
trop précis, ou du moins que l’on ne doit pas entendre
de toutes les époques de ces empires. La
principale divinité des Arméniens étoit Anditis,
nommée quelquefois Tandis, Elle avoit plufieurs
temples fort riches. On a dit qu’un des fàerifices
les plus agréables de cette déefle étoit celui de la
virginité des jeunes Arméniennes , qui l’abandon-
noient pieufement à fes minières. Ces mêmes
prêtres le croient en polfeffion de prédire l’avenir
par l’infpe&ion des entrailles des animaux : on a dit
même qu’ils facrifioient quelquefois des vi&imes
humaines.
Sciences & Arts, Les Arméniens, dit Moyfe de
Khofroène, étoient, dans les premiers temps, ce
qu’ils font aujourd’hui, -des hommes grofliers 8c
fauvages, fans lettres, fans connoiffance & pref-
que fans culture, ignorant l’hiftoire de leurs ancêtres
, & ne les connoiffant que parce qu’il en
étoit dit dans les livres de leurs voifins. ils n’é-
crivoient rien, n’ayant pas de edraftères à eux, &
ceux des nations voifmes n’étant pas bien propres
à exprimer les fons de leur langue. Cependant
l’écriture s’ÿ introduifit infenfiblement. Les actes
furent d’abord écrits en langue Aflyrienne. Dans
la fuite ils y employèrent celle des Grecs. Depuis
ils firent mage de celle des Perfes. Au temps de
Moyfe de Khofroène les titres des villes & ceux
des particuliers étoient écrits dans une de ces trois
langues.
Ce ne fut que dans le cinquième fiècle de l’ère
vulgaire que les Arméniens inventèrent le caractère
dont ils fe fervent encore aujourd’hui. Ils
l’employèrent pour écrire la traduction de la Bible
& quelques ouvrages Perfans. Le caraftère Arménien
paroît formé de celui des Ghèbres.
Moyfe de Khofroène rapportant les foins que fe
donna Artefchifch I I , pour tirer les Arméniens
de la barbarie dans laquelle ils vivoiènt, .reconnoît
que l’agriculture même & le labourage étoient une
ehofe très-rare dans leur pays. Ils ignoroient l’art
de bâtir des ponts, celui de conftruire des barques
, &c. Ils n’avoierit aucune méthode pour
divifer les temps, & ne connoiffoient guère que la
fuccefüon des lunes.
Te l fut l’état de l’Arménie avant leurs giïerres
contre les Perfes, & même à-peu-prés jufqu’au
temps qu’ils communiquèrent avec les Syriens
depuis Alexandre.
Cette nation a beaucoup gagné depuis. Les Arméniens
fe font occupés des fciences ; & s’ils
avoient eu des inftruétions plus rapprochées des
nôtres, ils auroient réufli dans les fciences 8c dans
les arts. On en peut juger par leurs progrès dans
la fcience du commerce, auquel ils le font particuliérement
appliqués.
ARMENIUS MONS, montagne de l’Arménie,
dans laquelle.le Phafè avoit fa fource, félon Denis
le Périégète: Hérodote en parle auffi ; mais M. Larcher
penfe que e’eft moins un nom qu’une épithète
pour défigner une branche du Taurus .appartenant
à l’Arménie.
Ptolemée les nomme les monts Mofchites.
ARMENO-CHALYBES, peuple d’Afie à l’eft
des montagnes près de Trapeçus. Xenophon en parle
auffi dans la retraite des Dix-mille ; mais il les
nomme feulement Chalybes. Il femble que plufieurs
peuples ont porté ce nom. Pline, qui leur donne le
nom qui eft à la tête de cet article, les compte entre
les peuples de l’Ibérie.
A R M IÆ , les Armies, peuple que Ptolemée
place en Afrique , dans la Libye intérieure.
A RM IA N A , ville ou bourg de l’A fie , dans le
pays des Parthes , félon Ptolemée.
A RM IN IA , fleuve de l’Italie, dans l’Etrurie.
Ce petit fleuve, coulant du nord au fud entre Saturnin
& Vuljînïi, vènoit fe rendre à la mer près
de Forum Aurelii,
A R M I S T Æ , les Armiftes, peuple d’Europe
que Pline indique dans la Dalmatie.
ARMORICA. Telle étoit la véritable manière d’écrire
ce nom chez les Latins ; car dans la langue Celtique
confervée encore dans la baffe-Bretagne, e’étoit
Armor, ce qui fe rendroit en latin par ces mots ad
mare,ve rs la mer. Mais par l’ignorance des Ecrivains,
il a été écrit de différentes manières. Quelques-uns
ont écrit Aremonica. Zozème dit Appopi^ol, Armo-
richa; & Procope, ApCopvy^oi, Arborycka, ce qui
efi encore plus ridicule.
C’en à to n , ce me. femble, què Samfon & quelques
autres écrivains ont cherché quelle étoit la
province appelée d’abord Armorique. Non - feulement
l’étymologie, s’ils l’avoient fue, devoit leur
interdire toute recherche pour ce qui concernoit
les pays loin de la mer; mais le texte de Céfar
eft fi formel, que Fon ne pouvoit pas s’y tromper.
On lit dans cet auteur umverfis civitaùbus qua ocea-
num altingunt quaque Gallorum confuetudïne Armo-
ricæ appellantur. Hirtius indique la même chofe
quand il dit: civitatespojîta in ulthnis Gallia finibus,
oceano coujun&oe, qua Armoricæ appellantur. Il eft
donc bien clair, d’après ces paffages, que les Gaulois
appeloient villes arntoriques, celles qui'fe trou—
voient vers la mer. Si l’on objeâoit qué fi c’eût été
là ce que vouloit précifément dire Céfar, ce nom
auroir pu convenir à toutes les villes de la côte,
depuis FEfpagne jufqu’à l’embouchure du Rhin,
on répondroit que la langue celtique, commune
d’abord à toute l’Europe , avoit fouffert des altérations
confidérables chez les Aquitains & chez les
Belges ; & c’eft peut-être par cette différence ,
plutôt même que par celle des moeurs, que Céfar
les avoit jugés pour établir fa divifion de la Gaule
d’où il fuit que ce n’étoit que chez ceux qui pâr-
loient le Celte pur, que le nom armorique figni-
fioit maritime. II n’eft donc pas étonnant que cette
dénomination ait été appliquée particuliérement
aux peuples fitués depuis les bords de la Seine
jufqu’à fa Loire. Dans la fuite l’exception de ce
nom s’étendit plus au nord y mais aufli la notice
de l’Empire ajoute-t-elle un fécond mot : on y li t ,
trajeftus Armoricanus 6* nervicanus. Comme on
s’éloignoit de la fignification propre du mot, on
appeloit ainfi des provinces entières, au lieu de
villes maritimes ; & , félon la notice, le commandant
général de ce diftriél avoit fous lui la fécondé
& la troifième Lyonnoife, c’eft-à-dire, toute la
Normandie, & plus que la Bretagne : dans la fuite le
nom Armorique n’a plus défigné que cette fécondé
province. On date ce changement du temps où des
Bretons fuyant de l'ile appelée Britania 8c Albion ,
dévaftée par les Angles & les Saxons, vinrent
s’établir dans la troifième Lyonnoife en Gaule,
à laquelle ils donnèrent infenfiblement le nom de
leur ancienne patrie. Le nom d'Armorique eft dif-
paru : on ne s’en fert qu’en poéfie, ou dans le ftyle
figuré.
A RM O R IC I , les Armoriques , c’ eft - à - dire,
les habitans de l’Armorique. M. le Briguant, qui
connoît fi bien la langue celtique, fait venir ce
mot de Armor i ke, mot à mot, ceux qui habitent le
bord de la mer. Ce pays a été auffi nommé Cornu
Gallia, la pointe ou l’extrémité de la Gaule, d’où
s’eft formé Cornwaille. Morig fignifie petite mer :
' ce mot eft donné à de petits golfes.
ARMOSATA ou A rsamosàte, ville de FAfie,
dans la partie méridionale de l’Arménie Majeure,
& la capitale des états de Xerxès, roi d’Arfamofate.
Cette ville étoit fituée entre le Tigre 8c l’Euphrate
, dans un lieu nommé la belle plaine ou la
plaine fertile. Le fleuve Arfénias côuloit au pied
des murs de cette v ille , & alloit fe perdre dans
l’Euphrate après avoir arrofé fon territoire.
Antiochus I I I , furnommé le Grand, roi de
Syrie , alloit afliéger cette place, lorfque Xerxès
lui envoya des ambaffadeurs pour lui demander
une entrevue, dans laquelle ces princes firent la
p aix , félon un fragment de Polybe, tiré des extraits
de Conftantin Porphyrogénète, publié par
Henri de Valois, en 1634.
La ville d’Armofate ou $ Arfamofate, étoit une
des plus célèbres de l’Arménie-Majeure, & qui
avoit de bonnes fortifications , félon Pline, /. 6.
Tacite, /. /ƒ, lui donne le titre de Cajlellum, ch. p.
& dit que ce fut là que Céfonius Petus, qui
étoit chargé par l’empereur Néron de défendre
l’Arménie contre Vôlogèfe, roi des Parthes, mit
fa femme & fes enfans en fûreté : la place fut
affiégée, & fe défendit jufqu’à ce que Petus eût
figné le traité, par lequel il s’obligeoit de faire fortir
les troupes de la province, 6c d’en retirer les
gàrnifons.
La ville d'Arfamofate fubit le fort de l’Arménie
dans les fiècles fuivans : elle fut tour-à-tour prife 8c
faccagée par les Huns, les Arabes, 6c d’autres
nations voifines. Tacite, Ptolemée, &c. nomment
cette ville Arfamofate.
ARMOSON , promontoire de l’A f ie , dans la
Carmanie, près d’un lieu appelé Armujia, félon
Ptolemée.
Ce promontoire étoit à l’entrée du golfe Perfique.
ARMOZEI. C ’eft ainfi que Pline nomme des
peuples de l’A fie , qui habitoient dans la contrée
qui s’étendoit depuis le promontoire Armofon, à
l’entrée du golfe Perfique, jufques dans la Carmanie.
A R MU A ( Sei-Bou^e ) , rivière de l’Afrique,
qui fe jettoit dans la Méditerranée,entre Aphrodi-
fium & Hippo Regius , au fud-eft de la première,
6c au nord-oueft de la fécondé. Pline en fait mention.
A RM U Z A , Akmuzia , Armozum, ville de
FA fie , dans la Carmanie, près du promontoire
Armofon, félon Ptolemée 8c Pline. Ce dernier écrit
Armufia Regio.
A R N A , ville. d’Italie , qui appartenoit aux
Vilumbri, dans la partie orientale de FUmbrie ,
félon Ptolemée. Il en eft auffi fait mention par
Silms Ita’icus.
A rna , ou Arne, ville de Grèce, dans la Thefi-
falie, félon Strabon. C ’étoit une colonie des Béotiens
, félon Etienne le Géographe.
Pline la met dans la Phthiotide, qui étoit une
contrée de la Theffalîe.
Arna. Strabon dit que c’eft à la ville d’Aræ-
phium, dans la Béotie, à qui Homère a donné le
nom d’Arna ou d’ARNE. Voyez ce dernier nom.
A rna , ville de l’Afie-Mineure, dans la L y c ie ,
félon Etienne de Byfance, qui dit que d’autres
auteurs la nomment Xanthus.
A r n a , ville de l’Hifpanie, fur la droite du
Bâtis, à-peu-près à égale diftance dyHifpalis aufud-
oueft, 6c de Corduba au nord-eft.
A rnæ, ville del’Afie-Mineure, dans la L y c ie ,
félon Etienne le Géographe, qui cite Capiton. Je ne
place ici cet article que pour prévenir contre la
créance que l’on pourroit lui accorder fi on l’adop-
toit fans examen ; car cet auteur veut s’appuyer
de l’autorité d’Homère, 6c en cite ces deux mots :
j A’ pvetciç r evsp.ov'Jo.
Mais, i ° . dans cet endroit d’Homère il eft
queftion du Péloponnèfe, 6c point du tout de la
Lycie ; 2°. dans le texte aéiuel d’Homère on lit
O*pveiccs la ville d’Ornées : ce qui eft bien plus
conforme au refte de la narration du Poète.
A R N E , ville de G rèce, dans la Béotie ;
Homère lui donne l’épithète de '7ro\vçct<pvAov venant
de <TTu<pvhor, du raijîn,ce qui indique qu’il
en croiffoit beaucoup dans fon territoire. Au refte ,
Arné ne fe trouve pas fur la carte de M. d’Anvillé ,
parce que , félon quelques auteurs ( Voye{ A rna),
c’étoit l’ancien nofn.de Chéronée. Je rapporte à
ce fujèt qu’Arné étoit une fille d’E ole, qui avoit
bâti cette ville, auffi-bien qu’une autre de même
nom en Theffalie. Je ne dois pas omettre que cet
auteur prêfume, que même du temps d’Homère ,
les villes de Lébadée 8c de Chéronée portoient le
même nom fous lequel nous les connoiffons. Il
penfe que ce Poète a préféré l’ancien nom.
Arne , nom d’une ville de l’A fie , dans la Mé-
fopotamie, félon Etienne de Byfance.
A rne, nom d’une ville'du pays des Erasbiniens,