mer. Les Romains s’en emparèrent à la faite de
leurs viéloires fur les Voliques. Peut-être fut-ce
alors qu’ils adoptèrent le nom que les Grecs avoient
donné à cette v ille , à caufe de fa pofition ; car
Tarracina vient du grec terrein montueux.
Dans la fuite, on conftruifit à mi-côte, 8c
la ville s’étendit vers le bas de la montagne. Mais
on voit encore des traces qui prouvent qu’une voie
romaine y conduifoit, lors même qu’elle étoit fur
la hauteur. On en voit encore des relies magnifiques.
Servius croit que le nom d'Anxur lui fut
donné, & que l’on y honoroit un Jupiter A'^vpov,
c’eft-à-dire, fans barbe ; mais li nous (avions la
langue des Volfques, nous trouverions probablement
une autre étymologie, ce nom devant avoir
précédé la ftatue ; c’étoit à trois milles d’Anxur
que fe trouvoient un bois de la déeffe 8c des
eaux confacrées à la déeffe Féronia, 8c dont Horace
parle, L. 1 , Sat. 3.
A N YD R O S , le P. Hardouin écrit Anhydros,
en faifant venir ce nom (YAvS'pos, fans eau. Cette
île , félon Pline, étoit voifine de l’Ionie. Le P.
Hardouin ajoute que l’eau y manquoit.
A N Y G A TH , lieu de l’intérieur de l’Afrique ,
au-deffous du Niger ; Ptolemée l’indique au 2,0e
degré 30 min. de long. ; latit. 14 degrés. .
A N YM , ou A nim , ville de la Paleftine, que
Jofué indique dans la tribu de Juda. Dom Calmet
foupçonne que c’efl la même qu’Anarn^ou Anem.
ANYSIS, ville d’Egypte, dont parlent Hérodote
& Etienne de Byfance. Sa fituation efl inconnue.
M. Larcher croit que c’efl la ville dont il efl parlé
dans Ifaïe, fous le nom d’Hanès.
ANYTHIN ES, rivière qui tomboit dans la mer
de l’Inde. ( Voy. la Martinière ).
AN ZA B A S , rivière de l’A f ie , 8c qui, au rapport
d’Ammien Marcellin, étoit peu éloignée du
Tigre, On penfe que c’étoit la même que YAdiaba,
qui efl plus ordinairement nommé Zabus.
A N Z E T A , ville de la grande Arménie, félon
Ptolemée, peut-être la même qu'Anfita.
ANZETEN A, ou A n zitena , contrée de l’Ar-
piénie, félon le même géographe.
AN Z IT A , ville de l’A fie , qui étoit fltuée fur
une petite rivière, près & à l’orient de l’Eüphrate,
vers le 38e deg. 30 min. de latitude.
a o
AO B R IG A , que l’on écril! auffi Aobrlca, ville
de l’Hifpanie. Ce nom qui fe conclut d’une inf-
ç rîption que cite Cellarius, efl celui de la ville
Abobrica ou Abobriga.
AOBRIGENSES, peuple de l’Hifpanie, nommé
dans une ancienne infeription. Si la conjeâure de
Çluvier, qui penfe que ce font les habitans d'A-
dobriga, doit être admife, il me femble qu’il fau-
droit, dans ce cas , lire Adobrïgenfes.
A O NÆ , les Aones, qu, comme l’écrit M. l’abbé
Ççdpyn , les Apniens, éçoiçnt un peuple de la
Béotie, lequel, conjointement avec les Hyantes \
fuccéda aux Eélènes. A l’arrivée de Cadmus, félon
Paufanias, les Hyantes prirent les armes pour s’op-
pofer à fon établiffement ; mais les Aones fe fournirent
; & , ayant été incorporés avec les Phéniciens
de la fuite de Cadmus, ils ne firent plus ,
dans la fuite, qu’un même peuple avec eu x , 8c
gardèrent les habitations qu’ils avoient dans le pays.
( Pauf. in Beot. c.
Ils avoient donne leur nom à YAonia. Strabon
en parle aufîi comme s’étant répandu dans la Béotie
, occupée auparavant par des barbares. Paufa-,
nias ne nous en apprend guère davantage, en difant
qu’une pefle ayant dépeuplé le territoire de Thè-
bes, les Hyantes & les Aones s’y établirent ; mais.,
au lieu de les regarder comme des étrangers, il les
croit de la Béotie même ; dans ce cas, les Aones
n’èuffent été qu’une efpèce de grande tribu. Il
ajoute qu’après la défaite des Hyantes, Cadmus
accorda aux Aones la permifîion de s’allier 8c d’habiter
avec les Phéniciens qu’il-avoit amenés. Quelques
auteurs ont donné les Aones pour un peuple
barbare qui étoit venu s’établir en Béotie. Il ré-
fulte de ces différentes opinions, que les Aones font
un peuple ancien dont on ignore l’origine, mais
qui n’a été connu que dans la Béotie, fans que
l’on puiffe lui affigner un canton particulier dans
le pays de ce nom.
ÀONIA. Il paroît que ce nom a été plutôt celui
de toute la Béotie, dans un temps très-reculé, que
celui d’un canton particulier ; aufîi les poètes ont-
ils employé le premier de ces noms au lieu du
fécond.
A O R N A , ville de l’Inde, félon Quinte-Curce,
l. 8 9n° ii, qui paffoit pour imprenable. Les habitans
prétendoient qu’Hercule avoit été obligé d’en
lever le fiège. Cette tradition augmenta l’envie qu’A -
leXandre avoit de la prendre. Selon Diodore de Sicile,
les Macédoniens l’attaquèrent avec la plus
grande vigueur ; 8c les Indiens, pour ne pas s’ex-
pofer à être pris de force, profitèrent d’une nuit
pour s’échapper.
AORNIS, terre voifine du mont Enuedus, en
Afie, félon Denys le Périégète.
AO RN U S , ville de la Ba&riane, & qui doit
avoir été fituée à l’efl de Battra.
A ornus. Arrien, qui nous fait connoître la ville
précédente, parle auffi d’une roche dç même nom,
près de N ifa , ville du Paropamifus. Selon Philof-
trate, cette roche avoit 15 flades d’étendue, 8c for-
moit une efpècedê citadelle. Strabon, en effet,
dit qu’Alexandre l’ayant prife dès le premier aflaut,
on imagina, pour lui faire honneur, qu’elle avoit
été attaquée inutilement par Hercule ; mais, félon
cet auteur, Aornus. ou Aornos étoit près de l’I%
dus. ; ce qui l’éloigne à l’eft de Myfa. Le fleuve le
plus près de cette dernière ville étoit le Choès. Les
auteurs n’auroient-ils pas fait deux Aqrnus d’un
feul lieu de ce nom ?
A» E» Outre ces deux villes du nom $ Aornus >doxtb
j’ignore l’étymologie, les Grecs nous en ont fait
connoître plufteurs autres , qui viennent de Va privatif
& a o f v o s ., oîfeau ; dans ce cas , il fignifie
fans oîfeau, & paroît avoir été donné à des endroits
d’où les oifeaux étoient éloignés par quelque va-
peur méphytique. Ce mot, que les Latins ont voulu
rendre avec l’afpiration grecque, a été écrit dans
leur langue Avernus. Au refte, voici les principaux
Aornus où il eft quellion d’oifeau dans les auteurs.
( 1
A ornus , ou A ornos , lieu de l’Epire , d’o u ,
félon Pline, il s’élevoit une exhalaifon mortelle
pour les oifeaux, le même fans doute que celui
de la Thefprotide.
A ornus. Selon Athénée, qui cite Philoftepha-
nus, il y avoit un fleuve à Pheneos qui portoit ce.
nom. Il fuppofe bien gratuitement, ce me femble,
que ce fleuve nourrifloit des poiflons qui faifoient
entendre une efpèce de gémiflement femblable a
celui de la tourterelle.
A ornus , lieu de la Thefprotide, felqn Paufanias
, qui dit que l’on y èvoquoit les morts pour
prédire l’avenir. Selon lui, Orphée ayant perdu
la femme Eurydice, alla en Thefprotie, au lieu
Aornos; il s’y tua, ajoute-t-il, de douleur de voir
qu’il s’étoit flatté inutilement de la retirer des enfers.
Si en effet il y a eu . quelque lieu en Thefprotie
où les vapeurs aient donné la mort aux oifeaux
par un effet femblable à celui du lac Averne, (voy.
A vernus), il n’en a pas fallu davantage pour faire
croire que ce lieu communiquent avec les enfers.
Ce lieu, dont parle Paufanias, pou voit bien être
le même que celui dont parle Pline.
A O R S I , peuples qui habitoient fur les bords
du Tanaïs , ielon Strabon. Il ajoute que ces peuples
s’étendent depuis le Tanaïs, fort en avant , le
long du bord feptentriorial de la mer Cafpienne,
& qu’ils commercent en or & en autres marchan-
difes de l’Inde & de Babylone, que les Mèdes &
les Arméniens leur tranfportent fur des chameaux.
■ C ’étoient des peuples étrangers à ces contrées ; ils
avoient été chaffés de leur pays natal, où ils avoient
des'rois particuliers , alliés du roi de Pont. Spida-
nes, roi des Aorflens,fourniffoitun corps de troupes
auxiliaires à Mithridate & à Pharnace.
AO R U S , ou A oros , ( Affluer) ville d e l’île de
C ïè te , qui, félon Etienne de Byfance, au mot
East/epepai, avoitpris ce nom de la nymphe A or a ; il
ajoute qu’elle porta auffi le nom d’Eleuthera, d’après
Eleuthère, l’un des Curètes.^
A O U S , rivière que l’on a attribuée à l’île de
re.
OUS. La rivière d’Æ a s , qui, prenant fa fource
au fud-eft, verioit fe rendre à l’oueft dans la mer
d’Ionie, un peu au-delà d’Apollonia, eft quelquefois
nommée Aous.
A P
APADNA, ou Apatda, ville que l’on a attribuée
à la Méfopotamie. Le P. Labbe n’en fait au"
cune mention dans l’édition qu’il a donnée de la
Notice de Y Empire ; 8c Ortélius croit que c’eft la
même ville que l’une de celles que Ptolemée nomme
Aph phadana. Rien donc de fi incertain que l’exif-
tence de cette Apadna.
AP ADN AS. C’eft ainfi que Procope nomme une
place de l’Ifaurie, dans laquelle il dit que Juftinien
éleva un monaftère.
APADNU. On trouve ce nom dans le prophète
Daniel, 8c il paroît être celui d’un lieu ; mais il
n’efl pas prouvé cependant qu’il y en ait eu un
de ce nom, ou que par Apadnu il ne faille pas
entendre la Méfopotamie. La Martinière a rafiemblé
bien des opinions fur ce fujet.
APÆSANTUS M O N S , montagne du Pélopo-
nèfe, dans l’Argolide. Plutarque la nomme, dans
fon Traité des Fleuves, à l’article Inachus. Ce fleuve ,
dit-il, étoit d’abord nommé Selenceus ; il eut enfuitè
celui d’un berger nommé Apoefantus, déchiré en
ce lieu par un lion.
APÆSUS, 'ville de l’Afie , dans la Dardanie.
C ’efl: ainfi que l’on trouve fon nom dans Homère.
Les auteurs la nomment Poejus ; 8c c’efl ainfi que
ce nom eft écrit fur les cartes de M. d’Anville : à
la deftruélion de cette v ille , fes habitans fe retirèrent
à Lampfaque.
A P A IS , ville citée par Hefychius.
A P A ITÆ , nom d’un peuple de l’Afie mineure,
au-deflus de Trébifonde. Il avoit porté d’abord,
félon Strabon, le nom de Cereiuz ; Pline écrit Cer-
cetce, 8c Scylax, Cercefla.
A PAM AR IS , ville de l’A f ie , dans la Méfopotamie.
Elle étoit fituée fur le bord de l’Euphrate ,
à l’occident de Nicephorium, vers le 36e degré
5 5 minutes de latitude. -
APAMEA, {Hanta ) A pamee, ville de la Syrie,
fur l’Oronte, à 2,6 lieues environ au fud d’Antioche
, 8c au nord-oueft d’Epiphania, prefque entourée
des eaux d’un petit lac que formoient l’Oronte
8c le Marfias. Avant d’être appellée Apamée, elle
fut d’abord nommée Pharnafca, 8c n’étoit qu’un
village. Les Macédoniens lui donnèrent le nom de
Pella. Comme elle étoit en grande partie entourée
d’eau, on la nomma aufli Cherjonefus. Selon Strabon
, elle fut fondée par Seleucus Nicanor. Apamée
eut enfuite des rois particuliers, jufqu’à l’arrivée
de Pompée en Syrie. Alors tout le pays fut
réduit en province romaine. Son territoire étoit
très-fertile : Seleucus y faifoit nourrir 500 éléphans.
Ce fut dans une plaine du territoire d’Apamée que
fe donna la fameufe bataille entre Zénofiie, reine
de Palmyre, 8c l’empereur Aurélien. Cette ville
devint évêché, 8c a donné dés martyrs à l’Eglife;
elle fubfifte encore, mais bien déchue de fon ancien
état.
A pamea , ville de l’Afie mineure, dans la Bi-
thinie. Son premier nom étoit My r c e a . Voye^ ce
mot. *
A pamea Cibotos ( Aphiom Kara-Bîfar ) , ville