
& le mont Catabathmos, à trente-deux mille pas du
premier, & à trente-cinq mille pas de l’autre.
GEREN, ville & village de i’îlè de Lesbos, félon
Etienne de Byfance.
G ERENIA, ville d’Italie, félon Etienne de B y fance,
qui écrit Geruhmm.
G ekeni A , ville du Péloponnèse, dans la Laconie,
felon Ptolemée, L. 11 1 , c. 16. Pline, L. i v 9 c. y ,
écrit Gerania. Il eft clair que c’eft. la même qui appartint
auffi à la Meffenie, mais dans des temps antérieurs.
G e r e n ià , ville de la Meffenie, fur une hauteur,
au fud-oueft d' Alagonia.
Paufanias dit que c’eft la même qui, dansHomère, ■
porte le nom d'Enope, & qui fut offerte fous ce
nom à Achille. Les fentimens s’accordoient affez
généralement fur le féjour de Neftor dans cette
ville ; avec cette différence feulement que les uns
prétendoient qu’il y avoit demeuré pendant fa jeu-
neffe, au lieu que, félon d’autres, ce n’avoit été
que depuis la prife de Pyles par Hercule.
On y voyoit un temple de Machaon. Cet habile
médecin ayant été tué par Eryphile, fes os
furent recueillis par Neftor, & dépofés à Rhodon,
petit emplacement près de la ville. Ce lieu étoit
aufli confacré à Machaon, qui y étoit repréfenté
debout ayant fur la tête une couronne.
Près de-là, & fans doute vers l’eft, étoit la montagne
appelée Calathéon, où fe trouvoit un temple
dédié à Calathée avec une grotte, dont l’entrée
étoit étroite, mais fon intérieur renfermoit plufieurs
curiolités.
Tout le pays étoit aufli attribué aux Eleuthero-
Lacons.
GERENIUS, rivière du Péloponnèfe, dans l’E-
lide , félon Strabon., L. v m .
GERES, nom d’un peuple pauvre & chauve,
dans là Chaonie, félon Suidas.
GERESPA, ville d’Afie, dans la Médie & dans
l ’intérieur du p a y s , félon Ptolemée, L. v i y c. 2.
Quelques exemplaires portent Gerepa, & d’autres
Gerefa.
G E R E TÆ , peuple de l’Inde , félon Pline.
GERGESEENS, peuple qui habitoitdans la terre
promife, avant que les Ifraélites ne vinffent s’y
établir. - .
Ils occupoient le milieu de la demi-tribu de Ma-
naffé, au-delà du Jourdain.
GERGETHA, ou G er g ith a , ville fttuée dans
la Troade, à l’eft de Rhoetium, à'Ophrynium & de
Dardanus \ dans le voiftnage du lieu où avoit été
autrefois la ville de Troye ou d’ilium, près du mont
Ida. Il paroît que cette v ille, qui n’eft pas marquée
fur la carte de M. d’Anville, étoit dans les terres,
à quelque diftance de la mer, puifque Xerxès fe
rendant du Scamandre & des ruines d’ilium à Aby -
dos, avoit, à fa gauche, Rhoetium, &c. & à (a droite,
les Gergithes Ténériens ; c’eft-à-dire, reftes des an-
piçns Ténériens.
Strabon place aufli des Gergithes dans le territoire
de Lampfaque, qui ne pouvoient être, comme
le penfe la Martinière, ceux que rencontra Xerxès.
Il y en avoit aufli dans le territoire de Cume en
Ionie. C ’eft d’après ces derniers, que la Sibylle de
Cume a été quelquefois nommée Sibylla Gergithia,
ou Gergcthia.
G ERG IN A , ville d’Afie , dans la Phrygie, au
pied du mont Ida, félon Athénée, qui dit qu’on l’ap-
peloit aufli Gergitha. Ortélius , thefaur.
GERGIS, ville d’A fie , dans là Troade, félon
Etienne de Byfance. Il paroît que c’eft la même
ville que Strabon nomme Gergetha. ( Voyeç ce
mot).
G E R G O V IA , place, forte de la Gaule, chez les
Arverni. Céfar (Z., v u , 36) , indique la fttuation
de cette place de manière à laiffer croire d’abord
que l’infpeétion du local peut fuflire pour en faire
retrouver ^’emplacement. Elle é toit, félon cet
auteur, pojîta in altijjîmo monte ,• 6* omnes aditus difficiles
habebat} &c. On fait qu’elle eft célèbre pour
avoir été afliégée inutilement par Céfar. Dàns la
fuite, elle fut foumife comme le refte de la Gaule :
il n’en refte a&uellement aucune trace.
Plufieurs favans fe font exercés fur ce point de
géographie. On a abandonné au peuple de Clermont
l’opinion que Gergovia avoit occupé l’emplacement
de leur ville : mais on croit, & M. Pafumot
le démontre prefque, que cette ville étoit fur une
des montagnes voifines de la ville : on la nomme
Gergoviat. Je trouve dans l’excellent ouvrage de
M. le Grand, qu’en 1783, il vint à Clermont un
Anglois, officier-général, qui, après avoir examiné
les lieux, adopta prefque entièrement le fentimetît
de M. Pafumot. M. l’abbé Cortigier, chanoine de
Clermont, penfe que ce lieu n?étoît qu’une forte-
reffe , & que la capitale des Arverni étoit au même
lieu où eft a&uellement Clermont : mais puifque
Céfar dit qu’il afliégea une ville, on ne peut lui
donner un autre nom.
G E R IA , ville des Indes, félon Etienne de B yfance.
G ERINE, lieu d’A f ie , entre Pergame & Thya-
tire, félon Antonin.
GERISA, ville de l’Afrique proprement dite,’
félon Ptolemée, L. i v 9 c. 3 ; elle étoit entre les
deux Syrtes.
G E RM A , ou G erme , ville d’Afie * fur l’Hellef-
pont, auprès de Cy z iqu e , félon Etienne de B y fance,
& Socrate le fcholiafte. Selon Ptolemée,
c’étoit une colonie que les ^Gaulois nommés Tolif-
toboïens avoient fondée dans la Galatie.
GERMALUM, quartier de Rome. Feftus Pora-
peïus nomme Cemalus, un des quartier de la ville.
Plutarque, dans la vie de Romulus, traduction de
Dacier, T. 1 , p. //y, nomme Germacum, un lieu
qu’on appeloit autrefois Germanum, à caufe des
deux frères Romulus & Remus : il dit que c’étoit
un lieu bas, au bord du Tibre & au pied du mont
Palatin.
GERMANES ;
GERMANES : c’étoit moins un peuple qu’une
feéfce de philofophes, dans la Carmanie. On les
nommoit auffi Hylobiens, félon Strabon, L. x v .
GERMANI ou les Germains. Je comprens ici
fous ce nom générique , les peuples qui habitoient
la Germanie, '& je donne à l’article de ce pays
l’étymologie que j’adopte pour ce nom de Germains.
Tacite qui nous a parlé de ces peuples dans un
grand détail,- dit qu’ils étoient indigènes, c’eft-
à-dire nés de la terre. T)n l’a dit de beaucoup
d’autres, dont on né connoiffoit pas mieux l’origine
que Tacite ne connoiffoit celle des Germains.
Eux-mêmes fans doute, n’avoient pas des idées
bien nettes de leur première origine. On peut croire
qu’ils y étoient venus fucceffivement de laSarma-
t ie , de la Scandinavie, &c.
Lorfqu’une inondation confidérable força les
Cimbres & les Teutons de quitter leur pays pour
aller chercher ailleurs des demeures plus fures,
ils paffèrent d’abord en Germanie & y caufèrent
un mouvement général. Quelques peuples fe
joignirent à eux, & partagèrent leur trifte fort.
On fait qu’ils furent "défaits en deux batailles par
Marins. Ceux qui échappèrent à ces terribles défaites
, revinrent en Germanie, y difputer des
terres que les poffeffeurs défendirent. Ayant une
fois fait l’effai de leurs forces , ils entreprirent de
paffer le Rhin & de fe jetter fur la Gaule. En
effet, Céfar, en y arrivant, trouva plufieurs nations
germaniques établies fur la gauche du Rhin.
On voit que c’étoit un ufage chez ces peuples
de s’àflocier ainfi pour leurs expéditions ; & probablement
c’eft ce qui les fit nommer par les Romains
les Frères ou les àflbciés comme frères. La
première ligue connue des Romains avoit été
celle des Cimbres & desTeutons ; elle fut détruite
par Marius; la fécondé fut celle que défit Céfar.
Ariovifte avoit réuni les Germains des deux rives
du Rhin. Enfin la troifième ligue fut défaite par
Drufus. Il paroît que ce fut vers cette dernière
époque que l’on commença à fe fervir du terme de
Germains : du moins Tacite, quiécrivoit peu après,
dit qu’il étoit nouveau lorfqu’il paffa dans la Germanie
inférieure. Je vais donner a&néllement une
idée un peu détaillée du gouvernement, de la
religion, 6*c. de ces peuples.
Religion. Je ne crois pas que l’on puiffe dire
que les premiers Germains euffent une religion
dans le fens où Ton le diroit d’un peuple éclairé
qui auroit un culte & des dogmes raifonnés ; ils
étoient encore trop barbares : mais ils étoient
religieux par ce fentiment qui nous porte à révérer
un être plus puiffant que nous ; & auteur des
phénomènes que nous préfente fans celle l’aftion
continuelle de la nature. Ils n’avoient de cet être
puiffant que des idées vagues & indéterminées ;
aufli n’avoient-ils ni temple pour le fervir, ni
ftatue pour le reprêfenter. Ce ne fut que par la
fuite qu’ils eurent un culte & des images* Mais
Géographie ancienne.
des forêts entières, impofantes par leur obfcurité,
étoient confacrées à l’être fuprême; l’endroit 1©
plus épais en étoit le fanftualre ; & c’étoit^ le
rendez-vous général de la nation, auffi bien qu utt
afyle inviolable pour le fuppliant qui s’y retiroit.
Lorfque dans la fuite ils bâtirent en l’honneur de
leurs dieux, ce ne furent guère que des cabanes ,
& leurs idoles, que des pierres ou des arbres
affez informes. Ils eurent enfin des autels & des fa-
crifices. Malheureufement leurs prêtres qui avoient
pris un grand afeendant fur la nation & dont la
perfonne étoit inviolable , ne leur avoient pas inf-
piré de l’horreur pour les facrifices humains, en
fuppofant même que ce ne fuffent pas eux qui
leur en euffent infpiré le goût. Le plus ordinairement
ils facrifioient aufli les prifonniers faits à la
guerre.
Céfar ne leur attribue que trois dieux ; mais Ce-
far n’avoit pas pénétré en Germanie, & n’avoit
vu que rapidement ceux qu’il avoit trouvés établis
dans la Gaule. Selon lui, ils adoroient le Soleil,
la Lune & Vulcain. Peut-être avoient-ils commencé
par ces trois divinités en prenant ici Vulcain
pour le feu. C ’étoit en effet une divinité fouvent
bienfaifante dans un pays auffi froid que la Germanie
devoit l’être alors.
En étudiant les auteurs qui ont parlé d’eux avec*
plus de détails & de connoiffance, on voit, i°. que
chaque jour de la femaine. avoit fon dieu, dont
il portoit le nom. C ’étoit le Soleil 9 la Lune , Mars ,
Wodan, pris par les favans pour Mercure ; So-
ranus, ou Jupiter; Frica ou Vénus J & Codron ,
ou Saturne. Ce qu’il y a de fingulier, c ’eft que
plufieurs de ces noms , avec le mot dag, entre encore
dans la compofition des noms aéfuels des
jours de la femaine dont on fe fert encore en
Allemagne; ils ont même, avec quelque, légère
différence, paffé en Angleterre. A ces divinités,
qui paroiffent avoir, été révérées de la maffe générale
de la nation, on pourroit joindre celles
que l’on croit avoir été révérées dans les différentes
parties de ce vafte pays. Ainfi Bufierie,
fous la figure d’un enfant hideux , étoit adorée
par les Thuringiens, ainfi que Jecha ou Diane,
& Codron ou Saturne ; lrmenful, dont le nom, le
culte & les attributs ont été un grand fujet de dif-
pute entre les érudits d’Allemagne, & dont Charlemagne
détruifit l’idole ( 1 ) , &c. On trouve en*
(1) Charlemagne, pour fubjuguer plus promptement
les Saxons, crut devoir leur enlever leurs ftatues-, il les
fit enterrer dans un endroit écarte. Louis-le-Débonnairô
les trouva, en creufant la fondation du monaftère de
Corvey, & les fit tranfporter au-delà du Wefer. Les
Saxons attaquèrent l’efeorte, mais ils furent repouffés.
Ils fe portèrent en foule au lieu où ces idoles avoient
été cachées, en firent un lieu de pèlerinage & de dévotion
, & l’affluence des pèlerins donna naillance au bourg
d'Àrmenful. On croit que ce dieu Irmenful eft l’aaciea
Arminius, le plus grand héros de la Germanie.