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d’Alexandre, parcourant l’Alie & par-tout ren*
verfant la puiflaiicé dès Pèrfës -, né lui avoit pas
permis de s’arrêter à la Cappadoce, «qui, quôique
fidelle à fes anciens alliés, ne pouvoit lui oppofér
une réftftance invincible dès qu’il voudront s’en occuper.
Il la lama donc libre.
Ariarathe II régnoit alors dans ce royaume :
c’étoit le dixième roi de cet état. Apres la mort
d’Alexandre, Perdiccas marcha contre Ariarâthe,
qui perdit la v ie , Toit dans une bataille, comme
le dit Diodore de Sicile, foit fur une croix, où
il avoit été mis par ordre de fon barbare vainqueur.
Le fils de ce malheureux prince eut le bonheur
de s’échapper & de fe retirer en Arménie. Il en
revint avec des troupes , défit Amyntas, gouverneur
de la Cappadoce pour les Macédôniens, &
recouvra ainfi les états de fon père. Il prit le npm
d’Ariarathe III.
L’hiftoire de fes fucceffeurs, au nombre de onze,
n’eft pas de môn objet. Àrchelaüs, le dernier de
ces princes , avoit été itiis fur le trône par Antoine.
Mandé à Rome par .Tibère, pour y rendre
compte de crimes fuppofès, mais en effet pour être
expüfé à la vengeance de ce prince, auquel il
n’avoit pas été faire fa cour pendant fon fejour à
Rhodes, il y mourut de chagrin, ou fe tua lui-
même, au rapport de quelques tiiiftoriens. Des ce
moment là Cappadoce devint une province romaine,
& fut gouvernée par l’ordre des chevaliers.
La Cappadoce continua d’être foumife aux empereurs
romains, puis aux empereurs grecs, jufqu’à
ce que, lors de l’invafion des Latins, elle fit partie
de l’empire naiflànt de Trébifonde. Les Turcs en-
fuite s’en rendirent maîtres.
C À P P A D O X , rivière del’Afie. Elle a fa fource
dans le mont Amanus) 8c, félon M. d’Anville, coiile
au fud jufqu’au fud-oueft dé Samafata, puis au
fud-eft, pour fe perdre dans l’Euohrate, où étoit
fituée la ville 8 U rima, au fud-eft de Samofata.
C a p p a d q x , rivière de l’A fie , qui borne les
Cappadôciens du côté de la Galâtie , félon Pline,
qui prétend que cette, rivière leur donnoit ce nom :
car auparavant ils étoient appelés Leuco-Syriens.
Cette rivière fe perdoit dans l’Halys à Afpona,
& commençôit à l’eft de Soanda.'
CAPPÆ (Ceppoi.) Dans une lettre de L o ry ,
abbé de Ferrières, écrivain du neuvième fiècle, il
eft queftion d’un lieu nommé Cappee, qualifié de
Sedes Negoùorum. Les incurfions des Normands fe
portoient jufques vers ce lieu. M. Lévefque croit
oue ce doit être Ceppoi, fitué fur le Loin, entre
derrières & Montargis; (Mém. de Littérature').^
CAP PAGUM, ville de l’Hifpanie. Elle eflplacée
dans la Bétique par Pline.
C A P P A R A , ville de Lufitanie. Ce nom s’écrit
aufli Capara.
vint la Furie de l’animal & le tua. Ce prince , pour l’en
récompenfer, lui donna en mariage fa Ibeur, & lé 'fit
fouvêrâin de la Cappadoce.
C A P
k C A P P Â R É A , ville de l’A f ie , qm ito ît fituée
dans une plaine de la S y r ie , au fud-eft ôHApamea,
vers le 34e deg; 55 min. de latitude.
L’itinéraire d’Antonin la marque dans la Cyr-
rheftique, fur la route de Cyrrhe à Emèfe.
CAPRA PICT A , partie d’un défert de l’Afrique,
félon ViCfôr d’Utique , cité par Ortélius..
CAPRARIA* Pline nomme ainfi une île de l’O céan
Atlantique, dans le voifinage de l ’Afrique,
î C a pr a r ia ( Cabrières) , place forte des Gaules.
11 en eft fait mention par Aimon Ôc par Grégoire
de Tours. ‘
C a pr a r ia , petite île nommée aufli Ægilon, île
de la Méditerranée , au nord-eft d'Ilva, en face de
l’Etrurie.
CAPRARIENSES, peuple de l’Afrique, dans la
Mauritanie. Ammien Marcellin dit qu’ils habitoiert
dans des montagnes inacceflibles , & qu’ils étoient
voifins des Abannes.
CAPRARIENSES Mo n t e s , montagnes de l’A frique
, dans' la Mauritanie. Elles étoient inaccef-
fibles, tant elles étoient efcarpées, fglon Ammien
Marcellin.
CAPRARIUS MONS. Cafiiodore nomme ainfi
une montagne de l’Italie, dans le voifinage de
:Ravenne.
C A P R A SA E , nom d’un lieu de l’Italie , que
l’itinéraire d’Antonin marque à vingt-huit milles
en-deçà de Confenùa.
CAPR A S IA , ville d’Italie dans le Brutium. Elle
eft aufli nommée Caprajïce & Caprafce.
C apra s ia ,- nom que Pline donne à l’une des
embouchures du fleuve Eridanus, ou le Po. On
l’appelle aufli Caprafia Oflium. La branche du Padus9
dont il étoit l’embouchure, portoit lé nom de FoJJa
Augujla, à caufe des travaux qu’Augufte y avoit
fait faire.
CAPREÆ (Capri), petite île de la Méditerranée,
fur les côtes de la Campanie , en face de Minerves
promontorium, ou promontoire dé Minerve. Lorfque
Augufte eut obtenu cette île des habitans de Nea-
polis, il l’orna de différens édifices : mais fa célébrité
aâuelie lui vient bien moins des embellifîe-
mens qu’y fit Augufte, que. du féjour de Tibère.
On fait que cet empereur ,.1’an 27 de notre ère,
s’y retira pour ne plus revenir à Rome, & s’y livra
à un genrp-de vie tout-à-fait indigne d’un homme
raifonnable : il y mourut, après un féjour de fept
ans. Dans la luite Lucile, foeur de l’empereur
Commode, y fut reléguée par fon frère : ce prince
y exila aufli Crifpine, fon époufe. Tacite rapporte
que l’on difoit que des Grecs avoient autrefois habité
cette île , 8c que lesTéléboëns l’occupoiént.
CAPRENSIS » fiège épifcopal d’Afrique, dans
la Mauritanie céfarienne, félon la notice épifeo-
pale d’Afrique.
CAPREOLUM , lieu de l’Italie, fur le bord du
Tibre, & fur la voie Salariénne,. à treize mille pas
de Rome, dans le pays des Sabins, félon Ortélius,
qui cite la vie de S, Gétulius.
C A P
C A P R E TÆ , peupie de l’Afié proprement dite,«
dans le pays desquels Séieucus bâtit la ville d’A-
paméé. Pline dit que qe peuple né fubfiftoit plus
de fon temps.
CAPRI PO R TU S , nom d’ un port de la Macédoine.
Pomponius Mêla, linéique entre le mont
Athos & le fleuve Strypton.
C A P R IA , lac allez grapd de l’A fié , dans la Pam-
pbylie, & dans le voifinazè^e Perge, félon Strabon.
■ CAPRIANUS MONS, montagne de la Sicile,
au voifinage de la ville d’Hêraclée, félon Ortélius,
qui cite Diodore.
C A P R IL IA , nom du lieu près de Rome, oit j
Romuius fut mis en pièces par les fénateurs jaloux
de fon autorité, félon Feftus Avîenus. Ce lieu eft
nommé Caprea par Ovide , & Copra Palus par
7 ite-Live.
CAPR IM A , petite ville de l’Afie mineure, que
Diodore.de Sicile place dans la Carie. -
CAPRITANAINSÜLA. Ortélius croit que ç’ eft
le nom d’une île vers la Pannonie. Pour le fpiri*
tue l, elle .dcpendoit de la ville Ad-Novas ,; felon
S. Grégoire le Grand.
C A P R O N , fiège épifcopal de TAfie. Guillaume
de T y r le place fous la métropole d’Edeffe.
CAPRUS, nom d’un-port de la Cherfonnefe du
mont Athos. L’abréviateur de Strabon y place une
île du même nom.
C a p r u s , fleuve de la Fhrygie, qui fe rendait ;
dans le Méandre. _
CAPSA , ville de la Macédoine , dans HChal-
cidiquè, Xur le golfe Thermaïque, près de Pallènè,.
félon Etienne de Byfance, au mot Maïs iléft
probable que cet auteur veut parler de V v i l le
fuivanre. .
C a p s a , ville de l’Afrique, dans la Byzacène,
félon Ptolemée. Elle, étqit fituée fur une petite .
rivière qui tombe dans le golfe quq forme le fleuve
Triton à fon embouchure. L’itinéraire d’Antonin
lamarque entreTélepte & Tacapé. Cetté Capfaètoît
au nord de celle dont parle Sàllufte.
C a p sa (Gafsi) , ville de l’Afrique, dans la
Numidie, .félon Sallufte >& Ptolemée. Ce dernier
dit qu’elle étoit grande & forte, & qu’elle étoit
•du royaume de Juguriha.
Elle étoit fituée dans'de vaftes déferts, & on
en attribuoit la fondation à Hercule le Libyen. Le -
peuple ne payoit pas d’impôts à Jugurtha. Marius
la prit par un bonheur furprenant, félon le rap--
port de Florus, & Orofe dit qu’elle étoit alors
remplie des trêfors du roi; On n’avoit qu’une feule
fource d’eau dans cette ville ; les habitans fe fer-
•voient de celle de la pluie. Cette ville fut détruite
dans la guerre de Céfar contre Scipion.
On trouve encore, dans les murailles de plu-
fieurs maifons, fur-tout dans celles de la citadelle,
des autels, des colonnes de granit, 8c des enta-
blemens.
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CAPSAEL, ville de la tribu de Juda, mais dont
on ignore la pôfition.
CAPSINA. C ’eft_ainfrque Panlmier de Grant-
mefnil croit devoir lire le nom de Çampfa , qui fe
trouve dans quelques exemplaires de Piolemée.
CAPSÏTAN1 , peuple de la Numidie, nommé .
par Pline.
C A P T IA N I , nom d’un peuple de l’Afie mineure,
dont fait mention l’auteur des vies publiées
fous le nom d’Emilius Probus.
C A PUA , ville d’Italie, dans la Campanie. Je
ne m'arrêterai pas à l’étymologie du nom de cette
v ille , qui, félon Strabon , remontoit au mot cap
/ou caput, lignifiant la tête. En effet, par fa fituation
elle dominoit fur toute la Campanie : d’ailleurs,
elle étoit certainement la première la plus importante
de toutes celles de la Grande-Grèce, puif-
que, félon Florus, elle étoit une des trois villes
les plus célèbres que connuffent les anciens, qui
la mettoient après Rome 8c Carthage.
Capua étoit à quelque dï.ftance au nord de Néa-
.polis, près des montagnes. *-
Elle devoir fa fondation à des Tyrrhéniens, qui
avoient autrefois étendu leur puiflànce jufques dans
la Grande-Grèce. Elle avoit alors la prééminence
fur leurs onze autres villes. D ’après les calculs qiii
fe tirent de Velléius Paterculus, çette fondation
peut être fixée à l’an 80.1 ayant l’êre vulgaire. Les
Samnites s’étânt rendus maîtres du pays , Capou.e
■ tomba en leur pouvoir. Ne feroit-ce pas pour trouver
une étymologie, que Tite-Live dit que leur chef
fe nommoit Capys ? L’hiftoire de cette ville eft
peu connue.
Les anciens ont fort vanté la fertilité de fes cam-
- pagnes & le luxé de fes habitans. On fait que lors
de la fécondé guerre punique elle embrafla ouvertement
le parti des Carthaginois. Ànnibal, après
la bataille de Cannes, y féjourna long-temps avec
fon armée. Les délices de ce féjour lui furent,
ajoute-t-on, très-funeftes, & les troupes y perdirent
cette ardeur des périls & ce courage opiniâtre
qui leur avoient fait jufqu’alors braver tous
les dangers, & fupportertoutes les fatigues. Aufli
les Romains dirent-ils comme un adage reconnu
vrai : Capuam Hannibali Cannas fuijfe. Capoue fut
pour Annibal ce que Cannes avoit été pour les
Romains.
Après le départ des Carthaginois, Appius, l ’an
de Rome 542, reprit Capoué. Cette ville malbeu-
reufe fut traitée par les Romains avec une févçrité
féroce. Quatre-vingt des principaux fénateurs furent
battus de verges & décapités ; un grand nombre
de Capaniens furent jetés en prrfon : on remplit la
ville de laboureurs, 8c elle fut réduite en préfecture.
Environ 152 ans après, Céfar y envoya des
colonies, & lui rendit fes anciens privilèges. On
voit que Cicéron fut le patron de cette nouvelle
Capua. Cette ville fubfifta jufqu’au temps des Lombards
, qui la détruifirent plus çomplettement^
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