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l ’écoulemêfit de fes eaux, à grpflir le Nil. Viÿ*i
A s t a p u s.
ABANNÆ , anciens peuples de la Mauritanie,
Telon Ammien Marcellin.
A B A N T A , ville de' la Grèce, près du mont
Parnaffe : félon Favorin, il y avoit en ce lieu un
temple] d’Apollon. ( La Marinière. )
A B A N T E S , en grec K'favrsçy les Abantes. Ce
nom eft donné, par les anciens, aux premiers ha-
bitans de l’Eubèe, ou du moins à une partie des
peuples que renfermoit cette île. Je ne -fuis pas
de l’avis d’Ariftocrate, cité par Etienne de B y fance
, lequel fait defcendre ce peuple d’un certain
Abante, fils de Neptune. Je croirais plutôt
avec Bochard , que ce .nom , oriental d’origine,
■ vient d'Ahas (engraiffé ) , parce que les pâturages
abondans de cette île y nourriffoient de nombreux
troupeaux. Strabon cite Ariftote, félon lequel, dit-il,
les Abantes^Qfcendoient de Thraces établis dans la
ville d’Abas en Phocide, lefquels ayant quitté leur
v i l l e , vinrent fe fixer en Eubée , & donnèrent
aux habitans le nom d'Abantes.
Selon Plutarque, les Abantes fe coupoient les
cheveux du devant de la tête. Cette mode, étrangère
aux Grecs, eft une preuve de la vérité du
Sentiment de Strabon, qui fait venir les Abantes
de Thrace. Ils étoient beHiqüeux, & dédaignant
l ’ufage des flèches comme un moyen honteux de
frapper l’ennemi fans ofer l’approcher , ils ne com-
battoient que de près, & corps à corps. On voit
qu’Homère, en parlant dès anciens Eubéens , les
Somme toujours Abantes. Il en fait la peinture fui-
vante. « Les magnanimes Abantes le fuivent ( Ajax
„ fils d’Oïlée) d’un pas léger; la longue cheve-
„ lure qu’ils' laiffent croître derrière leur tête,
» flotte au gré des vents. Guerriers intrépides,
» ils manient le javelot avec légèreté , impatiens
» de brifer, d’un bras nerveux , les cuiraffes pe-
}) fantes qui couvrent la poitrine de leurs enne-
j» mis». Ces peuples avoientconduit quarante vaif-
feaux aufiège de Troye. Paufanias, Elïa ,\c. 22,
dit qu’à leur retour, ils échouèrent à la côte des
monts Cérauniens, & y bâtirent une ville qu’ils
appelèrent Thronium. Ils donnèrent lenom $ Ab an-
ris à cette contrée.
Selon Paufanias, Ach. c. 4 , les Abantes s’ étoient
établis dans Trie de Chk>, & dans la fuite Hecto
r , defcendânt d’Amphi&us, leur fit la guerre.
L a plus grande partie ayant été taillée-en pièces ,
les autres furent obligés de quitter File.
Eufthate, commentateur d’Homère, aufîi-bien
qu’Archemage, cité par Strabon , penfent que les
Abantes & les Curètes font un même peuple, fous
deux noms différera. ■
ABANTIAS : ce nom i n’efir connu que par
Denysle Périégète, vers 52Q* H paroît qu’il désigne
l’île d’Euboee.:
A B AN T IS , l’un des noms par lequel'on a
défigné l’île d’Eubeee a félon Héfiede., cité .par
A B A
Etîerïrie de Byfance. Selon ce poète, les dieu»
l’avoient d’abord nommée Abantis; mais Jupiter
depuis la nomma Eubcee, à caufe de fes boeufs.
A b a n t i s , contrée de l’ancienne- Epire. Elle
avoit pris, dit-on, fon nom des Abantes, q ui,
après la prife de T r o y e , y furent jettes- par la
tempête au pied des monts Cérauniens. Je ne fais
pourquoi la Martinière la nomme Ab antias : le texte
porte n Ss- A/Wrk Ka\*(isvti ; elle étôit nommée
Abantis. Elle devoit être (près de la Thefprotide.
AB ANUS , rivière d’Albanie en A f ie , félon
Ptolémée.
AB A R A , ville d’Afrique dont je ne garantis
pas la haute antiquité. Elle étoit affez près de
Carthage. Pline parle des rofeaux qui venoient
dans ce pays, & qui fer voient à pêcher à la
ligne.
A b a r a , paroît avoir été une ville d’Arménie;
Curopalatus la nomme Avara.
A B A R A D IR A , ville d’Afrique qui ne remonte:
peut-être pas à une haute antiquité. Viélor d’U-
tique en fait mention; elle n’eft connue que comme
ville épifcqpale.
A B A R ATH A . Ptolemée place cette ville dans
File de Taprobane , fur la cote orientale,, à l’op-
pofite de l’île de Zïbala.
ABARBAREA , fontaine de îa Phénicie, qui
étoit dans le voifinage de la ville de' Tyr-lorfque
celle-ci étoit fur le continent ; elle fournit l’eau depuis
à la ville bâtie de même dans une île , lor£
qu’Alexandre eut fait la chauffée, qui joignoit l ’île
à la terre-ferme. Plutarque, dans la vie d’Alexandre
, dit que l’on montrait encore de fon temps
îa fontaine ©ii Alexandre eut un fonge, 011 il vit
un fatyre venir fe livrer à lui. Guillaume de T y r ,,
qui avoit vu ces fontaines, en a laiffé la defcrip-
tion, ainfi que des aqueducs qui conduifoient l’eau
à la ville..
ABARBINA , ville de l’Hircanïe, félon Ptolé-
mée qui- la place dans les terres, à 97° de longitude
, à 40° 10 minutes de latitude....
ABARES. Voye^ A v a r e s .
A B A R ICUM , ville de la Gaule dont il eft-
parlé dans Marcian d’Héraclée, paroît être lamêfne-
qu’Avaricum » nommée par Ptolemée, Av'apiKon
K o y e ^ A v a r i c u m »
AB ARIM-ok A b a r a 'im. I î me femble que l’on-
a fait, à l’égard de ce nom, la même méprife que
pour celui de Gattes dans tes Indes. Tous deux,,
dans chacune des langues auxquelles ils appartiennent
, fignifient p éa g e s, & tous deux ont été-
pris pour des noms propres de montagnes. Mais ,.
ainfi que les géographes donnoient le nom de
Gattes à plufieurs montagnes , de même on donnoit
le nom d'Abarim à toute la chaîne qui- s’étendoit
à l’eft du Jourdain , du fud au nord en rem on tan î
du lac Afphaltïde. Il paroît que la partie de ces.
montagnes qui fetrouvoit, à quelque diftance , en
face, de Jérichoportoit fpécialg|pnt G.e nom:;. &
A B A
U eft probable que c’eft parce que l’on paffoit par
ce lieu pour arriver au Jourdain. M. d’Anville
l’a placée fur fa carte feulement en cet endroit.
Ce fut fur la partie de cette montagne, appelée
Nébo, que Dieu fit monter Moïfe pour qu’il découvrît
la terre dont les Ifraélites alloient être en
poffeffion, & que peu après il mourut & fut enterré.
Voye^_ NebO & PHASGA. ,
Dans le partage que les Ifraéütes firent de la
terre promue, les monts Abarims furent compris
dans la tribu de Ruben.
ABARIMON, contrée de la Scythieen. Afie ;
elle occupoit, félon Pline, une grande vallée
entre les monts Imalis. Les Scythes qui l’habi-
toient, étoient, comme font encore quelques fau-
vages de l ’Amérique feptentrionale , toujours prêts
à paffer d’un lieu à un autre félon le befoin, &
très-légers à la courfe. Je crois qu’ils avoient,
avec ces peuples, une autre conformité que ne
leur donnent pas les anciens ; c’eft que leurs
pieds étoient placés en avant comme les nôtres ,
au lieu que Pline dit qu’ils les avoient retournés
en arrière. Les meilleurs efprits de l’antiquité ont
adopté quelquefois des fables que ne croiroient pas
nos plus petits enfans.
A BARINUS, ( Navarin. ) c’eft ainfi que , félon
la Martinière, il faut lire dans Ptolemée, & non
Abarmus. Ce nom qui ne fe trouve pas dans le
texte, a été ajouté par les traduéleurs, comme
étant le même lieu que P y lus Mejfariùcus, que
Ptolemée nomme feulement en cet endroit.
ABARITAN US, ville épifcopale de l’Afrique
proprement dite , félon Vi&or d’Utique.
ABARNUS, ville, contrée & promontoire de
F Afie, dans la Pariène , faifant partie de la province
que l’on appelloit Hellefpont.
Sophocle, l’un des trois fcholiaftes d’Apollonius
de Rhodes , donne de ce nom une étymologie
fabuleufe & ridicule. Voye^ Etienne de Byfance,
au mot A~B A P N O S.
A BARRAGA , ville de Syrie, entre Çirrhas
& Edeffe. M. d’Anville la place plus près de la
première, au nord, à l’oueft du Jourdain.
AB ARUM, bourg d’A fie , en Syrie, entre les
montagnes de l’Anti-Liban.
A B A S , ville d’Egypte , félon les anecdotes
géographiques.
A B A S C I , les Abafques , peuple de l’Afie fur
le bord du Pont-Euxin , au bas du Caùcafe, entre
les Sagides'au nord, & les Apfilos au fud. Au
temps d’Arrian, ils avoient pour roi Rhefmagas.
Dans quelques éditions de Cellarius , on lit
’Abafgi : c’eft le même mot.
ABASCUS , fleuve de la Sarmatie afiatique.
Ptolemée place fa fource dans le mont Caucafe , &
fon embouchure dans la mer Noire.
A BA SENI, peuples de l’Arabie heureufe , qui,
félon Etienne de Byfance , habitoient le, pays
proche de Saba. Leur pays produifoit quatre fortes
d’aromates.; la myrrhe,, le cerpatbon , que l’on
A D U 3
croit être le cmnamomum ; le thymiaina, que l’on
croit être l’encens; & l’Offon qui eft inconnu.
A B A T E , nommée par l’Anonyme de Ravenne
feu l, eft ailleurs appelée psjr lu i, Bugct : il la place
dans la Septimanie, & ne varie pas fur fa pofi-
tion. Don Martin nomme/ette ville ; mais M. d’An-
ville n’en fait aucune mefition dans fa Gaule. Selon
l’Anonyme de Ravenne, elle étoit entre Burrea
& Bujjinum,
A B A TH U B A , ville de la Marmarique , fur
les confins de la Cyrénaïque, à l’eft du marais
Pàliure. Ptolemée la place à 510 30 min. de longitude
, & 30° de latitude.
A B A T O S , île fituée dans le lac Méris en Egypte.
Elle eft connue par la beauté de fon lin , & célèbre
pour avoir renferme le tombeau d’Ofyris.
Il y croiffoit aufli du papyrus, plante dont les
anciens enlevoient l’écorce pour écrire deffus , &
d’où s’eft formé notre mot papier.
AB BA , ancienne ville de l’Afrique propre;
P olyb e, l. 14 9 & Tite -L iv e , /. 30 , font mention
de cette v ille , & tous en parlent à l’occafioi*
du fiège de Carthage par Scipion , & de la réfo-
lution de Syphax à refter dans le parti de la?
ville. On v o it , par ce que difent ces auteurs ,
qiiAbba devoit être affez proche d’Utique & dé;
Carthage. M. d’Anville ne lui a pas donné de po-
fition fur fa carte.
ABBASSUM, ville de l’Afie mineure dans la
Phrygie. Tite-Live , /. 38 , c. »5 , en parle à propos
de la marche des Romains. M. d’Anville n’a
pas placé cette ville fur fa carte ; mais on y trouve
dans la Phrygia falutaris} Synnada , Beudos vêtus,
& les fources de l'Alahder dont parle Tite-Live
immédiatement avant Abbajfum , & , par ce qu’il
ajoute, on voit quelle étoit près du pays des
Toliftobiens ; on a donc à-peu-près fa pofition.
ABBIR , ville épifcopale d’Afrique , dans la1
province proconfulaire. C ’eft la même qu’Abbirita.
ABBIRITA. Voye{ A bbir. ( Geograp/iU facra ,
par le P. Ch. de Saint-Paul. )
A BD A L A , ville de F Afie , dans la Pifidie ;.
félon Ptolemée, la même qu’Amblada. Voyez ce
mot.
ABDERA , ( Adra.) ville de l’H ifpanie, dans
la B étique. Elle, étoit fur le bord de la mer , à
l’oueft de Morgis. Cette v ille ,- nommée, par Ptô-
lemée , A(ZS'apu. ; eft nommée , par Etienne de
Byfance , A (èS'npct ; par Strabon Av S'il,pci. Mais fur
les médailles de Tibère on lit Abdera : ce qui.
prouve que ces médailles ont été frappées dans
cette v ille , ainfi que le remarque Cellarius, pnifque-
fi elles étoient d’Abdère en Thrace , les caraftères
feroient grecs.;
Selon Strabon, elle avoit été fondée par des Phéniciens
, c’eft-à-dire, ce me femble en cet endroit,
par des Carthaginois. Les médailles de cette ville ,
rapportées par le P. Florez, repréfentent, d’un
côté ; Tibère ; & de l’autre, le portique d’un
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