
manières;: j’adopte celle de>M. Larcher, qui s’appuie
de l’autorité d’Hèfÿchius , &c. Hérodote
( L. v u , §. 133) nomme ainfi les efclaves des
Syracufams qui avoient chaffé de la ville les Ga-
mores leûrs maîtres. ( Voyeç Gamori ). On leur
avoit tionné ce nom, dit Zénobius, parce qu’ils
accouroient tous au même endroit pour attaquer
leurs maîtres.
CIL LUTA. Arrien donne ce nom à une île fpa-
cieufe & ayant des ports, dans le canal principal du
fleuve Indus.
C ILM A , ville de l ’Afrique. Ptolemée la place
au fud-oueft de Géphès, 8c à l’eft du fleuve Ba-
gradas.
Elle étoit fi tuée à fix lieues à Peft-fud-eft de Su-
fetula. On y trouve encore les ruines d’un temple ,
& quelques autres fragmens de bâtimens confi-
dérables.
C ILNIANA, CILM ANA , CILUANA & Sil-
v i AC A. Selon les divers exemplaires de l’itinéraire
d’Antonin, nom d’un lieu de l’Hifpanie,
dans la Bétique , entre Gadès 8c Calpé. Sur la carte
de M. d’A nville, elle, eft marquée fur le bord de
la mer, dans le pays des Baftules, au fud de
Munda.
CILURNUM, nom d’une ville de Fîlè d’Albion,
félon la notice de l’empire.
CIMAEON M O N S , montagne de l’Afie mineure,
que Ptolemée place vers la Troade. C ’étoit
vraifemblablement la chaîne de montagnes qui fé-
paroit la Troade d’avec le pays des Lélèges.
C IM A R A , ville de l’Inde, au-delà du Gange,
félon Ptolemée.
CIMARUS PROMONTORIUM. Ce promontoire
étoit, félon Strabon , fitué fur la côte fepten-
trionale de l’île de Crète. M. d’Anville le place à la
pointe la plus avancée au nord, laquelle fe trouve
dans la partie nord-oueft de cette île.
CIMB AÇQNGUM. Cédrène & Curopolate nomment
ainfi un lieu. Ortélius juge qu’il étoit entre la
Thrace & la Bulgarie.
C IMB IN A, ou C ibina. Selon les divers exemplaires
de Ptolemée , ville de l’A fie , dans la
Médie.
CIMBIS, lieu maritime de l’Hifpanie. Tite-Live
le place dans le voifmage de Gadès.
CIMBRA. Paul Diacre donne ce nom à un lieu
de l’Italie, dans le Trentin.
CIMBRI. Les Cimbres étoient le .peuple le plus
feptentrional 3e tous ceux de la Germanie. Il en a
été fait mention par Pline, Strabon, Pomponius
Mêla, Tacite, Plutarque, 6>c. ; mais ils ne font
pas d’accord fur leur origine les uns les font venir
des Scythes, & les autres des Cimmériens. Ils occupèrent
anciennement la péninfule qui s’avance
dans la mer de Germanie, connue fous le nom de
Çhérfonnèfe Çimbrique, félon le rapport de Yelléius
Patercuius, Eu trope 8c Orofe. vers l’an 639 de
Rome, ils fortirent de leur.pays, unis aux Teutons
, aux Ambrons 8c aux Tiguriens, ravagèrent
une partie de la Germanie, l’Helvêtie 8c les Gaules
lyonnoife & narbonnoife, pour pafler en Italie. Ils
battirent plufîeurs fois les Romains ; mais Marius les
défit entièrement dans les Gaules, auprès d'Arelate,
l’an 652 de Rome. A la fin, ils fe joignirent aux
Teutons & le nom de Cimbres fut perdu.
CIMBRIGUS PAGUS. Ptolemée indique ce lieu
près du Bofphore Cimmérien.
CIMBR1ANÆ , lieu de la Moefie, fur la route
de Sirmïum à Carnuntum,entre Tricciana 8c Crifpiana,
félon l’itinéraire d’Antonin. La notice de l’empire
le met fous le département de la fécondé Moefie.
CIMELOS , ou C imolus , île de l’Archipel,
félon l’itinéraire maritime d’Antonin.
CIMENICA. La contrée Ciméniee étoit dans la
Gaule narbonnoife 8c aux environs du fleuve Rfio-
danus, félon Feftus Avienus.
C IM E TR A , ville de l’Italie, dans le pays des
Samnites, Tite-Live dit qu’elle fut prife par Fabius,
l’an de Rome 455.
C IMIN IA, contrée ae l’Italie, dans l’Etrurie.
Ammien Marcellin dit que la ville de Sucdnienfe,
qui y étoit fituée, fut engloutie par un tremblement
de terre.
" CIMINIUS LACUS,lac de l’Italie, dans l ’Etrurie.
Il en eft fait mention par Tite-Live.
C iminius Mons. Cette montagne étoit en Italie,
dans l’Etrurie, au nord & au nord-eft du lac de
même nom. Tite-Live & Virgile difent qu’elle étoit
couverte d’une forêt. Cette montagne eft marquée
fur la carte de M. d’Anville.
CIMMERII. Ces peuples , félon Pofidonius ,
étoient la même nation que les Cimbres. On ignore
leur premier nom : car il paroît confiant qu’ils
n’eurent le fécond qu’après avoir habité la Ville de
Cimmerium, bâtie en Afie fur le bord du détroit
qui le fépare de laTauride : il n’a que deux milles
8c demi de largeur.
Le temps de l’établifTement des Cimmériens doit
être très-ancien ; ils avoient acquis déjà de la célébrité
dans le neuvième fiècle avant J. C. puifque
Homère en fait mention dans fon Odyflee, 8c qu’il
en parle comme d’un peuple qui habitoit au nord
6c au nord-oueft de la Grèce, dans un climat voifin
du pôle.
Strabon, L b . n i , p. 149, prétend que du temps
d’Homère, les Cimmériens & les Amazones entrèrent
dans l’Afie mineure, & pénétrèrent jufques
dans l’Éolie & dans l’Ionie. Et Eufèbe, dans fa
chronique, marque, à l’an 1076 avant J: C. une
incurfion des Cimmériens & des Amazones dans
l’Afie mineure. Orofe en rapporte une autre vers
l’an 782, trente ans avant la fondation de Rome.
Les Cimmériens , félon Pofidonius , s’étoient
d’abord avancés de proche en proche des bords de
l’Océan jufqu’au milieu de la Germanie, & de
nouveaux efiains fe joignant tous les ans 'aiix premiers
, ils ..avoient à la fin occupé tous les pays
qui s’étendent depuis l’océan jufqu’au Pont-Euxin.
Le principal établiffement des Cimmériens étoit
vers le bord du T y ra s , félon Hérodote, L. i v ,
c. 12, où il dit que ce fut là qu’ils s’aflemblèrent
pour tenir la diète ou confeil général de la nation,
au fujet de l’invafion des Scythes. Que s’étant .
avancés vers l’orient, ils âvoient traverfé le Bo-
ryfthène 8c l’Hypanis, & avoient paffé dans la Cher-
fonnèfe ou prefqu’île qui a toujours conferyé leur
nom. Qu’àprès être entrés.dans ce pays , ils s’étoient
avancés jufqu’au Bofphore ou détroit qui le
i^pare de l’A fie , 8c par lequel les eaux du Tarais
, après avoir formé le lac ou Paius-Meotide,
fe perdent dans le Pont-Euxin. Qu’ils s’etoient emparés
des deux rivages de ce détroit, 8c qu’ils y
conftruifirent des forts dont on voyoit des veftiges
de fon temps. , . ... ,
Strabon, L b . x i , p. 494 » parle de la ville de
Cimmerium, qui étoit :bâtie fur Ja rire afiatiquedu
détroit, fur le cap qui en forme l’entrée du coté
du Palus. _ f ,
Hérodote dit encore que les Cimmériens , apres
avoir traverfé le détroit, fuivirent la cote de la
mer, 8c s’avancèrent jufques dans l’Afie mineure,
qu’ils ravagèrent, dans le même temps que les
Scythes ravageoient la Médie 8c la Paleftine. Hérodote
ajoute que les Cimmériens paffèrent dans
la prefqu’île de Sinope, qu’ils trouvèrent déferle.
Scymnus de C hio, vcrf. 204, dit au contraire
qu’Andron de Milet y avoit. mene une nouvelle
colonie, & que ce fut fur lui que les Cimmériens -
s’en emparèrent : mais que dans la fuite des bannis
de Milet, qui y vinrent chercher une retraite, chaf-
fèrery: les Cimmériens, 8c en firent une ville con-
fidérable. (
Depuis l’année 1076 , on connoît deux expéditions
des Cimmériens dans l’Afie mineurê. Etienne,
qui cite Ariftote,, dit que ce fut dans une de ces
expéditions qu’ils s’emparèrent de la ville d’An-
tandros, qui étoit lituée au pied du mont Ida ,
au fond du golfe d’Adramyttium, 8c dans la 'Cilicie
voifine de la Troade. Il ajoute que ces peuples
donnèrent le nom de Cimmeris à cette ville, 8c qu’ils
en relièrent les maîtres pendant un fiècle.
Les Cimmériens, dans ces deux invafions, pillèrent
la ville de Sardes, félon Callinus, cité par
Strabon, L b : x i v , p. 648, où cet auteur dit que
dans la première invafion ils ne firent que la piller ;
mais que dans la fécondé ils y mirent le feu, 8c
qu’à la réferve de la citadelle,. elle fut entièrement
détruite. Hérodote, Liv. x v y ne fait mention que
de la dernière prife de Sardes.
Strabon , L b . 1 , p. 61, dit que Midas, roi de
la grande Phrygie , ayant été vaincu par les Cimmériens
, fe donna la mort, pour ne pas tomber
entre leurs mains. Eufèbe place la mort de Midas à
l’an 697, ou vers la quatrième année de Gyges.
Strabon, L b . x i v , p, 647, dit que les Cimmériens
relièrent les maîtres des plaines de Caïftre
pu de la L y d ie , pendant un temps copfidérable
après la deftrudion de Magnéfiç 8c le pillage de
Sardes,
Les peuples qui pillèrent Sardes 8c détruifirenc
Magnéfie, font nommés par Strabon quelquefois
Cimmériens, 8c quelquefois Trères ou Trirons, 8c il
nomme leur .chef Lygdamis. Le nom du roi des
Cimmériens, qui vinrent de la Scytliie & du bord
du Pont - Euxin ravager les plaines du Caïftre, étoit
Lygdamis, félon Callimaque. Héfychius allure que
ce Lygdamis pilla la ville 8c brûla le temple d E-
phèfe; - : .
Strabon , L b . x i v , dit que ce Lygdamis, apres
avoir ravagé la Lydie 8c l’Iônie-3 alla périr dans
la Cilicie : fans doute dans la Cilicie de la Troade,
où les Cimmériens avoient leur place d armes,
félon Strabon , Liv. r , p. 61. Cet auteur donne
prefque toujours le furnom de Cimmériens aux i reres
ou Trérons d’Afie, pour les diftinguer de ceux de
Thrace. Ces Trères font places, par Strabon, dans
le canton voifin de Zéléïa, ou -dans la Daskylitis,
canton de la M y fie , dont les habitans font nommes
Lyciens par Homère, dans fon Iliade.
Hérodote, Liv. iv , dit que les Cimmériens établis
fur le bord du Danube, furent très-alarmês d apprendre
que les Scy thes avoient traverfé l’Araxe,
qui eft le même fleuve que le Rha de Ptolemee.
Les Cimmériens fe trouvèrent d’avis différens
dans là diète générale qui fut tenue fur le bord du
Tyras , pour favoir ce que l’on feroit pour fe dé^
féndre contre les Scythes : on convint que chaque
peuple nommeroit des champions, 8f que le fort
des armes en dècideroit. Hérodote dit que de fon
temps on voyoit les tombeaux des morts fur le bord
du Tyras : mais il ne dit pas quel fut le fort du
combat. Cet auteur dit que les Cimmériens , ne
fe croyant pas en état de refifter aux Scythes,
s’avancèrent vers l’orient. Ils ajoute que les Scythes
, s’étant emparés du pays des Cimmériens,
envoyèrent une armée à leur pourfuite : que cette
armée ayant perdu leur trace dans les.montagnes,
s’égara en traverfant le Ca^icafe , & qu ayant fuivi
une vallée qui la mena fur le bord de la mer Caf-
pienne , elle fut dans la Médie , tandis que les-
Cimmériens fuivirent les bords du Pont-Euxin, &
fe ' rendirent dans. l’Afie mineure , dans la Col**
ç ^ iLaae * nation Cimmé, n. enne fre trouvoi• t Jd*i v’iclee en
trois parties lors de l’invafion des Scythes : ceux
qui étoient dans l’Afie mineure, la colonie de la
Cherfonnèfe, 8c le corps principal de la nation,
qui habitoient dans les pays fitués entre le Danube
8c le Boryfthène, 8c dont les établiffemens
les plus confidérables étoient furie bord du. fleuve
Tyras. a
Les Cimmériens de l’Afie mineure, accoutumes
au brigandage , ne recevant plus de recrues, furent
attaqués par Alyatte, prince habile 8c courageux,
qui détruifit ce qui en reftoit. Ceux qui
échappèrent au fer des vainqueurs furent faits efclaves
, 8c difperfés dans les campagnes de la Lydie
8c de la Myfie. x. _ . _, r
Les Cimmériens de la Cherfonnefe 8c du Bol-,
R r r a