
4io C A R
C ar ræ , ^Uejcde dans la Syrie» Elle
étoit fituée à l’eft & pr§s. dune chaîne de monr
tagnes., fur le bord d’une petite rivière, au fud-
oueft de Goaria, & à qnelque diftance à' l’eft
d ’Helzopolif , vers le 33 e degré 50 minutes de
latitude.;, . r . •- - • .
CARRJÉA POLLÈNTIA ville de l’W i ç , dans
la Ligurie j au nord à'AuguJlq Vqgïçrinçrum. Qn
trouve auffi ce nqm; écrit par, une /.--Elle éfoit renommée
par fes laines tjoirejs.î
ÇAR REI, rom d’up peuple qui habitait dans
l'intérieur de l’Arabie héurenfe-, félon Pline, qui
leur donne la ville de Çarr\athaque Ptolemée
nomme ChariatKa. . '_••{ ::
CARRHÆ , îV-ilîe de l’Afie-, ,dans la Méfop.q-
tomie, du côté de. l’Euphrate;, Straboh. Ptor
ïemée, Etiçnne ‘de B y fence, Piodo/e de Sic ile g &ç.
font mention de cet te,ville. Le dernier écrit Cprhæ
& la met fur le Cbabûras. On fait que :cette ville
étoit fameufe par le malheur des' deux Craffus &
des Romains Craffus fut trompé par Surena, général
des Parthes, qui le fit mourir. Appien fait
suffi mention de bette ville & de la défaite dès
Romains. La notice de Hiéroclès la met au nombre
des neuf villes èpiloopales de l’Ofrlioène. Elle porté
encore le nom de Haràn, -ainfi qu’elle le. porte
dans les -livres feints; Je renvoie donc au mot
Har an pour ce qui a trait à l’hiftoire feinte.
M. d’An v ille, qui a très bien connu fon emplacement,
la met à l’oueft d’une petite chaîne de
montagnes qui la fépare du Chaboras.
C A R R ÎA T A , ville de l’Arabie heureufe, félon
Pline.
CARRINENSIS A G E R , champ particulier de
l’Hifpanie, dans la Lufitanie. Pline y ’ met deux
fontaines l’une auprès de l’autre. 11 dit que l’une
engloutit tout, & que l’autre rejette tout.
CAR RO DUN UM , nom d’une ville de la Germanie,
félon Ptolemée. On croit que c’efl; aujourd’hui
Radom , bourg dans le palatinat de Sendomir.
f La Martinière ). \
C arrqdunum* Ptolemep nomme ainfi une ville
de la Yendehcie, Les interçïrètes de ce géographe
difent que c’eft aujourd’hui Krainbourg . furlTnn.
( La Martinière ).
C a r r o d u n um , ville de la Haute-Pannome,
félon Ptolemée. Ses. interprètes difent quec^eft aujourd’hui
Karnbourg, bourgLau bord du Rab.
C arrodünum , nom d’une ville de la Sarmatie
européenne, fituée fur,la.rivière Tyras, félon Ptolemée.
CARRONENSES. La notice de l’empire nomme
ainfi des foldats de la Gaule qui Soient dans le
département de P Armorique.
C A R S A , ou C alsas , C halcis. Selon les différentes
éditions de l’itinéraire maritime cFAntonin,
île de l’Archipel. (L a Martinière). Mais l’édition
de 'W'efTeÜng'porte Chalcia; cette île eft nommée
après Cale, & avant Scyro? , pr. 52.3. . ;
CAUSAT. On Ut ce nom d ns l’irinéraire d’An-
C A R
tonin ,'comme celui d’un lieu d’Afie fur la toute de
Nicopolis à Satala. Mais Weflfclmg penfe qu’il faut
lire Carfagis. ( Ant. Aug. lùn. p. 2/ô').
C ÂR SE , ville de l’A fie , dans fe Perfarménie,
félon Cédrène & Curopalate.
... CAR SEÆ , pu Ç arsenses, peuple de t’Afie
jifineure,,dans le.yoifinage des Myfiens,
iCARSEOLANÏ , nom d’un peuple vie l’Italie,
quihabitoit la ville de Cqrfoli, félon Pline.
: CARSÉQLI, yille d’Içâlie ».chez les Sjjpins, au
vingt-deuxième mille, fur la voie Valériçnne. Tite -
Live la homme dans un endroit ville Marfe, &
dans .1111 autre, ville xdes Eques. Peut-être avoit-elle
été dépoffédée par l’un & l’autre de ces peuples
alternativement. On y envoya deux colonies à dif-
jterentesj^époques. On doit remarquer;; p . que fon
nom, dans les .langues; orientales, fignifig ville du
Renprd; a03 que3 félon- Ovide , dans fes faftesv, il y
étoit défendu par une loi expreffe, de fe vanter
d’avoir pris un renard, & que tous les ans on y
en brûloit qiielques-uns en grande cérémonie avec
dés torches allumées,.’
C ’étoit-, fjelon, TiterLive, une colonie romaine,
établie, l’an ‘454 de Rome. Sur la carte de M. d’An-
ville , elle eft marquée dans le .pays des Sabins..
On ignoroip l’emplacement pofitif.de ,cette ancienne
ville, îorfqu’ïl fut découvert, en 1645 » Pa?
Holftenius, près des monts appelés Rro-Fieddo. Ils
furent vus de nouveau, en 1766, par M. l’abbé
Chauppy. On voit encore, dans vine hôtellerie appelée
du Cavalier, une înfeription par laquelle il
eft prouvé, i°. que cette ville r étoit colonie;
a0, qü’il y avoit un collège dé prêtres appelés
Dendrophores, ou Porte -arbre, confecré apparemment
à quelque''dieu cliampêtre.
CAR SICI, port de la Gaule narbonnoife, entre
Taurentum & Citharijia,. félon l’itinéraire d’Antonin.
Weffeling dit que le nom moderne de ce port eft
Cenary , après avoir été nommé en, latin Portas S»
Naçar'n.
C A R S ID A V A , nom d’une ville de la Dacie,
felofi Ptolemée ', dont les interprètes difent que
c ’eft aujourd’hui Kuryma-■ {La Martinière).
CARSIOLI. Voyez C a r s e o l i .
CARS1T A N I , peuple de l’ Italre, dans le territoire
de P rgneftefélon M a c ro b e c ité par Or-
télius^
CAR SULÆ, ville de l’Italie, dans l’Umbriei
Tacite la donne au peuple Carfuli. Elle eft marquée
fur la carte de M. d*Anville, au nord dé
Narnta. -
CARSULANUS AGER. Tacite nomme ainfi le
territoire de la ville de CarfuLoe.
C A R SU L In om d’un peuple de l’Italie, dans
l’Umbrie, félon Ptolemée.. Ils font nommés Carfu-
lanb par Pline.
CARSUM, ville de la baffe-Moefic, félon Ptor
lemée. Elle eft nommée .Carfqn^ dans l’itinéraire
d’Amonin, où elle eft pfecée entre Capidava &
Ciooi.
C’ A R
CAR SU S , rivière de l’A fie , dans la Cilicie.^ ÉUe
orenoit fa fource dans le mont Amanus, près de
fa ville d'Erana , couloir au fud-oueft,
branches de cette montagne, arrofoit la ville d tpi-
ohania., & alloit fe jetter dans la Mcditerrance,
au fond du golfe IJfuus, vers le 36e deg. 40 mm. de
^ C A R T A , nom d’une ville de l’A fie , dans l’Hircanie,
félon Strabon.
v C au ta . Zonare nomme ainfi un port. Ortelius
croit qu’il étoit vers la Thrace^ ( La Martinière).
CAR TAC IO N , ou C a n t a g iu m . Denys de
Byfance nomme ainfi un golfe fur la route de
l’A-fie mineure, dans le Bofphore de Thrace. ^
I C A R T A G O , Carthage., ville d’Afrique , capitale
de l’Afrique propre, & l’une des plus pmilantes
villes de l’antiquité. Son emplacement, encore bien
connu, fe trouve fur une' prefqu’île , dans un grand
Eolfe, très-près au nord-eft de Tunis ( 1 ) , fous le
•7e deg. de long. or. ( mérid. de Paris ) , & prefque
fous le 37e de ,latir.
Etymologie. Cette ville fut d’abord nommée Cad-
meïa, c’eu-à-dire l’orientale, d’après 1^ nom^ de
'Cadnius, commun aux chefs des colonies Phfni-
ciennes : on la nomme au fil Cacabe eil-a-dire,
tête de cheval, d’après l’idee que Ion en avoit
trouvé une en creufant les 'fondations.’ Lorfque
Didoii arriva dans çette contrée, il exifloit, à
quelque diftance, une ville nommée Ytica ou Utica,
c’eft-à-dire, l’ancienne ; elle nomma la ville qu’elle
fit conftruire Cartha-Hudatk ou Carthadt, c’efl-à-
dire, la ville nouvelle. Ce nom, défigure par les
Gfecs & par les Romains , a été écrit par les pre-
miers Carchedon, & , parles féconds, Carthago.
^ Quant aux noms de Byrjfd de Çothon, ils
fignifient, le premier, fortereflè, venant de l’oriental
JBoJra; & le fécond, port fait de main d’hommes ,
de Katum, coupure. La partie qui étoit proprement
la ville fe nommoit Magar, ou les habitations : les
Latins ont dit Magaria & Magalia.
. Fondation. L’opinion qui attribuoit la fondation
de Carthage à Didon, n’offrant que des détails
intéreffans au génie d’un poëte, Virgile fit bien de
i s’emparer de cette idée , & de l’embellir de tout
• le charme de la poefie • mais ce fentiment offre
trop de difficultés à la critique pour etre admis en
-littérature. Comment en effet une princeffe fugitive
(a ) , qui s’échappoit de la cour de Pigmalion,
fon beau-frère, auroit-elle pu conferver le fecret
. de fe fuite, & , en même temps, emmener avec
eile affez de monde pour fonder une ville i On * &
(1) Les noms anciens- de Carthage & de Byrfa fé font
confervés avec quelque altération, à des ruines qui fe
voient encore, ou que les gens du pays nomment Canin
& Berfik.
(a) Cette princeffe eft nommée par les hiftoriens Elijfca
Didon-, mais ce n’eft pas un nom propre. Ces mots, en
.langue phénicienne, fignifient à la lettre la femme fugitive
( al ifcha , hatc feemina
C A R
conçoit feulement qu’elle put enlever de grandes
richeffes , & , par fes richeffes, obtenir un grand
crédit au milieu du- peuple chez lequel elle s arrêta.
Il faut donc admettre un fentiment' déjà reconnu
comme três-plaufible par plufieurs favans ;
c’eft que dans le lieu où Didon vint fe fixer, il
y avoit déjà un; établiffement plus ancien ; que ce
fut un comptoir Phénicien, ayant pour objet le
commerce, ou des Cananéens réfugiés, après avoir
été chalfés de leur pays par Jofue : c eft ce que
je n’entreprendrai pas de décider ici. Le premier
fait eft vraifemblable; le fécond eft poflible. Dans
la première hypothèfe on n’a aucun point pour
déterminer la date de cette fondation : dans la fécondé,
on remonteroit à la conquête du pays de
Canaan,.qui eft de l’an 1^54 avant C * felon le
-texte femaritain, ou de l’an 145 felbn le texte
hébreu. Dans l’un ou l’autre cas, on a la première
fondation de Carthage j ou plutôt de Cadmea, comme
elle fut nommée d’abord : lorfque l’on y but ajouté
| un beau port & une fortereffe, cette même partie
de la ville prit le nom de Magar ou Magana, t ’eft-
à-dire, partie où font les habitations. Virgile emploie
ce mot en parlant de l’arrivée d’Enée. ( Æn.
liv. I , v. 146.)
Miratur molem Æneas Magalia (3) quandarn.
On trouve le même nom employé par Plaute,
du moins dans quelques éditions :
Cum nutrice una periere à magalibus eas qui
Subripuit, 6*C.
Lafèptième année du règne de Pigmalion, roi de
T y r , ce qui donne l’an 883 avant J. C. félon Solin ,
ou l’an 853 , félon la corre&ion du préfident de
Brofiès, D idon, fuyant la cour de ce prince, arriva
à Cadmeia avec Tes richeffes. Elle la fit confidé-
rablement agrandir, y bâtit une citadelle, Bofra,
appelée depuis Byrfa (4) , & nomma fe nouvelle
habitation Carthadt, on la nouvelle ville : fi l’on
en croit Virgile, il faut auffi attribuer à cette prin-
ceffe la conftruâion du port. (V . 431.)
Hic ponus alii ejjfundïunt.
Situation & defcnpùon. Carthage, dk Appiefl ,
(3) Serviusobferve que Virgrle auroit dû dire Magariay
& ajoute que Magar, en langue punique, fignifioit une
maifon champêtre -, & Âppien nomme Megan, la partie
qui n’étoit ni Byrfa , m Cothon -, ceci confirme la dif-
tmétion que j ’ai établie précédemment.
(4) Comme 'Bvpirat fignifie une peau, les Grecs imaginèrent
une petite fable pour donner l’étvmologie de ce
nom. Ils racontèrent que Didon n’avoit d'abord demandé
de terrein aux Libyens, que ce qu’elle en pourrait couvrir
avec une peau de boeuf-, mais qu’enfutte l’ayant fait
couper par lanières, elle en avoir entouré un efpace
très-confidérable*