
io ABU
SORRHÜS, ile du golfe Flanaticus, ( voyez ce mot )
entre l'Hijlria & la Liburnia. On y trouvoit, au
fud, une ville de même nom, & au nord , une
autre appellée Crepfa. Pline donne feulement à la
ville le nom d'A b for us 3 & comprend l’île entre
celles qui portoient le nom d'Abfirtides.
A bsorus , (Obfero.) petite ville fituée dans la
partie méridionale de l’ile précédente.
ABSOS, ce lieu, félon l’itinéraire de Jérufalem,
porte le titre de Manfio, c’eft-à-dire, endroit où
les voyageurs pouvoient fe repofer. Selon cet ouvrage
, il étoit à 14 milles de Maruzes, & à 12 de
Stephanaphena.
ABSYNTHES , les Abfynthiens, peuple de la
Thrace , vers la Cherfonèfe de ce nom. On voit
que peu avant l’établiftement de Miltiade dans
cette Cherfonèfe, ils fe jettoient fouvent fur
les terres de Dolonei. Lorfque ceux-ci fe furent
donné pour roi Miltiade , fon premier foin fut de
conftruire une muraille fur l’Ifthme, pour fe mettre
à l’abri des incurfions des Abfynthiens.
A B SYR TID ES , ou A psyrtides insulæ. Les
îles Abfynides, dans le golfe Flanaticus , formé
par une extenfion de la mer Adriatique , entre
î’Iftrie & la Liburnie.
Denys le Périégète en parle au vers 488 , &
Eufthàte, fon commentateur, prétend que ce nom
v in t , à ces îles, d’Abfyrte , frère de Médée. Il
paroît avoir adopté le fentiment de Strabon, qui
dit la même chofe, aufli bien qu’Hyginus , quoique
cela foit très-peu probable. C ’eft que les anciens
étoient perfuadés qu’à leur retour les Argonautes
étoient venus jufques dans la mer Adriatique.
Appollonius ( lib. 2 , A'pyovctvTixcûv ) les nomme
Af'rsfjt.iS'oç VŸ)<roi ou Iles de Diane. Ptolemée paroît
n’avoir connu qu’une de ces îles. Une plus grande
connoiflance du local prouve fans répliqué en faveur
de ceux des anciens qui en ont admis plufieurs.
On attribuoit. ces îles à l’Illyrie.
A B SYR T IS , ville que l’on croit avoir été bâtie
dans l’une des îles Abfyrtides, & qui leur avoit
donné fon nom.
A BU CÆ I , peuples que Ptolemée place dans
l’Arabie heureufe.
Dans le texte fuivi par les petits Géographes,
on lit Buceei.
ABUCINI PORTUS. Voyei Portus A bu-
CINI.
ABUDIACUM , félon Ptolemée , ville de la
Vindelicie : la table de Peutinger la nomme Aba-
-diacum ; c’eft fous ce dernier nom que M. d’An-
ville l’a placée fur fa carte de l’empire Romain.
ABULA . Plufieurs villes ont porté ou pris ce
'nom. Celle dont Ptolemée parle étoit chez les
Baftitans à 11 degré 40 min. de longitude , .&
39 degrés 15 min.de latitude. Quelques auteurs
fe font crus fondés à la retrouver dans la ville
d’A vila de la vieille Caftille. Mais on objerie, avec
A B Y
fai fon , qüe cette ville fe trouve trop loin du pavs
habité par les Baftitané. M. d’A n v ille , qui en a
trouvé la pofition trop incertaine , ne l’a pas mile
fur fa carte.
A BU N C IS , ville de l’E thiopie, indiquée par
Ptolemée, qui la place au 59e deg. 30 min. & au
20e deg. de latitude , dans la partie qui eft à
l’occident du Nil. Quelques auteurs difent Aboccis.
A BU N IA , ville de la Sarmatie Afiatique , félon
Ptolemée , qui la place au 73e deg. de longitude,
& au 48e de latitude.
ABUNIS , „ville de la Sarmatie, placée, félon
Ptolemée, fur une montagne.
A B U R , ville de l’Inde, félon Ptolemée, qui
la plaçe au 129e deg. de longitude, & au 16e de
latitude.
ABUS , fleuve. ( Humber. ) Ge nom eft fourni
par Ptolemée ; il appelle ainfi le golfe où fe réunifient
plufieurs rivières , & particuliérement
l’Humber, fur la côte orientale de l’Angleterre.
A bus , rivière de l’Epire, félon Bandran , félon
lequel elle fe jettoit dans le golfe Adriatique ;
mais , en la plaçant dans fon di&ionnaire, cet auteur
ne l’auroit-il pas confondue avec V A vus, qui
couloit du fud-eft au nord-oueft, par le fud d’A -
pollonie ; ou avec Aovctç ou X Av as, qui, paf-
fant dans la Molofiie , fe jettoit au fud, dans le
golfe d’Ambracie ? *
A bus , montagne de l’A f ie , dans l’Arménie.
Strabon dit que l’Euphrate & l’Arax y ont leurs
fources. Cette montagne eft indiquée fur les cartes
de M. d’A nville, à quelque diftance au fud-oueft
d "‘Artaxata.
ABUSINA, ^Abensbergé) ville de la Vindelicie,
à quelque diftance de la droite du Danube, vers
le fud-oueft dg Regina.
A B Y D O , ville de l’Europe, dans la Macédoine,
félon Etienne de Byfance, qui cite Strabon, au
lieu de citer Homère, dont il rapporte une portion
de vers. On croit que cette ville eft la même que
Strabon nomme Amydo , & qu’il place en effet
près de l’Axius , peu loin dePellâ. Eufthàte attri-
bue Abydo à la réonie.
ABYDON. C ’étoit moins un lieu qu’un canton
de. la Macédoine, fur les bords de l’Axius mais
on ne fait pas quelle fut fa pofition.
ABYDOS. Etienne de Byfance dit que trois
villes ont porté ce nom : ce font les trois fui-
vantes. '
Abydos , petite' ville de l’Afie mineure, fur
l’Hélefpont, au fud-oueft de Lampfaque. Quoique
Strabon femble indiquer que peut-être cette ville
avoit été fondée par des Cyzicéniens ; cependant
il commence par nommer des Miléfiens. Thucydide
eft de ce dernier fentiment eWt S'e puKwriav
cLTToixot. Je m’en tiendrai donc à ce fentiment,
puifqu’il paroît que c’eft le plus général, & qu’au
fond cela nous eft affez indifférent. Cependant je ne
A B T
bifferai pas ignorer que Scymnus de Chio, A>oyë{
v. 708 & 709 y rapporte la fondation de cette ville
à des Eoliens (1). Quelques auteurs ont fait venir
Abidos du mot oriental Abadon, qui fignifie perte,
& par extenfion, très-dangereux. Ceux qui ont
voulu attaquer cette étymologie , ne fe font donc
pas apperçus, qu’en y 'fubftitnant le mot grec
hXtS'o v , profond, qui fe trouve dans Héûchius,
ils confervoient une partie du fens ; ils fembloient
; oublier de même que plufieurs mots grecs avoient
1 une origine orientale. Au refte, Polybe en parlant
du port d'Abydos , l. 16, dit que le port en
eft bon ; mais que fi l’on n’entre pas dans le port, il
eft impoflible ae fe tenir à l’ancre , à caufe du cou-
[ rant. Cela juftifieroit l’étymologie orientale.
[ Abydos, bâtîç fur une éminence, eft célèbre
[ dans la fable, par les amours de Héro & de Léandre.
| Cette princefîe , prêtreffe de Vénus, vivoit à Seftos
[ (v o y^ c e mot) ; Léandre, qui l’aimoit paflionné-
t ment, traverfoit, pendant la nuit, le détroit à la
image. H éro, à la faveur d’un flambeau placé au
jhàut de ia tour, lui montroit l’endroit ou il de-
fvoit aborder. Mais une nuit, la mer s’étant trou-
|vée impraticable , il- ne put aborder au rivage, &
ifut fubmergé par les flots. Héro, emportée par
4b n défefpoir, fe précipita dans la mer.
I Un événement plus ré e l, concernant cette ville
f célèbre, c’eft qu’au tems de Philippe, père de Perfée,
' elle fut afliégée par ce prince ; les habitans aimèrent
mieux s’enfevelir fous les ruines de leurs mai-
fons , que de fe rendre à difcrétion.
Au refte, il n’eft pas v ra i, comme on l’a cru
; long-temps, & comme on le dit encore quelque-
Ifois que les villes de Seftos & d’Abydos aient
■ été bâties dans l’emplacement où fe voient a&uel-
'flement les vieux châteaux d’Europe & d’Afie. Ces
■ châteaux font plus au fud , fur une autre partie
Irefferrée du détroit. Seftos, quoi qu’en aient dit
fies poètes, n’étoit pas précifément en face d'A-
■ bydos. Strabon, bien plus près que nous du temps
où ces châteaux étoient connus , dit expreffément
, que du port d' Abydo s ^ Seftos il y avoit 30 ftades ;
au lieu qu’entre les deux rivages, en ligne droite,
Vil n’y en auroit que 7. M. d’Anville , d’après des
mefures prifes dans le lieu avec exaéütude , ne
Idonne au paflage que 375 toifes & demie.
| A bydos , ou A bydus , ancienne ville d’E-
ggypte , dont on ne voit plus que des ruines, vers
n e 26e deg. 30 min. de latitude, à la gauche du
N i l, fous le 49e deg. de longitude, (carte de d’An-
f ville) dont elle étoit éloignée, félon P line, de 1
(1) Je dois remarquer ici pour l’avantage des le&eurs
■ qui veulent remonter aux fources, que c’eft à tort que
f dans les notes d’un Etienne de Byfance, édit, de d’Abr.
pîerkelius, Aug. Bat. 1694, on lit , pag. 14, note j/,
lies deux vers. de Scymnus , & que l’on y cite Mar-
tcianus Héracleota : mais comme celui-ci a écrit en profe,
fon ne peut s’y méprendre. Au refte , Marcian ne parle
•■ pas d Abydos.
A B Z
770.0 pas. Cet auteur ajoute qu’elle étoit remarquable
par le palais de Memnon, & par un temple
d’Ofiris. Strabon, félon lequel Abydos ne le cédoit
qu’à Thebes, parle aufti de ce temple, & dit qu'il
etoit bâti avec beaucoup de magnificence, qu’il
n’étoit pas permis d’y chanter, ni d’y faire entendre
le fon des inftrumens, comme il eft d’ufàge
dans les temples des autres dieux. Il ajcyte que
dans un lieu profond, il y avoit une fource
où l’on defcendôit par un efcalier fait en limaçon,
dont les pierres n’étoient pas moins remarquables
par leur grandeur que par leur arrangement. Mais
ce palais de Memnon , au temps de Solin , avoit
perdu fa gloire avec fon exiftence ; le temple feul
d’Ofiris donnoit encore de la célébrité à cette ville.
Athénée prétend que tout auprès étoit un bois
d’épines , confacré à Apollon , & qui, par cette
railon fans doute , étoit toujours fleuri. Etienne de
Byfance ne parle pas de ce bois ; mais il dit que
cette Abydos étoit une colonie de Miléfiens ; fa
fituation dans l’intérieur d’un pays peu aeceflible
aux étrangers , rend ce fait très-problématique , &
Hérodote ne le croit pas. Selon Ptolemée elle
appartenoit au nome Ptolémaïque. Ce lieu, difent
quelques voyageurs, fe nomme aujourd’hui Mad-
funé, (ville enfevelie.) Le pèrè Sicard l’appelle
Araba-Arrakin.
Abydos , ou A bydum , petite ville d’Italie dans
la Iapygie , chez les Peucétiens. Etienne de B yfance
dit que ce nom étoit Abydum, au neutre ,
& rapporte un proverbe g rec, qui indique -qu’un
féjour dans cette ville n’étoit pas Tans inconvénient
; ce qu’il explique enfuite par la difpofition
à la calomnie, & d’autres mauvaifes qualités de
fes habitans.
ABYDUS. Voyeç A bydos.
A B Y L A , montagne d’Afrique ? à l’entrée du
Fretum Herculïs, ou détroit de Gibraltar , du côté
de la méditerranée : cette montagne, qui s’y voit
encore, eft en face de celle de Gibraltar, autrefois
Calpe; on préfume que l’une & l’autre étoient
les fameufes colonnes d’Hercule, ou du moins
qu’elles ont eu ce nom chez quelques auteurs anciens.
Ptolemée dit ACvhit vîjam. Feftus Àvienus dit
que ce mot d\Abyla fignifioit en Carthaginois élevé,
( Voyeç & 346. ) & cite Plaute.
Ce meme lieu eft nommé Aby yka dans 1^ textvï
grec de Strabon.
Il paroit que Scylax nomme cette ville Aps.-
| § § §
A B Y L L I , les Abylles, nation de îaTroglody-
tique, proche du N i l , félon Etienne de Byfance.
A B Y STRUM , ville d’Italie, dans l’intérieur de
la grande Grèce , félon Ptolemée, qui la place au
40e deg. 45 min. de longitude, & au 3.9e deg.
36 min. de latitude.
ABZIRITANUM , ville de l’Afrique , proprement
dite , & l’une des trente villes dont parle
Pline. Elle fut depuis épifcopalet.
B 2