
à l’oueft, alloit arrofer Samofata. Il revenoit enfuite
par le fud-eft jufqu’à- Zeugma, jafqu’à la hauteur
d'Hieropoiis 9 plus connue que la ville d'Eunupus 9
qui étoit fur le fleuve même.
Après quelques finuofités, il prenoit un circuit
affez grand par le fud pour remonter au nord-eft jufqu’à
Nicephorium. Il redefcendoit par le fud-eft à
Thapfaeus, tournoit droit à l ’eft pour aller à Circe-
Jîum. De cette dernière v ille, il redefcendoit affez
droit au fud jufqu’à Agamana. Tournant de nouveau
à l’eft, il arrofoit Caramanda, Anatho & Olabus.
De cette ville, il redefcendoit encore au fud jufqu’à
l^anmfopolis ; prenant ici la forme d’uneS, il re-
montoit au nord jufqu’à Pombeditha, puis redefcendoit
au fud un,peu au-deffous d’Æiopolis.
Il reinontoit encore vers le nord-eft jufqu’à Mace-
pratfa. C ’étoit à cette ville que commençoit une*
muraille, qui, allant joindre le Tigre , fépâroit la
Méfopotamie de la plaine appelée Mejfene. L’Euphrate
, en coulant vers le fud-eft, fe rapprochoit
infeijfiblement du Tigre, & il y communiquoit par
différens, canaux.
Les plus confidérables étoient ceux qui commen-
çoierit à Sippara, à Perifaboras, à Neapôlis 8c à Maf-
Jîce. Ce dernier, en remontant vers le nord-eft,
communiquoit à Sdeucia, fur-la droite du Tigre.
A quelque diftance de MaJJïce,l’Euphrate arrofoit
la “célèbre ville de Babylone. Au-delà il couloit
encore pendant quelque temps vers le fud , puis
formoit un lac ou marais yers le nord-eft. La dif-
pofition du terrein, à partir de Borifpa, le forçoit
d’aller par le fud jufqu’au-delà de Sura. Il tournoit
enfuite à l’eft, puis au fud, pour s’aller rendre à la
mer près de Teredon ou Diridotis. Il laiffoit entre lui
& le Tigre encore une plaine appelée Mejfene.
Mais aduellement, à partir de Nahrmehagen, au
lieu d’aller à la mer , il coule à l’eft, & va fe jeter
dans le Tigre en face dé l’endroit où étoit l’ancienne
Apamea.
EUPILIS ( PuJJîano ) , lac de l’Italie, dans la
Gaule cifalpine. Pline dit que la rivière Lambrus
fortoit de ce lac. Le P. Hardouin dit que le nom ,
moderne eft Lago di Pujîano.
EUPLÆA, nom d’une île de la mer Thyrrène.
Stace en fait.mention dans fes Sylves.
__ E u p l æ a , ou Eu p loe a , écueil de la mer Thyrrène.
Il fe nomme aujourd’hui Gaiola.
EUPORIA, ville de la Macédoine, félon Etienne
de Byfance. Elle eft placée dans la Bifaltie par
Ptolemée.
EUPYRIDÆ, lieu municipal de Grèce, dans
l ’Aîîique. Il étoit vers Athènes, & de la tribu
Léontide. Etienne de Byfance en fait mention.
EURANIUM, ville de l’Afie mineure, dans la
Carie, félon Pline.
EURIA , ville de Grèce, dans l’Epire. Il en eft
fouvent fait mention dans le concile de Chalcé-
doine.
EÜRIANASSE, ou E u r y a n a s s e . Selotîlë's dif- I
fère.ntes éditions de Pline, île de l’Archipel, dans le
voifinage de celle de Chio,
\ EURiCOM E , ville de Grèce, félon Euftathe,
cité par Ortélius.
EURIPOS , ou Eu r ip u s , petit bras de mer de la
Grèce. Il fépâroit l’ile d’Eubée de la Béotie, Il eft fi
étroit vis-à-vis de Chalcis, qu’une galère avoir peine
à y paffer. Les Grecs qui ne connoiffoient guère
d autre mer que la Méditerranée, étoient bien
étonnés- du flux & reflux qui fe fait reffentir en
cet endroit. Antiphile de Byfance affure qu’il arrive
fix fois en vingt-quatre heures. Mais Strabon , Pline,
Pomponius Mêla, Sénèque le tragique-& Suidas *
affurent que ce flux Sc reflux a lieu fept fois par
jour. T ite-Liv e, il eft vrai, ne lui donne pas tant
de régularité. Quant à ce qu’en ont perffé les modernes
, on peut conful ter le voyage de Spon ,
J. i i , p. ipf & fuiv. aufti-bien que le P. Bâbin , fa-
vant jéfuite, cité par les auteurs anglois de l’hiftoire
univerfelle in-40. T .v ,p . S47- Spon dit que ce flux
& reflux eft réglé pendant dix-huit ou dix-neuf
jours de chaque mois, & que les autres jours il eft
très-déréglé. Le P. Babin dit que l’Euripe monté &
defcend régulièrement les huit premiers jours de la
lune ; il anure avoir remarqué la même régularité
depuis le quatorzième jour jufqu’au vingtième in-
clufivement, & pendant les trois derniers jours»
Mais que pendant les autres jours du mois lunaire ,
le flux & le reflux alloiênt depuis onze jufqu’à
quatorze fois en vingt-quatre heures. Ce phénomène,
qui tient à la caufe générale du flux &
reflux ( 1 ) , & à des difpofitiôns locales, a fort
inquiété les anciens; & l’off a dit qu’Ariftote s’étoit
jeté dans l ’Euripe, de douleur de n’avoir pas pu expliquer
la caufe de fes mouvemens.
EUROBOREUS OCEANUS. C’eft ainfi que
Jornandès nomme la mer qye Pline appelle Scy-
thique, & Tite-Live Mare Pigrum.
EURGEA. Procope dit que c’eft le nom d’une
ville fituée fur le bord du Danube, auprès d’un
étang, avec une île au milieu-, dans laquelle il y
avoit une petite colline où l’empereur Juftinien
transféra la ville & les habitans.
E urcea , ville épifco'pale de l’Epire, félon Nicé^
phore Califte. Ortélius croit qu’il faut lire Evoria.
EUROMA, ville de ]’Afie,-dans la Phénicie,'
félon les a&es du concile de Chalcédoine.
Ortélius doute s’il ne faudroit pas lire Europe.
EUROMUS, ville de l’Afie mineure, dans la
Carie. Elle étoit fituée à l’eft du mont Grius, a«
nord du mont Latmus, & au nord-oueft de la ville
de Mylafa, vers le 37e deg. ao min. de lat.
La ville d’Euromus n’a jamais été confidérable ;
cependant il en eft parlé par Tite-Live, Polybe &
Pline.
Euromus avoit un théâtre & un temple magnifique.
Les ruines du temple fe voient encore. 1
(1) Voye\ la première partie de maXoQpographje,
EUROPA. Les auteurs qui ont fait venir ce-
nom de la princeffe Europe, fille d’Agénor, 6c
enlevée à la Phénicie par Jupiter, ont appuyé une
conjedure fur une fable. L’explication de M. de
Gébelin me paroît plus concluante. Il- fait venir
le nom d’Europe, de Wrab, ou l ’occidental ; ce
qui préfente un double cara&ère de vérité, foit dans
le rapport des mots,.foit dans la pofition de l’Europe
, relativement à l’Afie.
Les bornes de l’Europe étoient les mêmes qu’ac-
tuellement. Cela doit être : mais les anciens qui parvinrent
à connoître celles du midi 8c celles de
l’oueft, ne connurent jamais bien celles du nord ;
ils n’en avoient que dés idées confufes. Quant à
l’eft, ils adoptèrent affez généralement l’opinion
que le Tanaïs Téparoit l’Europe de l’Afie ; c’eft ce
qu’expriment très-bien les vers fuivans de Denys
le Périégète. :
Ëüpiv'Tnv <f’À’<r/«s‘ Tccvcûf S'ict p.i<r<rov opjÇsi
npof fiopéjm . . . . .
Je pourrois citer beaucoup d’autres paffages qui
préfentent le même feus. Je fupprime aufli tout ce
que je trouve dans Strabon fur l’étendue que l’on
attribuoit à l’Europe, fur fes promontoires ,;&c. Ce
géographe-philofoplie-j; je?. .127^), parle avec le plus
grand .éloge des richeffes naturelles de l’Europe, de
fes habitans, dont les uns font propres à la guerre,
tels que les Grecs, les Romaiiis, les Macédoniens,
tandis que d’autres, plus utiles au maintien de la
paix, s’occupent des travaux de la campagne. Il
parle enfuite des richeffes naturelles de l’Europe,
qui renferme dans fon feiii toutes fortes de métaux,
produit à fa furfaçe des végétaux de tout genre, 8c
nourrit une très-grande variété d’animaux..
Div 'ifion de l’Europe, félon Ptolemée,
Ptolemée divife l’Europe en parties occidentales
& en orientales. Les premières font l’objet de fon
fécond livre ; les fécondés font décrites dans le
troifiéme.
Les provinces occidentales font :
L’Hybernia, T1 ~ .
Albion. _ j Iles Britanniques.
VHifpania, Bétique.
L ’Hïfpania, Lufitanie.
IdHifpania, Tarraconnoife.
La Celto-Gallia, Aquitanique.
La CeLto-Gallia, Lugdunenfis.
La Celto-Gallia, Belgique.
La Celto-Gallia, Narbonnoife."
La Germania Magna.
La Rhetia 8c la Vmdelicia.
La Noricum (la Norique).
La Pannonia fupérieure.
La Pannonia inférieure*
L ’ lllyria 8c la Liburnia.
La Dalmaùa,
Les provinces orientales font :
Uitalia. La Myjia inferior.
L’île Cyrnum ( Corfica ). La Tracia.
L’île Sardima. La Cherfonefus ( Traciee),
L'île Sïciha. La Macedonia.
La Sarmatia d’Europe. L’Epirus.
La Cherfonefus Taurica. L' Achaïa.
La Dacia. Le Peloponefus. ,
Le pays des la^yges Me- L’ile Creta.
tanaflce. L’île Euboea.
La Myjia fuperior.
On voit par cet expofé, 8c par les cartes qui
accompagnent le texte de Ptoleriiée, que les anciens
ne connoiffoient pas de parties de l’Europe au-delà
du 60e deg, de latit. fi l’on en excepte l’île Thule,
au nord des îles Britanniques.
EU RO P IA , ou Eu r o p e , lieu de l’A fie , dans la
Phénicie, félon Etienne de Byfance.
EUROPUS , ville de l’Afie, dans la Parthie, félon
Pline. Selon Strabon, il y avoit dans la Médie une
ville nommée Rageia. Il ajoute que Nicator en étoit
le fondateur, 8c qu’il l ’avoit appelé Europus; mais
que les Parthes la nommotent Arfaeia.
Ifidore de Charax dit que la ville de Dura, bâtie
par les Lacédémoniens, étoit.nommée Europus par
les Grecs.
E u r o p u s (Nesjm), ville de l’A fie , dans la Sy r ie ,
félon Ptolemée. Cette ville étoit fituée fur le bord
de l’Euphrate , à l’eft d’Hieropolis, 8c au fud de
Zeugma.
Etienne de Byfance dit qv?Europus eft une ville
de Syrie. Les notices en font mention comme d’un
fiège épifcopal de l’Euphratenfe, fous la métropole
d’Hierapolis. On voit dans la geogrdphia.facra du
P. Ch. de S. Paul, que cette ville a aufli été nommée
Ampkipolis 8c Thapfacum ; mais Etienne de Byfance
diftingue Europus de Thapfacum.
E u r o p u s , ville de l’A fie , dans la Carie, félon
Etienne de Byfance, qui dit qu’elle avoit été nonir
mée Idriade , du nom d’Idris, fils de Chryfaor.
M. Larcher croit que c’eft la même ville que ce
géographe nomme Euromus quelques lignes auparavant.
Eu r o p u s , ville de la Macédoine, félon Eriennô
de Byfance. Il ajoute qu’elle tenoit ce nom
d'Eropus, fils de Macédon 8c d’Orithyie, fille de
Cécrops. | .
Pline met deux ville's de :ce nom dans la Maçéj-
doine. Il en place une fur l’Ax ius, 8c l’autre fur
la rivière Rhoedias.- Ptolemée en met auffi deux
dans le même pays. Selon lu i , il y en avoit une
qui étoit fituéé dans la province qu’il nomme
Mathia, ou Macetia, 8c l’autre dans le pays des
Albotes ou Almopes. Le P. Hardouin dit que les
villes Europus de Pline 8c de Ptolemée font les
mêmes ; mais Ortélius en fait quatre différentes.
E u r o p u s , .rivière de Grèce, dans laTheffalie.
Elle avoit fa fource au mont Citàrius, 8c fe jetoit
dans le Pénée,