
femblables aux nôtres , aux reins duquel étoient
attachés la croupe, les flancs & les jambes de
derrière d’un cheval : ainfl, des quatre pieds de ce
Centaure, il n’y en avoit que deux de cheval. Il
reffembloit donc moins à un cavalier monté fur un
cheval, qu’à un homme qui conduifoit cet animal
par la bride : aufli M. Fréret (Mèm. de littér. t. 23 )
penfe-t-il que les Centaures ne furent que les bouviers
qui, pendant long-temps, occupèrent, avec
leurs troupeaux, les vallées de la Theffalie. Leur
nom vient évidemment de jcsvtsco; Stimulo, & de
Ta.vpof,Bovcs, d’où KsvTetupot, Piquer-bceufs, ou Centaures.
C ’eft donc de cette efpèce d’hommes qu’Ho-
mère parle dans le vers 2.50 & fuivans de fon
catalogue , comme habitant d’abord aux environs
du mont Pélion, & q u i, en ayant été chaffés par
Piritlioiis, allèrent chercher une retraite dans le
pays des Æthiques. Didyme, fur ce vers & les
fuivans, cbferve que, félon tous les anciens, les
Centaures du mont Pélion étoient de la même nation
que les Perrhæbes. A in fi, ces Centaures ne font
que les premiers bouviers de la Theiîalie. Les plus
anciennes fculptures qui les repréfentèr'ent ne les
offrirent que comme des hommes qui fe tiennent
près d’un chevâl ; & ce ne fut que dans la fuite,
& par une licence tout-à-fait poétique ou pitto-
refque, qu’ils furent repréfentés moitié hommes &
moitié chevaux.
Quant à la guerre des Centaures & des Lapithes,
elle appartient à la fable. Voye{ Lapithes.
CENTAUROPOLIS, fortereffe de Grèce, dans
la Theffalie. Elle étoit fituée fur le mont OJfa, près
deTempé. Selon Procope, l’empereur Jumnien en
fit réparer les murailles qui étoient ruinées.
CENTENARIENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie, félon la notice d’Afrique & la conférence
de Carthage. La table de Peutinger nomme
ce même lieu Ad Centenarium.
CENTESIMUM, lieu de l’Italie, dans l’Ombrie,
vers le fud-oueft de Nuceria. Son nom indique fon
éloignement de Rome fur la route.
CENTHIPPE, nom d’un lieu du Péloponnèfe,
dans l’Argolide, félon le lexique de Phavorin.
CENTIUM PUTEI, lieu de l’Afie, dans la Syrie,
dans une grande plaine environnée de montagnes,
vers le 34e deg. 30 min. de latitude.
C EN TO BR ICA , nom d’une ville de l’Hifpanie,
dans la Celtibérie. Elle fut afliégée par Q . Metellus,
félon Valère Maxime.
C EN TO N , fortereffe de la Thrace, dans la baffe
Myfie, félon Procope, qui dit que l’empereur Juf-
tinien en fit réparer les murailles. ,
CENTORES, peuple de la Scyrhie, dont fait
mention Valerius Flaccus.
CENTOS V ICÜS , village de l’Arabie heureufe,
félon Ptolemée, qui le place chez les Cincedo-
colpitce.
CENTRITES, nom d’une rivière de l’Afie. Elle
prenoit fes fources dans les montagnes au fud-oueff
du lac ArJîJJd, Sc, coulant au fud-oueft, elle alloît
fe perdre dans le fleuve Nicephorius.
Diodore de Sicile dit que cette rivière couloic
entre l’Arménie & la Médie. E t, au rapport de Xé-
nophon, elle féparoit l’Arménie du pays du peuple
C arduehi. ( Retraite des dix mille. ) Les Grecs , en revenant
fous la conduite de ce grand général , fe
logèrent dans les villages fitués au-deffus de la
plaine qui s’étend jufqu’au bord du Centrites.
CENTRONES, nom d’un peuple de la Gaule
Belgique, que Jules-Céfar place dans la dépendance
des Nerviens. Je fuis étonné que M. d’An-
viUe n’en ait pas parlé. Quelques auteurs les placent
dans le territoire de Gand, d’autres dans celui de
Courtray, &c.
C en tro nes , ou C en tr o n i , ancien peuple des
Gaules, que Ptolemée place dans les Alpes grecques.
Il en eft aufli fait mention par Célar & par
Pline. Plufieurs auteurs penfent que les Acitavones,
de l’infcription des Alpes, font les Centrones : &
cela eft probable.
CENTUM CELLÆ ( Civita-Vecchia ) , ville d’Italie
, dans l’Etrurie, fur le bord de la mer, avec
un port. Ce lieu n’étoit, avant Trajan, qu’un château
magnifique, environné des plus riantes campagnes
: mais cet empereur, ayant entrepris d’y
conftruire un port, y fit faire des jetées pour contenir
la violence de la merv
C en tum Pu t e a , lieu de la Dacie trajane.
C EN TUR IA , ou Pin t u r ia , félon les divers
exemplaires de Ptolemée, nom de l’une des îles
Fortunées, dans l’Océan atlantique, près des côtes
de l’Afrique.
CENTURIÆ , ville épifcopale d’Afrique , dans
la Numidie , félon la conférence de Carthage , &
la notice épifcopale d’Afrique. Ne feroit-ce pas le
même que le fuivant ?
CENTURIANENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie, félon la notice épifcopale d’A frique.
CENTURINUM, ville ou bourg, fitué à la
pointe du promontoire le plus feptentrional de l’îie
de Corfe, félon Ptolemée.
CENTURIONENSIS, fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Numidie, félon les a&es de la conférence
de Carthage. Ne feroit-ce pas le même que Cen-
turianenjîs ?
CENTURIONES (Ad) , lieu de la Gaule, dans
les Pyrénées. M. d’Anville , après avoir montré
que ce lieu ne peut êtreCéret, comme l’ont cru
MM. Marca & Aftruc, conclut, i°. que ce lieu
n’étoit qu’une dation, ainfi que fon nom l’indique ;
a°. qu’il doit être placé en-deçà de Céret, dans
un endroit où il exifte d’anciens veftiges fur le bord
du Tech. Il faut, en cet endroit, quitter les bords
de la rivière, pourfuivre un vallon qui conduit en
montant jufqu’à Bellegarde (Summus Pyrenceus.)
C EN TURIPA , 6* C enturipæ , ville de la
Sicile, fur la côte orientale, à peu de diftance de
Catana.
QENTUS;
CENTUS, nom d’une ville de l’Arabie heureufe,
félon Ptolemée.
CEOS (Z ia ) , île de la mer Egée , entre celle
d’Eubée, uont elle faifoit autrefois partie, & la
Béotie, félon Pline : car, félon Pline, une partie
de cette île avoit été engloutie par la mer avec
fes habitans. Il en eft aufli fait mention par Ptolemée
& par Strabon. Pline dit qu’il ne lui reftoit
plus que les villes de Julide & de Cartèe. Elle fut
la patrie/de Simonides de Ceos & de Prodicus ,
philofopne & rhéteur , que les Athéniens firent
mourir comme corrupteur de la jeuneffe.
CEP ARUM PROMONTORIUM, promontoire
de l’île de C yp re, fort prolongé en mer, vers le
nord direélemept, près de la ville de Soltz , félon
Strabon & Ptolemee.
CEPASIÆ , ville de l ’Italie , dans la Vénétie ,
au nord du P lavis, & à l’oueft d’Opitergium.
CEPERARIA , ville attribuée à la Judée, &
indiquée entre Betograbi & Ælia.
CEPHA CASTE L L I, fiège épifcopal d’A f ie ,
dans la Syrie. Il en eft fait mention dans les a&es
du concile de Ch -lcédoine, tenu en l’an 4$1 •
CEPHALÆDIS ( Ccfala) , ville de la Sicile, à
Fôueft.
CEPHALÀS. Strabon nomme ainfi un promontoire
de l’Afrique, au commencement de la grande
Syrte. Il ajoute qu’il étoit élevé & couvert de bois.
Ptolemée en parle aufli. On croit que c eft aujourd’hui
le cap Mefurata.
CEPHALE, bourg de Grèce, dans P Afrique,
entre Profpatte & Aphydne , à quelque diftance
de la côte du golfe Saronique. On y honoroit fi
particuliérement les Diofcures, c’eft-à-dire, Caftor
& Pollitx , qu’on les mettoit au nombre des grands
dieux, félon Paufanias. Ce bourg étoit de la tribu
Acamantide.
CEPHALENIA, CEPHALLENIA, île de la mer
Ionienne, qui porte aujourd’hui le nom de Céfa-
lonie, ou Cefalonia. Elle a été nommée par les Grecs
Ketpciwtivia., ainfi que l’écrivent Thucydide & Po-
lybe ; ScKe^cthtivtcc comme on le voit dans Scylax,
Ptolemée, & de même que les Latins, ont écrit
Cephallenia, tel que Tite-Live ; & 1 on penfe, d a-
près Strabon & Euftathe,que c’ eft cette île qu’Ho-
mère appelle quelquefois Same ; & en effet, il y
avoit dans l’île une ville de ce nom. Pomponius
Mêla , Pline 8c Florus écrivent Cephalenia. Ces auteurs
penfent que c’eft cette même île qu’Homère
nomme la Noire Epire. (Odyjf. ch. v. 97, 6* c. 109. )
Elle avoit eu anciennement quatre villes, quoique
Ptolemée ne faffe mention que de deux. Strabon
dit expreffémenr que de fon temps il n’y reftoit
plus que deux villes : mais Pline en compte trois,
& ajoute que les ruines de Sanie, détruite par les
Romains, fubfiftoient encore. (Pline, liv. iv , c. 12.)
Cette île fut foumife par les Thébains, conduits
par Amphitryon. Dans le même temps un Athénien
d’un rang confidérable, appelé Céphale, ayant
par malheur tué fa femme Procris, en tirant fur
Géographie ancienne.
une bête fauvage, fe réfugia à la cour d’Amphitryon
: ce prince le prit fous fa proteâion, 8c lu^
donna le gouvernement de l’île : de-là vint que
de Same, qu’elle s’ètoit nommée jufqu’alors, elle
fut appelée Céphallénie. Après avoir été long-temps
aux Macédoniens, elle fut conquife par les Etoliens,
qui la poffédèrent jufqu’à Fulvius Nobilior, q u i,
ayant afliégé Same, la prit au bout de quatre
mois, l’an 189 avant J. C. Les habitans, hommes
& femmes, fe retirent dans la citadelle, qui fut
aufli obligée de fe rendre ; ils furent vendus comme
efclaves.
Elfe étoit partagée en quatre parties ou peuples,
les. Paléens , les Crâniens , les Samæens, & les
Pronæens.
CEPHALLENSÏS. En difant que les Céphalle-
niens habitent l’île d’Ithaque, le mont Nerit, Crocy-
lée, &c. il eft clair qu’Homère (Iliad.Beot.) comprend
fous cette dénomination générique, tous les fujets
d’Ü lyffe : comme on diroit, tous les François qui
habitent la Martinique , Saint - Domingue , la
Corfe, &c . mais comme il y avoit réellement File
de Céphallénie, dont les habitans étoient proprement
les Céphalléniens, voye[ C e p h a l l e n i a .
CEPHALLEDIS (Cefald) , ville de la Sicile, fur
la côte feptentrionale. On trouve aufli ce nom écrit
Cephaledium.
CEPHALON. Gergithius, cité par .Feftus, dit
que c’eft un des anciens noms de la ville de Rome.
CEPHALONNESOS, nom d’une île du Pont-
Euxin , dans le golfe Carcinite, félon Pline. Elle
étoit de la Sarmatie européenne , félon Ptolemée.
C EPHALOTOMI, nom d’un peuple de l’Afie ,
que Pline place vers le mont Caucafe & fur le
bord du Pont-Euxin.
CEPHALUS, ville de File de Cypre. Elle étoit
arrofée par le fleuve Aous, félon Héfychius.
CEPHEIDÆ, nom que quelques auteurs ont
donné aux peuples de l’Ethiopie.
CEPHENE, contrée de l'Arménie , appelée plus
généralement Sophene.
CEPHENES, nom que les Grecs donnoient anciennement
aux Perfes.
CEPHENIA. Agathémère dit que l’Ethiopie a
porté aufli le nom de Cephenia, d’où il paroît qu’il
le fait venir de Cèphée, perfonnage qui appartient à
là mythologie.
CEPHESIAS. Scylax nomme ainfi un lac fitué
fur la côte d’Afrique.
CEPHIRA, KEPHIR A & C a p h ir à , ville de
la Paleftine, qui appartenoit aux Gabaonites. Elle
fut comprife dans le partage de la tribu de Benjamin,
félon le livre de Jofué.
CEPHISIA, nom d’un village de Grèce, dans
l’Attique, & auprès d’Athènes. Aulugelle dit que
c’étoit-là qu’Hérode Atticus avoit fa maifon de
campagne.
CEPHIS^IA, fontaine de l’Afrique, félon Pline.
CEPHISSIS. Homère donne ce nom au lac
I Copaïs, dans la Béotie,
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