
ville d’A rk a, fituée au nord & au pied du mont
Liban. Ce peuple étoit des defcendans de Canaan.
A R M A , ce nom étant écrit en grec avec un
efprit rude, je préférerois , en françois, Huma.
A u refte, je ne fais pas où pafloit le fleuve de
ce nom ; Homère en parle comme appartenant à la
Béôtie.
ARM A G AR A , nom d’une ville de l’Inde, en-
jdeçà du Gange, félon Ptolemée.
ARMALAUSI, peuple de la Germanie, félon
Dion Caflius.
ARMAMENTARIUM, nom d’un arfenal que
les Romains avoient dans le pays des Bataves. Cet
arfenal devoit être fort ancien, puifqu’il fut rétabli
fous l’empire de Septime Sevère.
ARM A V I A R A , nom d’une ville d’Afie, dans
la grande Arménie , félon Ptolemée.
ARM A X A , ou Arma ca , ville de l’A f ie , dans
la Cappadoce, félon l’itinéraire d’Antonin.
ARMEDON, ou A rmendon , nom d’une île
dont Pline fait mention; Il la place dans le voifi-
nage de l’île de Crète, à l’oppofite du promontoire
Sammonium.
, ARMENIA. On a donné le nom d'Arménie à
deux contrées de l’A fie ; avec cette différence,
que l’une a porté conflamment le nom à! Arménie ;
au lieu que l’autre, appelée Armenia Minor, a été
comprife dans la Cappadoce.
A rm e n ia m a jo r , ou l’Arménie proprement
d ite , avoit au nord, la Colchide, l’Ibérie & l’A lbanie;
à l’eft, elle s’étendoit par un angle jufqu’à
l ’endroit où fe joignoit le Cyrus 8c YAraxes ; au
iù d , elle avoit ce dernier fleuve , puis l’Aflyrie
8c la Méfopotamie ; enfin elle avoit à l’oueft l’Euphrate
, qui le fèparoit de la Cappadoce.
Ce pays eft fort montagneux , & de grands
fleuves y ont leurs fources. C ’étoit au mont Abus
que commençoit l’Euphrate. Le Tigre, dont le
cours eft moins lo n g , commençoit vers le nord
xYAmida. Quant à l’Àraxe, placé au nord de l’Euphrate
, il couloit dans un fens. contraire, & alloit
le jetter dans la mer Cafpienne.
Vers les provinces de la Médie étoit le lac Arfijfa,
qui occupoit un efpace confidérable.
Les villes les plus confidérables étoient, au nord,
Hifpiraàs, Artaxata, à-peu-près au centre, Amida
6c Tigianocerta vers le lud-eft.
Ce pays, après avoir été fournis aux grandes
monarchies de l’Orient, telles que celles des Mèdes,
des Affyriens, fut gouverné par des Satrapes, fu jets
ou vaffaux des rois dePerfe. Les Seleucides y dominèrent
jufqu’à la défaite d’Antiochus par les
Romains. A la faveur de cet événement, les gouverneurs
des villes de quelques départemens confidérables
s’y rendirent indépendans; mais cette
liberté n’étoif que précaire. Ils furent fucceflîve-
ment fournis par les Romains 8c par les Parthes.
Ceux-ci regardôient l’Arménie comme devant être
le partage d’un cadet de la maifon des Arfacides.
Enfin, à la chute de l’empire Grec, & après la
formatioîl de Celui des Perfes aéfuels 8c des Ottomans
, l’Arménie fut partagée entre ces deux Fùif-
fances.
P o s i t io n de l ’A rm é n ie , s e lo n P tolemée.
Les bornes de.l’Arménie, felon cet auteur , font
à-peu-près les mêmes« que j’ai expofêes au commencement
de cet article.
Les montagnes font, i°. les Montes Mofchü,
qui s’étendoient jufques fur le pont Cappadocien ,
les monts Paryadris, Udacefpis , Anti-Taurus, Abos
( ou Abus ) , Gordien.
Les fleuves, font YAraxes, qui fe jette dans la
mer d’H yrcanie; le Cyrrhus ; une partie de Y Euphrates
; une partie du Tigris ; les marais Thofpitis,
Lychnitis, Areefa , 8cc.
Les principales divifions font :
ï.
i°. Entre l’Euphrate, le Cyrrhus, l’Araxe 8c les
monts Mofchitiques, celle que l’on nommoit Ca-
tartine, au - deflùs de celles que l’on nommoit
Bachot. .
2°. Vers le Cyrrhus, YOjfane 8c la Motene.
3°. VersT’A raxe, Colth'ene, 8c au-deflous la So-
ducène. .
4°. Près le mont Paryadis, la Sibacene 8c la Sa-
captne.
Les villes 8c bourgs de cette partie étoient ;
Sala. Surta.
Afcura. Taftina.
Baraza. Cazala.
Làla. Côtomana,
Sangura. Baginna.
Sataphara. ' Afala.
Togal' Ptua.
Varutha. Gifma.
Azata. Choluata.
Cholua. Sacalbina.
Sidala. Arfarata.
I I.
Vers l’Euphrate :
Breflas. - Thalina.
Flegia. Armaniara.
Chrafirâ. Artaxata.
Chorfa. Naxuana,
I I I .
Dans les parties feptentrionales fe trouvoient les
provinces de Bàfilisçne, Bolbene 8c Arfefa.
Sous ces provinces étoient celles d'Acilife, d'Auft
tanitis 8c' de Sophène.
. Les. villes 8c bourgs étoient :
Zathua. Zoriga.
Tildfla, Sana.
ßiizaca:
Daranifla.
Zogocara.
Cubina.
Colana.
ïaehura.
Cholua.
Sogocara.
Phaufya.
Phauaana.
Zaruana.
Citamum.
Anarium,'
Signa.
Gerna^,.
Zurzura.
Maguftana.'
Attacana.
Tarina.
Balisbiga.
Babila.
Saubaana.
Ozara.
I V .
Dans la partie méridionaleentre l’Euphrate 8c
Je Tibre , étoient YA^etene, les- Thofpibis, 8c la
Corinea.
Legerda. Thofpia,
Mazara. Colchis.
Anzeta, Siauana.
Soita, Arfamofata.
Belcania. Corrha.
Selgia. Artafigarta (i) .
• V .
A l’orient des.fources du Tigre fe trouvent le
^agravandehe, la Gordene, la Lorota, 8c les Mardi.
Les villes de cette partie étoient :
Phafca. Thelbalane
Phôra. Siæ.
Mæpa. x Pherendis.
Buanà. Tigranocerta,
Çholima. Sardeva.
T erebia. Çolfa.
Daudyana. Tigranaana.
Çaputa.
Artagigarta.
Artemidita.
A rm e n ia M in o r , ou petite Arménie. Cette
Arménie n’avoit pris ce nom que parce que les
habitans'paroiflbient être Arméniens ; car elle étoit
comprife dans la Cappadoce. Elle s’étendoit le long
d’une partie de l’Euphrate à fa droite ; mais les
bornes étoient bien indéterminées. Elles s’étendirent
même dans, la fuite, 8ccette petite Arménie
devint une des provinces de la Cappadoce.
A R M E N I I , les Arméniens, peuple d’A fie ,
habitant le pays appelé Armenia ou Arménie. Il eft
aâuellement impoflible de dire quelle fut l’origine
de ce peuple. Elle leur fut probablement commune
avec le peuple de la Cappadoce 8c de la Phrygie ;
car on retrouvoit le fond de la même langue chez
les uns 8c chez les autres. Dans la fuite, les Phrygiens
étant plus connus des Grecs, ceux - ci les
regardèrent comme le peuple le plus ancien de
l ’Afie-Mineure, 8c prétendirent que les Arméniens
en étoient defeendus. Hérodote 8c quelques autres
auteurs le difent pofitivement. Dans la fuite les
Arméniens fe mêlèrent avec les Parthes : ce ne fut
(i) Ce nom n’eft pas dans le texte de mon édition,
non plus que dans la traduction italienne de Rufcelli.
guère qu’alors que leur hiftoi. e commença à être
un peu connue.
Si l’on s’en rapportait au témoignage de Bér-ofe
on feroit oblige de croire que PArménie fut de
bonne heure erigée en royaume, 8c qu’elle eut
des rois dès le temps de Ninus. Diodore dit aufli
que Barzane, roi.d’Arménie, donna des fecours à
Ninus , contre le roi des Baétriens. Mais comment
démêler la vérité avec tant d’obfcurité 8c fi peu de
monumens ? Après Barzane, le pays fut partagé
en plufieurs petites fouverainetés. Dans là fuite les
Arméniens furent fubjugués par les Mèdes ; mais
fans cependant cefler d’avoir des rois. A la fin
l’Arménie devint une province de la Perfe.
Ce fut comme telle qu’Alexandre s’en empara:
il y plaça un gouverneur. Ce joug étranger fatigua
bientôt cette nation fière 8c même un peu fauvage.’
Ils fe donnèrent un fouverain de leur nation. On
trouve les noms de quelques-uns de fes fuccefleurs.'
Mais le défaut de force; 8cla grande puiflance de
leurs voifins les rois de Sy r ie , les fit, avec le
temps, pafler fous cette domination. Pendant là
minorité d’Antiochus-le-Grand, le pays obéifloit
à deux gouverneurs, q u i, réunifiant leurs forces,
s’en rendirent maîtres , 8c même y ajoutèrent
quelques provinces. Artaxias, l’un dè ces gouverneurs
révoltés, prit pour lui la grande Arménie;
Zadriate eut pour fa part la petite , que l’on appelle
la petite Arménie. ( Vo yez Armenia Major, 8c Ar--
menia Minor).
I. Le plus puifiant des rois de la grande Arménie
fut Tigrane , gendre du fameux Mithridate.
Il fou tint vigoureufement la guerre contre les R o mains,
qui le vainquirent , conduits par Lucullus.
Les Arméniens ne ceflerent cependant pas d’avoir
des rois ; mais ils les recevoient en quelque forte
du choix des Romains. Du moins ces princes ne
régnoient-ils paifiblemènt qu’autant qu’ils étoient
agréables à ces maîtres du monde.
Tel fut à-peu-près l’état du royaume d’Arménie,
jufqu’au temps de Trajan , qui la réduifit en province
romaine. Il y ajouta la Méfopotamie, reculant
ainfi jufqu’au Tigre les bornes de l’empire q u i,
avoient été-fixées par Augufte, à la rive occidentale
de l’Euphrate.
II. Le royaume de la petite Arménie étoit plus
occidental 8c bien moins étendu. Ce fut, comme
je viens de le dire, Zadriate qui en fut le premier
roi. Sous Tigrane , roi de la grande Arménie*
Artane, défait 8c tué par ce prince, laiflâ le trône
vacant. Son vainqueur s’en empara ; mais il en fut
chafiè par Pompée, qui mit en fa place Dejotare,
Tetrarque de Galatie. Il continua d’y avoir des
rois de la petite Arménie, mais plus, ou moins
puiflans, 8c toujours fous la prote&ion des Romains,
jufqu’au règne1 de Vefpafien , qui réduifit ce pays
en province romaine.
Religion. Selon Strabon, les Arméniens, les
Mèdes 8c les Perfes. adoroient les mêmes divinités,
ce qui ne doit pas cependant être pris dans un fens
D d 2