
E O R T A , ville de l'Inde, en-deçà du Gange,
-félon Ptolemée. Ses interprètes difent Heorta.
E P
E P A C R IA , ville de G rèce, dans l’Attique.
Etienne de Byfance dit que c’eft une des douze
villes que Cécrops bâtit, parce que les habitans de
la Carie venoient faire leurs ravages jufques dans
l ’Attique ( i ).
E PAG ER ITÆ, peuple de la Sarmatie. Pline
dit qu’il habitoit dans des villages, fur le mont
Caucafe.
EPAGRENSÏS , ftège épifcopal de l’Hifpanie.
On vo it, dans le recueil des conciles du P. Har-
douin, qu’en 3 13 , Sanagius, évêque de ce lieu,
affilia au concile d’Elvire.
EPAGRIS, l’un des noms de l’île d'Andros, l’une
des Cyclades.
EPAMANDUODURUM ( Mandeure ) ,' place
de la Gaule belgique, félon l’itinéraire d’Antonin,
fur le Dubris, à quelque diftance au nord-eft de
Vefonno.
EPANTERI1 , peuple de l’ Italie , félon Tite-
L iv e , qui dit qu’ils furent en guerre contre les
Tngaunes. On préfume que ce peuple habitoit vers
Vintimille.
EPARDUS, rivière de l’A fie , dans le pays des
Mardes, félon Arrien. Ortélius croit qu’elle étoit
yers l’Hyrcanie..
E PAR ITÆ , peuple du Péloponnèfe, dans l’Arcadie
, félon Etienne de Byfance. Mais cet auteur
fe trompe : il n’y a point eu en Arcadie de peuple
appelé Eparita (lequel eût été, félon le nom qui
fe trouve dans Xénophon, appelé Eparitoe). Mais il
y avoir un corps de troupes à la tête des Arca-
diens appelé Eparoetoe. Voyeç Héfychius, au mot
EVetpoîjTo/, &*la differtation de M. Bejot fur cet
objet, Mêm. de lut. T. x x x n . Ainfi ce nom, qu’il
convient de corriger, nô doit plus fe trouver dans
les diâionnaires de géographie ancienne, mais dans
celui des antiquités.
EPEI, les Epéens. Voici la première origine de ce
mot, félon Paufanias : Endymion eut trois fils, Péon,
Epéeus & Etobas, Sc une fille nommée Eurycyde :
Endymion propofa dans Olympiç, un prix pour la
courfe aux trois princes fes fils : ce prix étoit le
.royaume. Epéus remporta la viûoire , régna après
fon père, & fes fujets furent appelés Epéens. Dans
la fuite, Eléus, prétendu fils de Neptune & d’Eu-
ry c yd e , régna fur ce peuple. & lui donna fon
nom : donc, les Epéens & les Eléens font le même
peuple.
(1) Je craim de n’avoir pas placé ailleurs les noms des
douze villes bâties par Cécrops, & réunies en une feule
par Théfée y les voici : Cecropia, Tetrapolis, Epacria, De-
■ ielia, Eleufis, Aphidna, Thoricos, Brauro, Cocher os, Sphettos.
Çephiffïa , Pjigleros,
Epei. On a quelquefois donné ce nom aux habitans
de l ’Elide, au lie,u d'Elei.
Epei. Ortélius dit que l’on nommoit ainfi les
habitans des îles Ecîiinades.
EPENIUM, port de mer de l’A fie , dans la
Pamphylie. C ’étoit le port de la ville de Perges,
félon Procope.
EPETINI. Pline nomme ainfi les habitans d’E-
pciium, ville de l’Illyrie, fur la côte de la Dal-
matie.
EPETIUM, ville de Plllyrie, fur la côte de la
Dalmatie , entre Salone & Pegentium, près de l’embouchure
d’une rivière qui n’êft pas nommée dans
les anciens , mais que l’on nomme aujourd’hui
Xarnouvfiça, formé de L’illyrien Xnar, un moulin.
Quant au lieu qui a fuccédé à Epetiuni | c’e ft,
félon M. l’abbé Fortis, celui que l’on nomme
Strobéç.
EPHALIGA ( Elpifara) , ville de l’A fie , dans
la Méfopotamie, fur le bord de l’Euphrate, à
l’oueft-nord-oueft de Circefium, vers le 35e deg. 2®
min. de latit.
EPHESIORUM PO R TO S , port de l’Afie mineure,
fur le Bofphore de Thrace, félon Pierre
Gilles, fur l’autorité de Denys. Il ajoute que le
nom moderne eft Aphofiati.
EPHESUS, ville de l’A fie mineure, dans l’Ionie.
Elle étoit fituée près de la mer, dans une plaine qui
étoit arrofée par le Caïftre. Cette ville étoit au nord
& près du mont Coriffus , & au fud du mont
Gallefius, fur la rive gauche du Caïftre;
Il parôît qu’Ephèfe exiftoit déjà avant l’arrivée
des Grecs en Afiê, mais elle n’éteit qu’un petit
village, voifin du temple, déjà révéré dans :la
contrée ; les nouveaux colons fondèrent leur ville
à fept ftades de cet édifice; mais lorfqtie Créfus
l’eut détruite (2 ,), elle fut rebâtie plus près du
temple de'Diane, jufqu’à Lyfimaque , qui la tranf-
porta dans un lieu plus fain & plus étendu, près
élu mont dont une partie fut coiriprife dans fes
murs, félon Strabon. La citadelle d’Ephèfe étoit
fur cette montagne. Un aqueduc fuperbe, conf-
truit en marbre blanc, portoit des eaux dans la
ville. Le théâtre étoit très-beau; il fe trouvoit entre
la ville & le temple de Diane. L’archit^âe Ctéfi-
phon préfida à fa conftruétion, & , malgré les fe-
cours de la déefle, il ne fut achevé qu’après 220
ans de travail, & par les bienfaits de cent vingt-fept
rois. Ce temple, l’une des merveilles du monde,
fut brûlé par Eroftrate, la même nuit que naquit
Alexandre. Les Ephéfiens s’empreffèrent à le rétablir,
& refufèrent la propofition que leur fit
Alexandre d’en payer les frais, à condition d’y
p’acer fon nom. Vitruve dit pofirivement que lç
(1) Hérodote dit que ce fut la première ville que çe
prince attaqua. Les habitans fe voyant afiiégés, cônfa-
crèrent leur ville à Diane & joignirent avec une corde
leurs murailles au temple de cette déeffe,
temple d’Eplièfe eft le plus ancien de ceux où
l’art a!it été porté à fa perfection, & le premier où
l’ordre ionique ait été employé.
C ’étoit une des douze villes ioniennes.
Ephèfe fut la patrie du philofophe Heraclite &
du célèbre peintre Parrhafius.
On voyoit à Ephèfe un temple de Vénus cour-
tifanne. Un autre temple de cette déefie étoit hors
de la v ille, mais dans le territoire. Ce fut près de
ce temple que les Rhodiens battirent la flotte de
Ptolemée.
Ephèfe occupoit un rang confidérable entre les
autres villes grecques , de l’Afie. Elle eut la politique
adroite de fe maintenir, autant qu’elle put,
dans le parti du plus fort, lors des guerres entre
les Athéniens & les Lacédémoniens. Après la bataille
du Granique, Alexandre vint à Ephèfe, & ,
pour récompenser le peuple de la confiance qu’il lui
montroit depuis loûg-temps, fe flattant toujours
que ce prince les délivreroit du joug des Perfes,
il rétablit la . démocratie. Après fa mort, cette
ville fut en proie aux fureurs de fes fucceffeurs,
qui fe l’enlevèrent fucceffivement. Lyfimaque la
prit ; enfuite Antigone s’en rendit maître & s empara
des tréfors de Polyfperchon.
Ephèfe étoit un peu rendue à fon ancienne fplen-
deur, mais*toujours au pouvoir des rois, de Syrie r
lorfqu’Annibal s’y rendit pour convenir avec Antio-
chus des moyens de faire une guerre heureufe
contre les Romains. On fait le peu d’effet de ces
mefures. Les Romains furent vainqueurs. Manilius,
après avoir vaincu les Galates, y paffa l’hiver.
Cette ville étoit alors au pouvoir des Romains,
ils y étoient en grand nombre, lorfqu’ils y furent
mauacrès par ordre de Mithridate.
Quelque temps après cet événement, Lucullus y
paffa & y donna de grandes fêtes.
Les premiers perfonnages de la république voulurent
voir cette ville célèbre ; Pompée, Cicéron ,
Augufte y allèrent pour l’admirer. Scipion , beau-
père de rompée, n’écoutant que fa cupidité, pilla
les tréfors du temple. Tibère y fit réparer une
grande partie des édifices qui avoient fouffert
dans les guerres des dernières années de la république.
. Dans les premiers fiècles de notre è re , Ephèfe
fut prife & pillée par les Perfes : on croit que le
fameux temple de Diane fut détruit en vertu de
l ’édit de Conffantin, qui ordonnoit la démolition
<3e tous les temples des païens.
Ce fut fous le règne de l’empereur Alexis, père
d’Anne de Comnène, que les.mahométans fe rendirent
maîtres d’Ephèfe. Les Grecs la reprirent en
1206, mais elle leur fut enlevée de nouveau en
1283.
Depuis cette époque, Ephèfe fut toujours un
objet d’envie pour les princes mahométans qui
portèrent leurs armes dans la Natolie. A force de
le l’arracher, ils parvinrent à la détruire.
Si l’on confidère cette ville relativement à l’hiftoire
eccléfiaftiqiie, on voit que S. Paul fut le fondateur
de fon églife. Timothée en fut le premier
évêque. S. Jean l’Evangélifte y réfidoit dans le
même temps & avoit inîpeétion fur les fidèles de
la province. Cet apôtre y mourut, auffi-bien que
la fainte Vierge, lelon les Pères da concile d’Ephèfe
, tenu en 431 : ils affurent que l’on y voyoit
encore fon tombeau.
On voit encore dans remplacement de cette
ville fuperbe, à laquelle l’Afie entière donnoit le
premier rang, des fragmens d’édifices, qui donnent
une idée de ce qu’elle fut autrefois. Ils font à peu
de diftance du village d’Aja-Soluk.
EPHIALTEUM, promontoire le plus fepten-
trional de l’ile de Rhodes, félon Ptolemée.
EPHRA, ville de la Judée, dans la demi-tribu
de Manaffé, en-deçà du Jourdain.
Elle étoit la patrie de Gédéon. C’eft auffi dan$
cette ville que l’ange vint lui ordonner de combattre
les Ifraélites. Àbimelech y égorgea foixante-
dix de fes frères, pour ne point avoir de concurrent
à là royauté que lui accordoient les Sichimites,
félon le livre des Juges.
Cette ville étoit fituée fur les frontières de là
tribu d’Ephraïm.
Il en eft fait mention dans le livre de Jofué;
EPHRAIM (la tribu d’ "). Cette tribu étoit placée
au midi de la demi-tribu de Manafte, en-deçà du
Jourdain. Elle s’étendoit d’orient en occidenr ;
depuis ce fleuve jufqu’à la grande mer, & elle
avoit environ fept lieues de large du feptentrion
au midi. Toute cette tribu étoit remplie de montagnes.
■ Cette tribu prénoit ce nom d’Ephraïm, fécond
fils du patriarche Jofeph. Jofué, qui étoit de cette
tribu , lui donna fon partage entre la mer Méditerranée
au couchant, & le Jourdain à l’orient, la
demi-tribu de Manaffé au nord , & celles de Dan
& de Benjamin au midi. Depuis le partage des dix
tribus, le fiège du royaume d'Ifraël fut toujours
dans la tribu d’Ephraïm, Elle fut menée en captivité
au-delà de l’Euphrate, avec les autres tribus
d’Ifraël, par Salmanazar, roi d’Aflyrie.
Dans une differtation, D. Calmet a effayé dé
prouver que les dix tribus revinrent dans la Pa-
leftine, vers le règne d’Alexandre-le-Grand.
EPHRAIM , ou Eph r à em , ville de la Palestine,
dans la tribu du même nom, vers le Jourdain.
Ephraim , ville de la Paleftine, dans' la tribu
de Benjamin, à huit milles de Jérufalem , félon
Eufèbe.
Elle étoit fituée aux environs de Bétiiel, félon
D. Calmet. >
Ephraim (montagne'), montagne confidérable
delà Judée, dans la tribu d’Ephraïm, & fur laquelle
un grand nombre de villes étoient bâties. Elle
s’étendoit auffi dans la tribu de Benjamin.
Ephraim , nom de la forêt la plus confidérable
de la Judée. Elle étoit fituée dans la tribu de Gad»
C ’eft dans cette forêt que l’armée d’Abfalon fut