
Les murs, comme le dit Aufone, étoient flanqués
de hautes tours.
Le port a&uel formé par la Garonne étoit nommé
Portas L utuz , ou Port de la Lune, à caufe de fa forme
demi-circulaire.
C ’étoit à l’extérieur de la ville que fe trouvoient
les monumens que l’on connoît à préfent -, & qui
fo n t, 1 ^
La Porte-Bafle, qui eft évidemment dii fiècle
d Augufte.
L e palais de Tutèle, qui étoit un temple con-
lacré aux dieux tutélaires ; on voit par 1 mfcriptîon
que c étoit la Tutele d’Augufte : il avoit été bâti
par un décret des curions. Ce temple fut abattu
par ordre de Louis X IV , pour donner plus d’étendue
à 1 efplanade qui eft en face du château Trompette.
Elie Vinet & Merula en ont donné les dimenflons.*
Un poëte de ce temps ofa exprimer les regrets de
tous les amateurs de l’antiquité, & s’écria :
Pourquoi démolit-on ces colonnes des dieux ?
Ouvrage des Cèjars, monument tutélaire ,
Depuis plus de mille ans que le temps les révère,
.. Elles s’élèvent juf'qu’aux deux. . . *
■ Le palais de Galien , édifice très-confîdérable ,
mais qui eft a&uellemenr en défordre, porte encore
Je nom du prince fous lequel il fut bâti.
On voit derrière S. Surin, les refies d’un amphithéâtre
que d’anciens titres appellent les Arènes.
Cet ovale avoit cent vingt-fept pieds de long, fur
cent quarante de large.
Burdtgalq produifit entre autres grands hommes,
Exupere, précepteur des enfans de Conftantin,
Sidonius, Saint-Paulin. Un grand nombre d’autres
appartiennent à l’hiftoire moderne.
BU K D IP T A , lieu de la Thrace , entre Câftra
Iarba & Andrinople, félon l’itinéraire d’Antonin.
BU RD O A, BURDUA, ou Bu r d o v a , ville de
l’Hifpanie, dans la Lufitanie , félon Ptolemée.
BU RG AO N , montagne de l’A frique, dans la
Ryfacène. Elle étoit inacceffible du'côté de l’orient,
félon Procope.
BURG ENA, ville de la fécondé Pannonie,
aux environs du Savus, fèlon la notice de l’empire.
BURGINATIUM, BURGINACIUM, lieu de
la Germanie, fur le bord du Rhin , entre Colonia
Trajana & Arenatium, félon l’itinéraire d’Antonin
& la table de Peutinger. Ammien Marcellin dit
Quadriburgium, & que c’étoit une forterefîe que
les Romains avoient fur le Rhin, & une frontière
de l’empire ; il étoit dans l’île des Bataves. Il paroît
donc que c’eft le même lieu. On croit retrouver
cet emplacement dans celui qu’occupe le fort qui
a- pris le nom de Skenk au feizième fiècle.
BURGIONFS , peuple que Ptolemée place dans
la Sarmatie européenne.
BURGIUM , (Burgo), lieu de la Rhétie, que
Cluvipr dit n’ayoir pas été trop éloigné de. l’en-
^!<îîrT ^ ^ € trouve a&uellement Piève di Cadore.'
BURGUNDIONES & BURGUNDII, les Bourguignons.
Les opinions font partagées fur l’origine
de ce peuple. Pline (/. /f , c. /4 ) / en fait ° me
nation germanique, defcendue des Vinditi : Am-
mien Marcellin & Orofe prétendent qu’ils def-
cendoient ordinairement des Romains : & le nom
de la nation fortifie ce fenriment que je vais développer.
Selon ces deux auteurs , Drufus Néro , &
Ion frere Tibère, fils adoptifs d’Augufte, ayant
lubjugue plufieurs contrées intérieures de la Germanie,
laissèrent des camps dans le pays avec une
partie de leur armée pour contenir les peuples
tournis. Ces camps, qui n’étoient autre ohofe que
des efpeces de fortereffes, furent appelés par les gens
du pays burgts. Les Romains s’accoutumant à ce
mot, nommèrent ceux qui gardoient ces fortereffes
Burgundn. Cette étymologie eft fi vraifemblable,
qu elle ne-permet pas de douter du fait hiftorique
lur lequel elle s’appuie. Mais il eft aifé de concilier
ces faits avec le récit de Pline. Ceux qui
portèrent d’abord ce nom, étoient ces anciensfoldats
romains, devenus, en quelque forte, Germains par
leurs moeurs & l’habitude d’être avec des Germains \
oc lorfque enfuite, ayant perdu de vue leur origine,
des Germains véritables fe furent joints à eux, on
les comprit tous fous le même nom;
Lorfque les Romains commencèrent à les connaître,
ce fut lorfque les Bourguignons commencèrent
a fe jeter fur les terres de l’empire. En
efret, il n en eft prefque pas parlé avant l’année
z75.ï iut h première année du règne de Tacite,
conjointement avec d’autres barbares. Ils pafsèrent
le Rhin , inondèrent les Gaules & fe rendirent
maîtres de plus de foixante-dix villes.-Ils furent
peu après défaits par Probiis, fucceffeur de Tacite..
En -287, ils firent une nouvelle irruption ; ils:,
furent également battus.
v Je-paffe quelques autres incurfions pour arriver
a l an 413 , qu’ils obtinrent la permiflion de s’établir
dans les Gaules. On leur céda une partie de là Germanie
première. Enfuite ils s’emparèrent d’une partie-
de la Belgique. lls avoient, par cette infraérion, man-
que a leurs traites;- car-on ne leur avoit permis de
s’établir en Gaule qu’à la condition de fervir contre-
les arraees des Romains. Aufîi le général Aètius
marcha-t-il contre eux, les battit à deux fois différentes
g & lès obligea de demander la paix. C ’eft
vers ce temps à-peu-près qu’ils embrasèrent la.
religion chrétienne, & continuèrent d’habiter les
bords du Rhin. Leur, hîftoire n’eft pas de mon.
objet. Je remarquerai feulement qu’ils continuèrent
de fe croire fournis aux empereurs grecs. Ils eurent^
des guerres, confidérables avec les Francs, malgré-
les alliancesIqui unirent les., familles de leurs rois..
Enfin,. le roi Godemar ayant été fait prifonnier-
par les Francs , qui le tinrent renfermé dans un
chateau ; & les Bourguignons n’ayant plus de chef,
ils convinrent de.fe foumettre à leurs vainqueurs,.
fle les fervir dans leurs guerres, & de leur payer
un tribut annuel. Mais il fut convenu qu’ils con-
tinueroient de fe gouverner par leurs propres,
loix ; ce qui eut lieu jufqu’au règne de Louis-le-
Débonnaire.
Gouvernement. Au commencement, les Bourguignons
étoient partagés en différentes tribus qui,
chacune obéiffoient à un chef différent, dont l’autorité
n’étoit pas héréditaire. Ave c le temps, ces
petits chefs difparurent, & un feul commanda à
toute la nation. Ces rois des Bourguignons tenoient
à honneur d’être revêtus des premières charges de
l’empire. Avitus cite, à ce lujet*, une lettre du
roi Sigifmond à l’empereur Athanafe, dans laquelle
les- difpofitions de ce roi font exprimées de la
manière la moins équivoque. « Mes prédéceffeurs,
» dit-il, & moi avons toujours été attachés à l’em-
» pire romain, au point de nous croire plus ho-
» norés par les dignités que les empereurs nous
» conféroient, que par les nôtres, qui nous étoient
» tranfmifes par nos ancêtres. Nous commandons
» chez nous, mais nous regardons comme une
w chofe glorieüfe de fervir dans vos armées ».
( Epit. I. x x x i i i ).
On attribue aux Bourguignons, & dans cela
c’eft bien un reproche à leur faire, d’avoir introduit
dans la Gaule, l’ufage des duels pour découvrir
la vérité d’un fait contefté. Ce fut le roi Gundebaud
ou Gundebald, qui, le premier, donna force de
loi à cette extravagance barbare. L’accufateur, le
défendeur, les témoins des deux parties, tous fe
battoient. Le parti triomphant étoit cenfé le plus
jufte. A peine cette loi venoit-elle d’étre publiée,
qu’Avitus, évêque de Vienne, écrivit au roi pour
en remontrer l’injuftice & l’infuffifance. Mais des
idées fuperftitieufes s’étoient emparées de toutes
les têtes; d’un autre côté, la barbarie & les principes
chimériques fur la valeur, ne permirent pas
de reveniç fur cette réfolution. Au contraire même,
les Francs adoptèrent le même ufage.
BURGUS, contrée de la Thrace, où étoit bâtie
la fortereffe Securifca.
BURGUS ( bourg fur la Dordogne). On ne trouve
ce lieu nommé que dans les écrivains qui Ont fuivi
le temps de Conftantin. Il étoit près de l’embouchure
de cette rivière dans la Garonne.
B u r g u s n o v u s , nom d’un lieu de la Dacie
ripenfe, félon la notice de l’empire.
B u r g u s s e v e r i , lieu de l ’E gypte, dans la
Thébaïde. La notice de l’empire en fait mention,
fefl, 20. '
BURGUZIONES, les Burguziones. Agathias
compte ce peuple entre ceux qui-font compris fous
le nom de Huns.
BURIA, lieu particulier de la Paleftine, au pied:
du mont Thabor,. & près de la ville de Naïm,.
folon Guillaume de T y r , cité par Ortélius.
BCJRÏDEENSII, les Buridéenfiens, peuple que
Ptolemée place dans la Dacie.
BU R II, les Buriens, peuplé de la Germanie,
félon Tacite & Ptolemée. Ce dernier les furnomme
Luti.
BURINA, ou B u r r i n a , nom d’une fontaine,
dont parle Théocrite. Son fcholiafte la met dans
l’île de Cos.
BUR1T A N A PLEBS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la province proconfulaire, félon la conférence
de Carthage. On ne connoît pas le nom du lieu.
BURNI, nom d’un peuple d’entre les Goths,
félon Agathias.
BURNUM, château de la Dalmatie, félon Pline.
B u r n u m , ville d’Italie, dans la Liburnie , félon
Ptolemée & Pline : ne feroit-ce pas le même que
le précédent ? Il y avoit fi près de la Liburnie à
la Dalmatie.
B u r n u m , ville d’A frique, dont il eft parlé dans
la vie de S. Fulgence.
BUROPUS, ville de l’Affe, fituée fur le bord de
l’Euphrate , à l’eft d’Hiérapolis, vers le 3 6e deg;
15 min. de latitude.
BURRIUM, lieu de File d’Albion, fur la route
de Calleva à Uriconium, entre Gobannium & Ifca
Silurum, félon l’itinéraire d’Antonin.
BURSADA, ville de la Celtique, dans la Celti-
bérie, félon Ptolemée.
BURSENSIS, fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Numidie, félon Viélor d’Utique, cité par Ortélius.
BU R T IN A, ville de l’Hifpanie, dans le pays
des Ilergètes, félon Ptolemée. Elle eft nommée.
Borùna dans l’itinéraire d’Antonin.
BURTUDIZUM, BURDIDl-ZUM, BURTA-
DIDIZUM & BUSTUDIZUM, ville de Thrace,
à dix - fept mille pas de Bergulæ. C ’eft une des-
forterefles que Juftinien fit bâtir, félon Procope,
BURTURGURES, lès Burturgures, peuple que
Ptolemée place dans l ’Afrique propre.
BURUGIATENSIS, ville épifcopale d’Afrique,,
félon la conférence de Carthage.
BURUM , ville de l’Hilpanie. Ptolemée la place-
dans la Tarragonnoife , dans le pays des Callaici..
Elle étoit fituée aufuddu promontoire Tnlencum s
félon la carte de M. d’An vil le.
BURUNCUM , BURUNGUM , ou B u r ü n c u s ;
( Rhin-Cajlel), lieu de la Germanie, où étoit un-
détachement de la feptième légion , félon l’itinéraire
d’Antonin, où il eft marqué entre Novefiwn-
& Durnomagum.
BUSÆ, les Bufes, peuple que Hérodote &
Etienne de Byfance placent en Médie.
BÜSAN. Selon Ammien Marcellin , nom-d’une
place forte de l’A fiè , dans la Méfopotamie, auprès
de la ville cFAmir.
BUSMADIS, ville del’Afte, dans lTfaurie, félon
Etienne de Byfance;
BUSIRIDIS, ville épifcopale de la fécondé:
Egypte, félon la notice grecque;.
BUSIR1S , ville dè la BafferEgypte, fur le NiU
Elle étoit là capitale du nome Bufirite, dans le.1
Delta. Elle étoit fituée an couchant du bras, le pîùs>