux Daces les objets de leur cupidité. En-
fuite il transféra au centre de la Moefie, les colonies
romaines établies dans la Da c ie , & abandonna
cette province. Ce fut depuis ce temps
( an de J. C. 273 ) , que les Romains nommèrent
I Dacie une partie de la Moefie. D ’où la dénomination
de Dacia Aureliani.
L’ancienne Dacie fut depuis expofée aux ravages
de tous les peuples qui vinrent du nord ou de l’Afie
fe jeter furies terres de l’empire. On y vit fuccef-
. fivement des Taïfules, des Gotns, des Huns, des
Alains ; puis des Patzinacites, des Gépides, des
Saxons, des Zekels, qui paroiffent être des Huns
ou Hongrois, & enfin de véritables Hongrois. Une
partie de cette ancienne Dacie répond à la Tran-
filvanie, le refte à la Valachie & à la Moldavie.
D A C IR A , ville de la Méfopotamie. Elle eft:
nommée par quelques auteurs Diacira.
D A CO R A , village de l’Afie mineure, dans la
Cappadoce, fitué près du mont Argezus. Il apparte*-
noit au territoire de Cesfarea ad Argeeum. M . d’An-
ville ne l’a pas marqué fur fa carte.
DACTONIUM LEMAVORUM, vers le pays
des Callaïques, prefque au fud de Aquez Quintidnez.
C ’eft Ptolemée qui l’a fait connoître.
D A D A R A : c’eft,ainfi que Paulmier croit devoir
lire le nom d’un lieu nommé , dans le texte de Ptolemée,
Eddara. C-’étoit un lieu de l’Arabie déferre,
D A D A S T A N A , ville de l’Afie mineure, dans
la Bithynie, félon Ptolemée, l’itinéraire d’Antonin
&. Zofirne. Ce dernier la nomme Dadaflhana, 8c
1 ajoute que l’empereur Jovien y mourut. Cette ville
féparoit la Bithynie de la Galatie, félon Amrnien
Marcellin. |
D A D D A L A , lieu de l’Afie mineure, dans la
Lycie. Ptolemée le marque à 3 5 degrés 5 5 minutes
de latitude.
DADES PROMONTORIUM, promontoire de
la partie méridionale de Pile de C yp re , entre le
promontoire Curias, à l’oueft, & celui de Peda-
lium, à l’eft. Ptolemée fait mention de ce promontoire.
D A D ICÆ , peuples qu’Hérodote ( L. v u , 66 ) ,
donne pour être voifins de la Sogdiane. Ils étoient
armés comme les Baélriens.
D A D O C E R T A , grand château de l’Arménie,
félon Etienne de Byfance. On ne connoît pas ce
C c c c 2