
On y trouve de beaux reftes d’antiquités, particuliérement
partie d’une porte de la v ille, & partie
d’un amphithéâtre.
GEMESTARIUM, nom d’un lieu d’Efpagne.
Antonin le place fur la route de Braccara à Storga.
GEMINÆ, ville de la Gaule, fur la route qui
conduifoit de Lucus Augufïi àVAlpis Cotùa, en paf-
fant par Brigantîo. M. d’Anville croit que c’eft aujourd’hui
Mens.
GEMÎNIACUM , lieu de la Gaule, dans la
baffe Germanie, fur la route de Bavai à Tongres.
M. d’Anville croit que c’eft aujourd’hui Gemblou.
GEMMARURIS,ville de l’idumée, félon Pto-
îemée, L. v , e. >6. '
GEN ABU M ( Orléans'). Quelques auteurs fe
font cru fondés à croire que la ville de Genabum
dont parle Céfar, & qu’il place dans le pays des
.Carnutes, éroit la ville de Gien, M. Lancelot, qui
a publié un mémoire fur ce fujet ( M:m. de litt.
T. v m , p. 450), ne cherche pas à affoiblir leurs
raifons, qu’ il expofe ainfi.
i° . Si le Genabum des Carnutes étoit Orléans *
comment auroit il pu fe faire que la révolte de cette
v ille , qui arriva au lever du foleil, eût pu être fue
en Auvergne avant la première veille de la nuit ?
a,0. Célar part de Sens & arrive à Genabum
en quatre jours. Il y a vingt-cinq lieues; c’eft
une marche trop forte pour une armée.
3 °. Céfar, pour aller faire le fiège de Gergovia,
perdoit du temps à paffer par Genabum.
4°. Non-feulement il y a de l’analogie entre le
nom de Gien & celui de Genabum ; mais de plus,
il y a un fauxbourg à Gien qui porte le nom de
Genabie. ;
M. Lancelot répond à ces obj e&ions ;
3°. Q ue le moyen dont fe (ervoient les Gaulois •
pour fe communiquer entre eux les nouvelles importantes,
moyen dont Céfar lui*même fait l’obfer-
vation-, fait difparoître l’obftacle de la diftance.
i° . Quoique la route qu’ait fait Céfar ait été de
vingt- quatre lieues, cependant, comme il avoue
lui-même qu’il prit avec lui deux légions & laiffa
tout ce qui pouvoir retarder fa marche, on ne
peut pas regarder cette courfe comme impofîîble,
puifque l’armée y mit quatre jours.
* 3°. Pour que Céfar put paffer par Gien, il auroit
fallu que Gien exiftât, & qu’il y eût un pont, au
lieu qu’il en trouvoit un à Genabum, & que fa pré-
fence en reprenant cette ville, que les Carnntes-
venoient de piller & d’enlever aux Romains, l’en-
gageoient également à faire cette route, quand
même'dl eût pu en choifir une plus courte.
4°. Quant au nom de Genabie donné au faux-
bourg dè Gien, c’eft un nom nouveau.
M. Lancelot donne, enfuite les preuves que.
Genabum eft Orléans ces preuves font prifes de
différens auteurs, & eftbntiellement des itinéraires.
M. d’Anville a repris ces, preuves & leur a donné
une nouvelle force. Cette villfc pjit dans la fuite le.
nom de Ctvitas Aurelianonmu
Strabon, qui nomme Genabum \rèmporium des
Carnutes ( to tcou KctpvxTcùv èp/,,7rops)ov ) , ou principal'marché
des Carnutes, dit qu’elle eft fttuée fur
la Loire, vers lé milieu de fon cours. La communication
étoit fi établie & fi néceiTaire entre cette
ville 8c Chartres, qu’il y a voit un chemin public
qui s’eft à-peu-près confervé & qu’on appelle le
chemin de CèCar.
GENABÜS, ville épifcopale d’A f ie , dans la-
Phrygie. Il en eft fait mention dans les réponfes
des patriarches d’Orient, félon Orrélius, thefaur.
GENDOS, rivière d’A fie , dans la Bithynie : onia
nommoit aufîi Chryforhoas, au rapport de Pline,
«M v, c. uh.
GENEA. Etienne de Byfance nomme ainfi un
village, fitué près de Corinthe. Mais l’adage qu’il
cite, & qui fe trouve aufîi dans Strabon, èvS'ctiy.cov
o Koptvçoç 3 iya <T’gunv Tsvècvrsr, s’y trouve écrit
par Teneates ; o r , on connoît la ville de Teneà &
perfonne, excepté Etienne de Byfance, ne parle
de Genea. Il eft donc probable qu’il y a eu faute
de copifte.
GENE SA , ou G enese , ville dé la Laconie ,..
félon Etienne de Byfance.
GENESIUM, ou les Gémeaux, bourg de l’Argo-
lide, qui étoit fitué à vingt ftades du lieu nommé
Bolée, & par lequel paffoit lé chemin qui condui-
foit à Lerna. On y voyoit trois chapelles qui-
étoient dédiées à Apollon, à Neptune & à Cérès ;
les ftatues des divinités étoient de marbre blanc.
La ville d’Aftné avoit été bâtie dans ce canton-là;
mais les Lacédémoniens Payant détruite au temps ,
de Paufanias, il n’en reftoit plus qu’un monceau de.
ruines : ils avoient feulement épargné le temple
d’Apollon Pythaéüs, qui fubfiftbit encore, félon
Paufanias , L. u , Codât, c. 36.
GENESUS, ou G en usus , rivière dé la Paleftine ,.
felo'n Vibius Séquefter.
GENETÆ & G e n e tæ u m Pr o m o n t o r iu m »
Apollonius, L. 1%, nomme ainfi un cap de la Cap-
padoce, fur la mer Noire, entre les villes de Jafo--
niwn & Cotyorum. Valerius Flaccns, L . F , v. 147 f
place après les Chalybes, une roche confacrée. à
Jupiter Génétéen. Arrien , peripl*.8c Etienne le-
géographe," y mettent un port & une. rivière de.
même nonv._
GEN E T E S , peuple de la Cappado.ce, félon
Pline, L. v i ,.c. i t , qui les joint aux Tibaréniens.
G EN E V A (Genève) , ville des Allobroges» fituéè'
fun les frontières des Helvériens. Elle étoit bâtie
fur les bords du Rhodanus, à l’extrémité du lac
Léman. Cette ville devint colonie romaine. Coef. de,
bell: gall. L. 14 c. 1.
GENITE. Di&ys'de.Crète, de.bell. trojan.L. //,.
nomme ainfi une ville amie des Troyens.
GENNA8AR village d’A fie , vers l’Arabie
pétrée. Egéfippe, L. i v , c. 16, .& Jofeph-, de bell.
jud. en font mention.
GENNESAR, ville de la Paleftine, fur le lac
Gene^aritis ,_au. nord-oueft..
G E N O A , félon Etienne de Byfance. ( roye^
G en u a ). •
GENOÆI, peuple de G rèce, entre les Moloffes
& aux confins de l’Epire & de la Theflalie, felort
Etienne de Byfance, qui cite le quatrième livre de
Rhianus de l’iiiftoii e de Theffalonique.
GENSORA, ville de l’Ethiopie, fous l’Egypte,
félon Pline, L. v i , c. 2p.
G E N T A , ville de l’Inde, au-delà du Gange,
félon Etienne le géographe.
G EN TER IA ville d’Egypte, félon Métaphrafte,
dans la vie de faint Paphnnce. (Ortélius, thefaur.)
G ENTIADA . Diofcoride parlant d’une plante
nommée teucrion, dit qu’elle croît dans les cantons
de Gentiade & de .Ciffa.de, qui font de la Cilicie.
Ortélius , thefaur.
G EN T IC I, peuple de la Gaule narbennoifç,
félon Feftus Avienus. Ortélius , thefaur.
GENTINUS, ville d’A fie, dans la Troade, fclon
Etienne de Byfance.
GENUA ( Gènes), ville de la Ligurie; à-peu-'
près au milieu de la cô te , entre l’eft & l’oueft.
Cette ville fervir de bonne heure de port aux Liguriens;
& , avant le temps de Strabon, elle étoit la
plus belle & la plus commerçante de toute la
Ligurie. Ce fut à Genua que Magon, l’an' de Rome
548 ^aborda en venant d’Efpagne avec une flotte de
trente vaiffeatix de guerre & d’un grand nombre de
bâtimens de tranfport. Il demeura maître de cette
place ; mais après fa défaite chez les Infubriens,
Il reçut ordre de retourner à Carthage ; alors Genua
revint aux Romains,
Rothard, roi Lombard , s’en empara fur les
Grecs, l’an 641. Quelques auteurs, après Procope,
lui ©nt donné le nom de Janua, comme fi on eût
dû rapporter fon nom à Janus ; mais c’eft une
erreur.
Les Romains lui accordèrent le titre de municipale.
G ENUC LA, ville des Gètes, fur l’îfter, félon
Dion Caffms , L. Li.
GENUNII, peuple de Bretagne. Ils étoient alliés
au peuple romain, félon Paufanias, in arcadicis,
c. 43, p. 689. Us conquirent une partie du pays-
des Brigantes, qui les attaquèrent.
GENUSINI, ancien peuple d’Italie, dans la
Pouille, félon Pline, L. m c. 11.
GENUSINUS AGER. Frontin ,p. 127, ed. Goefî,
dans fon livre des colonies , le met dans la province
de Calabre. Il prenoit fon nom de Genujium.
GENUSIUM, ville d’Italie, dans la partie de la.
Grande-Grèce appelée Meffapie. Elle étoit un peu
au fud de la voie qui conduifoit à Tarente.
GENUSUS, rivière de l’Illyrie, entre Apfus 8c
Apollonie.
GEOARIS, nom d’une des îles Efchinades, félon
Pline, L. i v , c. 12.
GEOGRAPHIA »Géographie. Ce nom, qui doit
au moins trouver fa définition dans un diâionnaire
qui l’a pour objet, eft compofé des deux mots grecs
y», terre, & ypd<py, defeription, peinture : ainfi la géographie
eft la fcience qui s’occupe de la defeription
de la terre. On trouve, au commencement du discours
fur la géographie, placé en tête du premier
volume de la géographie moderne , les divifions
dont cette fcience eft fiifceptible, & les noms qu’elle
prend de géographie phyfque , mathématique, ancienne
& moderne, &c. félon la manière dont elle confidère
le globe.
La Géographie dont on s’occnpe exclufivement
dans ce volume & dans celui qui va le fuivre, eft,
celle qui nous fait connoître l’état politique de la
furface de la terre depuis à-pen-près la chute de
l’empire romain, en remontant jufques à-peu-près
aux temps les plus reculés. Peu d’auteurs, & encore
affez tard, ayant traité de la géographie, c’eft par
l’étude de lmftoire que ceux qui s’occupent aujourd’hui
de cette fcience, parviennent à faire connoître
le monde ancien. Si nous avions des maté-*
riaux plus riches, plus abondans, la géographie
jetteroit un grand jour fur l’hiftoire, en affignant
les époques où tels peuples, tels royaumes, telles
villes, &c. floriffolent, &.les époques où d’autres
peuples, d’autres royaumes, d’autres villes leur
fuccédèrent. Mais.cjela n’eft praticable que pour un
très-petit nombre de lieux & pour dés révolutions
bien peu anciennes. Les écrivains qui nous inf-
truifent de l’état dû globe dans l’antiquité, font
trop voifins de nos: temps modernes pour que l’on
puiffe efpéter, quant aux premiers âges du monde,
autre chofe que dés fyftêmes. O r , la géographie
eft une fcience pofitive : elle n’admet quë des faits
dont elle peut rendre compte. Ainfi, elle s’en tient
à nous offrir ce qu’eUe-même apprend des écrivains
de 1’ antiquité,. & doit toujours être prête à citer fes
garans.
Le plus ancien, comme le plus refpeélable de
ces écrivains, eft Moyfe. Mais malgré tout le favoir
qu’il avoit puifé dans les écoles des Egyptiens, on
peut préfumer, & même affurer, ce 111e femble,
qu’il n’a voit que des connoiftances très-vagues en
géographie. Certainement fefpriti faint qui lui dic-
toit les premières fetnes du monde, s’étoit abftenii
de réclairer fur ces détails, par cette raifon peut-
être qu’ils n’étoient pas effentiels à la grandeur de
fa miffion, ni au bonheur du peuple qu’il avoit
à- diriger. Aufîi fa divifion des premiers habitans
de la terre eft- elle Vague ; fa difperfion des premiers
hommes très:vague aufîi ; il n’en fuit pas la
filiation jufqu’aux empires connus de fon temps;
il donné au Paradis terreftre une pofition non
àdmiftible en géographie , & qui probablement eft
allégorique; il ne dit rien de l’état du monde
au moment où il écrit. Et quand même il eût fu
toute la géographie du monde alors connu, il eft
ffir qu’il ne l’enfeigne pas, & , qu’excepté quelques
vues générales fur les habitations des premières
peuplades connues par cet écrivain, les géographes
aâuels ne peuvent emprunter de fes écrits que des
idées bien incomplètes.
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