
du promontoire Apollims. Ce fleuve avoit différentes
fources ; mais les principales venoient du
mont Ampfarus. Son cours êtoit à-peu-près de
Foueft à l ’e ft, & il alloit le perdre dans la mer
Méditerranée, près de la ville de Rufcinona (Shaw\
B AG R AD A S, rivière qui coule aux confins de
Ja Perfe & de la Carmanie, & qui fe jette dans le
golfe Perfique, félon Ptolemée.
BAGR AV ANDEN A. Ptolemée fait mention
d’une contrée de ce nom. Elle étoit en A fie , dans
la grande Arménie.
BÀIÆ ( Bayes ) , lieu de la Campanie, en Italie,
fitué fur un golfe de fon nom , féparé de la mer à
l’oueft par une langue de terre terminée au fud parle
promontoire de Mifenum, ayant au nord Cumce, & à
l’eft de l’autre côté du golfe, le lieu appelé Puteoli.
Tant que le territoire des environs de Cumes
fut dans la dépendance de cette v ille , le lieu que
dans la fuite on appela Baice refta affez défert. Mais
lorfqu’une fois les Romains furent devenus maîtres
de ce pays , & que-leur molleffeleur eut prefque
rendu néceffaire l’üfage habituel des agrémens
qu’il préfentoit , foit par les campagnes & la
beauté de la ville, foit fur-tout par la commodité
d’y avoir des bains naturels de toute efpècè, les
maifons de campagne fe multiplièrent à Bayes.
Les premiers perfonnages de la république y en
avoient de très-agréables ( ï) . Voici ce que dit
Strabon à ce fujet. « L’exemple de fe tranfporter à
» Bayes fut donné d’abord par des perfonnes que
5) l’âge & les infirmités rendent très - empreffées
jj de recourir à tous les moyens d’en adoucir la
j> rigueur. Dès que Fon crut que l’ufage des eaux
jj Thermales procureroit cet adouciffement, on ne
jj voulut plus les abandonner jj. Infenfiblement ce
bien-être fut envié de ceux qui defiroient trouver
un terme agréable de leurs voyages & de leurs
travaux militaires. Delà cette quantité confidérable
d’habitans qui amena affez rapidement Bayes à l’état
d’une ville affez confidérable. Bientôt même B ayes,
dit Cicéron, ne fuffifant pas à l’empreffement de
ceux qui s’y rendoient, Puteoli d’un côté & Mifenum
de l’autre s’en accrurent, & tout ce canton devint
une petite Rome. Ces trois lieux fe trouvoient réunis
entre eux par la continuation des maifons de campagne
qui rempliffoient les intervalles qu’avoient
laines leurs fituations. L’étendue même du terrein
ferefufant à l’empreffement des amateurs, on exécuta
des travaux, dont les uns avoient pour objet de
r'eculer la mer en élevant fes bords, d’autres d’élever
des bâtimens fur pilotis. Du côté de la montagne
©n fit de grandes excavations dans les terres, &
Fon profita de quelque partie du terrein qu’elle
rendoit inhabitable. On voit encore des reftes de
ces derniers travaux-. Prefque tous les autres ont
été détruits. Entre ces reftes on doit remarquer
( i) D’après cela, on feroit tenté de trouver l’étymologie
du mot Baie dans le grec Bcum , aller ; ce feroit
alors le heu où l’on va volontiers.
ceux des temples de Vénus, de Diane 6c de Mercure.
Mais ce furent fur-tout les bains de Bayes qui
en firent un lieu de magnificence & de délices.
Cette grandeur tomba avec celle de fes maîtres,
mais un peu plus tard, parce qu’étant au centre de
leur empire, ils en purent jouir plus longtemps.
On fait que Néron étoit à Bayes lorfqu’il fit aftafti-
ner fa mère Agrippine, qu’il y avoit attifée fous prétexte
d’une fête. Elle fut affaffmée dans fa maifon
de Baudes, qui étoit tout près.
Comme l’objet d’un di&ionnaire de géographie
ancienne eft effentiellement de faire connoître,
avec les noms des lieux qui ont exifté, les particularités
qui les rendoient plus ou moins célèbres,
je crois que l’on ne me faura pas mauvais gré de
confacrer encore quelques mots à la fplendeur
paffée de Bayes.
Sénèque nous appre'nd que, Marius, le grand
Pompée & Céfar avoient bâti des maifons de
campagne à Bayes ; mais il obferve en même temps
qu’ils s’étoient emparés des hauteurs, afin , dit-il
malignement, qu’elles fuffent moins des maifons
que des fon s. Cela peut être : mais peut-être aufti
n’étoit- ce que pour jouir d’une vue plus étendue,
& conferver ainfi l’air de fupériorité dont ils en-
vioient la réalité. Cicéron en avoit une, & Varron
étoit fon voifm, Hortenfius en étoit peu éloigné.
Cicéron, qui nous a appris qu’elle étoit à Bauli,
nous aide à en reconnoître encore aftu elle ment
la fituation par lés ruines qui fe voient dans le
lieu qui a confervé fon ancien nom.
A la fin de la république, les empereurs s’emparèrent
de ces fuperbes maifons. Celle de Céfar
leur fut dévolue de droit. C ’eft-là que Ticinius
complimenta Julie, fille d’Augufte. Tibère mourut
dans le-château qui avoit appartenu à Marins. Néron
avoit donné à fa mère la maifon d’Hortenfius
à Bauli ou Baules : il en occupoit lui-même une
jiutre. Convaincu de l’exiftence d’un fi grand
nombre de fuperbes maifons qui étoient autant de
palais, ce n’eft pas fans furprife que l’on voit en-
fuite l’empereur Alexandre Sevère ne pas fe contenter
de ceux qui étoient conftruits, mais, en
élever un nouveau pour Mammée, fa mère. Un
des beaux ornemens de ces fuperbes maifons
étoient les viviers dans lefquels on nourriffoit
des poiffons dont quelques-uns étoient des efpèces
les plus rares.
BAIANUS SINUS, golfe de la ville de Bayes,'
en Italie. Il étoit en forme de lune & très-bon
pour les galères. Pline & Suétone font mention
du port de Bayes ; le dernier dit, dans la vie
d’Augufte, que cet empereur l’agrandit en fai-
fant entrer la-mer dans le lac_ Lucrin & dans le
lac d’Averne. Ce golfe eft nommé Crater par Strabon.
Il le place entre le cap de Minerve & celui
de Mifène.
BAIE. L’île d’Anaphe, dans la mer de Crète,
eft ainfi nommée dans le Lexique de Favorin, félon
[ Ortélius.
BAIENNÏ, les Baïennes, peuple nommé dans
une infcription publiée par Velfer; mais on n’eft
pas fur de leur pofition dans la Germanie. Quelques
uns les placent dans un lieu qui fe trouve en
Souabe ; & ielon d’autres, ce lieu eft en Bavière.
BAJOCASSES , les Bajocafles. Ces peuples ap-
partenoient à la Gaule, & occupaient le territoire
6c l’emplacement de Bajocce ou Bayeux. Ils font
nommés dans la notice de l’empire Bajocaffes,
6c dans quelques manufcrits de Pline, Bodiocaffes
6c Vadiocaffes. Le P. Hardouin croit que l’on devoir
lire Viducaffes comme une répétition de ce
nom. M. d’Anville rejette ce fentiment, par la
raifon que la pofition, -indiquée par Pline pour ce
peuple, fe trouve très-bien entre les Viducaffes à
l’eft,- 6c les Unelli à l’oueft (V o y e z fa Carte de
Gaule y & fa Notice \
B a j o c a s s e s , ville de la G aule, la même qu’^ -
roefcenus qui étoit le premier nom.
BA IS, nom d’un lieu de F Afie mineure, dans
la Cilicie, fur la route de Tyane à Alexandrie de
Syrie , entre cette dernière & Catabolon, à feize
mille pas de' l’une & de l’autre, félon l’itinéraire
d’Antonin.
BAIURÆ, peuple d’Afrique indiqué par Am-
mien Marcellin, dans la Mauritanie. On conjecture
que c’eft le même peuple que Pline nomme Ba-
niartz 6c Ptolemée , Bavtovçcti qui s’écriroit en
latin comme dans Pline.
BAK.ATHA, ou Ba c a t h o s , village delà Pa-
leftine, le plus confidérable des environs de Philadelphie.
Il eft fait mention chTce lieu par S. Epiphane.
BALA, yillequ’Etienne de Byfance indique dans
fe Galilée.
B a l a , ou B a l a g h , ville de la Paleftine, l’une
des cinq villes de la Pentapole. C ’eft celle qui fut
depuis nommée Ségor.
B a l a , ou B u l a g h , ville de la Paleftine, dans
la tribu de Siméon.
B a l a , montagne de la Paleftine, où elle fervoit
de borne entre la tribu de Siméon , & la Satrapie
des Philiftins, depuis le torrent d’Egypte, jufqu’à
l ’orient d’Afcalon.
BA LA C A , nom d’une ville de l’Océan des
Indes, félon Ptolemée. Cet ancien la place au midi
de celle de Taprobane.
B A L A C R I , les B a) aères , peuple qui, félon
Quinte-Curfe 6c Arrien, fe trouvoit dans l’armée
d’Alexandre.
B A L A GÆ A , ou B a l a t æ a . Selon les divers
exemplaires de Ptolemée, ancienne ville de l’Arabie
déferte, fur le bord occidental de l ’Euphrate.
BALAGRITÆ. On n’eft pas fur que vers le
Pentapole d’Afrique, il y eût une nation de ce
nom. Mais Ortélius le conjefture.
BALANÆÆ , nom d’une ville de la Syrie,
félon Ptolemée, & de la Phénicie, félon Etienne
Je géographe.
BALANAG RÆ, les Balanagres, peuple de la
Cyrénaïque en Afrique. Selon Paufanias, ils ado"
roient le foleil.
BALANDUS, fiège épifcopal de l’Afie, dans
la province de Lydie, félon une notice imprimée
dans les antiquités eccléfiaftiques de Schelftrate.
B A LAN EÆ , ville qui étoit fituée fur la côte
de la Syrie, entre les villes de GabaU & d’Anta-
radus, à 16- milles de la première 6c à 24 milles
de la fécondé. Elle étoit dans une pofition agréable,
fur un côteau, à cent toifes de la mer. Son port
étoit commode pour le commerce: une petite rivière
claire & rapide l’arrofoit du côté du midi,
6c fon territoire produifoit des grains & des fruits
en abondance.
Strabon, Pline 6c Ptolemée ont placé la ville de
Balanée dans la Syrie proprement dite. EUe étoit
au feptentrion de la rivière d’Eleuthère, qui, félon les
anciens géographes , léparoit la Syrie de la Phenicie.
Marc - Antoine fur la fin de F an 720 de -Rome,
avoit ordonné qu’on l’appellât nouveau Bacchus,
6c qu’on le repréfentât tous la forme de ce dieu.
Les habitans de Balanée exécutèrent fes ordres par
obéiffance & par flatterie; ils .étoient dans une
province voifine de l’Egypte, & dans le département
du Triumvir.
La ville de Balanée & quelques autres avoient été
fous -la dépendance des habitans de l’île d’Ara-
dus ; mais, fous la domination romaine, tout ce
pays fut fournis au lieutenant de l’empereur, qui
gouvernoit la province de Syrie. Cette province
ayant été diviiée en deux fous le règne de Théo-
dofe le jeune, la ville de Balanée fut comprife
dans la fécondé Syrie. Elle appartint depuis
à la nouvelle province que l’empereur Juftinien
forma fous le nom de Théodoriade. Elle étoit
vers le 3 5e degré 15 minutes de latitude.
BALANTIPYRGON, nom d’une ville de l’Inde.
Elle appartenoit au peuple Adi/dtri, félon Ptolemée.
Cette ville étoit fituée en-deçà du Gange.
B A L A R A , ville marchande, fituée fur le bord
de la mer des Indes, entre l’embouchure de l’Indus
& celle de l’Euphrate, félon Philoftrate.
BALARETANUS LIMES, nom d’un heu de
l’Afrique propre, félon la notice de l’empire, feft. 50,
B A LA R I , les Balares. Il ne faut pas confondre
ce nom avec celui de Baléares, que Fon donnoit
en général aux habitans des îles Majorque & Mi-
norque. Les Balares & les Corfes étoient, félon
Pline, les deux nations les plus célèbres de l’île de
Sardaigne. Voici ce qu’en dit Paufanias. Les Carthaginois
s’étant rendus maîtres des contrées maritimes,
en chaffèrent les habita'ns ; à la réferve des
Iliens 6c des Corfes qui habitoient dans les montagnes.
Mais d :s Lybiens & des Hifpaniens, qui
étoient dans leur armée, s’étant enfuite brouillés
avec eux à caufe de l’inégalité du butin, fe retirèrent
aufti dans les montagnes, & reçurent avec
le temps le nom de Balari, qui, dans la langue
Corfe, fignifie exilés. Quoique Bocchart attaque cette
étymologie, je crois que Fon peut s’y tenir ; à
O o a