pofitive, & que l’on en jugeoit par le nombre de |
les colonies. Ceci d’ailleurs s’accorde très-bien avec
le récit que fait Strabon du paffage des Ioniens
en Afie.
Pour ce.qui concerne les Eoliens, voyei le mot
Æoli.
Ptolemée ne donne pour cette région que les positions
fuivantes : Ccence, prom., PitaneÇi), entourée
par un fleuve de fon nom ; Etre a, Myrina , Hy-
dra, prom. Cuma, ou Cyme , Phôcrza, Hermi fl.
ofiia.
ÆOLIUM, ville de la Cherfonèfe de Thrace ,
félon Etienne de Byfance.
M. d’A n v ille , qui la place à l’entrée de l’Hel-
Iefpont, au nord, l’écrit Eloeus, comme Pline, &
la met en face de la ville dYÆneum, en Afie.
ÆPASITUS CAMPUS, champ du Péloponèfe ,
en Elide. Selon Strabon, il devoit fe trouver près
de Lepreum , & du petit fleuve Jardanus.
Æ P E A , ville d’Ethiopie, au nord de l’île de
C y p r e , entre les promontoires Callinufa 8c Crom-
myon, & très-près^ au fud-oueft de la ville de
Sola.
Elle prit aufii le nom de Soloe, en l’honneur dé
Solon.
ÆPEIA, Æpia , ou Æpea. Cette ville fe trouve
nommée dans Homère, Liv. g , v. 152 , cité par.
Etienne de Byfance. On en ignore la pofition.
Strabon avoit cru la retrouver dans Thuria, ville de
la Meffénie. Il ajoute que le nom d’A’fe-gfsi, n’étoit
qu’une efpèce d’épithète, qui indiquoit la Situation
de cette ville. Pour entendre-cette étymologie
, il faut favoir qu’en grec clrrèTa, fignifie élevée.
Il n’y a de différence que dans les accens ; au
nom de la v ille , il eft lur l’anté-pénultième ; &
dans l’adje&if, il eft fur la pénultième, 8c c’eft
un accent circonflexe. Homère lui donne l’épithète
de XatAM', ou Belle , qui pouvoit avoir rapport
à fa fituation.
Paufanias, qui écrivoit plus de cent ans après
Strabon, croit retrouver la ville d'Epea dans celle
de Corone. C ’eft tranfporter la pofition dû Epea de
l’autre côté du golfe , & par conféquent l’éloigner
du canton ou fe troiavoient les autres.
Le féntiment de Strabon paroît donc plus rapproché
d’Homère. On peut l’appuyer du texte
d’Etienne de Byfance, qui attribue Epea à la Laconie
, dont on fait que les limites le font étendues
de ce côté.
ÆPIA. Voyei Æpeia.
ÆPOLIUM , place fituée, félon Pline, entre
le Danube & le Tyras.
ÆPY. On a douté fi ce nom défignoit dans
Homère, II. liv. I I ,v. 593 ,une ville ou une contrée.
Selon les interprètes, ce nom fignifie non une ville,
fortifiée , comme le dit Etienne de Byfance, mais
élevée. Il eft vrai que cette élévation eft un grand
(1) Ce nom n’eft pas dans le texte grec de l’édit, de
05 ; il fe trouve dans la traduftion italienne de Rufcelii.
moyen de défenfe : mais c’eft l’ouvfage de fe-
nature , comme le dit Strabon.
Æ Q U A , & Æ qu a n A , ville d’Italie, chez les
Picenùm. M. d’Anville ne la place pas fur fa carte.
On voit qu’elle ne devoit pas être loin de Su-
renturn.
Æ QUABON A , ville de la Lufitanie, au fud
du Tage , près de fon embouchure, 8c en face
d'OliJJipo (Lisbonne).
Æ Q U I , ou les Eques, péuple du Latium. M.
d’An ville le place fur les bords de YAnio, ayant"
au nord les Samnites , & à l’eft les Marrucini.
C ’étoit bien en effet là que fe trouvoient la plus
grande partie de leurs poffefïions ; mais puifque,
l’elon les hiftoriens Romains, Algide ( Voyei A l-
g i d u m ) leur appartenoit,. 8c que l’on voit que
les troupes qui àttaquoient cette place , fe trouvaient
fur les terres des Eques, il réfulte que leur
territoire s’étendoit plus au fud que ne l’ont cru.
M. d’Anville & Hoftelnius, qui donne Algide aux 1
Latins. Quant à l’origine de leur nom, je ne ferai
pas ici de l’avis de piufieurs étymologiftes, qui,
trouvant qu’en latin le mot cequus fignifioit jufie ,
en ont dérivé l’origine du nom des Eques, ou
Æqui. Je ne nierai pas que ce peuple aimât la juf-
tic e , 8c ne méritât, fon nom dans le fens où on
le prend; mais ce peuple l’avoit-il toujours mérité
, ou n’avoit-il commencé à avoir un nom
qu’en le méritant ? Etoit-ce lui qui fe l’étoit donné ?
car encore falloit-il bien qu’il eût un nom, indépendamment
des conventions romaines. On fent
combien il eft difficile de répondre à ces queftions ,
& de-là combien eft peu fondée l’étymologie que
l’on a adoptée à l’égard des Eques. Je'ferois moins
étonné du raifonnement contraire.
i d. M. Gébelin fait venir le. nom dYÆqui, Æqui-
coli, ou Æquiculi , du mot aqua, ou awa , l’eau,
parce qu’ils habitoient dans un pays aquatique ,
près des fources de YAnio , du Tolonius , &c. Leur
territoire étoit fans contredit la partie du Latium la
plus arrofée. Cette origine phyfique fatisfait fi pleinement
la raifon , que l’on n’en peut guère admettre
d’autre. C ’eft ainfi que l’Aquitanie, en Gaule,
avoit pris fon nom de la quantité de fes eaux; &
qu’en général les pays ont reçu leur nom de leurs
montagnes ou de leurs vallées, &c.
Si ces peuples ont d’ailleurs montré un grand
amour pour la juftice , on aura pu enfuite tirer
de-là l’origine d’un autre mot ; 8c l’Eque n’aura
plus été Y homme du pays aquatique, mais Y homme jufie.
C ’eft ainfi que l’on dit chez nous un homme franc,
un gafeon, 8cc., dans un fens qui n’eft pas le fens
primitif. Ce n’eft pas que je ne convienne que 1« •
mot atquus (jufte) , chez les Romains, n’ait pu
avoir une autre étymologie. Je crois même l’avoir
fous les yeux ; mais elle n’eft pas de mon objet.
Au refte , les Eques avoient réellement une .
grande réputation de juftice. Ce fut d’eux que Nu-
ma èmprunta,le droit de fécial , qui confiftoit à
ne jamais porter la guerre contre un peuple , que
préalablement on ne la lui eût déclarée par un héraut;
Mais l’amour de la juftice n’exclut le courage
ni le defir de fe venger d’un ennemi : au contraire
, les Eques voyant que leur conduite fage
& régulière n’avoit pu toucher les Romains ; que
la politique de ceux-ci étoit de tout envahir, ils
prirent les armes contre e u x , & leur firent la
guerre à.outrance. Avec un peuple ailffi fort que
l’étoient les Romains , il leur convenoit mieux
de faire la petite guerre; & ils la firent fouvent
avec fuçcès,. Virgile , qui s’eft plu à les peindre
dans l’Enéïde, en parle ainfi :
« On voit enfuite la nation effrayante des Eques,
v> accoutumée à chaffer dans fes forêts, à culti-
» ver fes pénibles filions les armes à la main ; elle
fe plaît dans le butin , & à vivre de brigandage ».
Entre autres expéditions des Eques., on voit que
l’an de Rome 396 ou 3975 ils avoient enfermé
line armée romaine, de manière à la faire périr,
fi elle n’eût été tirée de ce danger par les talens
8c le courage de Q . Cincinnatus. Us ne furent
entièrement fournis qu’en 409 ; les Romains les
détruifirent par le fer & par le feu , 8c détruifi-
rent leurs villes au nombre de quarante-deux.
ÆQUICOL I. Voyei Æ q u i .
ÆQUINOCTIUM (Eifca Münt) , village de
la haute Pannonie, félon Antonin. M. d’Anville
écrit EquinoSlium , 8c la placé fur le Danube , au
fud-eft de Vindobona.
Æ Q U O TU T IC A N , nom d’une ancienne route
romaine , qui paffoit fous l’arc de triomphe de
Trajan à Bénevent, où elle fe féparoit pour joindre
la voie Appienne.
Æ Q U UM , colonie romaine , en Ulyrie, dans la
Dalmatie. M. d’Anville , qui écrit Equum , la place
au nord-eft de Scardona.
ÆQUUM SALIS CUM , nom que , félon Clu-
v ie r , on a quelquefois donné à la ville de Fal'ere.
Voyei Falerii.
ÆQUUS TUTICUS , lieu d’Italie, dans le Sam-
nium, au nord-eft de Bcneventum. Ce nom , qui
fe trouve dans l’Itinéraire d’Antonin, avoit paru
devoir indiquer un lieu différent du Tuticus Ma-
gnus , nommé dans l’Itinéraire de Jérufalem ; mais
il eft prouvé que le mot Tuticus en famnite, avoit
le même fens que Magnus en latin ; que le magiftrat
fuprème, félon Tite-Live, L. XXVI, c. 7, s’y nom-
moit Médias Tuticus. Il ne faut donc plus chercher la
pofition de deux lieux différeris ; une feule fiiffit.
Il paffoit dans ce lieu une voie romaine, qui ,
remontant un peu par le nord, alloit à Canujîum.
On en voit lés ruines près de Buon-Albergo.
ÆRÆ , ville qu’Etienne de Byfance attribue à
la Macédoine.
Æræ , ville de l’A fie mineure, dans l’Ionie,
félon Etienne de Byfance.
Æræ , peuple de l’A fie , vers la. Gêdrofie ou
îa Germanie, félon Ptolemée.
Ærea , yille. de la Thrace, fur la Propontide,
au fud d’un petit golfe, & au nord-oueft de Pe"
rinthe.
Il eft probable que c’eft cette ville qu’Etienne
de Byfance indique fous le nom dYÆroe , & qu’il
place près de l’Hellefpont.
ÆRETIA R e g io ,. ou contrée appellée Ere-
tique, que Ptolemée attribue à la petite Arménie.
AERIA (le mont Ventoux) , ville de la Gaule.
Strabon la place chez les Cavares, & en parle
comme d’une ville qui exiftoit de fon temps. Le
P. Hardouin croyoit la retrouver dans le château
de Momas , fur’ le Rhône ; & le P. B riet, dans
la ville de Vaifon. Mais le premier n’avoit pas
fait attention apparemment que Strabon dit que
d'Aéria à la Duriona ( pour Durantia ) le pays eft
montueux & fauvage ; & le fécond paroît oublier
que Pline , qui nomme Vafio ou Vaifon , nomme
aufti Aéria. C ’eft pourquoi M. d’Anville dit : a je
» ne vois dans le canton de pays où il convienne
» de fe renfermer, 8c de fituation qui convienne
» mieux à Aéria, que le mont Ventoux». Il le
place au fud-eft de Vafio, & au nord-eft de Carpenr
toraEle.
D. Martin la place près du Rhône, entre Araufio9
au fud , 8c Leftoce, au nord.
A eria , félon Euftathe 8c H efychius, nom qu’a-
voit autrefois porté l ’Ethiopie.
AERIÆ, & Aethriæ , noms que, félon Pline,'
avoit portés l’île de Thafos. Voyez ce mot.
ÆRII MONTES, montagnes de Sicile. Mais
on écrit plus ordinairement Hcerei. On peut regarder
ces montagnes comme une branche de
l’Etna, au nord-oueft.
AËRMON. Voyei Hermon.
ÆROÉ , ou l ’E r o é , petit fleu ve, ou plutôt
ruiffeau de la Béotie. Il commençoit au mont
Citheron, au fud de Platée, couloit au nord-eft,
8c fe jettoit dans l’Afope. On croyoit qu’il avoir
pris fon nom d’une fille d’Aopus, fécond prince
des Platéens (Pauf. in Beot. c. 14).
ÆROPUS , montagne de Macédoine. Selon les.
auteurs, elle bornoit d’un côté le baflin où couloit
YÆous ou JEas.
ÆSA , ville de Thrace, félon Etienne de B y fance
, qui l’indique près de Pallène.
ÆSANIS , ville de la grande Phrygie , félon
Ptolemée.
ÆSAPUS, rivière de l’Afie mineure , dans fe
Myfie , félon Strabon. Ptolemée 8c Pline la nomment
Æfepus. Elle commençoit vers le fud-oueft
de S cep f is , 8c , remontant vers le nord-eft , dans
le même fens que le Granïcus, qui eft à Poueft ,
fe jettoit dans la Propontide, à l’oueft de Cy-
cicus.
ÆSAR (Scrchio) , fleiive d’Italie, dans l’Etrurie r
félon Strabon, il fe réunîffoit à Y A mus, à Pifè ;;
mais aftuellement fon embouchure fe trouvé à
dix milles au nord de celle dé ce fleuve.
ÆSARONENSII, peuple.de l’île de Sardaigne!