
BR1ANEA COL L IS , colline de l’A fie , vers la
Gallaite, félon Ortèliiis, qui cite la vie de S. Théo-
dore, abbé.
BRI A N T IC E , ville de la Thrace, peu éloignée
de la mer, au nord-oueft d'Ænos j & au noi'd-ell de
Maronea. -
B R IAN U S , fiège épifcopal de l’A f ie , dans la
Phrygie Pacatienne, félon le concile de Conftan-
tinople.
BRICECUM, ou B r ic ic u m , lieu de l Hifpame,
félon quelques exemplaires de l’itinéraire d’An-
tonin. - , , ,
BRICINNIA, fortereffe de la Sicile, dans le
territoire de la ville de Léontines, félon Thucy-
dide & Etienne de Byfance. Il faut obferver cependant
que le premier dit Bricinnias,
BRIDOBORUM, ou B r iv o d u r ü m , lieu de la
Gaule, fur la route d’Augufiodunum à Lutetia, entre
Condatc & Belca, félon l’itinéraire d’Antonin.
BRIGÆCIÜM, ville de l’Hifpanie, félon Pto-
lemée. .
BRIGANTES. En retrouvant des Brigantes &
des villes de Briganùo , Brigantium, &c. dans la
Rhétie, dans les îles Britanniques, en Hifpame, &>c.
on avoit déjà foupçonné que ce peuple avoit
été l’un des plus confidérables de la haute antiquité.
Un favant Breton, M. le Brigant, a fait,
fur cet objet, une favante differtationg dont je v?is i
m’aider pour cet article., fans négliger de m’appuyer
du témoignage des anciens.
Selon Strabon , les B régi ou Breges, font les
mêmes que les Pfiryges,vy.ôiaç S's KcùBpéyoï., Bpiysç,
jlcli <Ppvye? ol dvToi (Sir. L. 12, p. SS0)' Mais,, félon
un paffage d’Hérodote, que probablement Etienne
de Byfa-ee avoit en vue en citant cet auteur,
les B tiges confervèrent leur nom tant qu’ils ref-
tèrent en Europe avec les Macédoniens ;. quand ils
eurent paffé en A fie , ils prirent le nom de Phryges
Oi «Te <t>çvysc. . . . . . iKct\eovro Bptyer. . . . . p-STet-
$cLvT€Ç <Te ef TM k 'ç in v , CLfAet. Tïï X & P ? ' Keà TO
xvop.ec psléCcchov gV <bpuyaç. ( Herod. liv. v u . 73 ).
Voici donc, félon le plus ancien des hiftoriens
profanes, les Phrygiens, regardés par les peuples
de T Afie, par les Egyptiens eux-mêmes, comme
des peuples qui les avoient précédés ; les voilà,
d i s - j e , regardés par le premier des hiftoriens
grecs, comme ayant d’abord porté le nom de
Briges. Mais, félon Etienne de Byfance, Hérodote
les appeloit Brig.mtas ( Bptyavlciç ) : donc les Brigands
portaient déjà ce nom en Europe, avant de
repaffer en Afie ; donc c’eft un des peuples qui re-.
montentleplus près à l’origine des nations. Voyons
actuellement leur origine & l’étymologie de leur
aom.
Selon l’auteur de la differtation citée ci-deflùs, le
nom des Brigantes s’était formé de Gombri, ou enfant
de Gomer, l’un des plus anciens pères des
peuples de l’Europe ; en prononce Gomri & Gombru
Mais, comme les anciennes peuplades, ainfi que
nous l’apprenons des auteurs, s’envoyoijent gar
Centaines, nommées en langue celtique Cant, on
dut donc dire d’abord Gombricant. Et en effet, On
retrouve encore les noms de Cantabriges , :Cantabri
Cantab rigenjes, &c. La feule différence eft.latranf-
pofition qui a fait de Cantbri, Bricant, exprimé en
latin par Brigantes.
Des montagnes de la Thrace & de la Macédoine
, où ces peuples s’étaient d’abord établis,
les uns pafsèrent en Phrygie, comme le dit Hérodote
; mais d’autres s’avancèrent jufques dans la
Rhétie. Strabon les fait connoître dans cette partie
de l’Europe. C ’eft-là auffi que l’on trouve le lac
Brigantius, & l’une des villes de Brigantium, car
il s’en trouve dans plufieurs autres lieux. On cou*
jeâure qu’ils remontèrent vers le nord en côtoyant
le fleuve qui les conduifoit ; & que, par cette raifon,
ils appelèrent ÆÀe/z, oucondu&eur, en celtique(i).
Ils s’avancèrent ainfi jufqu’au bord de l’Océan oc
le traversèrent : car je ne penfe pas qu’alors 1 Angleterre
fît partie du continent. Je foupçonné
cette grande île antérieure au temps dont je parle*.
Ces peuples ne s’arrêtèrent pas en Bretagne ; continuant
d’envoyer des colonies, il en pafla auffi en
Irlande. ( Voye£ ci-deffous).
U eft très - probable que d’autres Brigantes^ entrèrent
en Gaule & y fondèrent la ville de Brigantium
( Briançon ) ; que d’autres colonies de la même
nation, pafsèrent dans l’Hifpanie.
En effet, on retrouve dans ce pays des Cantabri,
dont le nom eft formé auffi de cant, centaine,&
de ibri, & n’ayant que le déplacement des deux
mots de différence avec Bricant. Auffi retrouve-t-
on dans ce pays Portas Brigantius, plufiéiirs'- villes
appelées Brigantia, & un fort grand nombre de
noms qui font évidemment celtiques. On en verra
même au mot H is p a n ia ,'urie étymologie de ce
mot, prife dit celtique, & différente de celle que
l ’on fait ordinairement venir des langues orientales.
B r ig a n t e s . Les Brigantes ayant traverfé l’O céan
, s’établirent dans file d’Albion. On voit bien
que ce devoit être un peuple confidérable, puifque
dans tes temps poftérieurs, lorfque d’autres nations:
ou des fubdivifions de la leur partageoient avec
eux cette île , ils occupaient encore, d’une mer a
l’autre, tout l’efpaee oïl fe trouve aujourdhui; le.
comté d’Yorck. . .
B r ig a n t e s . On ne peut pas affurer fi les Brigantes
d’Irlande étaient une colonie de- ceux de
l’île d’A lbion, ou s’ils étaient venus direftement
clg la Germanie & ;de la Rhétio. Ce qui rendroit
ce dernier fëniiment affez probable, c eft que Ptb--
lemée place près dfeux les Cauci & les Menapû.,.
nations que l’on, retrouve auffi en Germanie * fur,
tes bords dé l’Océan.. -
BRIGANTINUS LACUS ( le lac de Confiance
(2.) C’e ft-à-dire, en breton , puifqu’iî paroît aftuelle-
ment démontré qué le* b re ton , ainfi que le g au lo is,
ne font que. l’ancien celte parlé, par toute l’Europe,.
lac de la Rhétie, félon Pline. Les anciens n’igno-
roient pas que le Rhenus traverfoit ce .lac. Voyez
ce qu’en dit Ammjen Marcellin. •
BRIG ANTIUM , ou B r ig a n t ia {B r e g e n ç ) ,
Ville de la Rhétie, félon Ptolemée. Elle.êçoit fnu.ee'
fur le Brtgantinus Lacus. \ '
BRIG ANTIUM , ou B r ig a n t io , ( Briakçon ) ,
ville de la Gaule Narbonnoife, à feft-nord-eft de
Satinez, dans le pays de^ Caturiges , près dumpaf-
fage par lequel on entroit en Italie a travers les
Alpes. Du temps des Romains, elle ténoit un
rang parmi les villes du fécond ordre.. Les inferip-
tipns, les médailles d’o r , d’argent & de cuivre
qu’on y a trouvées, prouvent en. faveur de fbn
ancien état. •
Br ig a n t iu m ( Betancos ) , ville de ■ 1 Hilpanie
citérieure, au nord, au fond d’un' petit golfe, &
près du Magnus Portus. On voit pari un paffage
de Dion, que Céfar paffa dans cette ville.
On difoit quelquefois Flavium JBnganàum-. ,
BRIGECUM, ville de l’Hifpanie,.vers'le fud-
oueft d’Aflurica.
BRIGES, les Briges, peuple qü’Etienne de B y fance
place dans la Thrace. Selon cet auteur , ce
même peuple eft- nommé iBrigantes. ( Foyeç ce
mot ). '
BRIGIOSÜM {Brion), lieu de la Gaule> indiqué
par la table théodoftenne entre Avedonacùrn
& Raurana, fur la route qui conduit de Medio-
lanum à Limonum, dans la fécondé Aqüitaine;
BRIJANTIO ( Briapçonetyy fur l’EftéroTi, qpi
tombe dans le Var. C e lieu, qui ne nous avoit
pas été indiqué par les auteurs romains y à été
connu par des relies d’antiquités. On voit'par une
infeription, que le corps des magiftrats était nomme
O}do ; donc c’étoit lé chef-lieü d’un peuple particulier.
BRILESSUS, montagne de . G r è c e d a n s l’A.t-
tiqûë, félon Thucydide ; Pline' & Solin.
BRINBANTES, les Brlnbantes | peuple de là
Grande r Bretagne., le même que Ptpleméë &
M. d’Anville nommènt Ottamini. ( Voye£ce mot)..
BRINCAS, ville de l’Italiè. Narsès la reprit fur
les Goths, félon Cédrène, cité par Ortélius.
BRINC.I, les Brinques, peuple de la'Thrace,
félon Suidas.
BRINIATES, petit peuple hahltànt une vàlipe
de la Ligurie , dans, la partie orientale, toüt. près
des Apuani. ■
BR ISA, promontoire de l’île de Lesbos, félon
Etienne de Byfance.
B r is a , lieu de l’Afie, dans la Grande-Arménie,
félon le livre des Authentiques, cité par Ortélius.
BRISABERITÆ, les Brifaberites, peuple de
l’Inde, félon Pline. Dans l’édition de Dalechamp ,
on lit Bifambriue. . ‘
BRIS AG A V I , les Brifagaves, peuple nommé
dans la notice de l’empire, mais dont on ne con-
noît pas la pofition. Ortélius foupçonné que le
Brifcgaw a été autrefois habité par eux, & a con-
fervé quelque chofe de leur nom.
BRISEÆ. Poye^ Br y s e æ .
BRITANNI. Je donne au mot B r it a n n ia ,
différens fentimens fur l’origine du nom de Bri-
tanni ; je ne m’oc<rupêrai dans cet article que des
peuples qui l’opt porté:. ;
Origine. Les anciens ont ignoré l’origine des
Bretons, Céfar Çroyoit que les parties méridionales
étaient habitées par des Gaulois, pendant que les
autres Tétaient par des Autochtones : Tacite trou-
voit beaucoup de rapport entre les Bretons & les
Germains. Quant à moi, je penfe, avec plufieurs
lÿvans , qu’ils étaient. Celtes Gomérites. C ’eft à
ce - peuple qüe remontent nos connoiffances les
plus profondes fur l’ancienneté des différé ns peuple«
de l’Europe. J’ai parlé, au mot B r iGàn t e ç , du
paffage de ce peuple dans Tîle d'Albion ; on voit
en effet que du temps de Ptolemee, ils étaient
eiicqre .très-puiflans dans la partie fe.ptentrionale.
Ôn peut croire qu’ils furent les premiers à paffer
dans cette. île , & qu'ils furent fuivis enfuite par
différens autres peuples, défignés par des noms dont
plufieurs fe trouvoient aufti dans la Gaule, tels que
les Atrejjates ,• les Bclgez, les Pa/ifii * &c.^ Peut-être
étoient-ils des colonies; peut-être n’y a voit-il
d;e. rapport entre eux que des- pofitioris femblables
indiquées par des:noms qui, dans ce cas, appartenant,
à. une? même langue, fe trouveroierit natu-
religipêht+être les mêmes.
Langues Par ce que Ton connoit de. la langue du
: peuple dé Galles & des Bas-Bretons, de France ,-
on vQiî. que cette' langue a.1 du etre celle qui fe
1 parloit ’ dans lia iBretagne avant l’arrivé® des Romains.
Elle fe Qoéferva jufqiç’à l’arrivée des Angles
& des Saxons-. Les Bretons j qui la parloient, fe
retirèrent; dans":la province de Galles, où l’on ne
put les foumettre. Il en fut à-peu-près de même
dans'la Bretagne, françoife. Les peuples de cette
province, appelée effentiellement Armorique a
caufqdeTét.endué confidérable de fes côtes baignées
! par là merconfervèrent leur langue malgré 1 ar-t
: rivée-des Romains'& celle des Francs dans le cinquième
fiècle. Comme les Bretons & les Gallois
i s’entendent, on-ne peut nier qu’ils parlent la meme
j langue,;* & comme cette langue a précédé dans le
pays toutes celles que nous connoiffons, on ne
■ peut que la regarder comme la langue de nos pre-
; miérs pères, comme étant cette langue celtique,
! qui femble aux favans, pour lefquels elle a été un
i objet d’étude, fe retrouver dans toutes les autres
langues de la terre. M. le Brigant, favant Breton,
dont j’ai déjà eu occafion de parler, a eu la com-
plaifance de me montrer plufieurs parties de fon
immenfe travail , lefquelles portent cette affertion
jufqu’à la démonftration la plus inattaquable.
R e lig io n . Par le peu que Ton fait des dogmes
des Bretons, il paroît qu’ils croyoient à 1 immortalité
de Tame. Au refte, comme on n’a rien de
particulier fur ce qui les concerne, je renvoie aux
y v 2