
dation de cette ville, fituée près de Chios ( i ) , à un
certain Macare, qui vivoit au temps de Deucalion;
& que de fon temps elle étoit peu confidérable,
& le nommoit Carïda.
CAR IE TE S , peuple de l’Hifpanie, que Pline
place dans le département de Clunia. Ptolemée
nomme ce peuple Carifilii.
C A R IG E , nom d’une ville de l’Inde, en-deçà
du Gange, félon Ptolemée.
C AR IL LÆ , ville de l’Italie, de laquelle fait
mention Silius Italicus. Petrus Murfius prétend
qu’elle appartenoit au peuple Picentes ou Picentini,
qui habitoit ce qu’on appelle aujourd’hui la Principauté
citérieure.
CARI LOCUS ( Char lieu ) , ville de la Gaule,
appartenant aux Ædui, félon Ptolemée. On voit
par des lettres du roi Louis d’outre-mer, que ce
nom étoit encore en ufage de fon temps. M. d’An-
ville la place chez les AuLrci-Brannovices, vers le
fud-oueft de Matifico ( Mâcon ).
C AR IM A , nom d’une ville que Ptolemée attribue
aux Te&ofages dans la Gai tie. Les interprètes
penfent que peut-être il faut lire Carine.
C AR IN E , ou C a r in a , ville de l’A fie , que
Ptolemée met dans la Médie.
C a r in e , ou C a r in a , ville de l’Afie mineure,
dans la Myfie , ou dans l ’Æolide. C ’eft Hérodote
qui fait mention de cette ville.
C a r in e , ou C a r in a , ville de l’A fie , dans la
Phrygie, félon Pline. Elle étoit vers la Galatie.
C a r in e , ou C a r in a , montagne de l’île de
Crète. Pline lui donne neuf mille pas de circuit.
C A R IN I , les Carins, peuple de la Germanie,
& l’un de ceux que l’on compfgnoit fous le nom
générai de Vandales. Ils habitoifent près du Co-
danus Sinus. Il efl fait mention de ce peuple par
Pline.
C a r in i , peuple de la Germanie, dans le voi-
finage dès Helvétiens. Ptolemée nomme ce peuple.
CAR IN II, peuple de l’Illyrié, dont fait mention
Appien.
CARINSII, nom d’un peuple qui habitoit dans
la partie feptentrionale de l’île de Sardaigne, félon
Ptolemée.
CAR ION ,nom d’une rivière du Péloponnèfe,
de laquelle fait mention Callimaque, cité par Or-
télius.
C A R IO TH , ou K a r iô t h , ou K ir io t h , ville
du pays des Moabites.
C A R IP E T A , nom d’une ville de l’Arabie heureufe.
Elle fut détruite par les Romains, lorfque
Gallus fit la conquête de ce pays-là, félon Pline.
CAR IPR A CA , ville ou bourgade de l’Afie, que
Ptolemée place dans la Parthie.
CARIS (/e CAcr), nommé aufîi Carus, fleuve de
la Gaule.
( i) Ne feroit-ce pas par une faute de graveur que l’on
trouveroit fur la carte de M. d’Anville, en face de Chios
la ville de Cafyus ?
C a r is , l’un des noms de l’île de Cos, félon
Etienne de Bÿfance.
C a r is , ville de Phrygie, félon le même auteur.’
CARIS A , ville de l’Hifpanie, dans la Bétique,
à quelque diilance à l’eft d'Afta, & au nord-efl de
Gadcs.
C AR ISSA, ville de l’Afie mineure , dans la
Paphlagonie, félon Pline & Ptolemée. Ce dernier
la donne au peuple Trocmi.
C a r is s a R e g ia ; furnommée A u r é l ia , ville
de l’Hifpanie, dans le département de Gades. Pline,
dit qu’elle étoit habitée par des Latins. Le lieu où
font aujourd’hui les ruines de cette ville fe nomme
Carina. (La Martinière.)
CARISSANUM CASTELLUM, château de l’Italie
, dans le territoire des Hirp/ns, vers les frontières
de la Lucanie, & au voifinage de la ville
de Confia.
Pline fait mention de ce château.
CAR ISTI , ancien peuplede l’Hifpanie, que Ptolemée
place dans la Tarragonnoife. Il leur donne
la ville de *Suejlafium. M. d’Anville les place fur
la côte feptentrionale de l’Hifpanie citérieure.
CAR ISTUM, ville de l’Italie, dans la Ligurie,
& dans le territoire des Statie liâtes, félon Tite-Live.
Quelques exemplaires portent Caryjlum3 Elle étoit
un peu au fud de Dertona.
C A R IT H , nom d’un petit torrent de la Judée*
dans la tribu de Benjamin. C ’efI d’où le prophète
Elie tiroit fon eau , lorfqu’il étoit nourri par des
corbeaux. Troifièrne livre des rois, chap. /y, v. 3.
Au midi de ce torrent, près du Jourdain, fut
bâti VAutel du témoignage, par les tribus de Ruben,
de Gad, & la demi-tribu de Manaffé, en mémoire
de leur union. Jofué, chap. 22, v. 10.
C AR ITH N I , nom d’un peuple de la Germanie,
que Ptolemée place entre les Vangiones & les Vifpes.
Ils ne dévoient pas habiter loin de l’Helvétie.
C AR IUM , félon Iface, fur Lycophron, c’étoit
le nom d’un lieu de l’île de C yp re , où étoit la
forêt d’Apollon. Il faut lire Curium, à ce que croit
Ortélius.
C AR IU S , ou C o r iu s . Selon les différens exemplaires
de Ptolemée, rivière de l’A f ie , dans la
Carmanie. Il en place l ’embouchure près du golfe
Perfique.
C ARM A CÆ , nom d’un peuple de la Sarmatififr
européenne, que Pline place dans le voifinage des
Palus-Méotides.
CARMALA. Quelques interprètes croient devoir
lire ainfi le nom de Mar cal a , qui fe trouve
dans le texte de Ptolemée.
C A RM A N A , ville de l’A fie , & la capitale de
la Carmanie, félon Ptolemée. Elle étoit fituée dans
l’intérieur du pays, dans la Carmanie proprement
dite, mais peu éloignée de la déferte.
C a rm An A , nom d’une île de l’Afie , fituée fur
ta côte de la Carmanie, félon Etienne de Byzance.
Elle efl nommée Carminna par Marcian d’Héraclée
& par Ptolemée.
CARMAN DA (Elmefetana) , ville grande &
floriflante de l’A fie , dans la Syrie , fur le bord de
l’Euphrate, félon Xénophon, qui rapporte que
l’armée, étant fur la rive oppofee, fe fournifloit
de vivres dans cette v ille, en paffant le fleuve fur
des „radeaux.
Cette ville étoit fituée au oueft-fud-oueft de
celle nommée Anatho.
C A RM AN IA , la Carmanie, grande province
d’Afie , fituée entre la Perfe, au nord-efl, & la
Gédrofie, au fud-eft. Elle avoit au fud-oueft la
mer, dont une partie étoit reflerrée dans le détroit
appelé aujourd’hui détroit d’Ormus. Au nord-efl des
terres occupées par les Zarangay ou Drangtz.
M. d’Anville ( Géogr. anc. vol. I l , p. 279. ) ob-
ferve que c’eft en prenant fur la Gedrofie, que
Ptolemée en recule les parties maritimes à l’e ft,
fort au-delà des bornes, que lui donne Néarque ;
mais je penfe qu’il convient de s’en rapporter à
ce dernier, puifqu’il côtoyoit le rivage à deflein
d’en connoître la fituation & la géographie. Selon
lu i, la Carmanie fe terminoit, de ce côté, au promontoire
Carpella ( le cap de Jask. )
Ptolemée établit une diftin&ion fi marquée entre
la Carmanie proprement dite & la Carmanie déferte
, qu’il place entre elles deux la defeription
de l’Arabie heureufe. Ammien Marcellin admet
aulîi cette divifion indiquée par la nature. Strabon,
qui ne ngnoroit probablement pas, n’en fait au-
curre mention. Sans doute il ne trouvoit pas que
la Carmanie déferte méritât que l’on en parlât :
aufîi ne peut-on attribuer à la Carmanie propre
ce qu’il dit des avantages de cette province.
Selon cet auteur & Ammien Marcellin, la Carmanie
étoit très-fertile, & produifoit de très-grands
arbres. Strabon en excepte cependant les oliviers.
( excitas l. x v , p. 726. ) La terre y efl bien
arrofée. On doit être étonné de Voir que Pomponius
Mêla , qui, vivant fous Tibère & fous Claude ,
écrivoit peu de temps après Strabon, ait dit des
habitans de la Carmanie r in ipfo ( jinuperfico) Car-
mani naviganùum dextra pofitt, fine vejle ac fruge fine
pecoreac Jedibus pificium cute fis velunt, carne veficuntur,
prêter capita toto corpore hirfiuti. Pomponius. Mêla,
Z. m , c. 8,27. Probablement il rapportoit aux Car-
maniens ce qu’il avoit entendu dire des habitans
de la côte de la Gédrofie, habitée par un peuple
ichthyophage.
Au refte, on voit que la Carmanie étoit peu
connue des anciens, ou du moins qu’il y avoit
peu de chofes à en. dire.
Au contraire , Ammien Marcellin dit : fiunt etiam
civitates, licet numéro paucts, viélu tamen & cultu
per quam copiofioe. Les villes qu’il nomme enfuite
font Carmana , capitale , Qrtopana , Alexandi ia, &
Barmopolis, qui nè peut être qa'Harmofia. On verra,
à leurs articles différens, que l’on a connu d’autres
villes dans ce pays.
La Carmanie, fielon Ptolemée»
La Carmanie dèfierte efl bornée, au couchant,
par la Perfe & le fleuve Bagradas ; au nord,
par la Parthie ; à l’e f t , par l’Arie. Ptolemée fup-
pole des lignes qui s’étendent d’un pays à l’autre,
& en bornent l’étendue; au fud étoit la Carmanie
propre, ou, comme quelques autres auteurs la nomment,
la Carmanie vraie.
Dans la partie méridionale étoient les Ifiatichtz &
les Zuthi ; dans la partie du milieu, les Gananda-
dopydnæ (1) : la partie qui s’étendoit au nord & au
levant étoit nommée Modomafiice.
(2) La Carmanie (proprement dite) efl bornée
au feptentrion par la Carmanie déferte ; à l’orient,
par la Gédrofie ; à l’occident, par la Perfide ; &
au fud , par la partie du golfe Perfique que l’on
appelle golfié Carmanique.
À la fuite, de l’embouchure du Bagradas (q u i
fer voit de bornes à l’oueft), on trouvoit :
Les fleuves Arapis, Carias, Ardûdana, Saganus,
Andanis.
Les promontoires Armonts & Carpella. Â l’oueft
de ce cap (3) , fur le golfe Paragon, les lieux fui-
vans* :
Cophanta, port.
Badara.
Mu fuma.
Tifia, ville.
Bagta, prom.
Cyi^a, port.
Alabagtum, port.
Canthapis, ville.
Agris, ville.
Combana.
Gogana.
Magida.
Samycade, hors de ce
• golfe.
Deranobila•
Entre autres montagnes, Ptolemée en diftingue
deux,, l’une appelée Mons Semiramidis ; l’autre Morts
Strongelus, nommée ainfi d’après fa forme ronde (4).
Vers la Carmanie déferte étoient les Camelo-
bofici & les Soxotce ; & plus au fu d , les contrées
appelées Rhudiane & Agdimues, puis la Pampa-
j phitis. Au-deflous étoient les Aem & les C-haradnce.
Après ceux-ci étoient les régions nommées Cabe-
dene &LmAcantonithis, & enfin vers la mer, les Pa-
fiargadee & les Chelonophogi. 1 *3 4
(1) Ce nom efl écrit dans la traduction Gadanopydres,.
& dans là traduction italienne de 1574, Ganandadopini. ^
(a) Ptoiemée donne ici la defeription de l’Arabie
heureufe. ' . . . .
(3) On a vu plus haut que Néarque terminoit à ce cap,
l’étendue de la Carmanie, mais que Ptolemée la pro-
longeoit à l’eft.
(4) Du mot grec 'S,rftyyv\è y.ceinture,, qui entoure en.
refferrant..