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idée de la forme des pays-, de la fituatton des lieux,
qu’il paffe aux reflources que lui préfente la géographie
moderne pour retrouver ces fituations, ces
formes, qu’il n’avoit fait d’abord que fuppofer. Car
quelqu’exaâ que foit un ancien, on peut & on doit
toujours être en garde contre les erreurs qu’a pu lui
faire adopter l’état d’imperfe&ion où fe trouvoit
de fon temps la géographie : il faut voir fi ce qu’il
femble dire, fi ce qu’il dit, peut fe concilier avec
ce que nous montre l’état aâuel des lieux. Mais
comme ces fortes de comparaisons doivent fe faire
avec une fage circonfpeâion , il faut, fur-tout pour
les détails, fe défier de la différence qui fe; trouve
entre l’état phyfiqued’un lieu, du temps de Strabon
ou de Paufanias, &. l’état aâuel. Combien de terreins
ont changé de formes ! que de fleuves ont varié leurs
cours ! C ’eft donc dans ces détails qu’il faut s’aider
-de toutes les reflources d’une critique éclairée. Les,
Bataves connoiffoient, au nord de leur pays , un
grand lac avec une île ; actuellement, le lac s’eft
prodigieufement étendu, il a pris.le nom de mer,
& l’tlé a difpa.ru. Un petit lac occupoit une portion
de terrein en Italie , vers le nord.de Bayes ; on y
trouve aâuelleoeent une montagne dont le nom de
Morue Nuovo rappellera long-temps peut-être
qu’elle eft de nouvelle formation.;.les embouchures
du Méandre font a&uellement différentes de ce
qu’elles étoient-au temps de Strabon, &.c.> A in fi,.
ne condamnons pas les anciens lorfque nous ne
trouvons pas les lieux exactement conformes à leurs
récits : voyons d’abord fl cefte différence n’efl pas
l’oirvrage de la nature ».
Quant aux, pofltions des villes dont l’exiftence
n’eft plus ajteftée que par les écrivains & qui n’ont
plus laiffé d’elles- qu?un grand fo avenir. & quelques
ruines, c’eft, au géographe à recourir aux monu-
mens qui en reftént, aux indu&ions que.l’on peut
tirer des ruines encore fubfiffantes dans le pays,
ou des traces de l'ancien nom confervées dans le
nom moderne ( i ) . ,
Lorfqu’un homme qui, fe propofe de s’occuper
de la ; géographie ancienne,, aura,Suivi la route dont
je viens de tracer une efquifle, il pourra, je crois ,
fe livrer avec fruit à la lefture des auteurs modernes
qui ont traité-dé cette partie intéreffante.
Alors, s’il trouve les trois volumes de M. d’Anville
trop fées; trop décharnés, peu dignes même de la
réputation de ce.grand homme, il en fera bien dédommagé
par l’étude de fes cartes. Aucun auteur
géographe avant lui n’avoit porté.aufli loinS’écude
de l’antiquité & la fineffe du tad pour eii faiflr le
( i) C’eft en ne s’en tenant pas aux prétentions des habitons
de plufiéürs lieux de l’Italie, en comparant les
itinéraires, les hiftoriqns, & s’enfonçant dans les bois
pour y fuivre des routes, y découvrir des décombres,
•que le très-favant abbé Chauppy eft parvenu à découvrir
les pofltions de pliifieurs villes anciennes, pofltions méconnues
iufqu’à lu i, & que- l’on iuppofoit gratuitement
avoir exiffé ailleurs.
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fens relativement à ht pofition d’un très - grancf
nombre de lieux. Des favans profonds ont pu le
trouver en défaut.
Je ne le dilflmule pas ; mais peut - on aflùrer
d’aucun d?eux, qu’à la place de M. d’Anville, ils
n’auroient pas commis d’autres fautes? Sa Grèce
ancienne & fon Afle mineure fuffiroient feules
pour lui affurer iir,e réputation infmortelle.
_ Cependant, comme on l’a pu voir par ce que j’aî
dit précédemment, fi je confeill'e l’ufage de fes
cartes aux écoliers en géographie, je recule pour
les élèves, pour les littérateurs occupés de l’étude
de- la géographie ancienne, l’époque où il leur
conviendra de s’en fervir. Au refte, il feroit difficile
de donner des préceptes invariables fur un objet de
cette nature. La route que chacun fuit dans fes études,
tient quelquefois aux circonftances, fou vent au fli
k une certaine manière de voir. J’ai, indiqué ce que.
je^ penfois ; puiffe ce léger, apperçu être quëlqüe-
foisutile ! S’il ne remplit pas cet objet, j’en gémirai,
mais je n’en rougirai pas,; car j’ai parlé d’après ma
confidence & les lumières que m’ont procurées une
affez longue expérience & de férieufes réflexions.
GEONENSIS, flège épifcopàl-de la Pampbylie.
Troilus, fon évêque ,,aflifta l’an 381, au concile de
Conftantinople.
GEPHES, peuple de l’Arabie propre, félon Pto-
lèmée, L. iv , c. y.--
GEPHRUS, ville de la Syrie , félon Polybe,
L. v, c. 70 , p. 777. Elle fe rer dit à Antiochus.
.. GEPHYRA , ville de la Syrie, dans la Séleu-
cide, félon Ptolemée ( L. v,9 c. /y ) , à vingt-deux
milles d’Antioche.
G E PH Y R A . Ortélius , thefaur.. cité le.cinquième
Ijvre de Polybe, où il trouvé une Gephyra, ville
d’Afrique, voifine de Carthage , & fltuée au bord
du fleuve Macros. ,
GEPHYRÆI. Il efl: parlé de ce peuple dans
Hérodote ( L . v, 57'). Ils étoient probablement originaires
de Géphyra de Syrie. Ils étoient pàffés
avec Gadmus en Béotie, où ils occupèrent le territoire
de Tanagre ; mais en ayant été chafles par les
Béotiens , ils fe réfugièrent dans l’Attiquè.
GEPIDES, les Gépides. Quelques auteurs font
venir ce nom du mot Gepanta, lequel, félon eux ,
fignifioit, dans lés langues du not*d, parejjeux.
D ’autres le font venir du grec TeTi'rcdS'eç, c’eft-
à-dire, enfans des Gètes.
Quelle que foit au refte l’etymologie de leur
nom , ce peuple ne-peut être compté entre les
peuples anciens ; mais feulement entre ceux du
moyen âge. Ils ne font, connus que lors de la décadence
de l’empire. Quelques auteurs avoient cru
que les Gépides étoient un même peuple avec les
Lombards. Peut-être avoient-ils une origine commune.
Dans la fuite, ils en furent tellement fé-
parés, qu’ils.fe firent la guerre. On fait qu’Alboin,
roi des Lombards, ayant défait prefqu’entiérement
les Gépides, tua leur roi Cunimond, lui enleva.
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le crâne;& , dans un jour de débauche,forçaRofi-
monde, fille de ce roi & devenue fa femme, à
boire dans cette exécrable coupe. Cette cruauté
i'nfpira tant d’horreur à Rofimonde, qu’elle fit
aflafliner fon mari. Ceux des Gépides qui avoient
échappé aux armes des Lombards, furent fournis
par les Huns.
G E R A , ou G e r r a , ville d’Arabie, félon Ptolemée.
• GERÆ. Cafaubon croit qu’il faut lire ainfi cè
oom , au lieu d'Ertz, que l’on trouve dans Strabon
pour une ville d’Ionie..
G ERÆ A, ville de la Lufitanie, félon Ptolemée,
L. 1 1 , c. y.
G ERÆI, peuple de l’Arabie heuretife, félon
Ptolemée. Quelques exemplaires portent Gerrtzi.
GERÆSTIUM, contrée du Péloponnèfe , dans
l’Arcadie, félon Phavorin rlexic.
GERÆSTUS , ville & port de l’ile d’Eubée, fur
la côte du fud-oueft ( 1 ) , à environ quinze milles
de Caryftus. C ’eft aujourd’hui Gérefto.
GERAFITANUS ,. fiège épifcopal d’Afrique,
dans la Mauritanie fitifenfis, félon la notice d’A frique
& la conférence de Carthage.
GERAINÆ, lieu de la Gaule , qui fe: trouvoit
fur la route de Lucus Augujli à l’AIpis Coma. M. d’Anville
le retrouve dans un lieu nommé Jarain.
GER ANDRUM, ville de l’île de C yp re , où fe
trouve la pierre nommée Carijlius, félon Appol-
lonius, in mirabil.
GERANDRYUM. Clément d’Alexandrie ad
pentes; & Eufèbe, deprrzpan evangel, nomment ainfi
un lieu fituè dans un défert fablonneux, où étoit
un oracle & un^chêne. L ’oracle finit lorfque le chêne
fécha-
GERANÏ. Je ne donne pas ce nom pour celui
d’un peuple, mais pour le plurier de Geranos,
yépetvoç^ une grue. Je ne le place ici que parce
qu’un favant d’Allemagne, nommé Wonderart
{Germant JVonderart. deledla mythologia grtzeorums &c.
ISipfiei.171^'), ayant entrepris d’expliquer le combat
des pygmées & des grues, fuppofe. dans la Mégaride
un peuple appelé Gerant. Mais rien dans les
hiftoriens ne fournit dé preuves à ce fentîment.
G E R A N IA , ville de Thrace. Solin, c. 10 , ed.
Salifias , dit qu’elle étoit nommée Cathifon■ par les
Barbares.
G e r a n ia , ville de. Phrygie, félon Etienne de
Byfance. On ne la connoît pas d’ailleurs ; mai« il
l’attr bue à la Thrace : c’étoit là , félon lui, qu’ê-
toient les pygmées.
v G e r a n ia ,, ou G erenia , ancienne ville du Pélo-
pounèfedans la Laconie , aux confins de la Mef-
fenie. Ptolemée , L. 1 1 1 , c. 16, écrit Gerenia ; &
Paufanias, L „ i u , c. , la met entre les villes des
(1) Il y a une faute d'impreffion dans la-géographie
4’KLérodote,p. 158 : on lit fud e ft..
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Laconiens libres ou Eleutherolacons. Pline, L. i v 0
c. y , écrit Gerania. Paufanias, laco/t. dit que les
limites réglées entre les Mefféniens & les Laconiens
paffoient auprès de Gerania. De-là vient que
quelques auteurs mettent cette ville dans la Mef-
fenie.
G e r a n ia , ou G e r a n e a , montagne de Grèce,
dans la Mégaride, vers l’ifthme du Péloponnèfe.
Pline nomme Amplement Geranea, fans dire ce que
c’étoit : & Etienne de Byfance dit que c’étoit une
montagne entre Mégare & Corinthe. Thucydide,
L. 1 ,p . 70, fait entendre que c’étoit un paflage fortifié
par les Athéniens.
Ce mont Gerania, écrit en grec Tepeivtet. , étoit
fitué dans la partie occidentale de la Mégaride. Il
avoit, difoit-on, pris ce nom depuis que, du temps
du déluge de Deucalion, Mégarus, fils de Jupiter
& d’une des nymphes Sithuides , s’y étoit réfugié
pour échapper à la fubmerfion univërfelle. Comme
il avoit été guidé vers ce lieu par une fcandede grues,,
dont le grec eft yépctvoç (géranos) , de-là le nom
dé montagne Gerania ou mont Géranien. ( Voyey
G e r a n i ),
GERANIDÆ, peuple de Grèce, dans la Pho—
eide, félon Héfychius.
GERANTHÆ. Etienne le géographe dit que
ç’étoit une ville de la Laconie , & cite Paufanias,
dans lé livre duquel il eft écrit Gerondrce. ( Voye£
ce mot).
CERANUS, lieu du Péloponnèfe, dans l’Elide, j
félon Strabon, L . v m .
GERARA , ville qui étoit une des limites de la
terre promife, & dont les rois étoient Philiftins.
Cette ville a été célèbre par le féjour qu’y ont
fait les patriarches Abraham & Ifaac : ce dernier
y étoit né.
Zàra , roi d’Ethiopie, fut pourfuivi jufqu’à cette.'
ville par A f a , roi de Juda.
G ERAS, lieu d’Egypte, félon Théophile d'Alexandrie
-, cité par Ortélius, thefaur. Sozomène,,
dans fon hiftoire eccléfiaftique, L. v m , c. 19, en-
fait une ville maritime.
G E R A SA , ville de la Paleftine , dans le pays",
des Géraféniens. Elle étoit fituée près de Gadara,.
& il en eft fait mention par Jofeph & par Pto--
lemée.
Cette ville a été épifcopale, félon les notices deJ
Leon-le-Sage & d’Hiéroclès.
GERBEDISSUS, lieu d’Afie , dans-la: Coma--
gène , félon 1’itinéraire d’Antonin , fur la route de.*
NiçopoHsàEdeffe,entre Aliarià &Doliche,à quinze •
mille pas de la première, & à vingt mille pas de lai
fecondèi ’ ? ,
GERBO,.village dé l’Ethiopie, fous l’Egypte v.,.
près du N il, à l’orient, félon Ptolemée , L . i v , ,
c- 7 - ! ..
GERE A T IS , lieu d’Afrique, dans la Mauritanie ;,
; félon riiinér.air,e .d’Antonin. Il te.met entre Jucundiai