
fon fondateur. Amraien Marcellin adopte cette opinion
; mais, ou il ne croyoit pas, comme Suidas, que
cet Ana^arhus vivoit au temps de Nerva, ou il ne
faifoit pas attention què Pline avoit dit, en parlant
de cette v ille , Ana^arbeni qui nunc Coefarea.
Anazarbe êtoit fituée fur une montagne; & l’on
ne peut douter que fon territoire ne fut, dans les
beaux jours de cette v ille , ce qu’Abulfeda dit qu’il
étoit de fon temps ; il produisit des grains & des
fruits en abondance ; aufli les habitans avoient-ils
fait plufieurs fois graver, fur leurs monnoies, les
fymboles de cette fécondité, tels qu’une corne
d’abondance, des épis de bled, des branches chargées
de fruits, &c. Cette Ville eft diftinguée par
une ère adoptée fur fes médailles , & qui porte le
nom d’ère d’Anazarbe. M. l’abbê BeUey ( Mém^
de Lit. T. X X X , p. 714 ) , prouve que cette ère
doit commencer à l’année de Rome 73 5,19 ans avant
l ’ère vulgaire. Ce fut alors aufli qu’en vertu d’un
décret du fénat, elle eut la permiflion de prendre
le nom de Coefarea (1 ) ; & elle le prit en recon-
noiffance des bienfaits qu’elle avoit reçus d’Au-
gufte. Pendant quelque temps auflTelle porta celui
de Jujlinopolis ou Jujlinianopolis, en .l’honneur des
empereurs Juftin & Juftinien.
Cette ville ayant beaucoup fouffert d’un tremblement
de terre Nerva la fit promptement rétab
lir ; elle avoit joui d’un état allez floriflant, lorf-
qu’un autre événement de même nature lui fit
éprouver le même fort fous le règne de Juftin ou
de Juflinien ; elle fe releva encore de fes ruines.
Elle avoit eu le titre de métropole ; M. Vaillant
croit que ce fut feulement au temps d’Héliogabale ;
mais on le lui trouve fur une muraille, frappée en
l ’honneur de Caracalla, l’an 2.14 de notre ère. On
doit obferver cependant que ce titre n’étoit qu’honorifique,.
& qu’il-ne lui donnoit aucune juridiction
dans la province. Seulement il donnoit à fes
magiflrats droit de préféance , après ceux de T ar fe,
dans les affemblées générales : comme d’ailleurs
elle étoit très-puifiante, elle ajouta par la fuite, au
titre de métropole, celui (fErcî'o^oc , ou d’iüuftré.
Les citoyens d’Anazarbe étoient divifés en trois
ordres; le peuple, le confeil & le fénat. (»yepovfftct)
Ces trois ordres délibérèrent quelquefois en commun,
& cette aflemblée générale fe nommoit délibération
commune..
Lorfqu’au commencement du. cinquième fiècle,.
fous le règne d’Arcadien, ou. fous celui de Théo-
dofe le jeune, la Cilicie eut été partagée en deux
provinces , Anarzabe fut créée métropole de la fécondé,
( TafTe. reftant métropole de la prèmièr-e ).
Cette divifion renfermoit neuf villes ; alors Anarprès
de-là une montagne appellee Zarïus,.peut-être formée
de l’orien-at Zaraba r jaunâtre..
(1} fa r c’eft uue observation que fait faire Dion Caflius,
ÇL. L: V ) que les v iles de l’orient ne pouvoient prendre
de fürncms honorifiques qu'a près y avoir été âutorifées
par le-Sénat» \
zabe exerça la jurifdiéfion de métropole, & fefi
évêques eurent le rang & la jurifdi&ion de métropolitains.
Un avantage qui n’étôit pas moins confidérable
pour e lle, c’eft qu’elle avoit obtenu du gouverne-;
ment romain le privilège d’être ville Autonome ;
c’eft-à-dire, de pouvoir çhoifir elle-même fes ma-
giftrats , & de fe gouverner félon fes propres
loix.
Lorfque fous les empereurs de Conftantinople ,
après le rèsne d’Héraclius, on eut partagé les provinces
d’Afie en thèmes ou départemens militaires,
Anarzabe fut comprife avec la Cilicie dans le thème
de Seleucie ; & il n’eft pas. douteux, ce me fe.m-
ble, que c’eft elle que défigne Conftantin Porphyrogénète
, par le nom de Coefarea qu’elle avoit déjà
porté.
Cette ville ayant adopté la religion chrétienne »
y demeura fort attachée, & fut dans la dépendance
du patriarche d’Antioche. On ne connoît pas' foi*
origine fous les princes Seldgioucides. Elle eft, dit-
on , encore le liège d’un évêque jacobite :les Turcs
la nomment Aïnr-Zerbeh.
Anazarbe a donné naiflance au médecin Diofco-
ride, au poète Oppien, à l’Auteur d’un ouvrage
fur les rivières, appellé Afcipiade, &c.
ANCALE ,ou A ca le ,ville de l’Arabie heureufe»
félon Ptolemée.
ANCALITES, peuples de k Bntannîa ou Grande*-
Bretagne. Ils étoient dans la partie qui étoit foumife
aux Romains.
ANCANICUM , bourg de l’Hifpanie, dans la
B étique.- On préfume que c’efr i’Alanis aéhielle.
AN G A R A , ville d’Italie, connue-par Etienne
de Byfance.
ANCHESMUS, ( Aghîos Georgeos) ou le Mont
S. Geo r g es, montagne peu confidérable de l’A t-
tique,fur laquelle on voyoit une ftatue de Jupiter
Anchefmien. Paufanias, in Attic. L. 1 , ch. 32.
ANCHIALÉ, ville de l’Afie mineure , fituée près
de la mer, au fud-oi.eft de Tarfus-,mais bien moins:
confidérable félon S t r a b o n 14 ,p . 672, où cet
auteur dit que cette ville étoit au-deffons de celle,
dé O lb a, & que le château de Quinda en éroit comme
k fortereflel Quelques auteurs ont dit qu’elle avoir
été bâtie en un jour, ainft que Tarfe, parle roi
Sardanapale : on rappelle , pour le prouver, une
infcription. J’en parferai au mont Tarfus.
A nchialé , ville d’JIlyrie, bâtie par les Pariens»
ANCHIà LEUS, rivière de Cilicie,.. qui arro-
foit la ville d’Anchialus..
ANCHIALOS,0k A nchialus,ville de l’Europe,,
dans k Thrace', fur le Pont-Euxin, au fud-oueft de
Mefembna. Pline, le nomme Anchialurn. Elle devint
épi'fcopale,. & dépendoit du patriarchat de Conftantinople.
A nchiaeos , lieu d e là Grèce,, vers,le-golfe
Pélafgique ,. félon Orphée,, dans fes Argon auti-
ques.
A n chialo s,.ville que Procope1 indique vers l’E-.
pire. Ses habitans prétendoient qu’Anchife étoit
mort dans leur ville. Ce pourroit bien être 1a ville
attribuée par. d’autres à l’Illyrie.
ANCHISA.Denys d’Halicarnaffe dit qu’Afcagne
avoit f :ndé une ville de ce nom dans le Latium.
Aucun auteur que lui n’en parle, & l’on en ignore
1a pofition.
ANCHISÆ PORTUS. C e ft le nom que les
Anciens ( les Romains ) croyoient qu’avoit d’abord
porté le port cVOnchcfmus en Epire , à l’eft de Cor-
çyre. Den,ys d’Halicarnaffe dit, /. / : « nous fumes
5> portés par un vent heureux dans ce port, qui
j> porte a&uellement un nom obfcur, oc qui fe
r> nommoit autrefois le port d’Anchife n. Voye£
O n ch e sm u s .
ANCHISIUS, montagne du Péloponèfe, dans
l’Arcadie, au nord de Mantinée.
On avoit imaginé, d’après ce nom, qui peut- '
être étoit fort ancien, qu’Enée, en revenant de
T r o y e , s’étoit arrêté en Laconie , tandis que fon
père Anchife avoit paffé en Arcadie , o u , étant
mort, il avoit été enterré au pied de ce mont.
AN CH ITÆ , nation que Ptolemée pkce dans
l’Arabie heureufe, au-deflus du mont Climax.
' AN CH O A , ville de 1a Grèce, & fans doute dans
1a Béotie, puifque Pline l’indique à l’embouchure
du Ceplùffus. IL en eft aufli parlé par Strabon, qui
fait meation d’un lac du même nom que k ville.
ANCIANÀ. C ’eft ainfi que l’on a lu , fur k table
Tbéodofienne, le nom d’ANTiANA. ( Voyei ce mot.)
ANCIASMUS, ville de Grèce , dans l’Epire ;
elle, fut épifcopale. On croit que c’eft l’Onchefmus
de Ptolemée.
' ANCLA CÆ, peuple que Ptolemée pkce dans*
k Sarmatie Afiatique.
ANCOBARITIS , contrée de 1a Méfopotamie ,
connue par Ptolemée & par l’abréviateur de Strabon.
Il eft vrai que ce dernier 1a place dans l’Arabie
déferte.
A.NCON, ville des Leu co-Syriens, dans 1a Cap-
pàdoce. Arrien dans fon périple en parle comme
d’un port ; mais comme la Cappadoce , fe trouvant
dans l’intérieur des terres , ne commuinquoit
pas direétement avec. 1a mer, ôn peut croire que
les Leuco-Syriens. avoient ce port loin de leur
pay s , comme les puiffances modernes en ont loin
du fiège,de leur empire. M. d’Anville, qui a connu
cet Ancon, le place fur le Pont-Euxin, dans le
Pont, entre Atnifus à l’oueft , & le Promontonum
Heracteum au nord-eft; & il le défigne fiir fa carte
par ces mots, 'LeücQ-Syrorum Ancon, c?eft-à-dire,
Ancon des Leuco-Syriens.
ANCON A , ( Ancône ) ville d’Italie, dans îe
Picenum, au nord , fur un petit ifthme qui , joint au
Continent le promontoire de Cumerium. II.eft probable
que fon nom lui venoit de fa fitüatién, puif-
qu’en grec Ayy&v, fignïfie une courbure , & que
c’eft k configuration du local où cette ville, fe
. trouvç. Plufieurs auteurs difent qu’elle, fut bâtie
par des Syracufainsqui fuyoientc k tyrannie de
Denys l’ancien ; ce qui donne à-peu-près le temps
de fa fondation , ce prince ayant ufurpé l’autorité
vers l’an 405 avant J. C . , & l’ayant gardée
38 ans : elle étoit très-connue par la beauté de fa
teinture, & l’on eftimoit autant ou prefque autanr
fa pourpre que celle de Phénicie, fi l’on en croit
Silius.’-
On ne fait pas trop quand elle devint colonie
romaine ; mais il eft vraifemblable que Ce fut
après 1a guerre de Tarente, vers l’an de Rome 485,
lorfque le conful P. Sempronius eut vaincu lee
Picentins, & étendu les frontières des pofleflions
romaines jufqu’à l’Æfis.
L’empereur Trajan y fit conftruire un bon port ;
les habitans crurent devoir en marquer leur recon-
noiflance au prince, en élevant en fon honneur
un arc que l’on a depuis appellé de triomphe, quoiqu’il
ne fe fut pas agi de triomphe dans cette occa-
fion. On en voit encore de beaux* relies.
Ancône fut afliégée inutilement par les Gàths en
5<>i de notre ère, fous T o t ik ; mais elle fut prife
par Ariulfe , roi des Lombards , & duc de Spo-
léte en 592. Ellerefta aux Lombards jufqu’à l’ex-
tindion de leur puiflance ; 8c, en 839, elle fut prife
& pillée par les Sarrazins.
ANCO R E , ou Angora, étoit le premier nom
de Nicoea + ville de Bithynie.
ANCORARIUS MONS, montagne d’Afrique,
dans la Mauritanie citérieure. Selon Pline, on y
trouvoit un bois- qui avoit l’odeur du citron , 8c
qu’il nomme cïtrus.
ANCR INÀ , ville de Sicile, félon Ptolemée , à
quelque diftance du bord de la mer.‘
ANCUENSIS , fiège épifcopal d’Afrique ,. qui
devoit être dans k Byfacène.
A N C Y R A , château de l’Afie mineure, près de
1a ville du même nom, félon Strabon.
Ancyra , ( Angouri ) ville de l’Afie mineure»
dans la Galatië, dont elle fut 1a capitale , aflez près
& au nord-eft du petit lac Cenaxis, chez les Te c -
tofages. Une ancienne opinion attribuoit la fondation
de cette ville à< Cnidas ; ce qui paroît étonnant
, c’eft que Strabon ne l’indique que comme
un fort ( qoovpiov). Peut-être lorfqu’iîécrivoit à
Augufte, ce prince n’avoit - il pas encore commencé,
dans cette ville, les embeUiflemens qu’il y
fit ;. car ce prince en fit une ville- très-confidérable »
& on y éleva un très-beau monument en fon honneur,
lequel fubfiftoit au temps des derniers voyageurs
françois , qui oht pafle dans cette contrée-
; Selon Tournefbrt, c’étoit le plus beau qui fut en
Afîe. Cette ville eft célèbre par les lettres de fainr
Paul aux Galates, & par plufieurs conciles , elle
fe foutint avec honneur fous les empereurs Romains
; au temps de Néron, elle reçut, le titre de
métropole de 1a Galatie : on a différentes médailles
d’Ancyre. Ses habitans, dit Suidas, avoient d’abord
: porté le nom de Helknogabatct, 0\z Gnzcff-GaUK
A N C Y RÆ v ille de Sicile, dont iï eft parlé dans
i Diodore