
Memphis. M. d’Anville n’en fait pas mention fur
fa carte, I
Æ A
Æ A , ville d’Afrique, dont parle Ortélius, qui
cite un vers de Silius Ialticus , /, III.
Æ a . C ’eft le nom qu’Etienne de Byfance donne
à une fontaine de Macédoine. Berkelius foupçonne,
avec beaucoup de raifon, que peut-être Æa n’eft
que la rivière Æas.
Æ a , ville de Grèce, dans la Theffalie. Car un
vers grec de Sophocle, que cite Etienne de By-
fance, dit que cette ville appartenoit aux Thef-
faliens. Mais on n’en connoît pas la pofition.
Æ a , ville d’A l ie , dans la Colchide. M. d’Anville
la place fur le Phajis, à peu de diftance de
fon embouchure. Etienne de Byfance dit qu’elle
étoit à 300 ftades de la mer. Selon lu i, elle avoit
été bâtie par Ætas. On croit que c’eft la même
que YÆapolis de Ptolemée. Près de cette ville
étoient les deux petits fleuves Hippos 8c Cyancos,
Mais il paroît que Y Hippos étoit plus au nord.
Cette v ille , félon la commune tradition, devoit
fon origine au fameux Séfoftris, roi d'Egypte , qui,
après avoir parcouru toute l’Afie avec ion armée,
laiffa une colonie dans la Colchide , 8c y fit élever
des piliers de pierres, fur lefquels furent gravés
les noms 8c la pofition des pays qu’il avoit tra-
verfés , félon Apollonius de Rhodes.
La ville d\Æaa été célèbre autrefois, pour avoir
été la demeure du roi Æéta, 8c le théâtre des
aventures de fa fille Médée, félon Pline 8c Strabon.
On montroit dans cette ville un vieux temple
dédié au dieu Mars, dont Caftor 8c Pollux enlevèrent
la ftatue. Il y en avoit un autre dédié à
Phrixus , & un bois, où on difoît que la toifon
étoit fufpendue à un arbre, félon Paufanias. Le
refie de la ville étoit peu de chofe, depuis qu’on
avoit fondé plus près de l’embouchure du Phafe,
une autre ville qui étoit plus commode pour le
commerce, félon Pomponius Mêla.
On feroit étonné, avec raifon, que Ptolemée
n’eût pas fait mention de cette ville , fi l’on n’ètoit
pas fondé à croire que cette ville d'Æa eft la même
qui fut dans la fuite nommée Sabajlopolis, ou ville
d’AuguJle. Cependant M. d’Anville en fait deux
villes différentes, & place Sabajlopolis plus au nord.
Æ ACIDÆINSULÆ, îles Eacides. Ces îles, con-
m nues par Etienne de Byfance,-n’ontpas, dans fon ouvrage
, un article à part ; mais elles fe trouvent nommées
à l’article OE n o n e , (JS ivcùvd.) qui en étoit la
plus confidérable. Mais comme (Enone étoit l’ancien
nom de l’île d’E gine, dans laquelle régna Eacus,
on penfe que c ’eft cette île 8c fes dépendances
qu’Efienne de Byfance appelle îles Eacides.
ÆACIUM. Voye{ Æ a n t iu m .
Æ AM EN A , contrée des Nabathéens, en Arabie
, félon Etienne de Byfance, qui cite Uranias.
ÆANA, ville de la Macédoine. On a dit qu’elle
à Voit été fondée par Æanus, fils d’Eîyme J roi des
Tyrrhéniens, & que ce prince-avoit mené une
colonie en Macédoine. Mais on n’a d’autorité de
ce fait ancien, qu’Etienne de.Byfance, rejetté par
Suidas.
Æ ANEIUS LUCUS , bois facré de la Locride
qui, félon Strabon , avoit pris fon nom d’un grec
nommé A ânes , qui y fut tué par Patrocle.
Il y avoit aufti, lelon le même auteur, une
fontaine dans le même lieu , que l’on appelloit
Æanis.
ÆANIS, fontaine de la Locride. Elle étoit fituée
près du bois facré appellé Æaneius.
ÆANITIS, région des Nabathéens, félon Etienne
de Byfance.
Æ A N T ID E , tribu de l’Attique, qui compre*
noit fix peuples ; favoir, ceux de Marathon , d’<2 -
none, de Pfaphidæ, de Rhamnus , de Titacidæ ,
& de Tricorythws.'H eneft fait mention dans Julius
Pollux 8c dans Plutarque.
Æ AN T IUM , Æ anteium , ou A jacjum. (nour
v£au château d’AJîeî) Ce petit lieu fe trouvoit en Afie,
fur un petit promontoire , au nord-oueft de la ville
d<s Rhætheum. Onprétendoit que c’étoit en ce lieu
qu’avoit été enterré Ajax. On y vit en effet pendant
long-temps la ftatue de ce héros. Marc-Antoine
, occupé de tout ce qui pouvoit lui gagner
les coeurs des Egyptiens, 8c donner de l’éclat à
ce pays, y fit tranlporter cette ftatue, ainfi qu’un
grand nombre d’autres. Mais Augufte s’étant rendu
maître de l’Egypte, fit reporter chaque ftatue au
lieu d’où elle ayoit été enlevée : ainfi, la ftatue
d’Ajax fut rendue à Æantium.
N. B. C'eft certainement par une faute du graveur,
que fur la carte de M. d’Anville on lit en
ce lieu cette abréviation Æcat. c’eft Æant. qu’il
faut lire.
Æ AN T IUM , ville & promontoire de Theffalie
à l’extrémité de la prefqu’île qui contenoit la Ma-
gnefie , en face de Thebtz ou Thebes de Theffalie ,
Ôc à l’entrée dugolfe Pelafgiaque. C ’eft en comprenant
la Thefïalie fous le nom de Macédoine ^
que l’on place dans ce pays le promontoire Æan-
ûum.
ÆAPOLÏS. Quelques auteurs croient devoi,r
lire ainfi ce nom dans Ptolemée, au lieu de Thia-
polis, ville de la' Colchide.
Æ A S , ou, félon M. d’A nville, Aias , ce qui
eft plus conforme au g re c , montagne d’Egypte,
fur la mer Rouge. Qn la connoît par Ptolemée &■
par Pline.
Æ A S , rivière dç Macédoine, dans l’Elymiotide.
Pline la nomme Aous. Elle couloit vers le nord-
oueft , & alloit fe rendre dans le golfe Adriatique ,
près d’Apoîonie.
Il en eft fait mention dans le Périple de Scylax.
. ÆBUDÆ. (les Wefternes.) Les anciens ont
nommé Æ'budce 9 Eby,dtz 8c Hezbud.es, des îles fep-
tentrionales, dont ils ne connoiffoient pas la jufte
pofition. Selon Etienne de Byfance 6c Marcian,
qu’il
qu’il c ite , ces îles faifoient partie de celles que
l ’on nommait îles Britanniques.
Selon Solin, ces lieux fitués près de Tulé étoient
dans une mer noire 8c glacée (concretum mare).
Un feul roi gouvernoit ces île s , dans lefqtielles
les biens, les femmes étoient en commun : le roi
lui-même n’avoit pas de propriété. On n’y v ivo it,
félon le même auteur, que de poiffon 8c de lait.
Æ BURA , ville de l’Ibérie, e’eft-à-dire, de l’Hif-
panie, félon Etienne de Byfance." Elle^eft nommée
Ebura par Strabon. Il paroît qu’il y eut en
Hifpanie plufieurs villes de ce nom , puifqiie celle
dont parle Strabon étoit près du Battis, 8c què
celle dont parle Pomponius Mêla , laquelle, à la
rigueur, pourroit être la même , étoit vers le bord
de la mer ; que celle dont parle Tite-Live étoit
chez les Carpetani, c’eft-à-dire , prefque au centre
de l’Hifpanie ; 8c qu’enfin, celle que nous con-
noiffons par les Itinéraires , fous le nom d’Ebora,
étoit dans la Lufitanie, affez loin à la droite de
YÀnas• ;
Æ CÆ ., ville de l’Italie , dans la grande Grèce.
Foyei Æcana Civitas.
Æ C A LUM , ancienne fortereffe d’Italie, dont
parle Etienne de Byfance, fur le témoignage de
Denys d’Halicarnaffe. licite le Liv. X V I: mais nous
ne l’avons plus. C ’eft le lieu que les Latins ont
appellé Æculanunu
ÆCAN A C IV IT A S , ou feulement Æcæ (Trojd).
Comme on lit dans l’Itinéraire de Jérufalem , fur
la table de Peutinger, 8c fur la carte de M. d’Anville.
Cette ville étoit en Italie , dans la Daunia,
au fud de Luceria. C ’eft: la même que les latins
appellent Æculanum.
ÆCAS {Troïa) , nommée fur la carte de M.
d’Anville Æcez, 8c dans Polybe kiyou , Ægee , ville
d’Italie, dans l’Âpulie, au fud de Luceria. Elle
eft nommée Æcas dans l’Itinéraire de Jérufalem,
par lequel on indique une route, qui alloit de
Beneventum à Canufium , différente d’une autre, qui
étoit plus au fud. C ’eft à préfent une petite ville,
nommée Troïa.
ÆCHILENSII, peuple de l’île de Sardaigne,
félon Ptolemée, qui le place dans la partie fep-
tentrionale de l’île de Sardaigne.
ÆCLUS ; ville de Grèce , dans L’île d’Eubée,
félon Scymnus de Chio.
ÆCULÆMUM. Voyei Æculanum.
ÆCULÆNIUM, ville d’Italie, dans le Samnium9
chez les Hirpini, "à l’eft de Beneventum. Tite-Live
parle de la prife de cette place par les Romains.
ÆCULENUM, ou Æ clanum , 6» Ecùlan um,
ville d’Italie, dans le Samnium, vers l’eft de Béne-
v en t, fur une voie romaine. Je ne connois rien de
particulier dans l’antiquité concernant cette ville;
mais elle eft célèbre dans l’hiftoire de l’églife,
çarce^ que Julien, ce chef- des fémi-pélagiens, en
etoit évêque. Ses ruines font très-difperfées. Il paroît
que la ville de Mirabelle s’eft formée des ruines
d Æculanum.
Géographie ancienne/
• ÆCULANUM ('Eclano) , ville d’Italie , que la
table de Peutinger 8c Antonin nomment Eclanum,
Sur la carte de M. d’Anville on lit Æculanum. Elle
fe trouvoit chez les Hirpini, au fud-eft de Beneventum.
Lorfque Sylla fit avancer fes troupes contre
les Hirpini, il attaqua d’abord Æculanum.
N. B. Jai fait un fécond article de cette v i lle ,
parce qu’il peut arriver qu’on le cherche fous ce
nom, 8c que je tâche de compléter la nomenclature.
Æ DEPSITHÊRMÆ, bains chauds de la ville
d'Ædepfus. Ces bains , dont Strabon parle au livre
premier, étoient fitués fur la côte occidentale de
î’île d’Eubée , prefque en face de la ville d’O-
•pùiïce. ' ' • '
ÆDEPSUS , ville de l’île d’Eubée, fur la cote
occidentale prefque en face de la ville d’Opunce.
Il y avoit en ce lieu , félon Strabon, des bains
d’eau chaude , confacrés à Hercule. On trouve la
ville & les bains indiqués fur la carte de M. d’Anville.
Ptolemée nomme cette ville Ædipfus.
Æ D E S SA , nom que Ptolemée donne à la ville
d’Edèfte. Voye^ Edessa.
ÆDIPSUS. Voye^ Ædepsus.
ÆDONIA. Je trouve ce nom- écrit ainfi dans
la traduction du Périple de Scylax. Le texte porte
kil'mia.; mais dans la note, comme on. préfère
A«<JW/<&, je penfe que c’eft une faute d’impreflion
pour A/JWÎûc. Au refte, l’auteur dit que ç’eft une
île près de la Marmorique. C ’eft peut-être celle
que Ptolemée nomme Ædonis.
ÆDONIS IN SU L A , île' de la mer d’Egypte,
félon Ttolemée.
Æ D U I , les Eduens, peuple de la Gaule, fitué
entre YArar, à l’eft, 8c le Liger, à l’oueft, depuis
le 46e deg. de latitude , jufques vers le 47 Ils
s’étendoient même à l’oueft au-delà du Liger. Leur
capitale fe nomma d’abord BibraEte,, 8c prit enfuite
le nom à'Augujlodunum (1 ). Les Eduens étoient
un des peuples les plus puilfans 8c les plus anciens
de la Gaule. Les Infubriens , qui s’étoient établis
en Italie plufieurs fiècles avant que les Romain^
fongeaffent à en fortir, faifoient partie des Eduens.
Lorfque les Romains fe furent établis dans la province
Romaine , ils entretinrent des intelligences
dans l’intérieur de la Gaule, 8c firent alliance avec
les Eduens. Quand Céfar arriva dans la. Gaule,
il y étoit en quelque forte appellé par les Eduens
8c quelques autres des principaux peuples de la
Gaule, qui avoient à fe plaindre des Hclvetii ou
Helvétiens. Ceux-ci furent battus ; mais ils avoient
un parti parmi les Eduens , qui cependant avoien.t
donné dés otages à Céfar. Il paroît, par tout ce
que l’on lit d’eux enfuite , qu’ils continuèrent d’être
attachés aux Romains,.
La forme de leur gouvernement étoit l’arifto-
cratie. Ils élifoient tous les ans un magiftrat, qui
(1) Quelques auteurs croient que l’ancieime Bibracle eft
a&u'ellenient le petit village de Beureâ. Voye[ ce point
difcuté aux mots Bibract.e & Angustodunum,