E LEALE , ville de la Terre prom'ile, qui échut
à la tribu de Ruben. Elle étoit entourée de bons
pâturages.
Il en eft fait mention dans le livre des Nombres.
ELEASA, village de la Paleftine, félon, le livre
des Macchabées. La Vulgate & S. Jérôme difent
Layfa.
ELEATES A G R I , territoire de rHifpanie, dans-
le voifinage du fleuve Bâtis. Il en eft fait mention
par Feftus Avienus, cité par Ortélius.
E LE C TR A , petite v ille , ou bourg du Pélopon-
néfe , dans la Meffenie, fur la route d'Andania à
Cyparijfuz, félon Paufanias. Ge lieu étoit baigné
par une rivière du même nom, & par le fleuve
Cotus.
En allant de cette ville vers la fontaine Achaïa,
on voyoit les ruines de la ville de Dorium, de
laquelle parle Homère. Il dit que ce fut-là que Tha-
myris devint aveugle, pour s’être vanté de mieux
chanter que les Mutes.
Electra , rivière du Péloponnèfe, dans la Meffenie.
Elle arrofoit le bourg ou la ville du même
nom, félon Paufanias.
ELECTRÆ À T L A N T 1DIS INSULA. Apollonius
nomme ainfi Pile de Samos.
E LE C TR A S , ou Helectras , rivière que Pto-
lemée place dans la partie méridionale de l’île de
Crète.
ELECTRIA. C’étoit un des furnoms de l’ile. de
Samos.
ELECTRIDES, ou C harades (Pian Si^ofe) ,
écueils à l’entrée du golfe de Tarentùm. A en juger
par les ruines qu’on voit au bord de la mer , ils
étoient habités autrefois.
Electrides , île de la mer Adriatique, fur la
côte de l’illyrie , près des Abfyrtides-, félon
Scymnus & Pline! Strabon- doute de l’exiftence de
ces îles.
Electrides , ou G l e s sa r iæ Insulæ , îles que
Pline place entre celle d’Albion & la Germanie. On
y trouvoit de l’ambre fur le bord de la mer.
ELE CTRIS, île dé l’Italie,, fur la côte de la
Grande-Grèce, & à la vue de la ville de Tarentùm.
Servins dit qu’elle étoit peuplée de Hérons.
Elle étoit fur la côte de la Lucanie. ( Voye%_
Electrides , ou C hærede).'
ELECTRUM. Pline dit que de fon temps, les
Maures appelaient ainfi le lac Cephifias, dans la
Mauritanie, auprès de la mer Atlantique.
E LEG ARDA , ville de l’A fie , dans la Grande-
Arménie, félon Ptolenaée.
ELEG1A ( Ilija) , lieu de l’Afie,. dans la. Méli-
tène. Elle étoit fur la rive gauche dp l’Euphrate,
au-deflus, mais à l’entrée de ce fleuve, dans le mont
Taurus.
Trajan vint occuper le territoire de cette v ille,
ainfi que celui de Satala, lorfqu’il fut s’emparer de
l ’Arménie & la déclarer province de l’empire remain,
fur Parthafiris, qui enavoit été mis en pof-
feflion par Chofroès, fon oncle, roi de Perfe.
Pline dit que cette ville étoit en Arménie, au lieu
ou l’Euphrate rencontre le mont Taurus.
ELEGOSINE. Pline nomme ainfi le lieu oii le
Tigre a fa fource. Ce lieu étoit en* A fie , dans la
Grande-Arménie.
ELENITÆ, nom d’un peuple, fur une médaille
dans le recueil de Goltzius.
ELENIUS, lieu fituè dans le voifinage de Ca-
nobe, félon Etienne de Byfance. Il ajoute qu’Hé-
catée en fait mention dans fa defcription de la
Libye.
L’auteur du grand étymologique dit que Mé-
nélas menant fa femme Hélène en E gypte, y
pleura Canobus, maître de vaifleau, qui étoit mort
des hémorrhoïdes.
ELEON. Cette ville n’eft connue que par Homère,
q u i, dans l’énumération des vaiffeaux, l’indique
en Béotie. ( Voye{ Elæ on ).
Eleon. , champ de la Grèce., entre la Macédoine
& l’Epi re, félon le rapport de Tite-Live.
ELEPH, ville de la Judée, dans la tribu de Benjamin,
félon le livre de Jofué, c. 18, v. 20.
ELEPHANT A R IA , ville de l’île de Sardaigne ,
félon l’itinéraire d’Antonin.
Ele phantaria , ou Ele fan tar ia , ville épif-
copale d’Afrique, dans la Mauritanie, félon la notice
épifcopale d’Afrique.
ELEPHANTINE, ville & île d’Egypte , dans le
N il, à une demi-ftade de Syène. C ’eft aujourd’hui
Dgeçira-el-Sstg, ou l’île fleurie.
ELEPH A N T IS , promontoire de PAfie mineure
fur le Bofphore de Thrace, vers la partie fepten-
trionale du promontoire Caracion.
ELEPHANTOPHAQI, peuple de l’Ethiopie j
fous l’Egypte , félon Ptolemée & Diodore de
Sicile. Ce dernier rapporte la manière dangereufe
dont ce peuple s’y prenoit pour prendre les élé-
phans.
ELEPHAS, montagne de l’Ethiopie, fous l’Egypte,
& près du golfe Avalite, félon Ptolemée,
Amen la nomme un promontoire.
ELEPORUS,fleuve de lltalie, dans le Brutium l
félon Cluvier.
E LER A , ville de PAfie, dans la Batanée, contrée
de la Syrie. Il eft fait mention de cette ville
par Ptolemée.
ELE&, HELES, ou H a les , rivière de l’Italie,
dans la Lucanie, au fud & près de la.ville d'Helea ,
félon Strabon.
Cluvier dit que c’eft aujourd’hui le Halente.
ELESMA, ville d’Egypte. Il en eft fait mentiori
dans la lettre des évêques de ce pays-là à l’empereur
Léon.
ELES5TCES, nation particulière de la Gaule.
Feftus Avienus dit qu’elle avoit autrefois habité
aux environs de Narbonne, qui étoit leur capitale.
ELETHI, peuple de Thrace, félon Pline.
ELEUS , île de l’Afie mineure, fur la côte de
l'Ionie. Thucydide la place dans le voifinage de
la ville de Milet. I
E LEUSA, nom d’une île de la C ilic ie , lelon
Pline. Elle èft nommée Sêbajle par Ptolemée, Jo-
feph dit Eleufa, à préfent furnommée SébaJle. Eüe
étoit au nord de Rhodes.
Eleusa , île de la Grèce, fur le rivage de 1 A frique
, dans le golfe Saronique, au midi du mont
Hymette, & à l’oppofite d’un petit promontoire,
Pline ). .
ELEUSENA C IV IT A S , ville de l’A fie , dans la
Phrygie pacatienne. Il en eft fait mention dans le
fixiéme concile de Conftantinople. _
ELEUSIN, nom d’une ville de Grèce. Elle étoit
fituée dans l’île de Théra, félon Ptolemee. £
ELEUSINE, village de l’Egypte. Il eroit fitue
près d’Alexandriô-& de Nicopous -, dans le canal
île Canope, félon Strabon. 11 ajoute qu’il y avoir
des lieux où lés hommes & les femmes fé faiïoient
initier aux capyries, forte de feftins,^qui étoient
une préparation & comme un avant-goût des ufages
& des débauches des Canopiéns.
ELEUS1NIUM, nom d’ün lieu du Péloponnèfe,
dans la Laconie , à quinze ftades de Lapithéé ,
félon Paufanias. H ajoute que lés Hiiofês, à certains
jours, y portaient en procéffion , la ftatue
de Proferpine.
ELEUSINUS SINUS. C ’eft ainfi que les anciens
nommoient le golfe Saronique.
ELEUSIS .ville de l’Attique, fur le bord du golfe
Saronique, au nord-oueft d’Athènes. Elle avoit pris
fon nom d’un ancien hérosquel’on difoit filsdeMer-
cure & de Diane : d’autres le faifoient fils d’Ogygès,
ce qui eft plus probable. Cette ville étoit für-îout
célèbre pat fes m y ftères, dont nous allons rapporter
la prétendue origine .après avoir indiqué les principaux
monumens àlEleufa. Elle etoit dé la tribu
Hippothoontide.
Quelques ruifleaux, que Paufanias traite de canaux
dont il prétend que les eaux venaient du
détroit de Chalcis (ce qui eft phyfiquement im-
poffxble, à caufe de's montagnes), avoient autrefois
borné le territoire dés EleufinieUs , lorfqu’ils
étoient trop puiffans pour n’être pas des voifins
dangereux. Ils entreprirent bientôt fur la liberté
des Eleufiniens. Le roi Ereflhée régnoit alors. Eu-
tnolpe, natif de Thrace, que i’on dilhit être def-
cendu de Neptune & de Boréê, avoit été un des
rentiers miniftres des myftères de Cérès. Son fils
mmaradus & le roi d’Athènes , furent tués dans
le combat. La paix fe fit à condition que la ville
à 'Eleufadèpendroit d’Athènes , mais qu’ils demeu-
reroient en poffeflion des myftères dé Céres, & que
le facerdoce continueroit d’être attaché à la famille
d’Eumolpe. C ’eft de C é ryx , fils de cet Eumolpe,
que les hérauts grecs prétendoient defeendre, &c
que par cette railon ils étoient appelés Ceryccs (en
franç. héraut, en latin P retco. )
Qn voyoit à Eleufa plufieurs temples dédiés à
Triptolème, à Diane Propylea, à Neptune ; le puits
de la belle danfe, ou le Caüichoros, autour duquel
lés femmes de cette ville exécutoient des danfes &
des choeurs de mufique en l’honneur de C érès,
Paufanias, in Attica, c. 38.
Voici en abrégé ce qui a donné lieu aux myf-
tèrés de Cérès.
Lorfque cette déefle eut appris l’enlèvement de
fa fille Proferpine, elle s’en plaignit à Jupiter, qui
ne s’embarrafla guère de punir Pluton fon frère du
rapt de cette princefle. Dès-lors renonçant au fe-
jour des dieux, Cérès réfolut de demeurer parmi
les hommes fous la figure d’une fimple mortelle (1).
Elle étoit arrivée fous ce déguifement aux portes
à'EleuJîs (en 1409, félon les marb. de Paros) ; &
toujours accablée de fa ddhleur, elle s’étoit repofée
fur une pierre (2) ( Paufanias dit auprès d’un puits ,
Attica, c. ) , lorfque le roi Céléüs, rentrant dans
la ville avec fa famille, l’aborda , & , touché de fou
air majeftueux , il l’invita à venir chez lui. Cérès
en effet l’y accompagna ; & , trouvant le fils de
Céléüs fort malade * elle lui rendit la fanté, en lui
donnant un fimple baifer. Pour ne pas s’en tenir
à ce premier aâe de reconnoiffance, la déefle voulut
fe charger de l’éducation phyfique & morale de ce
fils, qui a depuis été fi connu fous le nom de
Triptolème. Pendant le jour, elle l’allaitoit, & la
nuit le mettoit fous la braife pour le dépouiller
de ce qu’il avoit de mortel. Métanire, femme de
Céléüs , ayant un jour apperçu la déeffe dans cette
opération, fit un cri qui la troubla : dès-lors Cérès
renonça au projet d’en faire un dieu, fe contentant
de rendre Triptolème le premier des mortels. Elle
lui apprit l’ufage du bled, & , fur un char traîné
par des dragons, l’envoya répandre ce nouveau
bienfait par toute la terre. Les Eleufiniens, touchés
de reconnoiffance, voulurent inftituer des fêtes en
l’honneur de la déeffe : elle-même en régla les cérémonies
, & choifit quatre perfonnes pour y pré-
fider ; favoir, Triptolème , Diod es , Eumolpe &
Céléüs. O vide, trifi. L. iv . Quant aux cérémonies
des myftères, voye^ le diétionnaire d’antiquités.
Sur le chemin qui conduifoit SEleufis à Athènes,'
on trouvoit le tombeau d’Anthémocrite, maffacrè
par les Mégaréens, lorfqu’en qualité de héraüt il
étoit envoyé vers eux pour leur annoncer qu’ils
eulïent à ne point labourer la terre de ce canton ,
confacré à Cérès & à Proferpine. Près de-là étoit
aufli le tombeau de Moloffus, commandant d’une
des troupes envoyées par les Athéniens en Eubée ,
pour y fecourir Phocion, qui avoit précédé Moloffus
dans cette guerre , avoit conduit les affaires
(1) C’eft de cette arrivée de Cérès, «La t«» E Ktva-iv, que
la v ille prit fon nom. ,
(a) E t, felon lui, les Mégariens pretendoient avoir
chez eux cette pierre, &les femmes du pays pratiquoient
tous les ans entre elles certaines cérémonies religieufes.
Cette pierre étoit nommée Anactetra. Paufanias, in Attic.
c. 43.
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