
cet endroit de la carte laiffe plufieurs choies h
defirer, je vais tranfcrire ici le paffage entier dans
lequel Hérodote décrit cette partie de la côte de
Thrace. « Au fortir de Dorifque (Dorifcus), il
» paffa ( Xerxès ), près des places des Samothraces,
» dont la dernière du côté de l’occident, s’ap-
n pelle Méfambrie ( Mefambria ). Elle eft fort près
» de Stryma, qui appartient aux Thafiens. Le Liffus
» paffe entre ces deux villes........... Ce pays s’ap-
» peloit autrefois Galaique ; on le nomme aujour-
» d’hui Britannique, mais il appartient à'jufte droit
» aux Ciconiens ».
GA LANIS , ville de la Phénicie. Pline, L. n ,
c. p /, qui en parle & dit qu’elle fut abîmée, ainfi que'
la ville de Gamalé. La terre engloutit ces villes
& leurs champs.
G A L A PH A , ville de la Mauritanie tingitane,
félon Ptolemée, L. i v 9c, t. Elle étoit dans le milieu
des terres.
G A LA P IE , contrée de la Syrie. Elle a eu fon
roi particulier. O rtélius,
G AL A R IA , ville de l’île de Sicile. On en attri-
Buoit la fondation à un ancien roi nommé Morgus,
qui avoit aufli, dit-on, donné fon nom aux M ot-
gètes, peuples habitant en Italie.
G A L A SA , ville de la Céléfyrie j félon Pline,
L . v , c..i8.
GALA SSU S , DEGALASSUS, DAGOLAS-
SON , lieu de la petite Arménie, fur la route d’A-
rabiffus à Satala, entre Zara & Nicopolis , à vingt
mille pas de la première, 8c à vingt-quatre mille
pas de la fécondé. Ce nom varie, félon les divers
exemplaires de l’itinéraire d’Antonin.
G Â L A T A , ou C a l a t h e ( Jalta ) , île élevée 8c
remplie de rochers, fituée fur la côte d’A frique, à
dix lieues au nord-eft de l’embouchure du fleuve
Tufca. Pline & Ptolemée en font mention.
G a l a t a , montagne de Grèce, dans la Phocide.
Plutarque dit, dans la vie de Phocion : les deux partis
arrivèrent en même temps auprès de Polypercon,
comme il traverfoit avec le roi un bourg de la Phocide,
nommé Pharuges, qui eft au pied du mont
Acrorion, qu’on appelle aujourd’hui Galate. Vie
des hommes illuftres.
G A L A TÆ , les Galates (1).
Etymologie. Le témoignage unanime des historiens
prouve que les Galates & les Gaulois
étoient un même peuple. Mais le peuple que les
Romains nommèrent Gallus, ou au plurier Galli,
fut long-temps nommé Celtce. S’il eft vrai, comme
le penfe M. le Brigant, que ce nom ait été corrompu
du mot Keletis, on peut raifonnablement
(1) Comme je ne puis donner qu’une étendue médiocre
à cet article, je renvoie pour les détails & les objets ûif-
ceptibles de difcuflions, i° . aux anciens, tels que Stra-
bon, Tite-Live , Paufanias, &c. 2.?. aux modernes, entre
iefquels je diftingue dom Martin & Goitlieb Wernfdorf,
auteur de l ’ouvrage intitulé ; de Republie a Galatan/m%
aufli croire que le nom de Galata ou Galates»
n’en eft aufli qu’une autre corruption. On leur a
quelquefois auffi donné le nom de G allô- Grecs,
parce qu’en Afie ils adoptèrent, avec le temps, les
moeurs des G recs; mais cette dénomination n’a:pas
été générale ni permanente : 8c ks> noms de Galates
& de Galatie, font les feuls qui foient reftés.
Origine. Il n’eft pas poftible , ce me femble,
d’afligner une époque fixe à l’établiffement des Galates.
On voit les Gaulois en Italie, on en voit en
Illyrie, 8c ce furent ceux-ci qui envoyèrent complimenter
Alexandre, 8c dont les députés lui répondirent
qu’ils ne craignoient que la chute du ciel.; on
en voit enfuite ravager les cotes de ITonie, pui&
d’autres aller jnfqu’à Babylone, féliciter Alexandre:
fur fa rapidité 8c l’éclat de fes vi&oïres.
A la mort de ce prince ( 324 avant J. C . ) , toute
la Grèce étoit difpofée à fe liguer contre la Macédoine.
Les Gaulois établis dans la Thrace & dans
l’Illyrie, voulurent entrer dans cette confédération.
Cléonyme, roi de Sparte, s’y oppofa pour des rai-
fons que l’on ignore. Outragés de ce refus, les
Gaulois fe prêtèrent aux propofitions d’Antigone,
qui dut à leur valeur la viftoire qu’il remporta fur
Antipater (321). Ils eurent à s’en repentir , car le
prince macédonien fe conduiftt à. leur égard avec
beaucoup de mauvaife foi.
Cependant, ces mêmes Gaulois ayant été atta**
qués par Caffandre, fils d’Antipater, & obligés de
fe retirer fur le mont Hemus (3 16 ) , Antigone %
voulant fe les attacher de nouveau , leur offrit de
prendre un tiers des leurs à fon fervice, & de;
leur donner des terres pour eux , leurs femmes
leurs vieillards & leurs enfans. On fait qu’Anti-
gone battit Eumène, 8c que même il le fit prb*
fonnier.
Le grand nombre de Gaulois paffés en Afie à la
fuite d’Antigone, fe répandit dans l’Afie mineure ».
8c y devint un peuple confidérable.. On en trouve
aufli à. Babylone 8c dans la haute Afie ; mais ils.
n’y formèrent jamais de. vaftes établiffemens.
Cependant,. cette première invafion des Gaulois
fous Antigone, fut luivie dfone. féconde quelque,
temps après.
Les Gaulois, après avoir formé de grands établiffemens
en Italie 8c mis Rome très-près de fa perte *
avoient fait paffer une armée en Macédoine, dans
la, Grèce. Brennus la commandoit. Léonorix 8c
Lutarix s’étoient féparés de lui dès le commencement
de la campagne avec un corps de vingt mille
hommes. Ils entrèrent en Thrace, fe rendirent
maîtres des côtes de la Propontide, envahirent
la Cherfonnèfe, 8c fe répandirent dans l’Helr
lefpont.
Après avoir furmonté quelques obftacles, Lit-
tarix parvint à faire paffer fes troupes en Afie. Léonorix
s’étoit féparé de lui» Ce dernier eut bientôt,
l’occafion 8c la facilité d’y paffer aufli avec fes troupes..
Nicomède, roi de Bitnynie, fit alliance avec lui»
lui fournit des vaiffeaux pour le tranfport, 8c lui
offrit un établîffement confidérable (279 avant J. C.)
Les articles du traité portoient :
Que les Gaulois feraient inviolablement attachés
aux intérêts de Nicomède 8c de fa poftérité ;
Qu’ils ne pourraient jamais, contre le gre 8c le
confentement de Nicomède, fe liguer avec qui que
ce foit, quelques avantages qu’on pût leur offrir ;
mais qu’ils auraient les mêmes amis 8c les mêmes
ennemi.-que lui; _ •
Q u’ils iraient au fecours des Byfantins des que
Foccafion le requerrait ;
Q u’ils fe porteraient aufli pour bons 8c fideles
alliés des villes de Thios, d’Heraclee, de Chalcé-
•doine, &c, 8c de quelques autres métropoles.
Ces articles ne furent pas plutôt lignés par les
officiers de l’armée de Léonorix, que Nicomede les
fit communiquer à Lutarix, qui étoit alors dans la
Troade. Il s’y étoit renclu maître de la nouvelle,
ville de ce nom, qui étoit à trente ftâdes de 1 ancienne.
Il projettoit d’en faire la capitale d’un état a
lui 8c indépendant; mais cette ville étoit fans dé-
fenfe : il préféra d’accéder au traité fait avec Nicomède
, 8c alla fe joindre à Léonorix.
Non-feulement les Gaulois ou Galates fécondèrent
les intentions de Nicomede, mais ils firent
aufli des conquêtes pour leur compte. D une autre
part, Attaie I , roi de Pergaine, donna une partie
confidérable de terrein aux Gaulois, qui l’avoient
fervi contre Antiochus ; 8c c’eft à cette époque fur-
tout ( l ’an 278 avant J. C. ) , qu’il faut rapporter
leur établiffement fixe dans l’Àfié mineure.
D ’après l’expofé très-fuccinâ que je viens de '
faire, on voit qu’il faut diftinguer plufieurs époques
du paffage des Gaulois en Afie. On en remarque
trois principales ; ce qui lève toutes les difficultés
que préfentent les différens paffages des auteurs,
relativement à l’étendue de la Galatie.
La première époque fera celle où le pays occupé
par les Galates ne comprenoit que cette partie
de FHellefpont qui fut cédée à Léonorix 8c à L u -1
tarix (1). *
La fécondé eft celle où Attaie ( l’an 220 avant
J. C . ) , leur donna dés terres aufli dans i’Afte
mineure.
Enfin, la troifième eft celle ou la Galatie, fe-
parée de l’Hellefpont par l’Epi&ète, s’étendoit
d’occident en orient depuis la Grande -Phrygie
jufqu’au Pont Polèmaïque. C ’eft de ce pays dont
je donne la defeription à l’article G a l a t ia .
D ivision politiq ue. Les Galates formoient
une feule nation, divifée en trois peuples, dont
chacun étoit chef de plufieurs autres : ces trois
peuples étoient les Teéfofages, les Trocmes 8c les
Toliftoboges ou Tolifioboii. Il me paraît que l’on
avoit différentes opinions fur leurs pofitions ref-
(1) Ces noms, reffitués nu celte par dom Martin, fe
trouvent rendus par ceux de Léonorius & Lutarius dans
les auteurs grecs.
pe&îves, d’après les auteurs anciens. Je m’en tiendrai
à l’emplacement que leuraffigne M. d’Anville.
Ce favant met les Toliftoboges à l ’oueft ; les Tec-
tofages au milieu 8c un peu vers le nord, 8c les
Tracmes vers l’eft.
Si l’on s’en rapportôit au témoignage de Pline,
on croirait que les Galates étoient divifes en 19Ç
tétrarchies. Mais ce n’eft pas cela. U paraît, par
l’expofé que fait Strabon du régime politique des
Gaulois, que chacun des trois peuples, ou plutôt
l’étendue de pays que chaque peuple habitoit, étoit
partagée en quatre cantons, dans chacun defquels
il y avoit un tétrarque. Outre ces douze tetrarques
il y avoit un confeil-général de la nation, compofé
de trais cens fénateurs (2). Je crois, avec d’habiles
auteurs, que ce confeil étoit celui de la nation ;
autrement les tétrarques euffent été des fouverains.
Comme dans toutes les guerres que les Galates
ont foutenues, dit dom Martin \ T. 11 ,p* 1$ ) , foit
en attaquant, foit en fe défendant, on ne trouve
qu’un tétrarque à la tête des troupes; quoiqu’il y
eût plufieurs tétrarques dfens l’armée, on peut préfumer
que ce commandant avoit été choifi par le
confeil-général. Car quel autre pouvoir eût fait con-
fentir onze tétrarques à obéir à un feul, ou du
. moins à trois ? car on voit que chaque peuple étoit
conduit par fon tétrarque. Ainfi, dans la guerre
que les Galates eurent à foutenir contre le conful
Manlius, les Te&ofages, les Toliftoboges 8c les
Trocmes avoient chacun leur tétrarque, 8c formoient
autant de corps d’armées féparés. Donc les
autres tétrarques recevoient les ordres de ceux qui
commandoient (3).
Il me femble que l’on ne peut trouver dans l’hif-
toire s’ils avoient ou non befoin du confeil-général
pour porter des fecours à différens princes. Je crois
qu’au moins chaque grande divifion étoit fort libre
à cet égard. Quant aux guerres qui intéreffoient
toute la nation , elles fe règloient, il eft vrai, dans
le confeil-général; mais ces dêcifions, auffi-bien
que les traités, n’avoient de force qu’autant qu’elles
avoient été ratifiées par les tétrarques.
Les villes moins confidérahles, quoique régies
par la municipalité, par leurs magiftrats, étoient
dans la dépendance des capitales. Il y avoit même
de petits peuples qui faifoient partie des forces de
la nation, 8c qui ne comptoient pas entre ceux qui
avoient droit au gouvernement.
(2) Straboji, p. , dit: HV* t«» «ÎWex«. Ttrp#px**
BsXw, at-yfoeç ira.y rpt&KOfnot. Le confeil des douze tétrarques
étoit de trois cens hommes. Le lieu où fe tenoit ce
confeil fe nommoit Drynametus. W ernfdorf croit expli-
?uer ce mot en difant quaji tr'tum domus. Dom Martin le
orme des mots celtique drus , chêne, & nemetes, un
temple.
(3) Une preuve qu’ils étoient d’ailleurs affez libres,
c’eft que dans la guerre doât je parle, il y eut un tétrarque,
Epoffognatus, qui ne voulut pas^ prendre les armes. Apparemment
qu’ils n’y pou voient être forcés par le confeil.
général.
Q q q q a