
au moins la quatrième partie de la ville. C ’étoit
au(Ti le quartier le plus confidérable par la fomp-
tuofité des palais, des temples, par les bois facr.és :
c’étoit là que fe trouvoit la citadelle. On y voyoit
du temps de Strabon le Mufceum , le Théâtre,
la Paleftre, le Moeandras ou Manège, le Gymnafe,
le Soma qui ètoit la fépulture d’Alexandre & des
rois d’E g yp te , le’temple d’Ifis & d’autres temples.
c’eft-à-dire, étendue de fept ftades, quoique les
auteurs ne fontpas d’accord fur fa jufte longueur.
Gette chauffée féparoit les deux portes ; mais on
pouvoit communiquer de l’une à l’autre par le
moyen de deux canaux qui coupoient l’Heptaftade,
& que l’on traverfoit fur des ponts.
Le quartier de Rhacotis communiquoit au nord
avec le port d'Eunofte ou de bon retour , à l’oueft,
avec la campagne, & au fud , avec le lac Ma-
réotis : il étoit traverfè d’abord du nord au fud ,
près de ce port vers le fud, par un canal qui
communiquoit du lac Maréotis au port d’Eunofte.
Ce quartier , moins foriié que l’autre, renfermoit
cependant un temple de Sérapis qui formoit un
«lesplusbeaux édifices d elà v ille: onlenommoit
Serapium. Ptolemée , fils de Lagus, Tavoir fait
bâtir dans un lieu où auparavant fe trouvoit une
petite chapelle eorifacrèe à Sérapis & à Ifis. C ’étoit,
dit Rufin , un lieu élevé non par la nature, mais
de mains d’homme : il e ft, pour ainfi dire , fuf-
pendu en l’air. Ce vafte bâtiment eft quarré, &
foutenu lur des voûtes, depuis le rez-de-chauffée,
jufqu’à ce qu’on foit arrivé au plein-pied du temple,
auquel on monte par cent degrés : ces voûtes font
partagées 'en plufieurs appartemens féparés les uns
des autres, & fervent à différens myftères & fe-
crets. Sur ces voûtes & dehors, font de grandes .
fales pour conférer , des réfectoires & la maifon
où demeurent ceux qui ont la garde du; temple,
Sc ceux qui vivent dans la chafteté. En dedans
régnoient des portiques qui conipofoient une efpèce
de cloître autour de ce bâtiment quarré. C ’étoit
au milieu de ce cloître que s’élevoit le temple de
Sérapis, orné de colonnes, & dont les murs
étoient de marbre. Ce fuperbe temple fut détruit
dans la fuite par le patriarche Théophile. Vers le
fud-oueft étoit la belle colonne appellée, comme
aujourd’hui, colonne de Pompée.
Prefque toutes les maifôns étoient bâties fur des
voûtes, & avoient fous elfes des citernes dans
1 lefquelles entroit l’eau du N il, & d’ou on la pui-
foit très-potable après qu’elle s’y étoit repofée.
- Le nombre des habitans de cette ville répon-
doit à fon étendue; ce qui a fait dire affez agréablement
à un ancien, que quand il confidéroit
cette multitude d’hommes, il ne pouvoit comprendre
qu’il y eût une ville affez grande pour
les contenir; & que quand il confidéroit l’étendue
du terrein, il ne pouvoit comprendre comment on
avoit pu réunir affez de monde pour le couvrir.
A u temps de Diodore , on y comptent 300 mille
perfonnes libres ; ce qui fuppofe plus du- double
d’habitans à caufe des efclaves. Or , aucune ville
ancienne, excepté Rome , chez les Grecs ou les
Romains, ne fut aufli prodigieufement peuplée.
Au nord d’Alexandrie étoit une chauffée qui
établiffoit la communication de la ville à l’ile de
Pharos, ou du Phare : elle fe nommoit Heptaftadium,
Au fortir de l’Heptaftadium, on trouvoit dans l’île
de Pharos un bourg qui pouvoit paffer pour une
ville, par lahauteur des bâtimens : ils étoient environnés
de tours élevées jointes les unes aux autres.
Ce bourg fut détruit par Céfar dans la guerre
d’Alexandrie, aufii bien que l’aqueduc qui con-
duifoit l’eau du continent dans l’île par l’Heptaf-
tadium.
L’île du Phare s’étendoit en longueur devant
les deux ports, & fes deux promontoires oppofés
à ceux qui s’avançoient du continent, en formoient
les entrées. Comme l’entrée du grand port étoit
fur-tout très-difficile, pour empêcher que les vaif-
feaux ne fe brifaffent, on avoit bâti la tour du
Phare au promontoire oriental. Cette tour , fi
fameufe par la beauté de fon architeéiure, étoit
l’ouvrage de Softrate de Cnide , qui vivoit fous le
règne de Ptolemée - Philadelphe : elle- étoit bâtie
fur un rocher environné des eaux de la mer, &
revêtue d’épaiffes, murailles contre lefquelles ve-
noient fe brifer les flots. Elle avoit plufieurs étages
conftruits les uns fur Tes autres ; & fa hauteur étoit
telle, que le feu que Fon allumoit en haut pendant
la nuit, fe découvroitde 300 ftades en mer.
Mais cette tour ne fervoit pas feulement à éclairer
les vaiffeaux, elle fervoit encore de. défenfe au
port. Les vaiffé'aux qui venoient du large étoient
obligés de ranger cette fortereffe pour éviter les
rochers qui étoient de l’autre côté; de forte que
Fon ne pouvoit entrer dans le grand port quand
il étoit défendu par ceux qui gardoient la tour.
On fait que cette ville eut beaucoup à fouffrir
pendant la guerre que Céfar y fit aux Alexandrins
, & qu’une partie de la bibliothèque fut
brûlée. Cependant Alexandrie redevint très-florif-
fante, jufqu’au temps qu’elle fut prife, fous l’empereur
Héraclius par Amrou Ben-As , général du
calife Omar : mais cette prife, les malheurs qui l’accompagnèrent,
& l’état aéhiel de cette ville ne
font pas de mon objet.
A l e x a n d r i a , ville d’Afie dans PArachorie,
félon Ptolémée. Ammien Marcellin eh parle comme
d’une ville peu importante. Quelques auteurs
croient qu’elle eft aujourd’hui la capitale du Can-
dahar.
A l e x a n d r ia , ville de d’Albanie, indiquée par
Quinte-Curfe au pied du Caucafe , près la mer
Cafpienne: cette pofitionferoit-elle celle de Detben
Capi ?
A l e x a n d r ia , ville d’Afie dansTArie. Pline
dit qu’elle avoit eu Alexandre pour fondateur,
& qu’elle étoit fur le fleuve Arius.
A l e x a n d r ia , ville d’Afie dans la Baâriane :
Etienne de Byfance l’indique auprès de Battra*
A l e x a n d r i a , ville d’Afie dans la Canna nie.
A l e x a n d r i a , ville d’Afie dans laSacaftène,
& près de Sigal.
A l e x a n d r ia , dans les Indes.
A l e x a n d r ia dans la Cihcia : on lui ajoutoit,
pour la diftinguer., ad IJftm, c’eft-a-dire, près de
la ville d’Iffus. - '
A l e x a n d r i a , ville d’Afie dans la Margîane..
■ Cette ville prit le nom d’Antiochia depuis qu’A ii-
tîochus l’eut fait rétablir.
A l e x a n d r ia , ville d’Afie fur VOxus , & par
cette raïfon furnommée Oxiana.
A l e x a n d r ia , ville d’Afie chez les Paropami-
fades. Alexandre la bâtit en allant dans la Baélriane,
■ au pied d’une montagne que quelques hiftoriens
d’Alexandre ont nommée Caucafe ; -mais qui eft
très-loin de la montagne à laquelle l’antiquité a
donné ce nom.
A l e x a n d r i a , ville d’Afie dans la Sogdiane.
A l e x a n d r ia , dans la Troade.
A l e x a n d r ia , ville d’Afie dans FAdiabene.
Pline eft le feul auteur qui en parle. Le pere
Hardouin conjecture que le héros macédonien voulu
t, par cette fondation , éternifer-la mémoire de
la défaite de Darius , en élevant un monument
durable & de fon nom , dans le lieu même où il
avoit défait fon ennemi.
A l e x a n d r ia U l t im a , ville de l’Afie dans la
Sogdiane , fort loin à Teft de celle furnommée
■Oxiana.N, ’ - ■
A l e x a n d r ia , ville de File de C h yp re , fur
la côte feptentrionale, mais vers l’ouefl;, au fud
du promontoire Callinufta.
A l e x a n d r ia , ville de la Paleftine fur la petite
rivière de Scham , & au bord de la mer, au
fud de T y r .
A l e x a n d r ia , ville de la Syrie. Elle étoit '
fituée dans le golfe d'IJftcus, dans la partie fud-
eft de ce golfe. Elle étoit au fud-oueft du défilé ,
nommé Syriapyla , vers le 36e degre 30 minutes
de latitude.
ALEXANDRIN A REGIO , pays d’Afrique,
dans la baffe E g yp te , à l’oueft : c’étoit le petit
pays où fe trouvoit Alexandrie.
ALEXANDROPOLIS , ville d’A fie , dans l’A-
rachofte, dont on croit qu’elle fut la capitale.
A l e x a n d r o p o l is , ville d’A fie , dans la Par-
thyène, qui étoit, félon Ptolemée, une partie de
la Parthie.
A l e x a n d r o p o l is , ville d’A f ie , dans la Sa-
•caftène , félon Ificlore de Charax.
A l e x a n d r o p o l is , ville' de Thrace : voici ce
que rapporte Plutarque. Alexandre , n’ayant encore
que feize ans fut laiffé • feul régent du
royaume , & maître du fceau royal, pendant que
Philippe fon père faifoit la guerre aux Byfântins.
Il fubjugua, dit cet auteur, les Medares qui s’é-
toient révoltés, les chafla de leur ville , y établit
des habitans de plufieurs nations, & nomma la
v ille , Alexandrie. Mais comme il paroît que ces
Medares ne font autres que les Madi, qui habi-
toient fur les bords du Neftus, entre la Thrace 6c
la Macédoine, on a penfé que cette ville avoit
perdu promptement fon nouveau nom, & qu’elle
n’a-été connue depuis que fous celui de Jamphorina.
ALEXIA. C ’eft à tort qu’on trouve ce nom
dans la traduction de Strabon, pour celui de la
ville des Mandubiens. Le texte bien corrigé, porte
AtePia,, Alejùt.
ALFÂBUGELIS , lieu de l’Italie , chez les
Mar fes, félon Ptolemée.
A L GÆ , port d’Italie, félon Antonia, qui le
place à trois milles de Centumcella.
ALGIDUM.. ville du Latium, entre Prenefte
au nord-eft, & Alfee au fud-oueft, près des montagnes.
Cette v ille , quoi qu’en ait dit Holftenius „
appàrtenoit aux Eques : je le dis à l’article de ce
peuple; ici je dois le prouver : voici mon autorité.
Je trouve dans Denys d’Halicamaffe , ces #
mots , ev khyiS'iï rns.Aikomcùv yapax. Je pourrois
citer encore T ite -L iv e , q ui, en parlant d’une
guerre contre les Eqxes , en met le fiège à Algi-
dum. Il y avoit à Alndiim un temple de Diane,'
fi tué au haut d’une montagne,-d’où la vue fe por-
toit fur la mer d'Antiurn & de Circei, fur les plaines
Pomptines, converties depuis en marais, & fur
une partie de la voie latine. Ce fut ce temple de
Diane , dont le nom en grec eft Arterni f e , qui
donna à la montagne le nom de mont d’Artemifè :
c’étoit au pied de ce mont qu étoit fituée la ville.
Il paroît qu’il y avo t aufli un temple de la Fortune.
On peut donc croire que cette place, qui ne
fut d’abord regardée que comme un bain,-devint
une ville un peu confidérable , & fur-tout une efpèce
de place de défenfe de ce côte du Latium.
A LG ID U S , nom qu Etienne de Byfance &
quelques autres auteurs donnent à la ville d'Algidum.
A l g id u s , montagne d’Italie, dans le Latium ,
où fe trouvoit aufli la ville appellée Algidus ou
Algidum.
On prétend que ce nom avoit pour origine celui
de Gelidus, à caufe de la qualité de l’air qu’on y
refpiroit.
ALGINNUM. C ’eft ainfi que quelques interprètes
de Ptolemée ont cru devoir lire dans cet auteur
, le nom d'Altinum. Vo y e z ce mot.
ALIACMON , ville de Macédofiie. Voye^ H a -
LIAÇMON.
ALI AN A , ou A l ia n o r u m c i v i t a s , évêché
de la Phrygie, fous la métropole de Laodicée. j
ALI ANUS : c’é toit, à ce qu’il paroît., un château
de la Ligurie, aux environs de Gènes.
A L 1A R D I I , peuple de l’Afrique , félon Pto-
Temée. \
A L IA R IA , ville de la Comagène , placée ;
félon Antonin, fur la route de Nicopolis à Edejfa.
ALIARTUS , ou plutôt H a l ia r t u s ; car le
texte porte K'hi&pTov ; ce qui doit fe rendre en
.françois par Haliarte. Cette ville fut une des plus
confidérables de la Béotie. On auroit quelques
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