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ACARASSUS , que le père Charles de S. Paul
nomme mal-à-propos Acrajfus, comme l’obferve
très-bien Holftenius, étoit dans la Lycie , contrée
de l’Afie mineure. Cette ville ne paroît pas avoir
appartenu à la haute antiquité : on voit feulement
qu’elle fut épifcopale.
A C A R IA FONS. Fontaine d’Acarie, fituée près
de Corinthe , félon Strabon ; mais que fes commentateurs
croient être la même que la fontaine
Macarie , dont parle Paufanias. Voyct^ Macaria.
A C ARM A N , ville de l’Arabie heureufe, dans
l’intérieur des terres que Ptolemée traite de (ècuri-
Asiov ou royale, au 8Ie deg. 15 min. de longitude,
au 2.0e deg. 15 min. de latitude.
A CA RN AN E S , les Acarnaniens. L’origine des
Arcananiens, comme celle de beaucoup d’autres
peuples, eft inconnue, & l’étymologie de leur
jiom au moins fort incertaine. Selon Strabon, fuivi
par Etienne de Byfance, on les appelloit A’kclovcl-
vst, Acarnanes , parce qu’ils laiffoient croître leurs
cheveux ; & leurs voifins , KxpîiTsç, Curetes, parce
qu’ils fe faifoient rafer. Paufanias dit que les anciens
babitans fe nommoient Curetes, & que le nom
d’Acarnaniens leur fut donné d’après Acarnan,
fils d’Alcméon & de Callirhoé. Strabon rapporte
qu’après la guerre des Epigones , Alcméon fut ap-
pellé par Diomèdes, & partagea avec lui l’Etolie,
VAcarnie, <5»c. Pendant que Diomède accompagnait
Agamemnon à la guerre de Troye', Alcméon
, qui étoit refté dans le pays, fonda la ville
dé Argos, qu’il furnomma Amphïlochicum, en mémoire
de la tendre amitié qui l’unifîbit à fon frère,
& appella le fleuve de eette ville de même que
celui qui couloit dans l’Argolide.
On ignore la fuite de l’hiitoire des. Acarnaniens.
On v o it , dans les temps poftérieurs, qu’ils étoient
gouvernés par un magiftrat fupérieur, aidé dans
les fondions par quelques magiftrats fubalternes.
Les affaires fe traitoient dans les affemblées générales
de la nation.
Ce peuple, d’une fidélité inviolable pour fes
traités, fe montra toujours fortement attaché aux
rois de Macédoine, fes alliés. Pendant la guerre
des Romains contre Philippe , roi de Macédoine,
Livinius ayant fait un traité avec les Etoiens,
Scopas fe préparoit à entrer en Acarnanie. Ceux-
ci fe voyant prêts d’être accablés, envoyèrent en
Epireleurs femmes,leursenfans, leurs vieillards,
&c. en priant les Epirotes de les garder pour l’amour
d’eu x , mais les afliirant qu’ils ne les follicitoient
pas de leur envoyer du fecours, parce que leur
perte leur paroiffoit inévitable. Ils demandoient feu-
lem.ent que l’on mît fur leur fépulture : « Ci giflent
» les Acarnaniens, morts pour leur patrie & pour
» leurs alliés, en combattant contre Finjuftice de
v ceux d’Etolie ». Ils coururent enfuite au combat
, mais ce fut aVec tant de réfolution , que leurs
ennemis en furent effrayés, & fe retirèrent chez
eux. Enfin, cependant ils paffèrent au pouvoir des
Romains,
a c c
A C A R N A N IA , ( l’Acarnanie.) région de la
terre-ferme de la G rece, à l’oueft. Elle étoit com-
prife dans un triangle, borné à l’eft par le fleuve
Achelous ; par la mer, au fud-oueft, c’eft-à-dire,
depuis l’embouchure de ce fleuve, jufqu’au détroit
que j ’appellerai ici d'Anatiorium, (du nom de la
ville qui y étoit fituée) & au nord par le golfe d’Am-
bracie, & en partie par la Moloflide & la Do-
lopie. L’île de Leucade avoit fait partie de cette
contrée avant d’en être féparée par la mer.
On y trouvoit vers le nord une montagne qui
portoit le nom d’Olympe (Olympus Mons'), & un
peu plus au fud, une autre nommée Thyamis. C ’étoit
au fud de cette dernière, que couloit, en demi-
cercle , un petit fleuve , qui portoit le nom dîna-
chus ; le principal fleuve étoit l’Achelous, & les
principales villes Stratus, fur ce fleuve, & Argos
Amphïlochicum., à l’embouchure de VInackus, fur
le golfe d’Ambracie , au nord-ouefl.
La navigation des côtes , félon le Périple de
S cylax, etoit de deux jours; le pays avoit des
ports très-commodes. Ce pays eft peu fertile, &
fes habitans furent long-temps féroces. Vo yez Acarnanes.
Après avoit été long-temps libre & alliée
des rois de Macédoine , l’Acarnanie paffa aux Romains
avec le refte de la Grèce. Ce pays fe nomme
encore Carnie..
Villes ou Vieux de V Acarnanie , félon Ptolemée ,
i°. fur le bord de la mer, Ambracia, AÜium 1 Lcu-
cas , prom. Afilia ; a°, dans l’intérieur des terres,
Argos Amphïlochicum , Acarnamn qu Acarnamen ,
; & AJlacus.
A C A R N A N O N , ou A c a r n a n u m , ville de
l’Europe, que Ptolemée attribue aux Athamans ,
au 48e deg. 15 min. de longitude, & au 37e deg.
45 min. 'de latitude.
A C A R R H A , ville de la Grèce dans l’Achaïe,
félon Etienne de Byfance : on ne connoît pas cette
ville d’ailleurs.
A C A U N UM , (S. Maurire-en-Vallois.) capitale
des Nantuates au nord-eft de leur petit pays.
C ’eft en ce lieu que l’on place le martyre de la
légion Thébaine, & de S. Maurice, dont elle a
pris le nom.
A C B A R A , lieu de la Galilée , entre Tibériade
& Zepha , cité dans les Cippi Hebràici, publié par
Hottinger.
ACCABICON-TJCHOS, ou A c c a b i c u s -M u -
r u s , c’eft-à-dire , le mur Accabique. Cette ville
étoit vers le détroit de Gibraltar, & paffoit pour
avoir été fondée par Hercule.
A C C A lN , ville de la Palefline, dans la tribu
de Juda, félon le livre de Jofué, /. /ƒ, v. 77.
Elle étoit dans un canton qui -renfermoit dix
villes.
A C C A R O N , que quelques Hébraïfans lifent
Ekron, étoit une ville des Philiftins, près des bords
de la mer, dans la contrée nommèe Sephela, au
nord-eft d’A zot, Lorfque l’armée des Philiftins eut
a c c
été défaite par David , après la mort de- Goliath,
ils furent pourfuivis jufqu’à cette ville. On voit
qu’avant ce temps , les habitans de G e th , chez lesquels
on avoit dépofé l’arche, ne pouvant plus
foutenir fa préfence, l’avoient fait tranfporter à
Accaron, ce qui avoit rempli cette ville d’alarmes.
On prit promptement le parti de rendre l’arche.
Il y avoit un oracle dans cette v ille , & l’écriture
le nomme Beelçébut; il en étoit comme le dieu
tutélaire. Ofias, roi d’Ifraël, étant tombé malade
à Samarie, l’envoya confulter. On fait qu’Elie fe
préfenta aux députés, leur reprocha l’idolâtrie de
leur maître, & annonça en même temps fa mort.
Sous les jrois de Syrie, Accaron fut donnée à
Jonathas , avec tout fon territoire , par Alexandre,
fils d’Antiochus l’illuftre , qui vouloit ainfi récom -
penfer les fervices qu’il en avoit reçus. Au temps
de S. Jérome, cette ville n’étoit plus qu’une bour-
'gade , qui cônfervoit encore l’ancien nom : ce n eft
prefque plus rien à préfent.
A C C À T U C C I , ville de l’Hifpanie , dans la
Betique. Dans l’itinéraire d’Antonin , édit, de We-
zeling , on lit Acatucci. Ce lieu fe trouVoit entre
Acci & Vimolct. Quelques auteurs ont Cru que
c’étoit le Tucci de Pline , & que Ptolemée nomme
Tovx.x.1, M. d’Anville ne lui a pas afligné de pofi-
tion fur fa carte.
A C C I , ville d’Europe dans l’Hifpanie , au fud-
oueft de Bafli, vers la partie orientale de la Betique.
Cette v ille , fous les Romains, fut confi-
dérable par fon droit de conventus, & parce qu’elle
fut colonie romaine, fous le nom de Colonia Ac-
citana. On v o i t , par les médailles qui nous en
reftent, que la troifième & la fixième légions y
furent établies, ou du moins que les premiers colons
en furent tirés. De cette efpèce de confraternité
, entre des hommes de légi'ons différentes,
il s’étoit formé le nom de Acciftani-Gemellenfes,
qu’on leur donnoit quelquefois. Comme les limites
des provinces Bétique & Tarraganoife ont varié,
Acci eft attribuée, par Pline qc par Ptolemée,
aux Baftitaniens , ou Baftitans.
Les Maures , qui ajoutoient prefque toujours le .
mot gwa ( eau^ courante ) , par-tout où ils trou-
voient de l’eau, du nom dé A cci, firent Guadiacci ;
de-là s’eft formé enfuite le nom de Guadix, que
porte la ville moderne ; mais le père Florez fait
obferver que'la ville dé Acci occiipoit l’emplacement
nommé , par cette raifon , Guadix el vejo , on le
vieux Guadix : il eft au nord-eft du nouveau.
ACCION. Avienus parle de l’étang déAccion ,
q u i, félon lu i, étoit vafte, & que le Rhône avoit
formé un peu au-deffus de fon embouchure. Les
changemens -qu’a éprouvés le Rhône vers cette
partie de fon cours , feroient inutilement chercher
l’emplacement de l’étang Accion.
ACCIPITRUM INSUL A , ou Vile des Eperviers.
•Tel fut le nom d’une petite île , qui étoit au fud
de l’île Sardinia, ou la Sardaigne : on la nomme
A C E i î
aéhiellement île de S. Pierre, nom qui probablement
s’eft , par corruption , formé de l’ancien.
A ccipitrum insula , autre île du même nom
dans la mer Rouge, & près de l’Arabie heureufe ,
félon Ptolemée. Il indique aufli un lieu de ce nom.
Il faut obferver cependant que ce nom ne fe trouve
que dans la traduction : le texte porte feulement
IspecKav Kcàp.n , tranfcrit en latin par leracum : mais
traduit par le fens de cet article. Car en grec Iepa£
fignifie un épervier, & Iepcutcev, des éperviers au
génitif plurier.
A ccipitrum insulæ , ou les îles des Eperviers.
Ces îles , qui ne font autres que les Açores, né
me paroiffent pas trop avoir été connues des anciens.
Je ne les place ici que parce qu’elles ont
été placées dans quelques diétionnaires comme appartenantes
à l’antiquité.
Accipitrum , bourg de l’Arabie heureufe ,'
nommé dans le texte de Ptolemée, IsfecKm, ou
leracum : longitude 84e deg. 2.0 min., latitude
2 degrés 30 min.
A C C 1T U M , ( Finiana. ) ville ou bourg de l’Hif-
panie , dans la Bétique.
A C C O ou A c o , appellée depuis Ptolémaïs, porte,
en hébreu, le nom dé Afchaph. Elle appartenoit à
la Phénicie, & fe trouvoit dans la Galilée fupé-
rieure, au nord-eft d’un petit golfe , qui a le Mont
Carmel au . fud-oueft. Il paroît qu’elle fut quelque
temps au pouvoir de la tribu d’Âfer. Lorfqu’après
- la mort d’Alexandre, Tes conquêtes furent partagées
entre fes généraux, la Paleftine paffa au pouvoir
de Ptolemée. Ce prince impofa fon nom à
la ville dé Aco , qui depuis fut appellée Ptolémaïs.
Strabon en parle comme d’une grande ville. En
effet, on voit qu’elle étoit confidérable au temps
des Machabées. Ce fut alors qu’Alexandre , fils
d’Antiochus, s’y établit, pour fe maintenir en pof-
feflion de la royauté contre Démétrius fon concurrent.
Celui-ci vint en effet l’y attaquer, mais
il fut défait. Ptolémaïs vit bientôt- célébrer les noces
d’Alexandre, avec Cléopâtre, fille du roi d’Egypte;
& Jonathas vint faire fa cour à ces deux rois , en
reçut de grands honneurs, & le titre de ro i, avec
un habit.de pourpre. Ptolémaïs étoit encore confidérable
au temps des croifades.
ACCUSIORUM C O L O N IA , la même qu’^c-
cufio. Vo yez ce mot.
ACE. C ’eft le nom que les grecs, tels que
Strabon , Etienne de Byfance, &c. donnent à la
ville d’Accà, la même que Ptolémaïs. Et comme
le verbe ccx.sop.cu fignine guérir, on fit le petit
conte , qu’Hercule ayant été bleffé par l’hydre du
marais de Lerne, fut envoyé par un oracle chercher
fa guérifon de ce côte. Ayant trouvé dans
ce -lieu de la Phénicie , le remède qui convenoit
à fon mal, il donna à la ville un nom qui rap-
pelloit le fouvenir de cette cure. Voye^ A c c o &
Ptolémaïs. C’eft de ce nom que les hiftoriens des
croifades , & les croifés eux-mêmes , qui corrompirent
tous les noms de l’Orient, firent le nom