
Les Cantabres étoient des peuples féroces, que
leurs habitations, entre des montagnes, avoient
même empêché de fe civilifer auffi promptement
que ceux qui habitoient vers la Méditerranée.
Les Cantabres , quant à leurs armes & à leur
goût pour la guerre j reffembloiènt aux Lufitaniens.
On fait la peine que les Romains eurent à les fou-
fnettrë.
Les Cantabres & leurs vOifins fe lavoient, eux
fy. leurs femmes, avec de l’urine confervée dans
des citernes : ils s’en frottoient même les dents.
Non-feulement ces peuples étoient fauvages ;
mais iis étoient inhumains & cruels. Dans la guerre
que leur firent les Romains, des mères tuèrent leurs
enfans, pour ne pas les voir tomber entre les mains
du vainqueur. Un jeune homme tua fes frères &
fes autres parens prifonniers, par ordre de fon père.
Une femme traita de même des prifonniers qui
étoient avec elle. Un homme qui y étoit invité
par des gens ivres, fe jeta avec eux dans un bûcher.
Strabon dit encore que l’on a vu plufieurs
des Cantabres, auxquels on faifoit fouffrir le fup-
plice de la croix , paroître inaccefiibles à la douleur
& braver la .mort en chantant.
; Les femmes Cantabres, ainfi que les femmes
Celtes & Thraces, avoient autant de courage que
les hommes, & s’occupoient comme eux du travail
des champs : mais ce qu’il y a de plus étrange,
& ce que l’on rapporte de même de quelques mations
fauvages modernes, c’eft que quand les femmes
étoient accouchées, elles faifoient coucher leurs
maris & les fervoient. Je croirois plus volontiers
ce qu’ajoute Strabon , que ces femmes, furprifes
au milieu de leurs travaux par les douleurs de l’enfantement
, mettoient leurs enfans au monde, fe
lavoient au premier ruiffeau, & retournoient à leur
ouvrage. L’auteur grec ajoute que Pofidonius rapporte
avoir appris le trait fuivant de Charmolaüs
de Marfeille. Ce dernier employoit, pour faire un
foffé, des hommes & des femmes. Une de ces
femmes fentit qu’elle alloit accoucher : elle s’éloigna
un p eu, accoucha, & revint promptement reprendre
le travail, de peur de perdre, fon falaire.
Cependant elle travailloit avec un peu moins de
force ; Charmolaüs en fut la caufe, lui paya fa
journée & k renvoya. Elle prit fon enfant, le lava
à une fourçe, l’enveloppa d’un peu d’étoffes, &
retourna chez elle. Ceci fe paffa en Ligurie.
Les peuples de l’Hifpanie avoient la coutume
de monter deux fur un même cheval pour fe porter
au combat; l’un d’eux combattoit ensuite à pied.
Strabon remarque que cet ufage ne leur étoit pas
particulier.
Il y a d’autres ufages chez ces peuples, dit Strabon,
qui ne font pas auffi étrangers ; -mais qui ne
font pas encore ceux d’une nation -policée. Ce font
les maris qui apportent des dots à leurs femmes,
& ce font les filles qui héritent ■ & qui marient leurs
frères. C ’eft donner bien dé l’empire aux-femmes y
dit Strabon ; & cela n’eft pas d’une fage adminiC
tration.
Ces peuples, l’an de Rome 7 2 7 , réfiftèrent à
Augufte, dont ils harcelèrent les troupes, & ne
furent fournis que lorfqu’étant malade à Tarraco,
il envoya contre eux Funnus, AntiftiuS & Agrippa.
Ce fut pendant cette guerre qu’ils commirent les
cruautés dont j’ai parlé. Ils employoient, pour s’em-
poifonner, une herbe que Strabon dit être a.ffez
femblable au perfil, & que je foupçonne être la-
ciguë.;
CAN TABRIA , nom d’une contrée, fur la côte
feptentrionale de l’Hifpanie. Strabon dit qu’au rapport
de quelques auteurs, les Lacédémoniens avoient
poffédé une partie de la Cantabrie ou pays des Cantabres
, & qu’ils y avoient bâti la ville d’OpJi-
cella.
CANTABRICUS OCEANUS, nom que les auteurs
anciens ont donné à la partie de mer que
nous nommons à préfent mer de Bifcaye.
C AN T A CO S S Y L A , lieu de l’Inde, qualifié du
titre d’Emporium.
C A N TÆ , les Cantes, peuple de la partie feptentrionale
de l’île d’Albion, dans la Calédonie.
CANTANUS. Etienne de Byfance nomme ainfi
une ville qu’il place dans l’île de Crète. Le fiège
épifcopal de cette ville l’a rendue fameufe. Les-
aétes du concile de Chalcédoine en font mention.
C AN T A U R IA N I , peuple d’Afrique, dans la
Mauritanie, félon Ammien Marcellin.
C A N T E C I , nom d’un peuple de la Scythie.,
Pline dit qu’il occupoit les bords du fleuve Ocharïus•
CANTERIUS MONS-, montagne qui doit avoir
été dans le pays des Sabins, en Italie , & que M.
l’abbé Chauppy croit être le mont S. Jean aâuel.
Il eft à remarquer que Varron, en nommant cette
montagne, la cite comme un des lieux qui tiroient
leurs noms de quelques animaux. O r , félon Feftus-,,
les Latins appelloient Canterius un cheval entier.
Le temps & la négligence dans la prononciation
ont altéré ce nom, qui fe retrouve cependant dans
celui de la vallée & de la rivière qui font auprès ,
& que l’on appelle toutes deux Canera.
CAN TH AP IS , ou C a n t h a t i s , félon les divers
exemplaires de Ptolemée , ville de l’A fie , dans la
Carmanie. Cet ancien met cette ville deux deg..plus
à l’orient que Carpella, qu’il drt être fituée à l’entrée,
du golfe Perfique.
CANTHARIUM , promontoire le plus occidental
de l’île de Samos, félon Strabon, qui dit
que c’éfoit l’endroit le plus étroit entre cette île
& celle de Nicaria.
' CANTHARUM. Il femble, par ce que dit Hé-
fichius., qu’il y avoit un lieu ou petit port de ce
nom , compris dans 1-efpace où fe trouvoit, fur
1a côte de l’Afrique, les ports de Phalère, de Mur
nichie &; de Pyrée, , ’
CAN THELEA, ville de l’Afrique. Elfe àppar-
tenoit aux Carthaginois, qu’Etienne de Byfance
appelle Liby-Phéniciens. On croit que c’eft le Viens:
Saturni où S. Jérôme étoit lo g é , lorfqu’il fut en-
v oy é en exil à Curubis. Ainfi , Canthèle etoit maritime
, & dans le territoire de Curubis, au voifi-
nage de Carthage. . , r
On croit que c’eft la meme que Lantfielia•.
C AN TH E L IA , ville d’Afrique, félon Etienne
de Byfance, qui l’indique près de Carthage. On
penfe que c’eft la même que Canthelea.
CANTHI-COLPUS, ou I r i n u s , golfe de l’Inde,
félon Ptolemée. C ’eft dans la partie nord de ce golfe
que fe jette le fleuve Indus.
Ce golfe, dans le Périple de la:mer Erythrée,
eft nommé Irinus:mais Marcian d’Héraclée dit Cari-
thi-Colpus, ou ce qui revient à Cantin-Sinus.
CANTHI S T A T IO , port de mer de l’Inde, au
couchant de l’embouchure la plus occidentale du
fleuve Indus.
CANTHORUM C IV IT A S , ville de la Marma-
rique , félon Ptolemée. M •••...• v.;
C A N T I Ï , lés Cantiens, peuple de Pile d’Albion,
dans le pays defquels, entre autres villes, Ptolemée •
-met celle de Londinutm. Les Cantiens furent les
premiers peuples chez qui Jules-Céfar prit^ terre,
& il parle d’eux & de leur pays en plus d’un endroit
de fes commentaires. _ , ■
C A N T IL IA , lieu de la Gaulé, indiqué par la
table théodofienne entre Acjint AJer<r. (Neris) &
Augujlonemetum (Çlermonr. ) On croit que ce lieu
répondoit à Çhantelle-la-vieiUe.-
CAN TK E B IS , nom d’ une ville de la Germanie,
que Ptolemée place près du Danube.
C A N T IUM , pays de l’île d’Albion, vis-à-vis
rie l’endroit de la Gaule d’où Céfar étoit parçi pour
faire le trajet. Céfar dit que les habjtans de cette
contrée étoient les plus civilifés de. Pile , &. que
leur pays -étoit le long de la mer.
C a n t i u m P r o m o n t o r i u m , promontoire fur
la côte orientale de l’île d’Alb ion, auprès de Ru-
tup'ue, félon Ptolemée.
C AN U C C IS , ftation romaine fur la côte de
l ’Afrique , félon Ptolemée. Ce lieu étoit à l’eft du
promontoire Apollints, &- à l’oueft-fud-oueft de
Julio. Ccefarea.
Ce lieu eft nommé, Cunugus par Pline.
C A N U CH A , rivière de l’A f ie , dans les Indes.
C ’eft une de celles ,qui fe perdent dans le Gange,
félon Pline.
CANUSIUM ( Canofa.y ville d’Italie, dans P A-
pulie, fur l’Aufidus, peu éloignée du lieu où fe
donna la bataille de Cannes. Cette ville étoit con-
fidérable du temps des Romains. Ce fui: dans cette
ville, que fe retirèrent ceux qui avoient pu échapper
au maffacre de prefque toute l’armée, lors de la
bataille que .je viens de nommer. Il ne refte de
cette ville qu’un miférable bourg, fitué fur la hauteur
donc-Ji tort que dans quelques ouvrages de géographie
où étoit autrefois le château de Canujium. D ’ailleurs
, il refte dans les environs de grands morceaux
d’antiquités, tels qu’un arc de triomphe, l’en- 1
ceinte dUm amphithéâtre, des aqueducs, &c, C ’eft •
moderne on en fait une ville.
C A N U Z A , lieu de l’Afie mineure , fur le bord
oriental du Bofphore de Thrace, à Poppofite du
golfe de Loefténius.
Ç A N YN D I I , peuple de l’Afie mineure , dans
la Carie, félon les anciennes éditions de Quinte-
Curfe. ’
C A N Y T IS , grande ville de PAfie, dans la Syrie,
félon Etienne de Byfance. On croit que c’eft la
même qu’il nomme Cadytis. Hérodote en fait auffi
mention.
C A PÆ , nom d’une ville de l’Hellefpont, félon
Etienne de Byfance, qui cite Androtion. • %
C A P AR A , (Laventas de Capara , dans l’Eftra-
madure), villë de PHifpanie, dans la Lufitanie,
au fud-eft de Lancia Tranfcydan a.
Ptolemée donne cette ville aux Vettons, peuple
le plus orièntal de la Lufitanie.
Dans l’itinéraire d’Antonin, elle eft marquée
entre Rufiiciana & Cczàlïon.
CAPARCELIS , ville de l’A fie , dans l’Arménie
mineure, félon Ptolemée.
C A P A R C O T IA , ville de Judée, que l’on croit
avoir été fur la droite du Jourdain, vers l’endroit
où il entre dans le lac de Généfareth.
C a PARETÆA , nom d W village du pays de
Samariè, félon Juftin & Eufèbe. Ce dernier dit que
c’ètoit la patrie de Ménandre, difciple & fuccef-
feur de Simon le Magicien.
Ç AP ARN A U M , félon Ptolemée. Voye1 C a -
P H A R N A U M .
C a parn aum , ou C apernaum , félon les différentes
éditions du livre de la guerre de Jofeph.
nom d’une fontaine de la Paleftine, près du lac de
Généfareth. f ; , -
C A P A R O , lieu de la Lufitanie, au fud-eft de
Lancia Tranjcùdana. ,
GAPARORSA. Ptolemée nomme ainfi une ville
qu’il place dans la Judée.
C A P A S A , c’e ft, félon Ptolemée, le nom d’unë
ville de la. Lufitanie propre.
1 CAPEDUNUM , ville de la baffe Pannonie, près
du Danube, félon Strabon, qui la donne aux Scor-
difqués. •
CAPELLAT1U M , ou Pa l à s . Ammien Marcellin
nomme ainfi une contrée, ou il dit qu il y
avoit des bornes qui diftinguoient le territoire des
Allemands de celui des Bourguignons.
C A P EN A , ville de l’Italie , dans l’Etrurie, entre
le pays desVé'rèns & le Tib re , félonTite-Live.
Cet ancien ,dit que le bois & le temple de Féronie
étoient dans le territoire de cette ville. Etienne de
Byfance écrit Capinna. Virgile parle auffi de cette
v ille , qui étoit prefque au nord de Rome.
C a p e n a p o r t a . Les anciens ont nommé ainfi
une des portes de la ville de Rome. Elle porta auffi
le nom Porterie la voie Appienne, qui commençoit
à cette porté. C ’eft aujourd’hui la porte de Si Se*
baftien , au fud-eft de Rome.
D d d a